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Les vestiges européens (1911 à 1951)

Cette période est une période très sombre dans l’histoire de la Libye car elle est marquée par des souffrances et des injustices infligées au peuple libyen. Durant cette époque la Libye a vécu deux guerres.

La première menée par l’Italie pour occuper les terres libyennes, la seconde, une guerre mondiale où le sol libyen servait de champ de bataille aux belligérants. L’Italie a occupé la partie du Maghreb qui restait disponible, la Libye. Cette guerre d’occupation a débuté dès le 29 septembre 1911, elle a coûté la vie à des nombreux libyens et les a privé de leurs terres ainsi que de leur liberté. Les Italiens lors de leur présence sur le sol libyen n’ont accordé aucune importance à la population civile libyenne, cependant, ils se sont intéressés à tous ce qui concerne le patrimoine archéologique. Ils ont commencé par faire des fouilles et ont découvert plusieurs trésors. Par la suite, ils ont organisé légalement ces fouilles pour éviter des recherches clandestines. Les autorités coloniales ont donc publié une loi en 1914 qui vise à protéger les vestiges et à les aménager. Il revient aux Italiens d’avoir créé le premier service qui a pour but la gestion du patrimoine archéologique libyen. C’est le premier noyau de ce qui sera l’administration du patrimoine libyen fondée par les Britanniques.

Les Libyens ont voulu profiter du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale dans le en soutenant à partir de 1940 les Alliés contre l’Italie. La Grande Bretagne s’est engagée pour qu’à la fin de la guerre les Libyens ne soient plus sous domination italienne. Mais à la fin de ce conflit, les Libyens n’ont rien obtenu et sont restés sous le règne d’une administration militaire britannique. L’administration du patrimoine libyen est le premier service administratif qui a accordé beaucoup d’importance à la sauvegarde de tout ce qui est patrimoine en Libye. Il a publié des directives militaires à ce sujet, a rédigé des rapports annuels au sujet de l’état de ce patrimoine , fouilles, découvertes et archivages. Par ailleurs, ce service a formé des cadres italiens afin de bien le gérer.

La protection du patrimoine culturel en Lybie est partie liée à l’histoire coloniale italienne avec leur organisation du patrimoine libyen (Section 1). Aspects positifs et négatifs existent en ce domaine. Avec la création de l’administration militaire en Libye, les Britanniques ont aussi joué un rôle en permettant un renforcement de la protection du patrimoine culturel (Section 2).

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Section 1 – Une administration créée sous occupation italienne

Lorsque l’unification italienne est établit en 1870, les charges économiques augmentèrent. L’Italie songe dès lors à la conquête d’une colonie sur le continent africain, à l’instar des autres pays européens qui avaient déjà commencé à coloniser les pays d’Afrique depuis longtemps252.

Ses ambitions se dirigent vers l’Afrique de l’Est où elle occupe l’Erythrée ainsi que la Somalie. En voulant élargir ses territoires coloniaux jusqu’à l’Ethiopie, l’Italie sort vaincue et humiliée après sa défaite face aux éthiopiens lors de la bataille d’Adoua en 1896. Toutefois, cet épisode de guerre catastrophique n’empêche pas l’Italie de poursuivre son rêve d’ « expansion coloniale » Pour réaliser son objectif, elle abandonne temporairement son projet colonial en Afrique de l’Est. Désormais, ses ambitions se dirigent vers l’Afrique du Nord et plus précisément la Tunisie ; d’une part, pour sa proximité géographique avec l’Italie, et d’autre part, pour la présence d’une importante communauté italienne sur son sol. Par ailleurs, la Tunisie est considérée, de par sa situation géographique, comme le pays africain le plus proche de la Sicile sans oublier, que d’un point de vue historique, la Tunisie fut le premier pays d’Afrique occupé par Rome253. Malheureusement, l’Italie n’était pas le seul pays à convoiter la Tunisie, la France avait déjà aspiré à la coloniser, sachant qu’elle occupait l’Algérie depuis 1830. Son ambition était d’étendre ses territoires en Afrique du Nord et particulièrement à la Tunisie, pays voisin de l’Algérie. En 1881, la France occupe la Tunisie, ainsi, elle évince l’Italie. Il lui reste alors un dernier secteur en Afrique du Nord qui dépendait de l’Empire ottoman, Tripoli. Par conséquent, l’Italie orienta ses ambitions vers cette région254.

Pour justifier l’occupation, la propagande italienne est axée sur l’héritage de l’Empire romain, prétextant que les italiens étaient les descendants des romains. Pour célébrer un retour glorieux de l’Empire, il était nécessaire de coloniser les pays qui, jadis, dépendaient de Rome. Tripoli fut une des plus importantes provinces romaines, le nombre remarquable de ruines et de vestiges romains qui s’y trouvent en témoignent. Dès lors, l’Italie commence à s’intéresser aux ruines romaines avant même d’envahir la Libye. Au début, elle s’est plus intéressée aux ruines romaines qu’aux ruines grecques. En revanche, elle ne s’est préoccupée des ruines byzantines et islamiques que tardivement. Son intérêt pour ses vestiges n’étaient ni dans un but scientifique ni dans un but humain, mais plus pour renforcer les liens italo – romains. Néanmoins, les fouilles et les recherches effrénées ont permis à l’humanité de bénéficier des explorations extensives menées par l’occupation italienne. Elle a le mérite d’avoir participé activement à la restauration du patrimoine matériel qui était enterré, négligé et oublié. Quant au patrimoine moral, il fut négligé non seulement par les italiens mais aussi par les ottomans qui les avaient précédés dans l’occupation du pays. Cependant, les habitants conservèrent leur patrimoine moral, génération après génération, malheureusement ces mémoires étaient destinées à être oubliées. Par conséquent, des pans entiers de ce patrimoine populaire ont disparu et il ne reste que très peu de mythes, légendes et poésies dans le souvenir du peuple, encore récités par les anciens ils ne sont pas appris par les nouvelles générations. Par ailleurs, avant de parler de l’intérêt du patrimoine libyen pendant la période coloniale italienne, il serait plus judicieux de parler d’abord de l’occupation italienne. Il faut souligner que l’Italie ne s’intéresse au patrimoine (§ 2) qu’après avoir occupé la Libye (§ 1).

252 Shawqi Jamel, Histoire de la découverte et colonisation de l’Afrique, trad. nous-même, Bibliothèque anglo-

égyptienne, Le Caire, 1971, p. 341.

253John Right, L’émergence de la Libye, trad. El-Tayeb El-Zoubir, Dar el-Farjani, Tripoli, 2013, p. 261.

254 Mahmoud Mansi, L’expédition italienne en Libye, étude documentaire, Le Caire, 1980, p. 24, El-Taher El-

66 § 1 - L’occupation italienne de la Libye

L’Italie a dû faire face à de nombreuses difficultés avant de coloniser la Libye. Elle craignait l’affrontement, l’opposition des pays européens les plus puissants et avait peur de combattre la Turquie sachant que Tripoli était une province de l’Empire ottoman. Ses ambitions (A) amenèrent à (B).

A – Ambitions affirmées

La diplomatie italienne chercha alors à conclure des accords avec les pays européens les plus puissants. Elle obtint leur accord pour occuper Tripoli et la Cyrénaïque255 (Barqa). Dans le même temps, l’Italie chercha à gagner la confiance de la population de la Tripolitaine et particulièrement de Tripoli et Benghazi. Elle adopta différents moyens et mesures lui permettant de pénétrer dans la cellule sociale et économique de la population. Cette stratégie fut l’étape préliminaire avant d’entreprendre l’invasion militaire. La propagande italienne justifia son action militaire en reprochant à l’administration ottomane sa négligence à l’égard de la population locale. L’occupation italienne prétendit alors lancer un processus dans le but de préparer les libyens à l’urbanisation afin de les délivrer de l’Empire Ottoman256, de son règne et sa domination qui avait duré plusieurs siècles. Elle commença par construire un certain nombre d’écoles italiennes, quelques hôpitaux, orphelinats dans les plus importantes villes de la province. En outre, le gouvernement italien encouragea la migration des Italiens vers la Tripolitaine257 ; il engagea également des missions de reconnaissanceet d’espionnage

pour étudier également la nature du pays. Parmi ces dernières, avant l’invasion, la « mission Sforza », en charge de prospecter le phosphate dont les membres réussirent à mettre en place des plans et cartes de guerre. La « mission San Filippo », quant à elle, fit sensation en 1911 car ses membres devinrent prisonniers des turcs. Ils ne furent libérés qu’en novembre1912258. Sur le plan économique, l’Italie voulut soumettre le pays sous son autorité. Elle mit en place une succursale de la banque de Rome installée à Tripoli en 1905, après avoir obtenu une concession de l’Empire ottoman pour sa création. Puis elle ouvrit une autre succursale à Benghazi en 1910. Ensuite, la banque se mit à financer les sociétés italiennes professionnelles propres à monter des projets économiques. Elle octroya également des prêts aux résidents locaux sans restrictions mais contre l’hypothèque de leur terres. Les prêts bancaires furent très attrayants mais le pourcentage des bénéfices s’éleva seulement à 9% tandis que pour les

255 L’Italie signa un accord secret avec la Grande Bretagne le 12 février 1883. Parmi les points importants l’Italie

apporte son soutien aux agissements de la Grande Bretagne en Egypte. En échange, la Grande Bretagne soutient l’Italie pour tout ce qu’elle entreprend sur les côtes de l’Afrique du Nord en particulier la Tripolitaine et la Cyrénaïque. L’Italie s’allia avec l’Allemagne et l’Autriche. En renouvelant le traité d’alliance en 1891, l’Italie ajouta de nouveaux paragraphes garantissant que les pays alliés s’entraident à préserver leur situation en Afrique du Nord. Et dans le cas où il était impossible de maintenir leur situation, l’Allemagne s’engageait à soutenir l’Italie dans tout ce qu’elle entreprendrait pour obtenir des privilèges en Afrique du Nord. Dans le même temps, l’Italie obtint de l’Autriche une déclaration attestant qu’elle ne souhaitait obtenir aucun intérêt pour les régions de Tripolitaine et de Cyrénaïque. Il ne lui restait qu’à obtenir un accord avec la France afin d’avoir la voie libre pour occuper la Tripolitaine. Elle commença par se rapprocher du gouvernement français, et le 28 septembre 1896, on déclara l’occupation française de la Tunisie, en 1898on mit fin à la guerre douanière avec la France. En 1900, fut signé un accord secret reconnaissant les droits de France à Marrakech, en échange la France soutenait l’Italie pour ses plans et projets en Libye, voir Mahmoud Mansi, op. cit., p. 29 sq.

256 Abde El-Munsif El-Buri, L’invasion italienne de la Libye, étude dans les relations internationales, El-Dar El-

Arabya Lilkitab, La Tunisie, 1983, p. 17.

257 Abde El-Munsif El-Buri, op. cit., p. 264.

258 Voir Abde El-Karim El-Wafi, Les chroniques libyennes, op. cit. , p.521. Voir Latorre Rossi, La Libye depuis

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commerçants juifs le pourcentage variait entre 20% et 60%. Elle investit également dans la création de moulins à blé, d’une usine de congélateurs et d’une imprimerie moderne. En outre, elle généra le commerce des caravanes à travers le grand Sahara ainsi que le transport maritime reliant Tripoli, l’Egypte et l’Italie259. L’Italie se servit de la banque pour atteindre et se rapprocher du peuple dans le but de l’utiliser quant à la propagande en faveur du gouvernement italien à l’intérieur même de Tripoli. La banque fournit l’argent nécessaire pour mettre en œuvre les plans coloniaux italiens. Néanmoins, les autorités de la province ainsi que la presse locale s’aperçurent de l’activité suspecte de l’Italie. Par conséquent, le gouverneur ottoman mandata un Pacha afin de faire attention aux activités bancaires suspectes. De même, la presse de Tripoli ; telle que « Abou Qasha » et « el-Mirsad »260 surveillèrent la banque de

très près. Les dignitaires demandèrent, dans une lettre au gouvernement ottoman, de renforcer le pays et de faire face aux plans de l’Italie. Ils avaient également exigé de l’Empire ottoman d’envoyer un message, plutôt à bord d’un navire ottoman que d’un navire italien. Par ailleurs, ils mirent en garde les citoyens libyens à ne pas traiter avec la banque de Rome et plus particulièrement de ne pas vendre leurs terres261. Cependant, certaines tribus exprimèrent clairement leur prise de conscience politique à l’égard de la banque. Le journaliste français Georges Raymond, lorsqu’il visita la Libye au début du XXe siècle, en témoigna262. En raison de cette résistance des élites et du peuple, l’Italie craignit pour ses intérêts. Elle accéléra ses préparatifs d’invasion afin de s’emparer de la province. Aussi, la violence des évènements mondiaux ainsi que le déclenchement de la crise de Marrakech entre l’Allemagne et la France, suscita les craintes de l’Italie qu’un conflit européen se déclenche et ruine ses ambitions d’invasion263.

259Aqeel El-Barbar, « La banque de Rome et le rôle des autorités romaines ottomanes à stopper l’infiltration

italienne en Libye, 1907-1911 », La revue des recherches historiques, n° 2, Tripoli, 1982, pp. 243-247. El-Tahir El-Zawi, op. cit. , p. 34.

260 Sous le règne des turcs, il existait une presse libre El-Fatat El-Mutaharira en 1908, certains partis politiques

étaient autorisés à exercer, plusieurs journaux nationaux furent publiés, voir : Ali El-Misrati, La presse de la

Libye un demi-siècle (exposé et étude analytiques pour l’évolution de l’art en Libye), Les imprimeries Dar El-

Kashshaf, Beyrouth, 1960.

261 El-Hadi Abou Ujayla, « Les ambitions coloniales européennes en Libye », La revue des recherches

historiques, n°2, année 13, Tripoli, 1991, p. 114.

262 Georges Raymond, Aux camps turco-arabe, notes de route et de guerre en Tripolitaine et en Cyrénaïque,

1912, Paris, Les éditions turquoise, 2014, p. 188 : « la succursale de la banque de Rome implantée à Benghazi, investit dans l’élevage de troupeaux de moutons en association avec quelques chefs de tribus. En effet, la banque leur fournit l’argent nécessaire pour acheter le bétail et en échange s’occuper du pâturage des animaux et partager les bénéfices à la fin de l’année. Mais contre toute attente, deux ans après, quelques bergers vinrent à la succursale de la banque avec des sacs remplis d’oreilles de moutons en se lamentant, affirmant qu’une épidémie avait tué tout le bétail et les oreilles en étaient la preuve. A la fin de cette même année, on remarqua que les marchés de la Cyrénaïque étaient remplis de moutons à une oreille ».

263 En 1911, l’affaire de Marrakech entre la France et l’Allemagne suscita des préparatifs pour l’invasion

italienne en Libye de deux points de vue. Selon le premier, cette affaire restreignit la démarche de la diplomatie italienne compte tenu de sa relation avec les deux pays en conflit. Par des accords internationaux, l’Italie a besoin du soutien de l’Allemagne et de l’alliance des trois pays au moment de déclencher son invasion militaire contre l’empire ottoman, à ce moment-là elle ne pourra pas compromettre sa relation avec le gouvernement français car ceci desservirait ses ambitions coloniales pour envahir Tripoli ; c’est pourquoi elle préféra mener une politique diplomatique. Elle se maintint alors aux ambitions de la France concernant Marrakech selon les accords signés entre les deux pays, entre 1900 et 1902, et dans le même temps elle décida de ne prendre aucune position contre l’Allemagne lorsque le problème déborda. Selon le second point de vue, il s’agissait de fixer la date du début de l’invasion Italienne, cette question divisa la classe politique, la première tendance préférait tirer profit de la situation complexe à Marrakech pour accélérer le processus de l’invasion militaire car à ce moment- là, l’opinion publique européenne serait occupée au sujet de cette affaire. C’était le point de vue du ministre italien des affaires étrangères et l’ambassade italien à Paris. Et la seconde, il s’agit du point de vue du premier ministre italien. Pour lui il était nécessaire d’attendre que la question de Marrakech se règle pour éviter que son gouvernement développe des conflits avec l’Allemagne et la France. Tout compte fait, le gouvernement italien attendit jusqu’au moment où la crise de Marrakech allait se régler. Il envoya alors un avertissement à l’Empire

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Avant de mener son invasion, l’Italie commença par établir une large compagne médiatique contre l’Empire ottoman afin de préparer l’opinion publique italienne et mondiale. La presse italienne attira l’attention sur l’importance de Tripoli et se mit à vanter, pendant des années avant l’invasion réelle, les richesses agricoles et minérales libyennes. Cependant, les collaborateurs de l’occupation se mirent à diffuser la propagande italienne à Tripoli et Benghazi. Les italiens pensaient alors que la question était quasi réglée264. Le journal italien

« la Tribune » en publia un article dans son numéro en date du 11 octobre 1911 rédigé par son correspondant à Tripoli. Le journal déclara également que les tribus libyennes manquaient de discipline, étaient démunies de toute force militaire et ne pouvaient affronter les puissances militaires européennes265. Lorsque l’Italie fut prête pour l’invasion, elle envoya un

avertissement à Astana où elle se plaignit de la négligence de l’Empire ottoman à l’égard de Tripoli, du manque de sécurité des vies humaines mais aussi des biens matériaux italiens. Mais l’Italie ignora totalement la réponse insignifiante et tardive envoyée par l’Empire ottoman. Par conséquent, elle envoya des troupes militaires occuper la Tripolitaine le 29 septembre 1911 et lui imposa un blocus naval266. Carlo Caneva267 publia une circulaire le 10 octobre 1911 où il lança un appel aux habitants de Tripoli en les conviant à ne manifester aucune résistance. L’Italie justifia ainsi son action qui la mena à libérer les libyens de l’occupation turque. En effet, elle rassura les habitants quant à leur vie et à leur richesse si toutefois ils accueillaient ; comme il se doit ; l’invasion italienne. Cette circulaire est importante d’un point de vue historique car, pour la première fois, on utilisa le nom de Libye pour désigner les territoires qu’on appelait jusqu’ici la Tripolitaine268. Le fait de commémorer un nom aussi ancien qui remonte à l’époque grecque et romaine, mais aussi son lien avec la domination de l’Empire romain 269 n’était pas le fruit du hasard, mais une stratégie de sa

politique menée afin de justifier l’occupation. Nous reviendrons sur cette appellation quand nous parlerons du rôle de l’Italie dans la protection du patrimoine.

Le lendemain de l’arrivée des troupes italiennes à Tripoli, la ville fut aussitôt bombardée. Dès lors, l’Amiral Faravelli adressa un avertissement aux autorités locales de la ville. Malheureusement, l’Empire ottoman ne put envoyer les forces militaires par la voie maritime pour défendre la ville. Il se contenta d’envoyer un certain nombre d’officiers pour guider les forces locales ainsi que les forces de la résistance populaire. Parmi ces officiers, se trouvait Ataturk qui quelques années plus tard deviendra le chef de la Turquie laïque270.

Les troupes italiennes se mirent à frapper les ports des grandes villes telles que Tripoli, Benghazi, Tobrouk, Khoms et Derna. Elles conquirent avec facilité toutes ces régions ottoman pour commencer l’invasion militaire. A propos du rapport de l’affaire de Marrakech avec la décision d’envahir la région Tripolitaine voir : Volpe, G. L’impresa dil Tripoli, 1911-1912, Roma, Edizioni Leonards, 1949, pp. 36-44. Abde El-Munsif El-Buri, op. cit., p. 278 sq.

264 El-Hadi Abou Ujayla, op. cit., p. 114.

265Habib El-Hasnawi, publication de Carlo Kanivia, « Observations sur les dimensions idéologiques de la

politique colonial italienne à l’égard des libyens 1911-1943 », Revue des recherches historiques, n° 2, sixième année, Tripoli, 1984, p. 324.

266 L’histoire générale de l’Afrique, vol. 7, « L’Afrique sous l’autorité coloniale 1880-1935 », coord. A.

Adobwahn, Beyrouth, 1990, p. 110.

267 Carlo Caneva (1845- 1922) est un général italien, qui a été Chef d’état-major des forces armées italiennes

(1911-1912). Il a commencé sa carrière militaire comme lieutenant dans l’artillerie de l’armée autrichienne, après la défaite des autrichiens à Sadowa pendant la guerre austro-prussienne, il décide de rejoindre l’armée italienne en 1867. A la fin de sa formation dans l’académie militaire, il rejoint l’état-major, en 1896 il partira en

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