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Vers une économie de service d’information

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Communs informationnels

3.4 Commun informationnel contributif

3.4.3 Vers une économie de service d’information

La position de la contribution informationnelle s’est intéressée exclusivement aux services endogènes de communs informationnels. Mais la raison d’être de ces ser-vices, qui forment des biens communs d’information, est de permettre la construc-tion de services exogènes qui les incorporent et se servent d’eux pour apporter de la valeur à la Société et ainsi contribuer à sa propulsion informationnelle.

Or, ces services exogènes s’inscrivent dans une continuité cognitive par rapport aux services endogènes et pour ne pas reconstruire le mur d’indifférence dénoncé précédemment, le commun informationnel doit permettre de rendre fluide cette continuité cognitive entre, d’une part, les contributeurs des services endogènes et, d’autre part, les constructeurs des services exogènes. Les premiers agissent dans un cadre de contribution informationnelle alors que les seconds agissent dans le cadre

1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_publique_générale_GNU.

2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_Creative_Commons.

3. Communs informationnels

de l’économie de marché, symbolisés dans la figure 3.1 par les sigles respectivement du copyleft et copyright3.

Services endogènes

Services exogènes

C

C

Figure 3.1. Services endogènes et exogènes.

Ces deux groupes ne sont pas disjoints : des entreprises qui ont contribué à la construction de services endogènes peuvent aussi créer des services exogènes et se lancer sur le marché – par exemple dans le cas de start-ups – ou continuer à dévelop-per leur offre sur leur marché. Mais, compte tenu des licences libres qui régissent les services endogènes, il est possible aux entreprises n’ayant pas contribué aux services endogènes de construire des services exogènes à partir des endogènes. Seulement il faut remarquer que dans le domaine des services d’information, les entreprises qui ont contribué à la construction des services endogènes ont un avantage sur les autres : elles les maîtrisent, elles en ont des connaissances profondes – même, et surtout, au niveau du détail car souvent le détail est indispensable pour construire des services exogènes – et elles ont pu anticiper l’achèvement de services endogènes pour commencer à construire leurs services exogènes. Elles peuvent être prêtes à rentrer sur le marché plus rapidement que celles qui n’auront pas contribué à la construction des services endogènes.

Pour maintenir cette fluidité dans la continuité cognitive, un commun informa-tionnel doit maintenir la table de pollinisation croisée (§2.5), qui a servi de base à la co-construction de services endogènes, au-delà de leur ouverture aux services exogènes. Son comité exécutif se réunit autour de cette table de pollinisation croisée pour assurer la pérennité du commun informationnel, d’une part, en proposant ses

3. Lionel Lourdin, Économie contributive : Comment pérenniser un patrimoine technologique et informationnel à partir du logiciel libre et de l’Open Hardware ? Conférence Alumni MBA Lausanne, 16-03-2014.

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Lumières informationnelles de la Science de Service éclairant la progression de la Société

services endogènes à de nouvelles entreprises mais aussi en assurant la progression de ses services endogènes, en facilitant la création de nouveaux.

Il doit continuellement assurer l’entremêlement d’une économie de contribution et d’une économie de marché. Il est le pivot d’une économie de service d’information qui se compose d’une économie de la contribution et d’une économie de marché.

Il consolide le lien intrinsèque entre toutes les entreprises de services exogènes d’un même commun informationnel.

En effet, toutes ces entreprises partagent de facto non seulement les services endo-gènes du commun mais aussi tout un savoir-faire, tout un ensemble de compé-tences. Elles constituent de facto un essaim d’entreprises autour du commun informationnel.

La figure 3.2 synthétise les entremêlements de tous ces aspects.

Economie de contribution Economie de marché

Economie de service Commun informationnel 

Bien commun d’information Essaim d’entreprises

C C

Figure 3.2. Économie de service.

3.5 Conclusions

Les biens communs d’information, constitués de services d’information et de leurs communs informationnels, fournissent des socles de la propulsion informationnelle de la progression de la Société. Ils sont le lieu inédit de coopérations entre différents secteurs de la Société, entre des personnes de différentes entreprises, de différentes responsabilités, de différentes compétences, réunies autour d’une table de pollinisa-tion croisée pour construire ces socles indispensables à la réalisapollinisa-tion d’une myriade de services d’information qui vont supporter la progression de la Société.

La situation a en effet beaucoup de similitudes avec celle des biens communs et des communs étudiés par E. Olstrom. Celle-ci s’est intéressée à analyser et comprendre

3. Communs informationnels

les caractéristiques des biens communs qui sont arrivés à échapper de manière durable à la tragédie de bien commun. Inspirée par ses travaux et construite à partir de la caractéristique essentielle de la continuité cognitive d’un commun informa-tionnel, la proposition contributive pour les communs informationnels rejette la position traditionnelle entre un fournisseur – le commun informationnel – et un client – une entreprise voulant réaliser des services exogènes du commun.

En effet, elle doit faire face en plus des conflits repérés et analysés par E. Ostrom pouvant conduire à la tragédie de bien commun, à des conflits d’une autre nature, dus au contexte innovant qui prédomine dans un commun informationnel et aux enjeux sociétaux. C’est ainsi qu’elle promeut l’approche informationnelle pour la conception et réalisation des services informationnels, qui demande la maîtrise du consensus informationnel par les contributeurs, qui promeut les licences libres pour s’extirper des pièges de la propriété intellectuelle dans le domaine des services d’information, et qui met en place un pilotage de chorégraphie ou de farandole des activités dans le commun, notamment précieux dans le cas des services complexes d’information.

Cette position centrée sur la contribution induit de nouvelles explorations de formes de management de la contribution informationnelle dans la Société pro-pices à son émergence et sa pérennisation. Elle conduit à une économie de service qui entremêle l’économie de la contribution et l’économie de marché pour assurer la progression de la Société à l’aide de propulsions informationnelles.

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Administration

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