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La variation génétique des gènes liés à l’autophagie influe sur le risque et le phénotype de l’ulcère de Buruli

Affiche présentée par Carlos Capela

Capela C (1,2), Dossou AD (3), Silva-Gomes R (1,2), Sopoh GE (3,4), Makoutode M (4), Menino JF (1,2), Fraga AG (1,2), Cunha C (1,2), Carvalho A (1,2), Rodrigues F (1,2), Pedrosa J (1,2).

1 - Life and Health Sciences Research Institute (ICVS), School of Health Sciences, University of Minho, Braga, Portugal. 2 - ICVS/3B’s - PT Government Associate Laboratory, Braga/Guimarães, Portugal. 3 – Centre de traitement de l’ulcère de Buruli Allada, Allada (Bénin). 4 – Institut régional de santé publique, Ouidah (Bénin).

L’ulcère de Buruli (UB) est une maladie infectieuse due à Mycobacterium ulcerans dont les caractéristiques sont uniques parmi les mycobactéries : croissance lente, température optimale de croissance de 32ºC et le fait qu’elle produit une exotoxine, la mycolactone. L’UB est une maladie nécrosante de la peau et des tissus mous qui peut évoluer jusqu’à des lésions osseuses. De nouvelles données dans la littérature semblent indiquer un rôle majeur de facteurs génétiques dans le développement de l’UB. De fait, tous les individus ne présentent pas une forme clinique manifeste de l’infection, même après une exposition prolongée à M. ulcerans dans les zones humides où la bactérie est endémique ; la maladie a un large spectre de manifestations cliniques ; on a signalé des cas de guérison spontanée ; les cas tendent à se regrouper au sein des familles ; et l’on a montré que les fréquences des anticorps contre M. ulcerans dans les échantillons sériques de sujets affectés ou indemnes étaient similaires. À cet égard, nous avons émis l’hypothèse que plusieurs polymorphismes, déjà décrits en association avec la tuberculose ou la lèpre, peuvent aussi être associés à l’UB en étant responsables de la sensibilité ou de la résistance, mais aussi de la différence des phénotypes de la maladie entre les individus.

La fonction des éléments spécifiques du processus d’autophagie a été associée à la résistance à plusieurs agents pathogènes intracellulaires, dont M. tuberculosis. De plus, on a montré que la mycolactone altère le processus d’autophagie, entraînant une accumulation d’autophagosomes dans le cytoplasme. Compte tenu de ce fait, nous avons examiné des variantes génétiques des gènes liés à l’autophagie NOD2, PARK2 et ATG16L1 vu leur association antérieure à la sensibilité à d’autres infections mycobactériennes. Nous avons constitué une cohorte génotypée béninoise composée de 208 patients ayant un UB et de 300 témoins sains. Nous avons analysé leur lien avec le risque de développer un UB, l’évolution vers la forme ulcéreuse et l’évolution vers des phénotypes sévères.

Nous avons observé une association significative entre le SNP rs1333955 sur PARK2 et une sensibilité accrue pour le développement de l’UB [OR, 1,43 ; P = 0,05]. De plus, les deux SNP rs9302752 et rs2066842 sur les gènes NOD2 augmentaient sensiblement la prédisposition des patients à avoir des lésions de catégorie 3 (OR, 2,23 ; P = 0,02 ; et OR 12,7 ; P = 0,03, respectivement), alors que le SNP rs2241880 sur ATG16L1 a semblé offrir aux patients une protection significative contre le phénotype ulcéreux (OR, 0,35 ; P = 0,02). Nos résultats indiquent que des variantes génétiques spécifiques des gènes liés à l’autophagie influent sur la sensibilité à l’apparition de l’UB et à son évolution vers des phénotypes sévères.

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L’infection murine par M. ulcerans bioluminescente révèle l’apparition tardive de la réponse immunitaire et l’absence de colonisation gastro-intestinale

Affiche présentée par Till F. Omansen

Till F. Omansen1,2, Jessica Porter1, Renee Marcsisin1, Brendon Y. Chua1, Ymkje Stienstra2, Tjip van der Werf2,3, Timothy P. Stinear1

1 Department of Microbiology and Immunology, The Peter Doherty Institute for Infection and Immunity, University of Melbourne, Parkville (Australie)

2 Department of Internal Medicine/Infectious Diseases, University of Groningen (Pays-Bas)

3 Department of Pulmonary Diseases and Tuberculosis, University of Groningen (Pays-Bas)

Informations générales

Mycobacterium ulcerans provoque une infection cutanée délabrante, l’ulcère de Buruli, une maladie tropicale négligée. On le trouve principalement dans des foyers ruraux en Afrique de l’Ouest mais aussi en Australie. Alors qu’on a récupéré de l’ADN de M. ulcerans dans divers échantillons de l’environnement et que les traumatismes perforants avec du matériel contaminé produisent l’infection, on ne comprend pas encore complètement la niche et le mode de transmission de la bactérie. En Australie, les opossums présentent des lésions cliniques et excrètent M. ulcerans dans leurs déjections. On a aussi retrouvé de l’ADN de M. ulcerans dans des moustiques, évoquant un cycle de transmission impliquant des mammifères et ces insectes comme vecteur. Nous caractérisons ici deux modèles d’infection murine, sous-cutanée et gastro-intestinale, avec une bactérie M. ulcerans australienne autoluminescente pour simuler la transmission, étudier l’immunologie et, possiblement, la vaccination contre la maladie.

Matériel/méthodes

Dix souris femelles BALB/c de six semaines ont été infectées avec 5,5 log10 UFC de M. ulcerans autoluminescente dans la partie dorsale du tiers supérieur de la queue. Pendant 17 semaines des images des souris ont été prises avec une caméra IVIS® (in vivo imaging) détectant la luminescence.

À des moments donnés, les titres en anticorps contre M. ulcerans et à la fin de l’expérience, le profil des cytokines des souris sacrifiées ont été enregistrés. Pour étudier l’infection gastro-intestinale à M. ulcerans, 10 souris ont été infectées avec 5,6 log10 UFC par gavage oral. Pendant 25 semaines, les déjections de souris ont été prélevées une fois par semaine et soumises à la qPCR pour rechercher les M. ulcerans excrétées. À la fin de l’étude (semaine 25), des échantillons consécutifs du tube digestif ont été analysés par qPCR et histologie pour déceler la présence de M. ulcerans et une éventuelle pathologie.

Résultats

L’électroporation de pMV306 hsp16+luxG13 a produit des M. ulcerans viables et autoluminescentes.

La virulence a été mise en évidence par le développement de lésions cliniques apparentes chez les souris infectées sur la queue de 4 à 5 semaines après l’infection. Après 7 semaines, on a observé le passage d’une augmentation exponentielle du signal lumineux détecté par l’IVIS® à une phase plus stationnaire de l’infection. À ce moment-là, les titres des anticorps contre la protéine 17 de choc thermique de M. ulcerans et le lysat de cellules ont augmenté. L’inoculation gastro-intestinale de M. ulcerans a entraîné un signal faible et transitoire à la qPCR et aucune pathologie, que ce soit au niveau gastro-intestinal ou cutané.

154 Conclusions

Nous avons mis en évidence et caractérisé l’infection sous-cutanée de la queue de souris par M. ulcerans autoluminescente. À la différence d’autres modèles, le nôtre suit l’infection sur une période prolongée de 17 semaines et met en corrélation les images in vivo obtenues avec le système IVIS® et les paramètres immunitaires. La technique IVIS® permet de quantifier les bactéries grâce à la lumière émise, mais aussi de suivre leur position dans l’organisme vivant ; dans le cas précis, elles sont restées fortement localisées. Ce modèle sera appliqué pour de nouvelles études sur la transmission et la vaccinologie. Nous avons montré en outre que M. ulcerans n’est pas pathogène pour l’appareil digestif des rongeurs et qu’elle ne le colonise pas. S’il n’y a pas de pathologie gastro-intestinale chez les opossums comme chez les souris, il est probable qu’ils contractent M. ulcerans à partir d’une autre niche environnementale.

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Quels sont les critères histopathologiques de l’ulcère de Buruli ? Étude de