• Aucun résultat trouvé

Le terme constant exprime la valeur de·l'apport en anions de substrat, de la graine, de l'eau d'arrosage augmentée de l'apport constant de la fumure s'élevant en milliéquivalents-grammes pour un litre de sable à z6 pour NOa, r3 pour SO"/z, r3 pour P04/3.

Pour l'azote, nous pourrions considérer l'apport du substrat, de la graine et de l'eau désionisée comme insignifiant vis-à-vis de celui de la fumure. Ceci nous permettrait de déterminer le coefficient angulaire de l'azote si nous admettons que la concentration interne en azote est une fonction linéaire directe de sa concentration extérieure. En effet, si le potas­ sium et le magnésium sont absents de la fumure, le terme constant ro8 représente l'apport de la fumure en azote (z6) multiplié par un coefficient inconnu augmenté de r,zr fois le magnésium du substrat, évalué précé­ demment à r,z. Nous avons ainsi :

ro8 = X. z6

+

I , Z I . I , Z

d'où X = 4,I

coefficient qui est du même ordre de grandeur que celui du potassium (remarque déjà faite au sujet du tabac) (r) .

Dans le cas du soufre et du phosphore, nous n'osons appliquer le raisonnement, vu la possibilité de fixation éventuelle par le sable de culture.

f. LA SOMME DES ANIONS (total -)

L'équation (4) montre que la somme des anions n'est pas constante et dépend de la teneur en magnésium de la fumure, ce qui concorde avec les données du graphique 5.

La somme des anions varie entre les limites suivantes : r68 < total -< 289, ce qui est confirmé par les résultats expérimentaux du graphique 4.

g. LA SOMME TOTALE DES ÉLÉMENTS DOSÉS (total

+

et -)

L'équation

(9)

montre que la somme totale des cations et des anions n'est pas constante et sera d'autant plus élevée que le magnésium en par­ ticulier a une valeur élevée, ce qui peut être observé dans le graphique 4.

Les limites calculées sur la base de l'équation du tableau z sont : 353 < total

+

et - < 4rz, ce qui est en accord avec les résultats expérimen­ taux du graphique 4.

Ji_. RAPPORTS ANIONIQUES

Dans les équations des plans, les anions semblent dépendre unique­ ment du magnésium. A partir des équations (r), (z), (3), dans lesquelles on a négligé les termes dont les coefficients ne sont pas statistiquement

diffé-(r) M. V. HoMÈS et G. H. J. Va:n ScHOOR. - La composition minérale du tabac en fonction du milieu nutritif, ze colloque sur l'analyse minérale des végé­ taux, Paris, 1956.

rents de zéro, on peut établir les proportions centésimales des anions au sein de leur somme. Celles-ci varient hyperboliquement avec la concentra­ tion en magnésium. Prenons le cas de l'azote par exemple : la proportion centésimale d'azote au sein du total anionique est de roo.

l,21 Mg

+

108

100. 2,52 Mg + 168

Si dans ce rapport, nous donnons à Mg la valeur minimum (o) ou maxi­ mum (48), qu'il peut atteindre au sein de la somme constante des cations nous avons les limites entre lesquelles varient les proportions d'azote ; on a ainsi en raisonnant de même pour le soufre et le phosphore

55 < N < 65

29 < S04/2 < 24 ro < P04/3 < 17

ce qui est effectivement confirmé par le graphique 5 où sont mentionnées les valeurs expérimentales.

Cependant, dans le raisonnement précédent, on doit admettre que pour une même concentration de Mg dans le sable, les proportions anio­ niques sont constantes. Or, si l'on examine les données expérimentales, l'on voit que sur une même parallèle à la base K - Ca, les porportions anioniques varient parfois de ro % entre elles, mais cet écart est peut être dû à la variabilité de l'analyse et de l'expérience elle-même ou à la technique même de l'analyse.

i. RAPPORTS CATIONIQUES

L'on peut étendre le raisonnement précédent aux cations, mais ici la forme mathématique est plus complexe. Il y a deux variables par équation et les limites de variation ne peuvent être aussi aisément calculées.

Prenons le cas du potassium. Nous avons en proportions centésimales du total des cations :

4,37 K + 1,06 Mg + I I 100 . - - - --- -� . 4,37 K + 3,33 Ca + 4,57 Mg + 25 4,37 K

+

1,06 Mg

+

I I IOO . -3,33 (K - - + --- --Ca + Mg) + 1,04 K + -1,24 Mg - - ---+ 25 4,37 K

+

1,06 Mg

+

I I 100 . ---- ---�--3,33 (48) + 1,04 K + 1,24 Mg -+ 25 --4,37 K

+

1,06 Mg

+

I I 100 . 1,04 K

+

1,24 Mg

+

185 =

Supposons K = o dans la fumure, Mg varie alors entre o et 48, les limites·

des proportions centésimales internes en K sur la· base Ca -Mg sont donc

6 et 25 qui sont des valeurs différentes de zéro et prouvent l'existence d'un

apport étranger à la fumure. D'autre part, si K = 48 et Mg = Ca = 0

dans la fumure, nous avons 94 comme limite supérieure des proportions

éi6 G. VAN SCHOOR

c_entésimales internes en K. Nous avons donc comme limites en étendant ce raisonnement aux autres cations :

6 < K < 94 ro < Ca < 90 1,7 < Mg < 63 ce qui confirme les résultats du graphique 6.

j. LE RAPPORT A/C

Le rapport de la somme des anions à la somme des cations (A/C) peut s'établir sur la base des équations (4) et (8). Il vaut

0,65 K

+

2,52 Mg

+

168 4,37 K

+

3,33 Ca

+

4,57 Mg

+

25 0,65 K

+

2,52 Mg

+

168 3,33 (K

+

Ca

+

Mg)

+

1,04 K

+

1,24 Mg

+

25 0,65 K

+

2,52 Mg

+

168 3,33 (48)

+

1,04 K

+

1,24 Mg

+

25 0,65 K

+

2,52 Mg

+

168 1,04 K

+

1,24 Mg

+

185

Ceci est confirmé par le graphique 7 où le rapport augmente plus avec le magnésium qu'avec le potassium. En effet, au numérateur, le coefficient de Mg est plus grand que celui de K et ce en proportions plus élevées qu'au dénominateur et comme le calcium vaut 48 - (K + Mg) et que la somme 1,04 (K

+

Mg) est plus grande que 0,65 (K

+

Mg), nous pouvons dire que le rapport A/C diminue avec le calcium.

Les limites de ce rapport peuvent être calculées Si K = Mg = o et Ca = 48 ; il vaut 0,91

K = Ca = o et Mg = 48 ; il vaut 1,20

K = 48 et Ca = Mg = o ; il vaut 0,85

nous en concluons 0,85

<

A/C < 1,20.

Ceci est confirmé, à une exception près (traitement U) par les valeurs expérimentales du graphique 7 . .

La valeur moyenne de tous les rapports A/C est de 1,08, ce qui est très voisin de la valeur 1,10 de ce même rapport dans la solution nutritive.

k. L'ALIMENTATION TOTALE

Connaissant la valeur de l'apport en milliéquivalents-grammes par litre de sable : 2,0 de K, 3,0 de Ca, 1,2 de Mg, il est intéressant de calculer les rapports cationiques au sein de l'alimentation totale (fumure

+

apport) fournie à la plante. Nous avons ainsi, en milliéquivalents-grammes par

litr

)e dde sCable(6, pour le traitemen) tdA �;36,0

+

�,o

f :--t 38) de K, t\6,o

+

3,

t� � _ 1

9,0 e a, ,o

+

1,2 = 7,2 e 11·1.g, ce qm a1 en propor 10ns cen es1-males de leur total en K - Ca - Mg : 70 - 17 - 13. Les résultats de ces calculs pour tous les traitements sont reportés au graphique ro dont les

valeurs sont très voisines de celles du graphique 6. Les résultats de ces

tableaux sont reportés à la figure 2. Vu la grande approximation affectant

la richesse utile et la variabilité propre à chaque teneur, il semble vrai­

semblable de conclure à l'identité des rapports ioniques dans la plan.te

entière et au sein de son alimentation totale.

Une conséquence intéressante résulte de cette constatation. Si la com­ position optimum de l'alimentation totale est connue par une expérience préalable (par exemple en milieu pur où il n'y a pas d'interférence due à un substrat naturel fertile) , et si d'autre part l'analyse du sol permet de connaître l'apport alimentaire de ce sol (chose encore incertaine à l'heure actuelle), on pourrait pour chaque sol déterminer, à partir des équations établies, la fumure à appliquer pour rendre le milieu optimum du point de vue alimentaire.

La première condition est réalisable. Elle est même réalisée dans le cas qui nous occupe, l'expérience ayant établi l'optimum recherché. Nous savons ainsi que, dans l'alimentation totale optimum, les proportions centé­ simales de K - Ca - Mg sont 20 - 62 - r8 (moyenne des valeurs rela­ tives aux traitements M, R, S, qui délimitent la zone optimum).

Si les proportions de K - Ca -Mg dans le sol sont connues et si la valeur relative de la dose de fumure choisie devant l'apport naturel du sol est fixée, on peut calculer les proportions à respecter dans cette fumure pour des mêmes corps.

CONCLUSIONS

La composition interne en N03, S04/z, P04/3, K, Ca/2, Mg/z a été déter­ minée pour l'ensemble des parties aériennes du cotonnier (comprenant donc le coton graine) cultivé sur sable (système de percolation récupérée) à somme constante ionique et soumis à vingt et un traitements répartis régulièrement dans le triangle cationique.

Il apparaît que les teneurs internes, en un élément, sont des fonctions linéaires de la concentration de cet élément dans le milieu extérieur mais que, d'autre part, les teneurs, en tous les éléments dosés, dépendent faible­ ment du magnésium alimentaire. L'ensemble de ces fonctions détermine des plans dont les équations établissent les teneurs internes en n'importe quel élément en fonction de certaines teneurs cationiques du milieu extérieur.

Il a été possible de calculer le coefficient angulaire relatif à l'azote. Il serait du même ordre de grandeur que celui du potassium.

Les variations anioniques et les variations cationiques sont très faibles, pour les éléments qui sont en concentration constante dans le milieu.

La somme des anions, la somme des cations, la somme totale des teneurs internes varient peu, mais cependant valablement, avec la composis tion cationique.

Les proportions centésimales des éléments, au sein de la somme de même signe, tendent à être identiques dans la plante et dans l'alinientation totale (fumure plus apport du substrat, de l'eau d'arrosage, de la graine).

68 G. VAN SCHOOR

Le rapport de la somme des anions à la somme des cations augmente légèrement avec le magnésium. Sa moyenne est identique à la valeur de ce m�me rapport dans la solution nutritive.

Il a été possible de déterminer la valeur de la richesse utile du sable de culture.

La composition interne d'une plante, cultivée à l'équilibre cationique optimum, a été établie.

Nous insistons sur le fait que les conclusions qui viennent d'être for­ mulées ont été établies à somme constante des ions dans le milieu nutritif (exprimés en équivalents chimiques) et que nous n'entendons pas les étendre, dès à présent, à d'autres conditions.

DISCUSSION

DUMAS (Ifac, Paris) . -Dans quelle mesure l'équilibre des cations est-il indépen­ dant de l'équilibre des anions, plus particulièrement si on considère les formes sous lesquelles on donne l'azote ?

M. HoMÈS. - L'indépendance de ces équilibres dans la détermination du

milieu nutrit-if optimum est très largement établie. Il semble bien que ce soit seulement dans les cas de déséquilibre extrême de l'un des groures qu'une légère modification des proportions optimales de l'autre se manikste. Enfin la forme d'azote agit plutôt sur les proportions optii:nales anions/cations, que sur chacun des deux équilibres partiels.

BROESHART (Yaligimba, Congo Belge) . - What was the aim of the experiment ?

H ow are the results being extrapolated for field conditions ?

R. - The aim was to follow the variations of the internai minerai composi­ tion of the plant as they result from definite variations in the nutrient medium. This seems the only reasonable way of approaching the problem with wich we are confronted in field conditions, i. e. deduce, from internai chemical data, informations about nutrient status of the soi!. Extrapolation is not yet directly considered.

GOUNY (Inra) . - Influence de la concentration totale de la solution nutritive sur les proportions optimum d'éléments fertilisants, permettant d'obtenir le nnde­

ment maximum ?

En cultures artificielles, il semble, qu'en adoptant des r;,thmes d' alimenta­ tion différents, on puisse avoir des résultats identiques avec des solutions renfermant des proportions d'éléments différentes.

(Après réponse de M. Homès, commentaire de Jl!l. Molle) : NI. Molle con­ firme la réponse du P.rof. Homès en citant une expérimentation réalisée à Y angambi sur soja, dans laquelle la zone de croissance optimale calculée ne fut pas modifiée par les niveaux de doses utilisées dans l'app!-ication de la méthode du P.rof. Homès.

R. - La zone optimum dans le graphique représentatif des proportions anioniques ou cationiques n'est guère influencée ni modifiée par la variation de la concentration totale en milieu pur. Aux chamrs, évidemment, le sol consti­ tuant l'un des composants du milieu nutritif (avec l'engrais) , toute modifica­ tion de la dose d'engrais entraîne, l'autre constituant étant fixe, une modifi­ cation de l'équilibre optimum dans l'engrais.

Documents relatifs