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Le diagnostic du besoin des plantes en engrais

par

V. TSE RLING

Institut du Sol V. V. Dokouchaiev. Académie des Sciences de !'U.R.S.S. Moscou

Pour diagnostiquer les besoins des plantes en matières nutritives pendant la période végétative, on utilise habituellement les déterminations quantitatives de la teneur en azote, phosphore et potassium dans les plantes et le sol. En outre, on fait encore les déterminations qualitatives et quanti­ tatives rapides de ces éléments sur des coupes de plantes. Les réactions suivantes servent à cet effet : le dosage des nitrates, par la diphénylanime ; le dosage de l'ammoniaque, par le réactif de Nessler ; le phosphore, par réduction de l'ammoniaque phosphoro-molybdique ; le potassium, selon la coloration par dipicrylamine, ou cobalt-nitrit.

Pour établir le degré d'application de ces méthodes nous avons pro­ cédé à des déterminations nombreuses sur des plantes : premièreme.nt, spé­ cialement cultivées en pots ; deuxièmement - prises au cours d'expé­ riences dans diverses régions de l'Union Soviétique.

Parallèlement aux analyses qualitatives et demi-quantitatives sur coupes de plantes, nous avons procédé à la détermination quantitative de ces mêmes éléments dans les plantes et le sol.

En outre, les résultats des analyses ont été comparés aux données fournies par les récoltes et leur structure, c'est à-dire à la quantité d'épis par plante, à la quantité de grains dans l'épi et au poids de r.ooo grains.

_ Dans la plupart des cas, nous avons obtenu une bonne corrélation des résultats de différentes méthodes, ce qui nous autorise à les recommander pour diagnostiquer les besoins des plantes en engrais.

Les facteurs externes et internes qui influencent la précision des résul­ tats ont été élucidés.

La localisation des composés inorganiques à travers les organes des végétaux est différente. Plus l'organe est jeune moins il contient de nitrates, alors qu'ils sont tout à fait absents dans les tissus méristématiques. Par conséquent, lors de la diagnose de l'azote par les nitrates ii ne faut pas utiliser ces jeunes parties des plantes.

L'ammoniaque se concentre principalement dans les nœuds des tiges, ainsi que dans les plus jeunes organes et tissus jusqu'aux anthères et tissus méristématiques, c'est-à-dire tout a utrement que les nitrates. Des

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rences ont également été établies en ce qui concerne la localisation des aminoacides, de l'acide phosphorique et du potassium.

Je m'arrêterai brièvement sur certaines méthodes que nous appliquons. En mettant au point des méthodes pouvant être largement appliquées par les agronomes, nous avons tendu à un maximum de simplicité et à une précision suffisante.

Nous recommandons de déterminer les nitrates sur d'épaisses coupes transversales de tiges ou pédoncules de feuilles d'après la réaction univer­ sellement connue avec la diphénylamine.

Toutefois, dans certains cas, il faut également déterminer l'ammo­ niaque surtout lorsque la nitrification est freinée.

Nous avons procédé au dosage de l'ammoniaque dans des microcamé­ ras par la distillation de l'ammoniaque d'une coupe traitée par une goutte d'alcali avec utilisation comme récepteur d'une goutte en suspension du réactif de Nessler. L'intensité de coloration de la goutte de réactif de Nessler comparée à l'échelle des préparations colorées de la solution modèle NH4Cl préparée de même manière.

Nous préférons doser l'acide phosphorique sur papier filtre.

Ce papier peut être préalablement imprégné de molybdate d'ammo­ niaque et séché. Perpendiculairement au centre du filtre ainsi préparé on presse pendant une ou deux minutes la coupe transversale d'une tige ou d'une pédoncule de feuille. Après avoir enlevé la coupe on applique d'abord sur cette partie de la feuille de papier une goutte de benzidine à cinq cen­ tièmes pour cent dissoute dans l'acide acétique. Après séchage de la tache de benzidine, on applique une goutte de solution aqueuse saturée de sodium acétique. L'intensité de la coloration bleue est comparée à l'échelle de la

solution modèle KH2P04• Lorsque cette opération est soigneusement faite,

on obtient une bonne empreinte de la répartition des composés phospho­ riques inorganiques dans les tissus de l'organe. Le cliché présente la répar­ tition de l'acide phosphorique sur des coupes dans le pédoncule d'une feuille de betterave : on remarque que les phosphates inorganiques se

t,r,ouv�nt principalement dans le système vasculaire conducteur et dans 1 ecorce.

Pour déterminer le potassium on place une coupe de tige au centre du filtre. On y porte une goutte de dipicrylaminate de magnésium à deux pour cent. Une ou deux minutes après, la coupe est traitée par une gouttede zN HCl qui dissout l'excès de réactif et ne dissout pas le sel potassique du dipicrylamine. L'intensité de la coloration rouge orange est comparée à l'échelle de la solution standards KCl.

L'emploi du papier filtre offre les avantages de méthode de· chroma­ tographie. On obtient ainsi des taches colorées plus nettes, ce qui facilite le dosage et augmente la précision.

D'autre part, l'utilisation du papier permet d'appliquer cette méthode à une analyse plus détaillée de la répartition de tel ou autre composé non seulement dans les organes des végétaux, mais encore dans les tissus, les cellules et leurs unités structurelles composantes.

V. TSERLING

DISCUSSION

M. MoLLE (Ineac, Congo- Belge). - M. Jl!Iolle voudrait savoir si la méthode décritt est utilisée dans la détermination du besoin en engrais ou à l'étude de l'absorp­ tion des engrais appliqués dans un essai.

Mme TsERLING. - La méthode dont il est question est recommandée pour la solution pratique du problème de l'apport des engrais - en particulier pendant la période végétative ; elle fut vérifiée dans les conditions de la culture aux champs.

Needle composition in relation to the growth

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