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Sensibilité des plantes annuelles à la fumure azotée

Rôle physiolog ique du bore chez les plantes

30 Sensibilité des plantes annuelles à la fumure azotée

Prévot avec l'arachide a pu parfois obtenir avec un apport d'azote extrêmement faible (5 kg. à l'ha) des augmentations de rendement cor­ respondant pour les seules graines d'arachide à des exportations de 35 à 50 kg. d'azote à l'hectare.

L'interprétation de telles observations est délicate parce que celles-ci ont été faites sur légumineuses . . Mais il est permis de penser que les moda­ lités d'application de l'apport d'azote (dynamique de l'azote dans le sol et conditions climatiques lors de l'épandage) doivent être prises en considé­ ration ; un meilleur départ des jeunes plantules lié à un apport extérieur

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d'azote, peut leur permettre ensuite une meilleure utilisation des ressources propres du sol.

4° Influence du mode de nutrition azotée.

Il n'est pas indifférent pour le développement de la plante que l'ali­ mentation azotée soit assurée sous forme nitrique ou ammoniacale. En milieu non saturé, lorsque la forme ammoniacale est trop importante, on peut observer des troubles du métabolisme liés à une moindre pénétration des cations métalliques dans la plante. Ces troubles peuvent entraîner des insuffisances de rendement que les résultats de l'analyse courante ne per­ mettent pas de prévoir. Nous avons montré que les plantes recevant une alimentation ammoniacale renferment normalement une teneur plus élevée en azote total (13).

5° Contrôle de l' alimentation azotée par la mesitre du taux d'azote nitrique. Dans la grande majorité des conditions naturelles, c'est cependant sous forme nitrique que les végétaux puisent dans le sol l'azote qui leur est nécessaire. L'azote nitrique n'est pas utilisé immédiatement par la plante et si la fourniture d'azote est large on peut déceler dans la plante, la pré­

sence d'azote nitrique en quantités notables.

A. Ulrich a ainsi proposé d'étudier l'alimentation azotée en détermi­ nant l'azote nitrique contenu dans les plantes. Cette technique semble en fait, s'avérer beaucoup plus riche d'enseignements que la détermination de la quantité d'azote total, en ce qui concerne le contrôle de l'alimentation azotée et son incidence sur les rendements.

G) INFLUENCE DE L'ETAT SANITAIRE DES VÉGÉTAUX ÉTUDIÉS Un dernier point qui mérite d'être signalé est l'incidence de l'état pathologique sur la composition minérale des plantes.

L'importance de cette question a été signalée par Trocmé qui a montré que la présence de parasites sur les divers organes de la plante peut être à l'origine de profondes modifications dans le rapport des éléments entre eux. Le diagnostic des défauts d'alimentation par analyse de plantes ne peut être valable qu'en l'absence de maladies parasitaires.

En étudiant les perturbations du métabolisme de plantes sensibles à la·

. chlorose calcaire, nous avons nous-mêmes (rz) montré que la chlorose

s'accompagne de profondes modifications de la nutrition minérale. Les sujets chlorotiques dont la croissance est réduite, présentent une teneur très élevée en tous éléments minéraux.

DISCUSSION ET CONCLUSION

Possibilités et limites de l'analyse végétale

Au cours des trente dernières années, un certain nombre d'auteurs ont préconisé l'analyse végétale et plus spécialement l'analyse foliaire

comme base principale de !'Agronomie. L'analyse foliaire représenterait l'in­ tégrale des facteurs qui concourent à la nutrition de la plante et elle indi­ querait les principales corrections à apporter au milieu nutritif pour que le végétal fournisse le rendement maximum.

Les quelques observations physiologiques, que nous avons passées en revue, montrent en fait, la complexité du problème. Les solutions diver­ gentes proposées pour l'interprétation des résultats de l'analyse en témoi­ gent également.

L'absence de parallélisme très souvent observée, entre la teneur en azote et le rendement constitue certainement un des points faibles des techniques proposées, compte tenu de l'importance jouée par l'alimentation azotée pendant tout le cours de la croissance de la plante. Mais si l'examen du

.taux d'azote total n'offre que peu d'intérêt, il semble par contre que la connaissance du taux d'azote nitrique, contenu dans la plante à un instant donné, permette souvent d'assurer le contrôle de la nutrition azotée.

En ce qui concerne les autres éléments, l'analyse doit permettre d'in­ diquer les éléments déficients. Mais pour une espèce donnée il n'est pas possible d'établir des normes absolues universellement applicables, indi­ quant les niveaux de déficience, d'optimum et d'excès. D'autre part, lorsque l'analyse permet de reconnaître qu'un élément est déficient, elle n'indique pas obligatoirement le correctif à apporter. Il suffit de rappeler le jeu des antagonismes cationiques et l'importance du pH sur l'absorption des cations par la plante.

Cependant pour les éléments autres que l'azote et pour les cultures fruitières notamment, il est possible, dans un milieu pédoclim:itique d::mné,

d'avoir quelques normes empiriques d'analyses folaires qui sans être abso­ lument infaillibles, se révèlent être des guides assez sûrs (30) . Mais la défi­ nition préalable des conditions de milieu implique alors que l' Agronome dispose d'autres éléments de diagnostic que la seule analyse foliaire.

Si l'analyse foliaire ne permet pas ainsi de fournir des indications de valeur générale pour résoudre les problèmes de fertilisation, elle fournit dans les cas cliniques, des informations précieuses pour le diagnostic des

maladies de carence. D'autre part l'analyse végétale demeure un instrument

de recherches fondamental dans les études de nutrition minérale, qu'il s'agisse de travaux de physiologie ou de problèmes plus concrets. Lorsqu'on modi­ fie le milieu nutritif l'analyse des plantes provenant des parcelles traitées et des parcelles témoins, permet en effet de tester l'efficacité des traitements réalisés.

Pour résoudre le problème agronomique grâce aux seules données de l'analyse végétale, il faudrait d'abord pouvoir relier par une loi suffi­ samment générale, la croissance ou le rendement à la concentration en éléments minéraux. En admettant qu'une telle équation puisse être établie pour une seule cellule, ou pour une culture de tissus, son extension à la plante entière par l'analyse de tout ou partie de celle-ci demeurera toujours

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aléatoire, étant donné les corrélations existant entre les divers organes cons­ tituant l'ensemble du végétal.

Ainsi que le rappelle Chouard (5), la plante vivante n'est pas la simple somme de quelques mécanismes. Elle constitue un système complexe dans lequel les différentes << unités physiologiques >> interviennent ensemble et réagissent les unes sur les autres de façon compliquée et synergique.

Dans l'état actuel, les services rendus par l'analyse végétale demeurent limités et on ne peut espérer réaliser de progrès dans son utilisation que dans la mesure où nos connaissances physiologiques fondamentales pro­ gresseront.

Cependant avec ses difficultés d'interprétation, l'analyse foliaire demeure un instrument valable à la disposition de !'Agronome. Son manie­ ment est délicat et son utilisation ne permet pas de résoudre à elle seule le problème agronomique. Mais ses données viennent étayer les indications fournies par les autres techniques, et concourent ainsi à l'établissement du diagnostic.

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Sorne aspects of the relationships of nutrient supply to nutrient uptake and g rowth of plants

as revealed from nutrient cu lture experi ments

E.

J.

H EWITT

Agricultural Research Council Unit of Plant Nutrition (Micronutrients) University of Bristol, Long Ashton Research Station, England

The relationships between nutrient supply, and plant growth and rnineral composition are of especial interest in forrnulating fertiliser needs. The fondamental problerns involved are however not always easily studied under field conditions or in soil cultures. This paper discusses certain relationships between plant nutrient uptake and supply which rnay be inferred frorn results of culture experirnents. This approach elirninates rnany sources of uncontrolled variation inherent in the use of soil experi­ ments. Aeration, ternperature, light, ionic concentrations or proportions may all be controlled. The nutrient supply can be specified with some precision down to very low levels but variation in the level of any one ion can only be achieved in combination with parallel or opposite variation in the levels of one or more ions of opposite or sirnilar charge respectively. Diverse tissues, including rnicro-organisrns, cultured excised tissues and entire higher plants may be 1,1sed, and thus provide the opportunity to examine whether the relationships observed are of general signi_ficance.

The effects of external supply of individual elements on growth and composition may be considered in several respects, including the following

(i) The effect of external nutrient supply on yield.

(ii) The relation between external nutrient supply and the concentration of selected elements within the plant.

(iii) Relationships between interna! concentration and yield.

(iv) The effect of nutrient supply on total nutrient uptake by the plant, and its relationship to yield.

I. RELATION OF EXTERNAL NUTRIENT SUPPL Y TO YIELD

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