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Valorisation des potentiels

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2. ACTIVER LES RESSOURCES ET LE POTENTIEL

2.1. Valorisation des potentiels

L’espace (le foncier) constitue une ressource essentielle, au même titre que les matières pre-mières, l’eau, l’énergie ou la biodiversité, que le développement durable vise à économiser et exploi-ter au mieux. Dans la même perspective, l’espace urbain offre un ensemble de ressources et de potentiels, c'est-à-dire un ensemble d’éléments, parfois déqualifiés ou difficilement accessibles, sur lesquels un projet peut s’appuyer et qu’il doit s’efforcer de valoriser. Ces ressources et ces poten-tiels sont de natures très variées :

>Le potentiel géographique, physique et climatique de l’espace : alors que le fonctionnalisme urbain tendait à nier l’environnement géographique et physique, le développement durable vise au contraire à s’adapter à cet environnement en tenant compte de la topographie, de l’hydro-graphie, de la qualité des sols et du climat. Ainsi le choix des techniques de chauffage doit tenir

>Le potentiel d’infrastructures et d’équipements : l’environnement urbain offre un potentiel d’in-frastructures et d’équipements qu’il importe également d’exploiter au mieux.

>Le potentiel de développement économique : ce potentiel intègre non seulement les zones d’activité existantes dont il importe de faciliter l’accessibilité, mais aussi les compétences éco-nomiques locales sur lesquels il importe de s’appuyer pour développer l’emploi.

>Le potentiel paysager : ce potentiel inclut les vues sur les paysages lointains qu’il importe de pré-server, l’environnement paysager des villes qui offre des activités de loisirs (forêts, lacs, mer, mon-tagnes, bords de rivière…), les parcs et jardins situés à proximité du site.

>Le potentiel social et culturel : il s’agit des lieux proches des sites qui favorisent les interactions et les pratiques sociales et culturelles. L’environnement peut être riche de lieux ayant une valeur culturelle.

>Le potentiel d’historicité : cela concerne non seulement les lieux de mémoire, mais également l’ensemble des bâtiments, des rues ou des espaces urbains témoignant de l’histoire des villes.

Certaines rues peuvent être très agréables et avoir une valeur historique, de par leur tracé, la position des immeubles, les activités qui s’y sont développées, alors même qu’elles ne com-portent aucun bâtiment ayant une véritable valeur architecturale.

Activer les ressources et le potentiel socio-urbain du site et de son environnement : articulation, intégration et étayage

Le patrimoine est souvent perçu du côté du paysage, ce qui est important, par la mise en valeur d’un élément : d’anciens murs de la caserne ont été préservés à La Courrouze à Rennes (mais il peut renforcer aussi dans une certaine mesure le sentiment d’isolement du quartier), un rû à la Bottière-Chênaie à Nantes, des vergers à Tours… Mais le rapport au

« lointain » (rattachement symbolique, vues…), l’intégration de bâtis anciens (le rappel de leurs matériaux, l’utilisation de formes architecturales locales…) sont aussi à prendre en compte.

La préservation/valorisation de l’environnement ne peut pas être réduite à l’espace naturel de proximité, elle doit également intégrer le potentiel imaginaire et culturel.

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PRECONISATIONS

Répertorier le patrimoine culturel, bâti, végétal et paysager existant du site et de ses abords

La préservation et la valorisation du patrimoine culturel, bâti, végétal et paysager ne peuvent se faire que si ce patrimoine est connu et répertorié avant le démarrage de la conception et de la réalisation du projet. La réalisation d’études préalables intégrant ces différentes dimensions patrimoniales est donc indispensable. Il s’agit, suite à ces études, de déterminer les éléments:

> qu’il faut impérativement conserver ;

> qui nécessitent des adaptations du projet urbain pour être préservés ;

> qui ont peu de chance de se maintenir durablement dans un état satisfaisant étant donné le processus de projet ;

> qui présentent un faible intérêt ;

> et surtout qui peuvent être valorisés.

Caserne de Bonne - Grenoble

Accroche sur le patrimoine végétal existant

Monconseil - Tours

Un parc paysager tentera d’atténuer le décalage entre les typologies anciennes voisines et les nouvelles constructions

Avant toute opération d’aménagement, le service Espaces Verts de la Ville de Grenoble effectue un diagnostic initial du patrimoine arboré.Le territoire de la Caserne de Bonne était assez pauvre. Les arbres avaient souffert de tailles drastiques. Peu de végétaux présentaient un intérêt réel et il s’est révélé nécessaire d’en couper un certain nombre.

Le diagnostic initial a été suivi, une fois le projet dessiné, d’une analyse précise des sujets à conserver.

Exemple Caserne de Bonne, Grenoble

Analyser et mettre en évidence le potentiel urbain et en favoriser l’accessibilité

L’activation du potentiel urbain consiste tout d’abord à faciliter l’accessibilité à tous les éléments qui le composent. Au lieu de créer de nouveaux équipements qui ne bénéficieront qu’aux nouveaux habitants du quartier il est parfois préférable de leur permettre d’utiliser les équipements situés à proximité, ce qui représente une source d’économie mais contribue aussi à favoriser les liens avec les riverains.

Requalifier les espaces urbains périphériques et réhabiliter les réseaux et les anciens équipements ou les agrandir

Dans la même perspective, certains équipements peuvent être dégradés et il est préférable de les réhabiliter chaque fois que cela est techniquement possible et économiquement viable plutôt que de les laisser se dégrader ou les démolir. De la même manière, il vaut mieux agrandir certains équi-pements existants devenus trop exigus en raison de l’accroissement de la population liée à la créa-tion du nouveau quartier. Celle-ci est notamment une opportunité pour adapter les réseaux de voierie, d’assainissement, d’électricité ou de chauffage urbain en périphérie du projet lui-même. Alors que de telles actions étaient difficilement envisageables pour les collectivités en raison de la faiblesse de la population qui en bénéficiait, l’accroissement de population que le projet d’écoquartier entraine peut les justifier économiquement. De cette manière, la création d’un nouveau quartier peut bénéficier également à ses riverains, ce qui est symboliquement très important, car cela compense en partie les contraintes voire les nuisances liées à sa construction.

Activer les ressources et le potentiel socio-urbain du site et de son environnement : articulation, intégration et étayage

Suite aux études de programmation préalables, aucun équipement scolaire n’a été prévu dans l’opération afin de favoriser la mixité au sein des groupes scolaires existants et de favoriser le

« vivre ensemble » au-delà des frontières de l’éco-quartier.

Exemple La Courrouze, Rennes

Conforter éventuellement les pôles d’activité et les pôles commerciaux périphériques existants plutôt que d’en créer de nouveaux

Les écoquartiers cherchent souvent, à juste titre, à créer des locaux d’activité, des commerces et des services afin de développer leur mixité fonctionnelle et favoriser leur animation urbaine.

Cependant, dans certains cas la viabilité des commerces et des services implantés dans ces quar-tiers est incertaine, dans d’autres cas leur création risque parfois de déstabiliser voire de faire dépé-rir des pôles commerciaux déjà fragiles situés à leur périphérie. Il vaut donc mieux parfois conforter ces pôles périphériques en leur permettant de bénéficier de l’apport d’une nouvelle chalandise plu-tôt qu’en créer de nouveaux à l’intérieur du quartier. Il en est de même pour les locaux d’activité, qui risquent de générer des nuisances liées notamment au transport de marchandise et à la gestion des déchets qu’ils produisent. Il convient d’examiner s’il n’est pas préférable de développer les zones d’activité situées à proximité.

Dans tous les cas, une analyse rigoureuse de l’offre commerciale existante sur le quartier et à proxi-mité et du contexte concurrentiel local (à différentes échelles de zones de chalandise) doit être menée très en amont de la programmation. Seules ces études de marché permettront de calibrer l’arma-ture commerciale viable pour le quartier et les secteurs environnants (localisation, types d’activité…).

Dans la conception du projet, une attention particulière doit ensuite être portée aux aménagements conditionnant l’attractivité des activités commerciales : accessibilité, visibilité, possibilités de sta-tionnement, ambiances, sécurité…

C’est une façon de pousser la logique d’intégration du quartier et de ses habitants dans leur envi-ronnement en favorisant les interactions sociales entre les habitants à l’échelle d’un territoire plus large. C’est aussi une démarche favorisant la mutualisation des équipements existants.

Améliorer le fonctionnement et la gestion des espaces et des équipements

Mais l’activation du potentiel urbain ne se limite pas à des actions sur le cadre bâti ; cela suppose également de profiter des réflexions engagées lors de la conception d’un nouveau quartier et de ces actions de requalification pour améliorer le fonctionnement et la gestion des espaces et des équi-pements. Ce peut être l’occasion de repenser en profondeur la vocation et les activités de certains services et équipements, ou d’expérimenter de nouvelles méthodes de gestion, à l'image de ce qui se fait pour la gestion différenciée des espaces verts. De la même manière, on peut modifier les cir-cuits et les horaires des bus et accroître leur fréquence grâce à l’augmentation du nombre d’usagers.

Développer les compétences des organismes Hlm, des services municipaux, des entreprises et des artisans

Activer le potentiel, c’est aussi profiter de l’opportunité qu’offre un projet d’aménagement durable pour développer les compétences des acteurs locaux. C’est indispensable si l’on veut permettre aux

Développer le potentiel paysager du site de manière à en faire également bénéficier les quartiers limitrophes

La conception urbaine de l’écoquartier doit également utiliser les divers potentiels urbains du site, de manière à en faire bénéficier son environnement.

En matière d’aménagement paysager cela peut consister à :

>préserver des forêts et la biodiversité existante comme à la Courrouze à Rennes ;

>réactiver un ancien ruisseau pour en faire un lieu de développement de la biodiversité comme à La Bottière-Chênaie à Nantes.

Elargir la conception des écoquartiers en la fondant sur une analyse de la dynamique d’évolution du territoire dans lequel ils s’inscrivent

Cette approche nécessite d’élargir la conception des écoquartiers en les fondant sur une analyse de la dynamique d’évolution du territoire dans lequel ils s’inscrivent et de penser leur aménagement :

>en identifiant tout d’abord les possibilités d’activation du potentiel de leur environnement ;

>en concevant les aménagements internes de manière à ce qu’ils contribuent au développement de leur environnement.

Cela suppose de ne pas enfermer les analyses sous tendant la conception du projet dans ses limites opérationnelles, mais également de se donner les moyens d’intervenir sur l’aménagement des quartiers voisins.

Activer les ressources et le potentiel socio-urbain du site et de son environnement : articulation, intégration et étayage

La Courrouze - Rennes

Préservation du patrimoine végétal existant

La Bottière-Chênaie - Nantes Réouverture du rû traversant le site

2.2. Prise en compte des contraintes d’intégration

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