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3. Méthodologie

3.5 Phase 4 : Validation

3.5.3 Validité pratique (objectif 3)

Pour atteindre le troisième objectif, une étude de cas rétrospective (Yin, 2012) a été réalisée parce que cette méthode permet de tenir compte du contexte qui entoure le sujet de recherche. Cette approche a été privilégiée pour « explorer un phénomène contemporain (c’est-à-dire un cas) dans le contexte de la réalité, spécialement quand les frontières entre le phénomène et le contexte ne sont pas claires (Yin, 2009) ». « Une étude de cas est une approche qualitative dans laquelle un chercheur explore un (ou plusieurs) système circonscrit dans le temps par une collecte de données détaillée qui comporte plusieurs sources d’information et rapporte la description d’un cas et des thèmes qui y sont liés (Creswell, 2007) ». Le « cas » étudié est le fonctionnement d’un comité consultatif de recherche qui avait six mandats : 1. Déterminer les nouvelles préoccupations quant aux attitudes envers les PVVIH dans la population générale du Québec et définir la problématique; 2. Assurer la pertinence sociale de la problématique quant aux attitudes envers les PVVIH dans la population générale du Québec; 3. Informer les différents réseaux impliqués du développement du projet de recherche et des résultats obtenus; 4. Participer au développement des instruments de mesure qui serviront à étudier les nouvelles préoccupations quant aux attitudes envers les PVVIH dans la population générale du Québec; 5. Contribuer à l’interprétation des résultats de recherche présentés par les chercheurs et à la formulation de recommandations; 6. Réviser les publications scientifiques portant sur le projet de recherche. Comme mentionné précédemment, le comité consultatif impliquait une étudiante au doctorat en santé publique (chercheure), des professionnels de la santé, ainsi que des représentants d’agences gouvernementales et de groupes communautaires, dont certains vivaient ouvertement avec le VIH. Plusieurs membres ont été recommandés par la responsable de la recherche communautaire

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d’une coalition provinciale d’organismes communautaires de lutte contre le VIH- sida. Pour les autres, ils ont été identifiés par l’équipe de recherche comme étant des leaders dans leur domaine dont l’expertise pourrait être pertinente au comité. Le comité s’est réuni à cinq reprises sur une période de trois ans (voir chronologie Figure 2). En plus de ces réunions formelles, les échanges par courriel et téléphone entre la chercheure et certains membres du comité étaient fréquents (au mois une fois par mois) pendant la durée de l’enquête et dans l’année qui a suivi.

2009 2010 2011 2012

Figure 2. Chronologie des travaux du comité consultatif

3.5.3.1 Collecte de données

Des données provenant de trois sources ont été utilisées afin de trianguler les résultats : entrevues semi-dirigées, procès-verbaux de réunions et documents publiés sur l’internet.

Entrevues semi-dirigées. Les entrevues semi-dirigées avec les membres du comité consultatif (n=10) ont eu lieu entre les mois de juin et septembre 2011. Elles ont été effectuées par une intervieweuse spécialement formée qui ne faisait pas partie du comité. Les questions portaient sur leur travail dans le domaine du VIH, leurs motivations à s’impliquer au sein du comité consultatif, leur(s) rôle(s) et contribution(s) au sein de ce comité. Plus précisément, les entrevues avaient pour but de mieux comprendre la manière dont les résultats scientifiques produits ont circulé et ont été transformés dans les différents réseaux professionnels

P1 : Juillet R4 et P2 : Novembre P3 : Octobre R5 : Mai

R1 : Juin R2 : Octobre C : Mars/Avril R3 : Avril

R = rencontre C = collecte de données P = production scientifique

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impliqués (voir Annexe VIII). Les entrevues ont duré entre 57 et 88 minutes. Après avoir obtenu le consentement libre et éclairé de chaque répondant, les entrevues ont été enregistrées puis retranscrites mot à mot. Les verbatim ont été révisés par l’intervieweuse pour en assurer l’exactitude.

Procès-verbaux de réunions. Pendant toute la durée de l’étude, le comité consultatif s’est réuni formellement à cinq reprises. Les réunions ont toutes été enregistrées afin de faciliter le suivi de l’évolution des travaux. Les comptes rendus ont été rédigés à l’écoute de ces enregistrements par B, qui était responsable de la coordination du comité.

Documents publiés sur l’internet. Pour compléter le contenu des deux sources de données précédentes, des recherches documentaires ont été menées entre juin 2010 et décembre 2011 sur un moteur de recherche (Google) et sur les sites de différents médias (Cyberpresse, Canoe, TVA, Radio Canada) en utilisant les mots-clés suivants : attitudes envers les PVVIH, connaissances modes de transmission, Adrien et Beaulieu.

3.5.3.2 Stratégies d’analyses

Pour analyser l’utilisation des connaissances, une analyse de contenu thématique a été effectuée à partir des verbatim des entretiens réalisés avec les membres du comité. Les données ont d’abord été codifiées à l’aide d’une grille de codification mixte élaborée à partir de la littérature et du matériel empirique. La codification des données a été réalisée avec le logiciel Atlas-ti. La conceptualisation de l’utilisation des connaissances de Beyer (1997) et Estabrooks (1999) a, ensuite, constitué l’ancrage théorique pour la catégorisation des données.

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Pour l’analyse de la circulation des connaissances, la triangulation des différentes sources de données a été utilisée afin de confirmer les résultats des entrevues avec des exemples concrets. Les chemins parcourus par les connaissances ont été construits d’abord à partir des entrevues semi-dirigées où les membres du comité ont expliqué comment et à qui ils ont diffusé les résultats. Les procès-verbaux ont aussi été consultés pour retracer les membres du comité qui ont utilisé ou diffusé les résultats ainsi que comment et à qui ils les ont diffusés. Pour faciliter l’analyse, les procès-verbaux des réunions étaient présentés en tableaux de trois colonnes (ordre du jour, contenu des discussions et décisions/actions pendant la rencontre). Ensuite, les recherches internet ont permis de compléter les informations obtenues dans les entrevues et les comptes-rendus. Une fois les résultats trouvés sur internet, les organismes ou individus ayant utilisé les informations ont été contactés afin de connaître la source des données qu’ils citaient. Les précisions ainsi obtenues ont finalement été validées ou modifiées par les membres du comité concernés. L’analyse de la circulation des connaissances utilise en exemple deux productions scientifiques créées dans des contextes différents : un article vulgarisé et la version préliminaire du rapport de recherche.

Article vulgarisé (P1 dans la figure 2). Quelques semaines après la fin de

l’enquête téléphonique (juillet 2010), un membre du comité, souhaitait qu’un article sur les connaissances de la population québécoise quant aux modes de transmission du VIH soit publié dans le Bulletin des donateurs de la Fondation québécoise du sida. Il a demandé à la chercheure de rédiger un article vulgarisé à ce sujet, cet article a pris la forme d’un diagramme à barres qui comparait la proportion de bonnes réponses quant aux modes de transmission du VIH en 1996 et 2010. Le diagramme était accompagné d’un court texte explicatif qui soulignait que les connaissances des modes de transmission du VIH avaient significativement diminué au cours de la période étudiée.

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Rapport de recherché préliminaire (P2 dans la figure 2). Un peu moins de

six mois après la fin de l’enquête téléphonique (novembre 2010), la chercheure a préparé une version préliminaire du rapport de recherche. Cette version préliminaire a été discutée lors d’une réunion du comité, où les membres du comité ont questionné sur les analyses statistiques et les tableaux de résultats afin de pouvoir les comprendre et les interpréter. Le rapport, d’une cinquantaine de pages, présentait l’ensemble des résultats de l’enquête sous forme de tableaux et diagrammes à barres qui intégraient les résultats de 1996, 2002 et 2010. Plusieurs constats se dégageaient des résultats. Entre autres, le rapport mettait en lumière les nouvelles formes d’attitudes stigmatisantes envers les PVVIH et les groupes à sensibiliser.

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