Examen quatremois après l'opération :
L'aspect de la jambe est resté le même
qu'avant l'opération. La
- 44 — circonférence maxima du mollet estde 27
centimètres, celle du membre sain étant de 32. Ajoutons qu'il n'y a point d'œdème. Les douleurs n'ont pas reparu pas plus que les mouvements convulsifs.
L'hyperes-thésie a disparu. La marche est possible; grâce à un appareil, la malade boite très peu.
Observation X.
Annequin (Rec. de chir.mil., 1878).
Piqûre dusciatique à lafesse.
La sensibilité au toucher est obtuse aux faces antérieure externe et
postérieure du piedet de lajambe. Il est difficile au malade d'indiquer
les endroits où il a été piqué. La sensibilité à la température a été altérée dansles mêmes
proportions. Une allumetteen ignitionpeut être placéeen rapport immédiatavec le côté externe dupied sans qu'il y ait
sensation de brûlure.
Observation XI.
Guelliot,in Bull. Soc. de Chir.Paris, 1886,p.137.
Lésiondusciatiqueauniveaude l'échancruresciatiqueparinstrument piquantet tranchant.
Le57 décembre i883.— Insensibilité absolue au niveau de la plante
du pied et du bord externe jusqu'au-dessus de la malléole. Les trois derniers orteils sont
complètement anesthésiés. Les deux premierssont sensiblessur leur facedorsale.
Le30.— Les trois derniers orteils (face dorsale) sont sensibles à la
température, bien qu'ils ne le soient pas encoreau contact.
Le 2janvier i884. — Déjà, il y a un progrès marqué de la sensi¬
bilité, car l'anesthésie n'est plus complète qu'à la plante du pied, au bord externe et aux cinq orteils.
Le 9.— Le malade se lève; mais les jours suivants, il se développe
une eschare au niveau des derniers métatarsiens, avec un oedème tremblotant du pied.
En février. —Élancement douloureux le long du sciatique; plante
ettalon du pied insensibles.
Enjuillet.—Œdème persiste. Anesthésie n'a pas changé. Engour¬
dissement et douleur le long du bord externe de la jambe; marche
en talus pour éviter les douleurs et à cause d'une légère parésie des extenseurs.
- 45 —
Observation XII.
Denis,inArch.prov.dechir.,1896, p.153.
Notesurunesection ancienne du sciatique droit à l'âge de neufans chezun jeunehommede vingtans.—Remarquesurles troublestrophiquesobservés
etenparticuliersur l'hypertrophie du squelettede lajambe (résumée).
Le 2juin 1895 entreà la Clinique de M. Poncet un malade, M. H...,
âgéde vingt ans, venant du département de la Drôme. A
l'âge
de neufans, tombe, en glissant le long d'une meule de foin, sur le tranchant
d'une faux. Section des parties molles jusqu'à l'os; pas de suture des plansprofonds.
A partir de ce moment, le malade affirme très nettement qu'il ne
sentait plus son pied en avant pour progresser et il butaitcontre le sol
par l'extrémité du pied, qu'il nepouvait relever.
Peu à peu, la face plantaire du pied regarda en dedans; puis sa jambe devint de plus en plus grosse, et son membre inférieur présente
actuellement l'aspectsuivant:
Un peu d'amaigrissement des masses musculaires. Pied en équinisme léger et en varus complet. Perte de substance à la partie moyenne du
bord externedu piedsur lequel le malade marche. Chute del'ongle du
gros orteil, qui n'apas repoussé.
Mouvements : conservalion intégrale dans le genou; nuls dans l'arti¬
culation du cou-de-pied et dans celle de Chopart. Les orteils ont leurs phalangesfléchies lesunes sur lesautres.
Augmentation de volume de la jambe malade due à l'hypertrophie
osseuse. Piedpetit et atrophié.
Etat de la sensibilité : comparativement à la jambe saine, la sensi¬
bilité estdiminuée darts toute la jambe malade, mais l'anesthésie n'est complète aussi bien à la face dorsale et à la face plantaire qu'au pied.
A ce niveau, le malade ne sent ni l'attouchement ni la piqûre. A la jambe, dans la région du sciatique poplité externe, il est sensible à la douleur; partoutailleurs, il sent mêmele contact.
Sorti du service, il revient deux mois après, après avoir soumis la jambe à des fumigations de genièvre. Grâce à son insensibilité
cutai^e,
il s'est probablement brûlé. En tout cas, l'état deson membre inférieur
s'est aggravé en ce sens qu'il s'est développé à la face plantairedu pied
de nouvelles ulcérationsperforantes. Désarticulation du genou.
Observation XIII.
WeirMittchell,1863.
Section dusciatiqueaucreuxpoplité.— Perte passagère
dela motilitéetde la sensibilité.
Observation XIV.
WeirMittchell,1862.
Plaie dusciatique àla partiemoyenne delacuissepar coupde feu.
(Jn an après, la sensibilité n'existe pleinement que sur le trajet du saphène interne; partout ailleurs, elle fait défaut. Les fléchisseurs du
piedet desorteils réagissent bien au courant ; les extenseursont perdu
la contractilité et la sensibilité électro-musculaire. Troubles trophiques, atrophie, etc.
Observation XV.
Belleau.
Plaie par coupde feu à la partie supérieurede la cuisse.
Fracture du col du fémur. Pas d'observation au début. Trois mois
après, jambe et pieddeviennent insensibles. Anesthésie bizarre.
Pas d'intervention. Persistance des lésions.
Observation XVI.
Belleau.
Plaiepar coup defeu. — Sectiondusciatiqueà l'union du tiers moyen et du tiers supérieur.
Dix moisaprès, membre raccourci. Laplante du pied rase le sol dans la marche, plante regardeen dedans. Paralysie. Hypoesthésie de la face externe de la jambe et du pied. Atrophie. Pas d'intervention. Les lésions persistent.
# Observation XVII.
Belleau.
Balleaucreuxpoplité six centimètresau-dessus.—Sectiondusciatique.
Hypoesthésie de laface externe de lajambeet du pied. Anesthésie de la plante. Paralysie.
Electrisation. Les lésionspersistent.
Observation XVIII.
Larue.
Sectionclusciatiqueparballeautiersinférieur.
Paralysie. Pied tombeen avant eten dedans. Diminution de la tem¬
pérature. Légère flexion. Adduction du pied. Atrophie. Anesthésie de la
faceantérieure de lajambe etdu pied.
Pasd'intervention. Etat six mois après estcelui que nous indiquons.
Observation XIX.
Larde.
Froissementdusciatiqueà lapartie supérieurede lacuisseparballe.
Sensibilité persiste. Pas de paralysie, mais gêne des mouvements.
Douleurspassagères. Atrophie.
Traitement par bains. Améliorationprogressive.
Observation XX.
Castagner in «.Larue».
Blessure dusciatiquepar coupde feu,, auniveau de la fesse.
Insensibilité ducôté externe de lajambe et du pied. Douleurs vives.
Paralysiedetout le membre. Electrisation. Retour de la sensibilité un mois après. Persistance dela paralysie.
ObservationXXI.
Larue.
Section du grandsciatique,partie moyenne.
Anesthésie de la partie dorsale du pied sur toute la partie externe.
Anesthésiede la face plantaire. Sensibilité obtuse à la faceexterne dela jambe. Hyperesthésie ducôtéinterne. Douleurs. Paralysiecomplète.
Pas d'intervention. Un mois après, l'étatestlemême.
Observation XXII.
larue
Sectiondusciatiqueparballe àla partiemoyennedelacuisse.
Paralysie complète. Anesthésie de la face dorsale du pied etde la plante. Dix-huitjours aprèssensibilité revient avec hyperesthésie.
Para-— 48 —
lysie persiste. Pas d'intervention. Persistance de la paralysie six mois après.
Observation XXIII.
Maisonneuve, citéparLarue.
Plaie du sciatique au cours de résection du col du fémur. Immobili¬
sation. Guérison. Les fonctions nerveuses se rétablissent en grande partie.
Observation XXIV.
Colson, citéparCunin.Thèse de Paris, 1873.
Blessurede la cuisse.
Atrophie du membre. Pied bot. Il existe une paralysie des muscles tibial antérieur, extenseur commun et extenseur propre. Dans ces mêmes muscles, la force électro-motrice estabolie; elle est diminuée dans les muscles postérieurs de lajambe; à la cuisse, lesmouvements sontconservés. La flexion et l'extension de la jambe sur la cuisse sont
complètement libres etvolontaires.
La sensibilité estémousséeà la cuisse, presque complètement abolie à lajambe etsurla face dorsale du pied. La sensibilité tactileest très diffuse. D'un autre coté, à la plante du pied existe une hyperesthésie
très remarquable. (Cette hyperesthésie parait être spontanée et repré¬
sentée par lesdouleurs qui amènent le maladeà l'hôpital.)
Observation XXV.
In thèseLarue.
Section incomplète dugrand sciatique. —Procidence dupied.
Atrophie. — Paralysie durable.
Plaie à la partie inférieure et interne de la cuisse droite par balle.
Paralysie immédiate. Paralysie toujours conservée. Au bout de deux
mois, léger mouvement des orteils. Cinq mois après, atrophie des jumeaux, pied en adduction. Pied œdématié et blanc.
Remarque : La sectionici n'a pas été complète.
La sensibilité a toujours persisté et des mouvements partiels isolés prouvent que quelques tubes du nerfsciatique continuentde communi¬
quer aveclescentres nerveux.
— 49 —
Observation XXVI.
Heurtaux, 1885.
Section complète du nerf sciatique gauche. — Paralysie persistante. —
Atrophie des membres, da muscle surtout. — Ulcération perforante et
nécrose au niveau des phalanges et des métatarsiens. —Ramollissement blancconsécutif de la moelleépinière.—Mort.
Marche possible à l'aide de béquille ou simple canne. Sensibilité
cutanée:jambe, abolie excepté au côté antéro-interne : pied, abolie, si
cen'est à la partie la plus interne de la face dorsale où cependant la
sensibilitéestbeaucoup moindre queducôté opposé.
Ulcération du grosorteil. Résection dela phalange, qui guérit.
Ulcération du deuxième orteil.
Ongles cassants. Empâtementsous-cutané.
Pasd'opération.
Électrisation.
Pas de résultat. Mort deux anset demi après. Intervalle de huitcentimètres reliépar cordon cellulo-fibreux.Observation XXVII.
Porson, 1871 (in Thèse Paris,1873).
Blessure par balle. — Douleur. — Sensation de chaleur.
Sensibilité abolie, piqûre àlajambe sauf« portionassez bornée de la
face interne et autour de la malléole». Paralysie de la jambe sur la
cuisse.
Retour de la sensibilitévers le moisd'août, marcheavec canne.
Observation XXVIII.
Letiévant, Traité dessectionsnerveuses,Paris, 1873, p. 173. Obs. XLVI: Section
dunerfsciatiqueà la cuisse.
Moine (Pierre), âgé de trente-cinq ans, veuf sans enfant, reçoit au combat de Nuitsuneballe qui lui traversela cuisse au tiersmoyen.
L'ouvertured'entrée duprojectile, située à la partie interne dumembre
au niveau desadducteurs, alaissé comme trou unecicatrice déprimée,
brunâtre.
L'ouverture de sortie est, sur la partie externe, à la même hauteur
que celle d'entrée; une cicatrice irrégulière, plus considérable, en marquelesiège.
4
— bO —
L'artère fémorale ne setrouvait pas sur le trajet de la balle: à cette hauteur, cevaisseau estencore situé dans leplan antérieurde la cuisse;
son canal fibreux, formé par l'adducteur, est à deux travers de doigt
au-dessous de l'entrée de l'ancienne blessure.
Le nerf sciatique, situé entrele biceps fémoral et l'os de la cuisse, précisémentsurle trajet parcouru par le projectile, a dû. être atteint et divisé.
Moine, tombésur le champ debataille, fut relevé par les Prussiens;
leurs chirurgiens pansèrent sablessure. Après la réoccupation de Nuits
parles Français, il fut soigné pendant trois semaines dans une de nos ambulances établies danscette ville.
ÉvacuésurTrévouxaubout de cetemps, il eut, dans l'hôpital decette ville, uneéruptionvésiculiforme dupied droitque l'on attribuaà l'action du froid. Sa, plaie, d'ailleurs, acheva de se cicatriser; un mois et demi aprèssa production, elle étaitcomplètement fermée.
Moineétait, depuisquatre mois, au dépôt de son régiment,ancienne
casernedes sergentsde ville, quand il vint me consulter.
Je lui trouvai tous les symptômes d'une interruption complète dans
la continuité du nerfsciatique. Tous les muscles de la cuisse droite ont conservéleurcontractilité, cequi ne doit pasétonner, puisque les bran¬
ches nerveuses qui les animent naissent dunerfsciatiquebien au-dessus du trajet suiviparla balle.
Parcontre, aucun muscle de la jambe ne se contracte, ni volontaire¬
ment, ni à l'électricité : jambier antérieur, extenseur commun, exten¬
seur propre, triceps sural, jambier postérieur, fléchisseurs commun et propre, péroniers,toussont absolumentparalysés.
Il enestde mêmepour tous les muscles du pied: aucun ne produit
leplus léger mouvementdecet organe; aucun n'obéit aux ordres de la volonté, aucun n'a la moindre contraction fibrillaire à travers la peau.
Cette paralysie de la jambe etdu pied a commencé au moment même de la blessure: le malade n'a pu remuer le pied, dit-il, depuis cette époque; il l'a remarqué surlechamp de bataillemême. Dans lesséances d'électrisation qui lui ont été faites ensuite à l'hôpital de Trévoux, on n'ajamais produit le plus légermouvementdans le pied nidansl'épais¬
seurde lajambe.
Ilestévidentqu'une paralysie ainsi survenue et aussi absolue de tous les muscles dépendant du tronccommun des sciatiques poplités interne
etexterne, ne sauraits'expliquerque par une interruptionabsoluedans
lacontinuité de ce nerf. La productiondes phénomènes offrepresque la précision de ceux qu'entraîne une expérience faite sur un animal : passage de la balle; au-dessous, annihilation immédiate de tout ce qui
est agent moteur; au-dessus, conservation de tout l'état normal.
— 51 —
Malgré cette paralysie, le malade non seulement produit des mouve¬
ments dansson pied,maisencore il marchepresque sansboiter.
Les troubles delà vie organique observés sur le pied sont peu nom¬
breux et peuimportants. Un ulcèresuperficiel occupe le dos de la pre¬
mière etde laseconde phalange du gros orteil. Les autres orteils sont
unpeu rouges à leur surface dorsale. Ces symptômes d'irritation sont le résultat despressions déterminées parla chaussure,et dont le malade
n'a pas consciencependant la marche. Après une promenade, en effet,
cesparties sontbeaucoup plus rouges encore. Le pied estsenti froid par le malade, il netranspirepas.
Lapressionsur letrajet de la balle au point correspondant au nerf sciatiqueéveilleune douleur médiocre.
Observation XXIX.
Michon (Lettre àMarjolin),Gazette deshôpitaux, 1864,p. 819.
Résection du sciatique pour névralgie.
Insuccès pour lanévralgie. Michon seborne à dire que le pied avait pris la même attitudeque chez la malade à laquelle il avait enlevé
son névrome dusciatique.
Observation XXX.
Michon(Lettre à Marjolin),Gazettedeshôpitaux,1864.
Résection du sciatique pour névrome.
Mme X... marcha d'abord avec une béquille, puis, aprèsquelques mois,elle put marcher sans appui, allerbeaucoupdans le monde et au
bal, où elledansa les danses à la modeà cette époque. La cuisse avait
conservéson volume, les muscles de lajambe s'étaient émaciés. Cette atrophiea surtout été sensible pendant les premièresannées; le pied,
dans le principe surtout, était restéun peu pendant.
Lepremierhiver, Mme X... s'est fait des eschares par brûlures des orteils en se chauffant sans avoir conscience de la chaleur. Soit par
habitude, soitpar précaution, cet accident ne s'est plus présenté dans la suite. Les muscles de lajambe et même ceux du pied ont ultérieure¬
mentrepris un peud'accroissement, sansjamais atteindre le volume ni
l'énergiedeceux du côtéopposé.
Observation XXXI.
Malagodi,Archives gén. de méd.,t.III, 1834.
Résection dusciatiquepournévralgie.
Il y eut cessation de la douleur, paralysie de la moitié de la jambe jusqu'au pied; sensation de pesanteur. Du deuxième au onzième jour,
fièvre et douleur sur le trajet du sciatique. Le cinquième jour, le
malade marchait très bien et sans souliers. Guérison avec retour des fonctionsaubout decinq mois.
Observation XXXII.
Velpeau, Méd.opératoire, t.III,p.115.
Tumeur clunerfsciatiqueau tiersmoyen.
Extirpation; filets périphériques du nerfconservés. Un engourdisse¬
ment manifeste, une paralysie incomplète de la moitié externe du pied
etdu voisinage dela malléole correspondante sontlesseulsaccidents qui
auraient puinspirer quelques craintes pendant une ou deux semaines;
maisces symptômess'amendèrentpeuàpeu. Guérison au bout de trois
mois. Quatreans après, santéparfaite.
Observation XXXIII.
Bobroff,Centralbl.fur Chir.,1895,n°48.
Fibro-sarcome dunerfsciatique.
Résection de 12 centimètres du nerf. Au bout de deuxans, l'améliora¬
tion était telle que le malade pouvait se servir de sa jambe. (Chir.
Annalen, 1895, p. 578.)
Observation XXXIV.
Trélat.
Fibro-myxome du nerfsciatique.
Fibrome dusciatique au creux poplité gauche. Homme devingt-deux
ans. Pasde trouble de sensibilité. Résection du sciatiqueet de ses deux branches, le 17 novembre 1875.
Lelendemainde l'opération, on constataitnon seulement l'anesthésie
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