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5. D I(2-ETHYLHEXYL)PHTALATE, DEHP

6.2.4 Usages intentionnels

Le dichlorométhane est l’un des principaux solvants chlorés avec le trichloréthylène et le perchloréthylène. Il demeure le plus largement utilisé des trois, les deux autres voyant leur usage décliner fortement depuis plusieurs années en raison de restrictions sur leur emploi.

D’après (OCDE, 1994) ou (TNO, 1999), l’emploi du DCM en Europe est en décroissance de longue date : 200 000 tonnes consommées en 1985, 175 000 tonnes en 1989, 165 000 tonnes en 1991.

Cette évolution se confirme sur une période plus récente, d’après www.eurochlor.org : Tableau 29. Marché du dichlorométhane en Europe de l’Ouest (Source : Eurochlor)

Année Milliers de tonnes

1998 150

1999 150

2000 147

2001 143

2002 142

2003 138

En France, 30 000 tonnes ont été mises sur le marché en 2002. Les ventes en France ont en revanche progressé de 25 000 à 30 000 tonnes entre 1996 et 1999 et depuis sont restées stables.

Les usages du DCM sont nombreux et ils sont passés en revue ci-après. D’après un acteur important de la distribution de produits chimiques en France, le principal usage du dichlorométhane en France concernerait le dégraissage dans l’industrie métallurgique.

L’usage dans le domaine pharmaceutique semble également très important.

6.2.4.1 Industrie pharmaceutique

Dans le domaine pharmaceutique, il y a trois emplois différents pour le DCM :

• solvant d’extraction ;

• solvant de procédé ;

• agent d’enrobage.

30 % des volumes utilisés selon l’industrie des solvants, citée dans (De Rooij et al., 2004).

6.2.4.2 Décapage de peintures

Lors d’un décapage, le produit est appliqué, puis généralement rincé avec la peinture décapée, ce qui peut occasionner un transfert direct vers le milieu aquatique.

Les produits décapants contenant du DCM peuvent être utilisés à trois niveaux différents : industrie, artisanat et particuliers. La répartition des quantités de DCM utilisées entre ces trois secteurs en France est mal connue. Le secteur artisanal/commercial serait prépondérant en France, selon (TNO, 1999). Quelques tests rapides sur la base de données du «Moniteur des Travaux Publics » et des sites de distributeurs (Castorama,…) nous ont simplement permis de constater que certains des décapants vendus en France sont explicitement « à base de DCM » et certains « sans DCM », qu’il s’agisse de produits pour particuliers ou de produits pour professionnels.

6.2.4.2.1 Rénovation de meubles

Les décapants utilisés contiennent de 70 à 90 % de dichlorométhane. (Environnement Canada, 2003) Le DCM serait le principal composant d’à peu près tous les décapants pour meubles au Canada.

6.2.4.2.2 Décapage de tôles peintes

Une application de solvants au dichlorométhane est le décapage de tôles, notamment de tôles automobiles présentant des défauts de peinture et qui doivent être décapées puis repeintes, ou le décapage des peintures d’avions.

6.2.4.2.3 Ravalement de bâtiments

Les décapants utilisés contiennent de 35 à 75 % de dichlorométhane. (Environnement Canada, 2003)

Le DCM est également présent dans certaines peintures, encres ou vernis en tant que solvant/diluant (il est distribué comme tel par la société UNIVAR en France et une entreprise française du secteur confirme son emploi).

Cela représenterait environ 20 % des usages selon l’industrie.

6.2.4.3 Nettoyage/décapage/dégraissage des métaux

Ce secteur utilisait largement des CFC et, depuis leur interdiction, s’était tourné vers les solvants chlorés, dont le DCM, en raison de leur moindre risque d’inflammabilité et d’explosibilité des vapeurs que pour les solvants pétroliers. Actuellement, on observe un retour vers les solvants pétroliers, notamment à travers des mélanges de solvants pétroliers et de solvants chlorés ou des mélanges d’éthers de glycols et de solvants chlorés, qui réduisent ces problèmes de sécurité associés aux solvants pétroliers mais ne l’éliminent pas. En effet, la présence de solvants chlorés dans le mélange a pour objectif de monter le point éclair qui est alors masqué, mais lorsque le mélange s’appauvrit en solvant halogéné on retrouve une atmosphère explosive. (INRS, 2001)

Les différents documents consultés (ADEME, CETIM,…) et les organismes industriels contactés donnent globalement le sentiment que le DCM, qui était encore récemment perçu comme une alternative au trichloréthylène, est assez largement utilisé, mais de plus en plus dans des conditions limitant l’exposition des travailleurs (machines fermées, …).

L’évolution vers les solvants non-halogénés reste encore largement à poursuivre.

6.2.4.4 Nettoyage/décapage/dégraissage d’autres matériaux (plastiques) Les solvants halogénés sont en général moins adaptés pour les matériaux plastiques que pour les métaux. Cependant, il existe des cas où les solvants halogénés sont adaptés (phénoplastes, aminoplastes, polyoxyméthylène) et où le DCM pourrait éventuellement être employé. Mais il s’agit d’un usage probablement marginal par rapport au cas des métaux. (CETIM, 1998)

6.2.4.5 Autres produits de décapage

Le DCM est présent dans des produits de décapage divers, utilisés pour décaper des résines photorésistantes, des revêtements de sols, des textiles muraux, …

6.2.4.6 Colles et adhésifs

Le dichlorométhane est aussi présent en tant que diluant dans des colles utilisées notamment sur des polymères, comme le plexiglas, le PVC (colles PVC en plomberie) par exemple. C’est un composant des colles pour les mousses en matière plastique (polyuréthanes). Cet usage représenterait 10 % des usages totaux du DCM selon l’industrie.

6.2.4.7 Propulseur dans les aérosols

Le DCM fait partie des composés ayant remplacé les CFC. Il contribue aussi à réduire l’inflammabilité de l’aérosol. Mais il semblerait que cet usage, qui était notamment intense par le passé pour les produits capillaires (laques en spray etc….), soit devenu très réduit. Il serait plutôt utilisé comme agent de formulation dans les insecticides en spray ou comme solvant dans des peintures aérosols (TNO, 1999). Cet usage représenterait 10 % des usages totaux du DCM selon l’industrie.

6.2.4.8 Détachant industriel pour textiles

Cet emploi est signalé notamment par la société Dow Chemical, dans une fiche produit où apparaît le DCM, et il est confirmé par d’autres sources. Cela semble cependant être un usage assez marginal du DCM. L’Union des Industries Textiles confirme cet usage du DCM, mais estime qu’il est en baisse.

L’utilisation en tannerie ne semble pas documentée mais le dichlorométhane a pu être identifié dans des effluents de tanneries en France (Action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux du MEDD).

6.2.4.9 Fabrication / Utilisation de polymères

Le DCM est utilisé comme agent de soufflage dans la fabrication des mousses polyuréthanes pour l’ameublement, pour les mousses de faible densité (16 à 20 kg/m3) et dans les mousses rigides pour l’isolation thermique.

Toujours dans le domaine des mousses polyuréthanes, c’est aussi un solvant de nettoyage du matériel d’injection du mélange polyols-isocyanates.

Il est enfin présent dans des colles pour mousses souples (ADEME, 2004).

Pour la synthèse des polycarbonates, le dichlorométhane est en général le solvant dans lequel se déroule la polymérisation.

Il pourrait être également utilisé pour la fabrication de résines de polybutadiène, un

polymère produit en France par Lanxess (ex-Bayer Elastomères).

Le DCM est un solvant de nettoyage dans l’industrie du polyester en remplacement de l’acétone plus facilement inflammable. Une société fabricant des résines isocyanates en France indique utiliser aussi le DCM comme solvant de nettoyage des réacteurs de polymérisation.

La bibliographie atteste de l’emploi du DCM dans la fabrication du triacétate de cellulose, mais cette activité semble ne plus exister en France.

6.2.4.10 Intermédiaire de synthèses

Le DCM est un intermédiaire de synthèses chimiques dans l’industrie phytosanitaire 6.2.4.11 Fluide réfrigérant

Des sources bibliographiques mentionnent l’usage du DCM pour la fabrication de matériel de climatisation, mais l’Association française du froid ne confirme pas.

6.2.4.12 Développement photographique

6.2.4.13 Agroalimentaire et cosmétiques

Le DCM est utilisé comme solvant d’extraction d’arômes naturels, dans le traitement du houblon, ainsi que dans le traitement du cacao.

Il est utilisé, notamment en France par la société Hag Coffex à Strasbourg pour la décaféination du thé et du café

Le DCM est également utilisé pour l’extraction de graisses, le DCM est utilisé pour l’extraction d’huiles essentielles et l’extraction de la chlorophylle et probablement également de la carotène.

Une société française spécialisée dans les techniques d’extraction pour l’agroalimentaire et les cosmétiques estime que le DCM reste encore très largement utilisé dans ces deux domaine.

6.2.4.14 Usines de pâte à papier ?

Le DCM a été détecté dans des effluents de l’industrie papetière (Environnement Canada, 1993) et en Suède, mais cet usage ne semble pas confirmé. Néanmoins, le DCM a pu être quantifié dans les effluents d’une usine de pâte à papier en France dans le cadre de l’Action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux du MEDD.

6.2.4.15 Laboratoires d’analyses chimiques

Le DCM est un solvant d’élution pour colonnes chromatographiques (l’utilisation de plusieurs tonnes par an pour un laboratoire de recherche de la taille de l’INERIS sont possibles). Les quantités peuvent être très largement supérieures pour des laboratoires travaillant avec le DCM en routine. L’INERIS récupère les effluents contenant du DCM et

les fait traiter dans des centres spécialisés, ce qui correspond à la pratique courante des laboratoires en France.

6.2.4.16 Industrie pétrolière

Le DCM est vendu dans ce domaine par le distributeur UNIVAR.

6.2.4.17 Verrerie

Le DCM peut être utilisé comme produit de nettoyage, mais les quantités en jeu en France seraient selon la profession très faible par rapport aux autres usages (de l’ordre d’une tonne par an).

6.2.4.18 Adjuvant de fongicides

D’après la base de données « e-phy » du Ministère de l’Agriculture, le DCM est présent à une concentration de 1060 g/l dans un adjuvant pour une bouillie fongicide et insecticide, le « VK.1 » de la Société DREYFUS HERSCHTEL. Cependant, il n’ a pas été possible de retrouver la trace de cette société ni de cette spécialité, ce qui laisse supposer qu’elle n’est plus distribuée en France.