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Données quantitatives sur les rejets et présence dans l’environnement

3. CADMIUM ET COMPOSES

3.2.5 Données quantitatives sur les rejets et présence dans l’environnement

3.2.5.1 Rejets

Le bilan des rejets industriels en France (MEDD, 2003) recense l’ensemble des rejets dans les milieux aquatiques de cadmium supérieurs à 5 kg/an, pour les installations industrielles relevant de la réglementation ICPE uniquement. Leur répartition en 2001 est détaillée dans le tableau suivant.

Tableau 8. Rejets industriels de cadmium

Secteur industriel Nombre

Sidérurgie et métallurgie 10 3 339 334

Industries extractives 3 266 89

Traitement de déchets 5 210 42

Chimie, parachimie, pétrole 4 52 13

Industries minérales 1 35 35

Bois, papier, carton 2 19 9,5

Divers 1 15 15

Ces chiffres mettent en évidence une contribution importante du secteur de la sidérurgie et de la métallurgie. Notons qu’une des entreprises les plus polluantes de ce secteur est aujourd’hui fermée et que son site fera l’objet d’une dépollution.

Remarque : Selon les informations communiquées par un professionnel du secteur, la production de ciment n’engendrerait pas de rejets de cadmium comme il apparaît dans le bilan détaillé. En effet l’eau consommée n’entre jamais au contact de la matière.

La base de données européenne EPER conduit à retenir un total des émissions française de cadmium des installations IPPC dans l’eau légèrement supérieur (4 200 kg en 2001).

Un inventaire des rejets de micropolluants dans la région Rhône-Alpes (DRIRE, 2001) fait également ressortir le secteur du textile parmi les sources de cadmium.

Tableau 9. Rejets de cadmium en région Rhône-Alpes Secteur industriel Nombre

Chimie-pétrochimie 47 437 56 1,2

Traitement de déchets, régénération de solvants

5 61 52 10,4

Traitement de surface 54 - 27 0,5

Stations d’épuration 4 - -

-Peintures 8 0,12 0,75 0,09

Plastiques 6 - -

-Textile 26 - 5,4 0,2

Tanneries 3 - -

-Travail des métaux 15 2,2 7,3 0,5

Dans le domaine du recyclage, les teneurs en cadmium en sortie de station d’épuration sont voisines de 0,1-0,2 mg/l.

Les rejets de cadmium liés au traitement du zinc sont considérés comme une source majeure de cadmium dans les eaux de surface (Royal Haskoning, 2003).

Relativement à l’ensemble des émissaires, la plupart des activités industrielles consommatrices de cadmium sont des sources majeures, ou du moins significatives, de ce polluant dans les eaux de surface : fabrication de batteries, d’alliages, de pigments, de stabilisants, d’engrais phosphatés, sidérurgie, traitement de surface (Royal Haskoning, 2003). La papeterie et la verrerie constituent des sources de moindre importance.

Les données qui précèdent concernent les sources industrielles ponctuelles de cadmium dans les eaux. Le tableau suivant, issu des travaux de la Commission internationale pour la protection du Rhin, montre que les apports diffus sur le bassin du Rhin seraient en fait sensiblement supérieurs aux sources ponctuelles. Les principales sources de pollution diffuses sont les eaux de drainage et les réseaux d’eaux usées. L’origine du cadmium dans les eaux de drainage est le cadmium accumulé dans les sols en raison de l’utilisation de fertilisants phosphatés contenant du cadmium, ou de la présence de déchets contaminés.

Pour les rejets d’eaux usées, il peut s’agir d’origines diverses, dont notamment des eaux

pluviales contenant du cadmium suite aux dépôts atmosphériques, à des micro-pollutions ponctuelles par des hydrocarbures, etc.

Tableau 10. Importance des différentes voies d’apport de cadmium dans le Rhin (Source : Braun et al., 2003)

Nature des émissions Émissions (kg/an)

Ponctuelles (2000)

Suisse, France, Allemagne, Pays-Bas < 1672 kg/an

France 473 kg/an

Diffuses (2000)

Suisse, France, Allemagne, Pays-Bas 6 350 kg/an

France 713 kg/an se répartissant comme suit :

- effluents de ferme : 2,2 %

Concernant les émissions atmosphériques, les principaux secteurs émetteurs ont été en 2002 les suivants (CITEPA, 2003) :

Production de métaux 33 %

Combustions dans l’industrie manufacturière et Construction 32 %

Production d’énergie 20 %

Incinération de déchets 9 %

Autres combustions 4 %

Les émissions atmosphériques en France ont été en 2002 de 9,6 kt, elles ont été divisées par 2 environ en une dizaine d’années.

3.2.5.2 Présence dans les milieux

Il apparaît que le cadmium est très présent dans les eaux superficielles et les sédiments de cours d’eau en France. Des éléments quantitatifs sont donnés dans les tableaux 11 à 13.

Tableau 11. Contamination des eaux superficielles

Localisation Contamination (µg/l) Référence

Bassin Adour-Garonne

Le cadmium est détecté sur la quasi-totalité des stations de surveillance. Les concentrations sont en général comprises entre 0,1 et quelques µg/l. Quelques cours d’eau, situés à l’aval d’un site

pollué (Viviez), présentent des valeurs plus élevées (quelques dizaines à une centaine de µg/l).

Il n’y a pas de tendance générale claire d’évolution sur la période 1997-2002

Cadmium détecté sur plus de 50 % des stations de surveillance de la qualité de l’eau

Agence de l’eau Rhône Méditerranée –

Corse

Tableau 12. Contamination des sédiments de cours d’eau

Localisation Contamination (mg/kg) Référence

Bassin Adour-Garonne Les teneurs des sédiments en cadmium sont comprises en général entre 0 et 0,3

Agence de l’eau Adour-Garonne Bassin Artois-Picardie Concentrations variables selon les cours d’eau.

Comprises entre 0,1 et 10 mg/kg dans la plupart des cas.

Localement très élevées (10 ou 100 fois plus grandes).

Agence de l’eau Artois Picardie

(1991-1996) Rhin < 3 en 2000 sur l’ensemble des stations.

Voisine de 0,5 sur la station alsacienne.

(Objectif de référence : 1 mg/kg).

Commission du Rhin,

Des éléments sur les teneurs en cadmium des sols (en mg/kg), hors zones fortement contaminées, ont été collectées par le Ministère de l’Agriculture (Ministère de l’Agriculture, 2001) :

Tableau 13. Teneur des sols français en cadmium (en mg/kg)

Nombre d’échantillons 768

D’après la base de données BASOL, le cadmium est rencontré dans 5,7 % des cas de sites pollués en France.

Cette base de donnée répertorie environ une centaine de sites « actifs », c’est à dire en cours d’évaluation ou de travaux de réhabilitation. Une grande partie des cas provient de l’industrie métallurgique (ancienne industrie sidérurgique), d’activités de traitement de surface et d’anciens sites de stockages de divers déchets.

3.3 MOYENS POUR BAISSER LES REJETS