• Aucun résultat trouvé

assez peu importante : « C'est hyper discret, ça fait cette taille, et là ça pousse très bien, à côté faire pousser de la beuh, il faut bac plus 5. Après il y a un potentiel de revente, ce n'est pas chiant à revendre, ça part bien » (Usager de l'espace festif). A la revente, le prix peut dépendre des espèces qui ont des effets et des intensités différentes, mais revient à environ 10 euros les 10 grammes, parfois plus (Note ethno festif) soit l'équivalent d'un buvard ou d'une goutte de LSD ; « Ça vaut 10 euros une perche de champotte alors qu'on ne sait pas trop ce que ça a coûté en production » (Usager de l'espace festif).

Mais tu mets de la cendre comme si tu basais la coke. Après tu mets la DMT et t'aspires, tu fumes ça. Tu t'allonges d'un coup. Faut te mettre un truc sur les yeux parce que la lumière devient violente. Ça aiguise tous tes sens. Genre, j'entendais des gens qui étaient à 20 mètres de moi »; « C'est comme les trucs de chamanes mais en 1000 fois plus puissant » ;

« J'ai goûté pour tester mais c'est un truc de fou !!! Je suis parti pendant 3 minutes, mon esprit s'est éteint. Et je suis parti dans un trou blanc. Après je me suis réveillé et toute l'herbe je croyais que c'était des toiles d'araignées. Ça m'a fait flipper car c'est un plan à rester perché (…). Tu la prends comme si tu allais fumer une galette de crack. Tu mets un peu de cendres sur l'alu. Mais faut surtout pas faire ça seul » (Usagers de l'espace urbain).

L’usage de Salvia Divinorum, de Datura, de LSA, de Mescaline, d'Iboga

Aucune information ou très peu ont été relevées concernant ces différentes plantes hallucinogènes

L’usage d’hallucinogènes synthétiques

L’usage de LSD Données de cadrage

Le LSD, appelé « trip, buvard, petri » sous sa forme de timbre, « goutte » sous sa forme liquide et

« micropointe » sous forme de mine de crayon, est un produit hallucinogène dont la disponibilité et l’accessibilité serait fluctuante en Bretagne, selon les milieux fréquentés. Sans doute en raison de ses effets, il serait rare en milieu urbain et par contre relativement présent en milieu festif. Il est à noter l’apparition de LSD sous la forme de gélatine, en 2005 et en 2006 en Bretagne. S’agissant de la qualité du produit, elle aurait tendance à être aléatoire et les tromperies nombreuses.

Le mode d’administration le plus fréquent pour le LSD est l’ingestion. Quelques cas marginaux d’injection ont été évoqués.

L’alcool, le cannabis et le tabac seraient des produits fréquemment associés au LSD afin de réguler ou de potentialiser ses effets. La MDMA pourrait également lui être associée afin d’apporter une touche « love » (« d’extase »). Les opiacés seraient utilisés pour amortir la descente.

Les usagers de LSD apprécient les effets de distorsions visuelles ou auditives, de même que l’aspect convivial et la tendance à l’introspection qu’il favorise. Néanmoins, chez eux, comme chez les non usagers, la notion de « bad trip », souvent induite par ces mêmes effets, serait très présente.

Les dommages sanitaires liés à cet usage sont des troubles digestifs, des problèmes dentaires, des états dépressifs voire des troubles du comportement (lorsque le LSD révèle une pathologie mentale).

Les faits marquants pour l’année 2016

La disponibilité du LSD sur l'espace festif

Aucun changement majeur sur la disponibilité du LSD n'est relevé. Il demeure à un niveau de disponibilité équivalent aux années précédentes, essentiellement sur l'espace festif techno alternatif, même si des consommations peuvent marginalement être observées sur

d'autres types d'espaces festifs. En comparaison de l'espace techno alternatif, elles ne seront pas comparables. Sur l'espace festif alternatif, c'est lors des soirées trance qu'il semble être le plus présent (Note ethno festif) ; « Le LSD c'est trop typé festival trans'.

Dans le grosses teufs hardcore, il n'y en a pas tant » (Qualy festif). Sur les festivals plus grand public, le LSD peut être présent mais uniquement si l'événement est de grande envergure et rassemble un public assez large (Note ethno festif) ; « Dans les festivals c'est plutôt sur les parkings, les campings, ils ne rentrent pas forcément sur le festival » (Qualy festif). D'autre part, avec une porosité moins nette entre électro alternatif (illégal) et électro commerciale, et la possibilité pour certains d'aller écouter des DJ's plus habitués à exercer en free partie, le LSD est présent également sur l'espace commercial : « Le LSD ça va avec le public électro qui fréquente le milieu alternatif, et qui vient voir les DJ', électro qui jouaient en illégal en free et qui viennent maintenant jouer dans les salles et le public a suivi » (Qualy festif). Ainsi, les consommations sont assez clairement identifiées sur l'espace festif urbain techno (Note ethno festif).

Le LSD est facilement trouvable. En termes de forme de LSD disponible, les buvards et les gouttes sont les deux formes les plus présentes, avec des buvards qui sont assez souvent les mêmes : « En teuf, on est sur du buvard et de la goutte, et les buvards c'est les mêmes formes. Autant pour les ecstas, ça part dans tous les sens, autant pour les buvards, on est sur du 'Hofmann anniversary' sur des trucs comme ça qui se répètent, des smileys » (Qualy festif).

Au niveau du prix, le LSD est un produit pour lequel il n'y a pas de variation de prix (10 euros) depuis de très nombreuses années, mis à part en cas d'achat de plusieurs unités qui fera varier la coût unitaire : « Ça ne bouge pas, c'est parce que c'est une unité, en teuf tu ne rends pas la monnaie sur 7 euros37» (Qualy festif).

Concernant le profil d'usager de LSD

Le profil des consommateurs de LSD, et plus largement des hallucinogènes, est régulièrement décrit comme différent d'autres produits : « Profil amateur de psychédélique et profil psychiatriquement dérangé, mais plus le premier profil (...) il n'y pas de consommateur au quotidien, c'est des consommations festives. Quelqu'un qui prendra du LSD très régulièrement, il aura des problèmes » (Questionnaire bas seuil). Pour le LSD, il y a toujours eu une forme de méfiance, le sentiment qu'il s'agit d'un produit que certains ne prendront jamais alors qu'ils s'autoriseront d'autres consommations de produits psychoactifs et même d'autres hallucinogènes, et puis certains, par contre, qui sont très amateurs : « Par contre, ça fait toujours autant peur. Il y a vraiment des aficionados du LSD qui se perchent total et puis il y des gens qui ne prendront jamais de LSD, autant pour la kétamine la frontière elle bascule, sur le LSD beaucoup moins » (Qualy festif). La méfiance peut également porter sur la nature du produit, à savoir s'il s'agit bien effectivement du LSD : « Il y a toujours des consommations, une recherche, les gens aiment bien le LSD, c'est un truc qu'on retrouve régulièrement, mais il y a une méfiance par rapport à ce produit (...) il y a une grosse méfiance par rapport aux RC, à la fausse mescaline, aux faux buvards, aux N-Bome » (Qualy festif). Ainsi une partie du public fréquentant l'espace électro alternatif, et notamment les plus jeunes, qui présentent une défiance vis-à-vis du LSD, auront moins de crainte à consommer des hallucinogènes naturels : « Chez les jeunes, ce n'est pas le produit le plus recherché, ça va intéresser certains, notamment ceux qui aiment le côté naturel, cannabis, champignons, opium. Chez

37 Lorsque le franc avait encore cours en France, le LSD était vendu 50 francs (7,50 euros), depuis le passage à l'euro, le prix est de 10 euros.

les jeunes qui fréquentent un peu la teuf illégale, mais dans le commercial non » (Qualy festif).

L'utilisation du LSD (c'est le cas aussi pour la kétamine) sur l'espace festif comme stratégie du non dépistable (du moins pour les conducteurs) est toujours d'actualité afin d'échapper aux contrôles des forces de l'ordre et aux tests salivaires des l'ordre qui peuvent être mis en place en marge des rassemblements festifs (Note ethno festif) : « Et puis toujours ce truc de vouloir échapper aux tests salivaires, du coup ça amène des déportations de consommations plus d'ecsta vers la kéta ou le LSD, sans que ce soit de grande ampleur non plus » (Qualy festif).

Toujours les mêmes incertitudes sur la nature du LSD

Le constat sur l'incertitude de la nature du LSD qui est disponible en Bretagne est toujours de mise. Il n'y a pas de certitude absolue que le LSD soit vraiment du LSD mais pourrait être un NPS, notamment du DOC (« On entend beaucoup parler de DOC. Les gens recherchent du LSD, s'ils pensent que ce n'en est pas, c'est du DOC comme si c'était les deux seuls produits qui tournaient », Qualy festif) : « Sur les teufs, on ne sait pas à chaque fois si c'est du LSD. Il y a toujours ce doute sur la nature du LSD. Tu le sais que si tu le gouttes. Dans les deux sens d'ailleurs, soit il est très fort et on soupçonne que c'est des NPS et soit il est vraiment pas fort et on se dit aussi que ça doit être un NPS. Il y a un peu les deux pendants » (Qualy festif). Ce LSD, aux qualités jugées inconstantes et surtout avec un caractère aléatoire quant à la puissance et à la nature des effets fait qu'il peut être délaissé :

« Du coup peut être un peu moins recherché par rapport à cette incertitude sur la composition des prod'' » (Qualy festif) ; « Presque la sensation que le LSD en teuf c'est une légende » (Usager de l'espace festif).

L'incertitude sur certaines formes de LSD n'est pas non plus la norme, il arrive, selon des usagers, que du LSD de bonne qualité puisse circuler : « C'était un vrai voyage comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu » (Même si la descente était apparemment assez rude à vivre, Note ethno festif).

Différentes formes de LSD plus marginalement observées cette année

Était évoqué plus haut, que les principales formes de LSD étaient les buvards et les gouttes, cette dernière étant apparemment plus présente (« Plus de gouttes que de cartons, plus de gouttes oui », Qualy festif).

Des comprimés d'ecstasy sur lesquels une goutte de LSD était déposée ont fait l'objet d'observations : «Des tazs bleue avec des champignons dessus qui faisaient des hallus, des effets plus psychédéliques que pourraient entraîner la MDMA et qui étaient revendu par le vendeur disant qu'il y avait une goutte de LSD dessus» (Qualy festif). On peut relever que si des associations LSD-MDMA ou ecstasy sont réalisées par certains usagers téméraires, l'appellation consacrée « Candy Flip » n'est pas usitée en Bretagne.

Enfin un cas de « bad trip » assez fort a été relaté, faisant suite à une consommation de LSD sous forme de gélatine, une petite boule de gélatine (Note ethno festif). La situation est intervenue en tout début d'année sur une « teuf » dans les Côtes d 'Armor, et aucun autre signalement de ce type, malgré une vigilance, n'a été récupéré.

L’usage de Kétamine Données de cadrage

La kétamine est un anesthésiant utilisé en médecine humaine et vétérinaire. A forte dose, elle possède des propriétés anesthésiques et analgésiques, à dose plus faible elle génère des effets hallucinogènes. Ce produit, appelé « Ket, Ké, K, spécial K, Hobi One » peut se présenter sous forme liquide ou sous forme de poudre.

Consommée en milieu festif pendant une période sur la Bretagne, la kétamine s’était raréfiée jusqu’en 2008.

Une augmentation de sa disponibilité a été observée depuis 2009, avec un prix allant de 30 à 50 €, et un prix moyen de 40 .

La kétamine est principalement sniffée, parfois elle est fumée et de rares injections en intraveineuse ou intramusculaire ont pu être observées. Parmi les produits qui ont pu lui être associés, la cocaïne a été citée pour ses effets stimulants ainsi que le cannabis, les opiacés ou les benzodiazépines pour leurs effets apaisants au moment de la descente.

Parmi les consommateurs, on peut distinguer les usagers adeptes de produits psycho actifs puissants, appréciant par exemple le ressenti de « décorporation » ou le sentiment d’euphorie, et les expérimentateurs.

Lorsque l’épisode s’est avéré traumatisant, leur perception de ce produit rejoint celle des non usagers, c’est à dire l’image d’un produit dangereux, la connotation d’anesthésiant pouvant renforcer cette vision.

Vis-à-vis des dommages sanitaires liés à cet usage, les professionnels ont pu évoquer des mises en danger physiques au moment de la consommation, des troubles psychiatriques ou des épisodes de décompensation.

Les faits marquants pour l’année 2016

Un niveau de kétamine sur l'espace festif alternatif comparable aux années précédentes

La présence de la kétamine est maintenant bien implantée dans le spectre des drogues consommées au sein de l'espace festif : « La kétamine est à la fin de soirée ce que le speed est au début de soirée, ça fait partie du menu, l'entrée c'est le speed qui va durer toute la nuit, et le trou normand ça va être la kétamine » (Qualy festif). Il y a encore quelques temps, un net déséquilibre était relevé entre l'offre et la demande, la demande était largement supérieure à la quantité de kétamine présente sur les événements. Depuis deux ans, la tendance est plutôt à l'équilibre, même si la demande continue à être supérieure à l'offre : « Là, depuis 5-6 ans, l'offre n'était pas suffisante pour la demande, les demandes grimpaient en flèche et l'offre pas suffisante (...) maintenant le business s'est bien installé, c'est assez équilibré entre l'offre et la demande » (Qualy festif) ; « On en voit de plus en plus, il y a tout le temps le même camion à chaque teuf, et le mec il cuisine, et ça part très vite, en une demi-heure il n'y en a plus (...) c'est vraiment un des truc les plus recherché en teuf et un des trucs qu'il y a le moins » (Qualy festif). Pour la plupart des consommateurs, c'est son côté planant qui motive la consommation, et elle est assez souvent utilisée au petit matin ou en fin de soirée « pour redescendre de son trip » (Note ethno festif). Il arrive aussi que la kétamine soit utilisée par les personnes adeptes de voyages psychédéliques, du fait des possibilités de dédoublement de soi, ainsi que d'un voyage introspectif (Note ethno festif). La kétamine est également appréciée pour de faibles effets secondaires suite aux consommations en comparaison notamment des psychostimulants : « Avec ce discours c'est bien parce qu'il n'y a pas de descente, le côté anesthésique » (Questionnaire bas seuil).

La kétamine, au regard de son utilisation vétérinaire est toujours largement associé au vocabulaire du hippisme : « Cette année on encore beaucoup entendu parler, "on va faire du poney !", "c'est poneyland ! » (Qualy festif), et plus largement au vocabulaire des animaux quant à sa supposée «puissance» : « Il y a toujours la légende de quand c'est de la ké pour les chiens elle n'est pas forte, et quand c'est pour des éléphants elle est super forte » (Qualy festif). Un moment diabolisée, la kétamine est désormais plutôt accepté même si elle continue auprès de certains d'avoir une image plutôt mitigée au sein même du

milieu techno : « La kétamine c'est vraiment pour les shlags, faut être con pour prendre un anesthésiant pour cheval » (Note ethno festif).

La kétamine est un des produits pour lequel il y a possibilité d'avoir de la vente fractionnée : « Il y a souvent des demis de ké » (Qualy festif). Comme c'est le cas pour le LSD, la kétamine est également consommée dans l'optique d'échapper aux éventuels dépistages salivaires (Note ethno festif).

L'origine de la kétamine est plutôt étrangère, arrivant clandestinement en France. En effet, les services application de la loi ne constate au final pas de braquage de cabinet vétérinaire ou de pharmacie à des fins d'obtention de kétamine (GF Application de la loi).

Une sensible diffusion hors du milieu « teuf »

Longtemps cantonné à l'espace festif techno alternatif, la kétamine commence à être disponible hors de cet espace, même s'il s'agit encore pour le moment d'une diffusion très limitée : « Le truc de la kéta qui a l'air de plus en plus visible en teuf mais pas que, sur du festif urbain (...) disponible sur certains réseaux mais par des gens qui ne viennent pas du tout du monde de la teuf et qui ne le fréquentent pas du tout » (Qualy festif). Les éléments transversaux du rapport décrivent un public «consommateur d'espace festif». C'est justement une possible explication, initialement réservée à l'espace « teuf », certains ont pu être initiés à ce moment, et peuvent être un vecteur de diffusion : « Souvent le chemin qu'a pris le produit, c'est qu'il vient de la free partie mais après les gens qui le consomment ne peuvent rien à voir à faire avec ce milieu là » (Qualy festif).

La kétamine ne se limite à un présence sur l'espace festif, d'années en années, sa présence est signalée auprès du public de l'espace urbain : « Les consommations de kétamine, c'est pas uniquement un public de teufeurs, c'est beaucoup de teufeurs mais pas que. On la voit aussi dans le public qu'on accueille ici, des précaires qui ne sont pas assimilés teufeurs » (Questionnaire bas seuil).

Davantage de kétamine coupée

Il est remarqué que la kétamine donne moins lieu à des prises en charge sanitaire sur l'espace festif où elle est présente (c'était déjà le cas en 2015) : « Quand la kétamine a commencé à débarquer dans le milieu teuf (enfin pas débarquer parce qu'il y a toujours eu des consommations de kétamine), il y avait des bad trips, c'était vraiment un produit chiant à la fois pour les intervenants, les participants et les organisateurs » (Qualy festif). En effet, la kétamine a, selon les acteurs de réduction des risques, un côté rébarbatif lorsqu'il faut intervenir auprès d'usager en ayant trop consommé : « Les prises en charge les plus flippantes c'est avec la ké. Tu n'as aucun contrôle (...) on voit certains qui sont dans un état de k-hole et d'un coup ils en sortent (...) les prises en charge sont longues car il faut surveiller, tu ne sais pas à quel moment ils vont tomber dans l'inconscience (...) avant dans les équipes, on redoutait le LSD, maintenant c'est la prise en charge de la ké » (Qualy festif). De même que la recherche volontaire de k-hole semble être une pratique de moins en moins prisée et de moins en moins visible (Note ethno festif).

Deux éléments sont à mettre en lien avec la diminution observée des prises en charge suite à des consommations de kétamine « mal gérées ». Tout d'abord, justement en termes de gestion, il avait déjà été noté que les usagers avaient tendance à mieux maîtriser les consommations de ce produit, à auto-gérer les prises, à consommer progressivement :

« Les effets sont marrants... encore faut-il contrôler la dose. Il y a ceux qui se mettent des poutrelles dès le début, et ceux qui y vont progressivement » (Qualy festif) ; « Maintenant on le voit plus en petite quantité pour avoir des effets qui vont faire un peu comme le mélange alcool-cannabis. Un truc dépressogène mais avec un caractère hallucinogène, tu es passé de traces comme ça [grande] à des petites pointes » (Qualy festif). Autre élément,

il semble y avoir davantage de kétamine coupée. Auparavant, la kétamine était souvent vendue sur lors de manifestations festives suite à une préparation sur place. Les vendeurs introduisaient la kétamine dans des bouteilles puis la « cuisinaient » dans des poêles afin d'obtenir la poudre. Actuellement, si c'est encore la cas, la kétamine est également plus souvent présente déjà sous forme de poudre. La préparation s'est faîte en amont de l'événement : « Plus de coupe aussi. Pas mal de kéta qui tourne est coupée. Avant les mecs ils achetaient leur litre de kéta, ils la cuisinaient à la poêle et ne se prenaient pas la tête à la couper. Là aussi on voit du semi-gros sous forme directement de poudre, c'est du jamais vu, avant si tu achetais de la kéta en plus grosse quantité, c'était forcément dilué dans l'eau » (Qualy festif) ; « La kétamine est coupée de plus en plus ces derniers temps, vendue la plupart du temps sous forme de poudre. Coupée car moins puissante (...) le fait de séparer en trace, tu vois différentes formes de poudre. La kétamine chinoise notamment qui arrivait déjà en poudre, poudre blanche un peu farineuse, contrairement à la kétamine qui est préparée sur place, qui arrive sous forme liquide, elle n'a pas du tout la même apparence de poudre blanche farineuse très industrielle » (Qualy festif).

La consommation de kétamine en contexte sexuel

Au regard de ses effets anesthésiants, la présence de kétamine peut également être associée à des pratiques sexuelles : « Des consommations de kétamine sur des pratiques hardcore type fist fucking » (GF Socio-sanitaire), pratiques plutôt affiliées au milieu HSH : « Dans le milieu hard gay, le k-hole est recherché. Il y a une recherche de sensations extrêmes à la fois parce que les pratiques sont extrêmes et il peut y avoir besoin d'un anesthésiant, là les effets de la kétamine sont intéressants. On est sur le versant dissociatif vis-à-vis des pratiques et de la douleur, l'effet dissociatif potentialise les pratiques hard sexuelles » (Qualy festif).

L’usage de GHB/GBL

Données de cadrage

Le GHB (acide gammahydroxybutyrique) est une drogue de synthèse aux propriétés sédatives et

amnésiantes. En France, il est utilisé en médecine pour le traitement de la narcolepsie (trouble du sommeil chronique) et comme anesthésiant préopératoire ; il connaît depuis une vingtaine d’années une utilisation détournée à des fins non médicales.

Le GHB se présente sous forme de poudre blanche soluble ou de liquide incolore et inodore, il est alors conditionné dans de petites fioles en verre ou en plastique.

Deux substances proches, le GBL (acide gammabutyrolactone) et le BD (butanediol), se transforment en GHB une fois dans l’organisme. Ils ont les mêmes effets et présentent les mêmes risques.

L'usage de GHB ou GBL semble essentiellement se limiter à des contextes sexuels sur la sphère privée (plutôt gay). Le seul élément qui ressort serait une présence plutôt limitée du GHB au profit du GBL : « Le GHB sinon a toujours été connoté gay par contre on trouve moins de GHB sous sa forme poudre mais on retrouve plus la forme GBL qui se transforme en GHB. Même les gars qui fréquentent les milieux slameurs bareback hardcore, ils n'en trouvent plus en poudre » (Qualy festif). Hors ce cadre, le GHB/GBL n'est pas présent. Son utilisation pour des soumissions chimiques semble également être limitée et est plutôt de l'ordre de la légende urbaine : « Quant au GHB, la drogue du violeur, c'est rarissime. Dans les séries [statistiques] internationales ce n'est pas plus de 2% » (GF Socio-sanitaire).

Documents relatifs