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L’usage de médicaments psychotropes non opiacés détournés de leur usage

constat est plutôt relevé sur un public jeune, faisant ces premières expériences : « Par contre pour le cannabis de synthèse, il peut y avoir des demandes, parce que ça finit par un malaise vagal, des crises d'angoisse, des effets très délétères. Des jeunes ados sur des premières consommations de cannabis qui ont consommé à l’occasion avec quelqu'un qui s'en est procuré. Ce n'est pas des consommations très régulières mais des consommations opportunes, ça rentre dans le cadre des expérimentations. Comme c'est vendu comme étant du cannabis, ils ont l'impression qu'ils vont consommer la même chose. Des cas de perte de connaissance chez les ados. C'est sentiment de dépersonnalisation, des crises d'angoisse après la prise, très différent des effets recherchés avec le cannabis » (Questionnaire bas seuil).

L’usage de médicaments psychotropes non opiacés détournés

adorent le plus » (GF Socio-sanitaire) ; « Du valium toujours, c'est une valeur sûre » (Questionnaire bas seuil). Le Valium® est présent auprès notamment du public précaire et peut donner lieu à des transactions : « Surtout du Valium. Plus que du deal, ce produit est dépanné entre «gens de la zone», rarement vendu. Quand c'est le cas, le prix est dérisoire (autour de 2€ la plaquette) » (Note ethno urbain). Le Valium® est très fréquemment associé à d'autres produits et fait partie d'une large palette consommée par un public polyconsommateur (alcool, cannabis, benzodiazépines, et même des TSO) : « On a toujours mais c'est des plus anciens, des injecteurs de Valium, plus de filles d'ailleurs, ça toujours été un truc de fille, dans la fesse. C'est des vieux de la vieille. Valium anxiolytique, neuroleptique, du mésusage de traitement mélangé avec d'autres trucs, en fait ils ne respectent pas les indications de leur traitement» (Questionnaire bas seuil) ; «Ce qui est étonnant, c'est ces prescriptions massives de benzodiazépines avec ceux qui prennent des traitements de substitution aux opiacés à l'encontre quasiment de toutes les recommandations. Dès fois ils en ont même deux des benzos, ça peut être le valium et puis du Noctamide » (GF Socio-sanitaire).

La forme injectable est également présente même si c'est plus rare : « Valium injectable pareil, sur prescription. Il y a aussi ceux qui sont sous traitement alcoolique et qui le consomment normalement par voie orale, et d'autres qui le détournent en l'obtenant par voie injectable » (Questionnaire bas seuil).

L’usage de Flunitrazépam (Rohypnol®) et de Clonazépam (Rivotril®) Données de cadrage

Le Rivotril®, médicament présenté sous la forme d’un comprimé quadri sécable, est utilisé dans le traitement des épilepsies. Mais il a été popularisé par sa prescription dans le sevrage des benzodiazépines.

Il serait cependant rare et peu accessible en Bretagne, même si son mésusage a augmenté en 2006 avant de chuter à nouveau en 2008. Deux hypothèses pourraient expliquer sa présence, l’une par le biais de prescriptions faites à des personnes séjournant en service psychiatrique, qui les proposeraient ensuite en troc ou en dépannage, l’autre par des prescriptions réalisées par des médecins refusant de fournir à cette population des sulfates de morphine et proposant ainsi une autre réponse.

Le Rivotril® serait plutôt ingéré qu’injecté. Ses quelques consommateurs appartiendraient au public de rue, rencontré en milieu urbain.

Concernant le Rivotril®, aucun élément ne faisait l'objet d'observation (« C'est compliqué c'est des prescriptions de spécialistes en neurologie, il n'y a plus de prescriptions chez les généralistes. Depuis on en entend plus trop parlé », Questionnaire bas seuil).

Singulièrement cette année, un signalement de présence de Rivotril® a pu être fait. En effet, du mésusage de Rivotril® a pu être constaté auprès du public « Mineur non accompagné », une partie d'entre-eux fréquentant régulièrement une structure bas seuil.

Très peu d'éléments à ce jour permettent d'avoir davantage de précision, notamment les conditions d'obtention du Rivotril® : « Dans une autre structure, des jeunes migrants se défonçaient aux médocs, pas par injection mais par voie orale, du Rivotril contre les crises d'épilepsie. Tu le vois sur eux, ils sont bien et d'un coup ils se mettent à pioncer sur le canapé avec des têtes. On ne sait pas encore comme ils se procurent » (Questionnaire bas seuil).

Aucune information n'a été relevée concernant le Rohypnol®.

L’usage de Zolpidem (Stilnox®,) d’Oxazépam (Séresta®), d’Alprazolam (Xanax®), Bromazépam (Lexomil®)

Les faits marquants pour l’année 2016

Stilnox®

Le Stilnox® est un médicament dont apparemment le niveau de mésusage est important (Note ethno urbain). Les consommations peuvent être importantes. Les personnes parviennent à obtenir le Stilnox® soit avec une prescription médicale, ou sinon ce sera des détournements ou des falsifications d'ordonnance, même si, avec ces pratiques, les personnes peuvent rapidement être repérées par la Sécurité Sociale. S'il y a des consommations, la revente est relativement rare (Note ethno urbain). Sur le mésusage de Stilnox®, il peut être surprenant de constater que ce n'est pas le cas avec une molécule proche, le Zopiclone : « La grande question qui se pose, c'est qu'on a des détournements d'usage ou du mésusage de Zolpidem mais pas de Zopiclone, ce qui interroge car quand on regarde simplement la notice, c'est la même famille, même site d'action, même mécanisme, c'est kif kif bourricot, mais ce n'est pas tout à fait cela. Pourquoi, on ne comprend pas bien. Le Zolpidem est sous le regard au niveau européen parce qu'il est associé à des accidents de la route alors que le Zopiclone ne l'est pas » ; « En tout cas le Zolpidem est très présent, par contre pour l'Imovane, les gens se plaignent que c'est amer » (GF Socio-sanitaire).

Toujours concernant le Stilnox®, des cas d'injection ont pu être décrits : « Le Stilnox, on a quelques uns, injecteurs de Stilnox, c'est plusieurs boîtes par jour. On est sur un profil très particulier avec un rapport à l'injection, à la pompe, au plaisir du piston très spécifique, sur des recherches d'effets multiples, pour s'anesthésier, mais là le Stilnox prend une place très importante avec un craving important, des effets paradoxaux recherchés. Un profil particulier, un peu sur les profils un peu obsessionnels avec le rituel de la prise, comme ceux qui prennent de la codéine, avec une répétition de choses. C'est plus une porte d'entrée de prescription au départ et puis une perte de contrôle rapide, une quinzaine de comprimés par jour et il n'y a que cela, il n'y a rien d'autre » (Questionnaire bas seuil). Au sein de ce public particulier, certains recherchent véritablement un effet « trou noir » :

« Avant il y avait l'Olmifon mais ce n'est plus prescriptible. Les injecteurs de stilnox ils peuvent injecter la plaquette pour avoir un effet "stil-hole" » (Questionnaire bas seuil).

Le Stilnox est peut également possiblement être utilisé pour des cas de soumission chimique (GF Socio-sanitaire) : « Le Stilnox devrait plus avoir le statut de drogue de violeur. Il y a plus de viols avec le Stilnox qu'avec le GHB. C'est atroce. L'usage délinquant, dans un but de commettre un larcin, le Stilnox c'est le produit le plus utilisé.

C'est utilisé par les braqueurs pour garder leur sang froid pendant les braquages en prenant un quart pour avoir un côté zen. Utilisé aussi par des cambrioleurs, des manipulateurs pour pouvoir abuser de leur victime. C'est une drogue de l'illégalité et de la perversion » (Questionnaire bas seuil).

Séresta®

Le Séresta® est mésusé, mais contrairement au Stilnox®, jamais en injection (Questionnaire bas seuil).

Quelques usages détournés de médicaments, notamment du Seresta® sont repérés au sein de l'espace festif informel mais cela reste de l'ordre de l'épiphénomène : « Sinon on a eu usage détourné de médicament chez les mineurs, en l’occurrence valium, séresta, néo-codion. C'est marginal mais c'est arrivé plusieurs fois. C'est la première fois qu'on constate cela. Plusieurs fois dans l'année. Avec visiblement des jeunes qui étaient sous

produit, il n'y a pas de raison d'en douter. Avec des effets plutôt assommant et des mélanges alcool. Certains nous ont dit avoir vu sur internet des recettes avec le Séresta » (Qualy festif). Les personnes qui ont fait ce genre de mélange, visiblement n'ont pas souhaité renouveler l'expérience (Note ethno festif).

Xanax® et Lexomil®

Le Xanax® et le Lexomil® ont simplement été mentionnés comme faisant l'objet de mésusage sans plus de précision (Questionnaire bas seuil).

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