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l'espace festif : Les NPS sont de plus en plus présents sur le milieu festif38 (excepté dans le milieu punk) (Note ethno festif) auprès d'un public certes encore limité mais connaisseur :

« Dans le milieu teufeur, il y a quand même des teufeurs particuliers, plus âgés 30-35 ans avec une prédilection pour les RC, dans toutes les soirées il y des N-Bome, un peu de 2CB, de la 3MEC ou 4MEC, mais ça reste dans le milieu teufeur plus âgé et circonscrit, des réseaux confidentiels, chez les jeunes teufeurs, il y a moins de diffusion » (Qualy festif).

Une méfiance toujours de mise

Malgré ce sensible élargissement, la tendance générale est toujours à la méfiance vis-à-vis de ces produits notamment pour le public « habitué » aux consommations de produits psychoactifs « classiques ». La méconnaissance des ces produits et de leurs effets semblent générer plutôt de l'inquiétude que de la curiosité, notamment parce qu'il y a une appréhension sur la trop grande puissance des effets des NPS (Note ethno festif) : « J'en ai entendu parler oui, mais tous ces gens qui jouent au petit chimiste pour créer des trucs dont tu ne connais pas les effets sur le court ou long terme, perso ça me rassure pas du tout » (Usager des l'espace festif).

A propos des consommations choisies

L'élargissement de la diffusion des NPS amène à ce que certaines personnes prennent le parti de consommer volontairement ce type de produit. Sur l'espace festif alternatif, un témoignage d'un acteur de réduction des risques intervenant sur le milieu festif confirme cet élément d'usagers revendiquant leur consommation de NPS et exprimant le fait de gérer (ou croyant pouvoir gérer) les effets, les doses et le timing à respecter entre chaque prise, tout ce qui ressort d'une démarche « réfléchie » : « Il y a un mec qui est venu plusieurs fois sur le stand et il avait pris du 5APB, acheté sur internet, le mec connaissait bien son produit, tout un petit groupe, ils utilisaient ça et décrivaient des effets sensiblement les mêmes que ceux de la MD, par contre physiquement, les mecs, ils étaient constamment en dodelinement, les deux, une espèce de fonctionnement anarchique, "tu dis non ou tu dis oui !" [description de mouvements anarchiques, saccadés]. Les mecs ils étaient très organisés, ils venaient avec leurs 5 paras, ils savaient à quelle heure ils prenaient, qu'à tel moment ils allaient arriver à tel niveau. Comme beaucoup de gens qui achètent sur internet, c'était une démarche très réfléchie, avec un contrôle, bien qu'extérieurement ça ne donnait pas cette impression » (Qualy festif).

Les effets de certains produits semblent être appréciés de la part des consommateurs :« En termes d'effets recherchés, les cathinones sont des fois meilleures que la MDMA elle-même, avec des effets secondaires qu'il ne va pas y avoir. il y a des gens qui tombent sur des cathinones et qui sont vraiment contents du produit et qui pensent avoir chopé de la super MD » (Qualy festif).

Le fait d'acheter les produits sur internet, dans des smartshops, semble également être un argument gage de qualité dans le sens où des feed-back sont apportés par les usagers eux-mêmes sur la qualité des produits afin de limiter la possibilité de mauvaise surprise éventuelle : « Sur internet, quand quelqu'un essaye un truc et que ce n'est pas bien ou qu'il y a trop d'effets secondaires, c'est mentionné et très vite le produit n'est plus disponible, parce qu'il n'intéresse personne. Dès que 3 ou 4 personnes font un trip report négatif d'un produit, c'est terminé » (Qualy festif).

Les consommations de NPS en contexte sexuel (Slam et Chemsex)

38 C'est le cas également du public lycéen et étudiant fréquentant l'espace festif informel du centre-ville de Rennes.

Toujours parmi les consommateurs consommant de manière délibérée les NPS et plus précisément les cathinones, on trouve les slameurs et les chemsexeurs : « C'est vu aussi avec le public slamer, avec les personnes qui se mettent sous PREP, slamer en même temps ou à côté. Beaucoup de 4MEC, 3MMC (...) ce genre de produit est plus toléré, plus facilement parlé dans la communauté HSH que dans la communauté hétéro normée » (Questionnaire bas seuil). Dans ce cas de figure, les consommations de psychostimulants NPS sont étroitement liées au contexte sexuel : « Dans le milieu slam, on est clairement sur MDMA méphédrone 4MEC 3MEC, on est sur ces 4 produits là, c'est 95% de l'offre, c'est les 4 produits phare qui trustent tous les autres. Sur le milieu chemsex plus général du coup, il n'y avait pas d'intérêt à trouver un mot, parce que baiser sous produit ça n'a jamais été une nouveauté chez les gays, ni dans le milieu hétéro, il n'y a qu'à voir tous les gens du grand public qui baisent, les hétéros de 20-22 ans avec la MDMA quoi. C'est concomitant à la prise de MD » (Qualy festif).

Les conséquences de l'injection par voie intraveineuse de cathinones sont les risques infectieux liés à la pratique et au fait que les personnes sont souvent novices sur ce mode de consommation qui demande quand même une certaine maîtrise technique (« Les individus ne savent pas forcément s'injecter non plus. Ils s'abîment énormément les veines », GF Socio-sanitaire).

La nécessité d'avoir accès à du matériel stérile conduit à ce que le public « slamer » commence à être vue en CAARUD, mais de manière encore très fugace : « Ils commencent à se sentir plus à l'aise. Ils viennent de manière plus épisodique et ils ne s'identifient pas à la communauté 'tox', pour eux ils ne sont pas toxicomanes parce que c'est dans un contexte donnée. Ils viennent prendre du matériel et des conseils, de l'information du type le livret

"s'injecter à moindre risque" » (Questionnaire bas seuil).

Outre les risques infectieux, les problématiques psychosociales, physiques et psychiques du slam peuvent être très importantes, avec des épisodes dépressifs, de l'isolement social , de possibles difficultés professionnelles : « Les crises d'anxiété et d'angoisse peuvent être assez importantes et obsédantes. Elles peuvent amener des troubles du comportement de type se jeter par la fenêtre parce qu'ils veulent que ça s'arrête et que ça se pose » (GF Socio-sanitaire).

Malgré cela, il est difficile pour les personnes de s'abstenir à court terme laissant à penser que la balance décisionnelle penche favorablement du côté des bénéfices plutôt que des coûts (effets négatifs) : « Des sessions qui reviennent de plus en plus rapidement. Ils essayent d'espacer mais il y a comme une obsession à y retourner » (Questionnaire bas seuil).

Sur la nature des produits en circulation, provenant essentiellement d'internet, une collecte SINTES (n°2448) de 4MEC (consommée justement en contexte sexuel) réalisée dans l'année montrait un taux de pureté de 93,5% du produit. Or, au niveau des collectes nationales de produits similaires, un tel de taux de pureté n'est pas forcément la norme, bien au contraire les taux de pureté peuvent être très variables même pour des produits achetés sur le même smartshop.

Le cannabis de synthèse

Concernant le cannabis de synthèse, le constat est le même que celui des années précédentes, soit des cas de consommations avec des effets souvent forts qui surprennent les consommateurs « On a vu des cannabinoïdes de synthèse un petit peu, pas énormément.

Grosse surprise pour les consommateurs par rapport aux effets. Quand on en a vu, c'est des gens qui n'allaient pas bien. Les produits ne sont pas bons, ça ne marche pas trop. Ce n'est pas des expériences concluantes pour eux. Ils n'y reviennent pas » (Qualy festif). Ce

constat est plutôt relevé sur un public jeune, faisant ces premières expériences : « Par contre pour le cannabis de synthèse, il peut y avoir des demandes, parce que ça finit par un malaise vagal, des crises d'angoisse, des effets très délétères. Des jeunes ados sur des premières consommations de cannabis qui ont consommé à l’occasion avec quelqu'un qui s'en est procuré. Ce n'est pas des consommations très régulières mais des consommations opportunes, ça rentre dans le cadre des expérimentations. Comme c'est vendu comme étant du cannabis, ils ont l'impression qu'ils vont consommer la même chose. Des cas de perte de connaissance chez les ados. C'est sentiment de dépersonnalisation, des crises d'angoisse après la prise, très différent des effets recherchés avec le cannabis » (Questionnaire bas seuil).

L’usage de médicaments psychotropes non opiacés détournés

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