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4. Evaluation de l’impact de la filière sur le développement

2.4. Mise en comparaison des trois démarches d’élaboration des coûts de production

2.4.5 Un coût de revient moyen susceptible d’évoluer rapidement

compensatoires de manière à maintenir une masse critique de production compatible avec la pérennité de la filière antillaise.

2.4.5. Un coût de revient moyen susceptible d’évoluer rapidement.

Le coût de revient moyen de la banane aux Antilles est susceptible d’évoluer rapidement en fonction des aléas climatiques, des modifications d’itinéraires techniques et des contraintes liées à la revalorisation des salaires ; des prix relatifs (inflation) et aux mesures environnementales.

Conclusion sur les coûts de revient de la banane antillaise

Les trois approches méthodologiques qui mobilisent des démarches et des sources différentes convergent vers une fourchette de coûts de revient qui se situe entre 0,84 €/kg et 0,87 €/kg. Les calculs de coûts de revient de la banane antillaise ont été réalisés en 2003 à partir de données le plus souvent datées de 2001 et 2002. Les approches « comptabilités d’exploitation » et « itinéraire technique » font état d’une forte variabilité des coûts selon les types d’exploitation. L’approche par les itinéraires techniques conduit à retenir un coût de revient QWD de 950 €/t afin de conserver la masse critique de la production antillaise.

Chapitre 3: La compétitivité coût de la filière antillaise par rapport aux origines extracommunautaires

Le coût de revient QWD de la banane Camerounaise (7) a été estimé, en 2000, à 0,63 €/kg, toutes taxes d’importation sur le marché européen incluses (étude GFA, 2001).

Notre étude des coûts de revient par les comptabilités d’exploitation a fait ressortir que 32 % de ce coût est constitué par la masse salariale, ce qui est souvent identifié par les experts comme le handicap majeur de la compétitivité antillaise. Le coût moyen d’une journée de travail en exploitation est de 66 €/jour aux Antilles. En comparaison, il n’est que de 9 € au Costa Rica et tombe à 2 € au Cameroun .

Toute autre différence mise à part, nous pouvons apprécier l’impact de ces différents coûts de main d’œuvre sur le coût de revient de la banane extra-communautaire. Dans ces deux pays (Costa-Rica et Cameroun), les itinéraires techniques utilisés sont proches de ceux des bananeraies industrielles en zones traditionnelles de Martinique (type E). Le calcul du différentiel théorique de coût de revient lié à la main d’œuvre au stade SHE a été fait en utilisant la grille de reconstitution des coûts de revient par la méthode des itinéraires techniques :

Coûts SHE Antilles Costa Rica Cameroun

Itinéraire technique (plantations de type E) 0,69 €/kg 0,45 €/kg 0,42 €/kg

Différentiel théorique de coût de revient - - 0,24 €/kg - 0,27 €/kg

7Les données sur les pays Latino américains mobilisables sont trop anciennes pour réaliser des comparaisons d’autant que les détails méthodologiques ayant conduit à leur élaboration ne sont pas fournis dans les documents mobilisables.

Dans cette simulation, l’impact du coût de la main d’œuvre (en dehors de toute autre considération) avantagerait les provenances africaines et sud-américaines de l’ordre de 35 à 40 % du prix de revient SHE par rapport à la provenance antillaise. Cette observation doit toutefois être considérée comme une simple indication d’ordre de grandeur: réaliser une étude de compétitivité sur les coûts de revient impliquerait de pouvoir comparer au delà des coûts, leur méthode d’élaboration afin de s’assurer que l’on compare les mêmes réalités

économiques. En l’occurrence dans des entreprises intégrées (multinationales), il est possible d’un point de vue comptable de remonter les charges situées en aval vers la production ou l’inverse.

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :

LA COMPETITIVITE COÛT DES ANTILLES

Globalement sur les Antilles, le coût de revient moyen de la banane se situe dans une fourchette de 0,84 à 0,87 €/kg QWD.

L’hétérogénéité des coûts entre les exploitations résulte principalement de la variation des rendements (itinéraires techniques), de l’organisation du travail et des coûts fixes. Au niveau des rendements une distinction a lieu entre la Guadeloupe et la Martinique, et à l’intérieur de ces îles en fonction des situations agronomiques et des choix stratégiques des producteurs. Les coûts fixes dépendent pour partie de la position de l’exploitation dans son cycle d’investissement dans le renouvellement des plantations ou la construction des hangars. L’étude de la variation et de la structuration des coûts de revient montrent que ces coûts peuvent être réduits aux Antilles françaises. Dans la plupart des cas, cela implique des restructurations importantes de l’itinéraire technique dont en particulier le passage à une agriculture raisonnée et une augmentation des rendements. Des économies sont réalisables au niveau des hangars. Toutefois, une partie des producteurs soumis à de fortes contraintes de trésorerie n’ont pas les moyens d’investir dans les changements techniques nécessaires ou ne disposent pas de structures d’exploitations suffisantes.

Le volume de production généré par les exploitations qui n’ont pas encore réussi leur mutation vers des itinéraires techniques raisonnés pour lesquelles les coûts de production sont de 950 €/t, représente plus du quart de la production antillaise. La disparition de ces volumes serait de nature à remettre en cause les impacts positifs de la filière banane sur l’économie insulaire (mise en cause des entreprises en amont et en aval qui participent à la compétitivité actuelle de la filière, augmentation du coût du transport maritime, diminution de l’emploi…etc.). La disparition de ces volumes conduirait en outre à une augmentation relative des coûts de revient des productions restantes. Il est donc important dans une stratégie d’amélioration de la compétitivité de préserver la masse critique de cette filière en maintenant le niveau de volume global de la production. Ceci conduit à recommander un niveau de soutien qui permette le maintien des exploitation qui représentent un volume important et dont le coût de revient est de 950€/t.

PARTIE III

IMPACT DES PRODUCTIONS BANANIERES

SUR LE DEVELOPPEMENT DES DOM

Introduction

Nous proposons dans ce chapitre de mesurer l’impact macro-économique (valeur ajoutée, balance commerciale) de la filière banane, son impact socio-économique (emploi) et, enfin, de manière plus succincte son impact au niveau territorial (identification des externalités avec les autres secteurs et filières).

CHAPITRE 1 :EVALUATION DE LIMPACT A LECHELLE MACRO-ECONOMIQUE

Les données produites par l’INSEE sur le secteur agricole, et la branche banane entre 1993 et 1999 donnent une appréciation de l’impact macro-économique des productions bananières sur l’économie des Antilles.