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Les sentiments exprimés par les parents sont variés, nous ne retrouvons pas uniquement du stress et de l’anxiété. Par contre, la plupart sont à connotation négative.

1) Négatifs

Les sentiments négatifs dominent chez les parents. En effet, à la question « que ressentez-vous lorsque votre enfant a de la fièvre ? » nous avons obtenu différents types de ressentis mais en majorité représentés par des émotions négatives.

(a) Sentiment d’inquiétude

Le sentiment dominant de certains parents interrogés était l’inquiétude. Cette inquiétude qu’il « arrive quelque chose » à leur enfant, que la situation s’aggrave les alertes, à l’affut de toute aggravation ou apparition de signes quels qu’ils soient et crée une situation de stress.

E9. « Je suis toujours un peu stressée (rire). Le sentiment qui domine c’est quand

même le stress je me sens presque malade aussi et c’est vrai que quand elles ont de la fièvre la nuit je dors très très mal j’ai besoin de vérifier souvent si ça va voila (rire) l’instinct maternel. »

E6. « Ben de suite je me dis Alala il couve quelque chose qu’est-ce que ça va être.

Est-ce que ça va être une otite, une maladie infantile. Alala… Ca devient une inquiétude. Une inquiétude qu’il lui arrive quelque chose. »

E10. « Ah je me sens pas bien je les surveille je reste à côté j'ai peur que là, ça augmente. J'ai peu que l'état s’aggrave donc je suis très vigilante je reste vigilante »

Ce ressenti était attendu d’après les précédentes études réalisées avec notamment la fameuse « Fever Phobia ». Nous avons cependant pu faire préciser aux parents les raisons, les causes de leur inquiétude que nous détaillons par la suite.

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(b) Sentiment de panique

Certains parents ont décrit un sentiment plus intense qu’une inquiétude et parlent d’une véritable panique. Cette panique est d’autant plus importante qu’il s’agit des premiers épisodes fébriles de l’enfant.

E6. « Je suis hyper stressée, c’est ce que je dis à toutes mes collèges, moi je perds tous mes moyens, je suis plus infirmière je suis une maman complétement paniquée et rien de plus donc … »

E5. « Au début c'était une catastrophe, je me disais mon dieu il a de la fièvre comment je vais faire »

E1. « Alors au début dès qu’il avait de la fièvre je paniquais complétement »

(c) Sentiment de tristesse

D’autres expriment plutôt la tristesse de voir leur enfant fébrile, qu’ils sentent affaibli avec un comportement inhabituel. Même sans inquiétude particulière, ils se sentent littéralement tristes.

E4. « Après à 2 ans il est plein de vie vous imaginez bien donc quand il commence a se poser et a plus parler et a chouiner pour rien voire a plus rien dire ça me mine, j’en pleurerais »

E14. « Ben j’ai de la peine pour lui surtout quand il est tout petit »

E12. « Ah bah je suis que je suis toute malheureuse (rire), je suis pas bien »

(d) Sentiment d’impuissance

Le sentiment d’impuissance devant la fièvre d’un enfant a été cité plusieurs fois. Il s’agit de la sensation ne pas pouvoir le soulager, de ne rien pouvoir faire pour qu’il se sente mieux ou tout simplement de ne pas savoir quoi faire.

E4. « On se sent pas bien parce qu’il sont mal et le plus souvent, il y a peu de

moyens de les soulager a part leur donner du doliprane donc on a pas l’impression de pouvoir faire grand-chose. On se sent impuissant à les aider. »

66 E6. « Sinon une fois il avait 4 mois c’était terrible il arrivait pas à se calmer, il pleurait

il pleurait, il se tendait de douleur, et il avait de la fièvre. On n’arrivait même pas à donner le Doliprane®, on savait plus quoi faire »

Ce sentiment d’impuissance peut aussi se faire ressentir lorsque les parents ne sont pas présents auprès d’un enfant fébrile. Cette absence marque franchement l’impossibilité d’aider l’enfant.

E4. « ça arrive souvent quand je dois partir bosser sinon c’est pas amusant donc euuuh je passe toute ma nuit au téléphone savoir comment il va quoi »

« Et en plus de pas être la ca m’angoisse encore plus, ça arrive souvent quand je travaille »

(e) Sentiment de culpabilité

Dans certains situations les parents peuvent se sentir coupables. Il peut s’agit d’une culpabilité par rapport à l’état de leur enfant, la peur d’avoir mal agi, de s’être trompé ou d’avoir involontairement créé cette situation.

E11. « Du coup j’ai appelé le Samu, vraiment j’avais paniqué. Je me sentais

tellement coupable, je me disais que j’avais dû faire un truc pas bien pour qu’elle ait 39°5 comme ça en vacances. »

D’autre fois il s’agit d’une culpabilité par rapport aux actions menées lors de l’épisode fébrile comme une consultation jugée trop tardive ou un soulagement de l’enfant non satisfaisant.

E6. « Ouais jme suis dit en fait t’as attendu, il souffrait le martyr d’ailleurs le médecin

a dis « ben pétard il est costaud ça a du lui faire sacrément mal. ». J'ai tellement culpabilisé de pas l’avoir mené avant »

(f) La fièvre entraine une diminution ponctuelle de la qualité de vie

Enfin, nous avons pu mettre en évidence un dernier type de sentiment qui n’est pas un ressenti propre des parents mais la conséquence globale d’un épisode fébrile de l’enfant. Cette situation qu’elle soit grave ou non entraine une détérioration ponctuelle de la qualité de vie de la famille, un quotidien qui devient désagréable

67 dans son ensemble. Ce sentiment global influe sur le ressenti des parents et accentue le côté négatif de la fièvre.

«E4. « Le soir la fièvre elle montait bien mais après c’est tout ce qui est lié : les vomissements les nuits pourries, les repas qui se font pas et la température qui descends pas, la tension, le stress… »

« Et par exemple tous les épisodes de rhume qu’on a eu. C’est bête, c’est rien un rhume mais sauf qu’il a la sucette donc il s’étouffe à chaque fois. La nuit est est HO- RIBLE. Si c’est pas lui c’est moi qui la passons assis sur le canapé pour surveiller s’il respire. Donc si c’est comme ça pour un rhume sans fièvre vous imaginez quand il a de la température ? »

2) Positifs : sentiment de contrôler la situation

Malgré cette avalanche de ressentis négatifs nous avons pu isoler un père évoquant la fièvre comme une situation du quotidien avec le sentiment de contrôle de la situation sans inquiétude particulière.

E14. « ce qui me fait peur, ben rien, sauf si c’est très grave, euhhh, après ça ne me fait pas spécialement peur. C’est normal la fièvre quoi » « Non, je suis pas stressé là dessus »

B

L’inquiétude parentale lors d’un épisode fébrile a