• Aucun résultat trouvé

Nous avons ensuite abordé avec les volontaires, leurs interprétations de la gravité sur la fièvre, avec la question « Pour vous, quand est-ce que la fièvre est grave ? Qu’est-ce qui vous fait peur lorsque votre enfant à de la fièvre ? ». En analysant leurs réponses nous avons pu en dégager plusieurs critères.

1) Gravité définie par la hauteur de la fièvre

Pour un large nombre de parents, la « hauteur » du chiffre de la fièvre est synonyme de gravité. Ce seuil chiffré, comme celui décrit dans la partie précédente pour décrire la fièvre, est différent selon les parents interrogés.

E10. « Pour moi, ce n’est jamais arrivé mais je dirai par exemple 39,5°C, 40°C, oula

ça me ferait flipper hein la je partirai aux urgences 40°C de fièvre. »

E11. « euuh quand elle commence à arriver aux 39,5°C. je surveille plus plus déjà à

partir de 39°. Mais quand ça arrive à 39 et demi voilà. »

E4. « s’il dépasse 39°5 ben tu tuuu …. Appelle le SAMU tant pis quitte à paraitre

pour des fous tant pis c’est pas grave.»

E7. « Si c’est haut ça fait peur. En fait ça dépend si la fièvre elle est à 37°C ça va si

plus de 37°C Ca m’inquiète et chaque une heure je surveille »

E8. « Quand elle commence à basculer au-delà des 38°C je commence à être très

43

2) Gravité définie par le comportement de l’enfant

D’autres, déclarent s’appuyer sur le comportement de l’enfant pour juger de la gravité de l’épisode fébrile.

E1. « Parce que des fois même à 39,5°C il pète encore la forme il rigole et tout donc

là je ne m’inquiète pas trop mais quand je vois que vraiment il fait que pleurer qu’il réclame beaucoup de câlins c’est qu’il va pas bien donc là je m’inquiète. »

E6. «La somnolence, ça ça m’est pas vraiment arrivé mais ça je sais que s’il est dans

un état somnolent ou je sais pas trop s’il répond ou pas, ça ça m’angoisse énormément. »

3) Gravité définie par la durée de la fièvre

La durée de l’épisode fébrile a également été citée comme critère de gravité retenu par les parents.

E11. « Ce qui m’inquiète aussi c’est quand la fièvre baisse pas au bout de quelques

jours. »

E12. « si ça dure 2-3 jours à plus 39°C 38°C, 39°C ça commence à m'inquiéter. » E3. « Euuuh si ça dure au-delà de 3 jours je commence à m’interroger. »

E16. « Et ben si elle dure pendant longtemps, plus de plusieurs jours, enfin

longtemps ça veut rien dire, donc au moins 3- 4 jours. »

4) Gravité définie par l’étiologie

Certains parents s’interrogent sur les causes de la fièvre, et craignent certaines étiologies pouvant être sévères.

E3. « -S’il avaient très mal à la tête ou s’ils se mettaient à vomir tout le temps.

- Pourquoi ces symptômes là?

-ben je me dis ça peut être quelque chose de grave, une méningite ou quoi, ça fait plus peur qu'un mal de gorge. »

E4. « La fois dernière c’était la roséole ce n’était rien de méchant mais quand il y a

que la fièvre et qu’on trouve rien d’autre… ben ça fait peur on sait pas ce qu’il a, çà pourrait être un truc grave. Donc je balise un peu pour ça. »

44

5) Gravité définie par les symptômes associés

Certains symptômes associés à la fièvre vont faire craindre une gravité particulière à l’épisode fébrile. Il peut s’agir comme dans le paragraphe précédent d’une angoisse que certains symptômes soient révélateurs d’une pathologie sévère, ou simplement une crainte du symptôme en lui-même comme le vomissement.

E4. « Peur qu’il vomisse dans son sommeil et qu’il inhale. »

E6. « Lui par exemple il a un terrain allergique donc des éruptions cutanées ça me

fait peur. Tout ce qui va être allergique par ce que j’ai peur que ça devienne respiratoire. Pour la toux il ne m’a pas encore fait de grosse toux mais ça me fait peur parce qu’il pourrait s’étouffer quoi. »

6) Gravité définie par l’absence de réponse aux action menées

Les démarches réalisées devant un épisode fébrile sont diverses, nous les évoqueront ultérieurement. L’absence d’amélioration comme attendu après réalisation de ces actions définit chez certains parents la gravité de l’épisode.

L’absence de réponse à une méthode physique visant à diminuer la température et donc la persistance de la fièvre entraine une inquiétude et une sensation de gravité.

E2. « J’ai essayé de prendre un bain bien sûr pas à 37°C un peu plus chaud parce

qu’il était très très chaud où j’ai vu que la température ne baissait pas et là je me suis dit ben c’est grave quoi. »

De même, la persistance d’une température haute, malgré des traitements médicamenteux, peut aussi entrainer une crainte chez certains.

E12. « C'est ça et surtout si ça ne répond pas au Paracétamol aussi je me dis si ça

continue malgré tout je m’inquiète aussi plus. »

E9. « Ben euh je sais que pour les enfants la fièvre elle peut monter plus vite plus

haut mais elle peut redescendre aussi aussi vite qu’elle est arrivée donc je m’inquiète pas de suite quand elle et très haute je vais m’inquiéter si euuuh après le doliprane si ça perdure. »

45

III.

Actions menées par les parents lors d'un épisode fébrile

Figure 5 : Actions entreprises par les parents lors d’un épisode fébrile

Les parents sont en première ligne lors d’un épisode fébrile de leur enfant et les actions qu’ils ont l’habitude de mener ont été détaillées lors des entretiens. L’étude de ces habitudes peut se faire dans cette étude qualitative sous un jour nouveau. En effet, les parents vont spontanément se confier, sans répondre à un questionnaire pré établi qui peut les orienter, ce qui permet des réponses au plus proche de leur quotidien.

Nous avons choisi de distinguer au sein de cette partie la prise en charge réalisée par les parents au domicile avant toute intervention du corps médical et le recours médical sollicité par la suite.

46