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Trois corpus pour construire trois angles d’approche

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 38-51)

Cette thèse s'est appuyée sur un travail d’enquête de terrain débuté en 2013 et achevé en 2016, au moment où le « Conseil Scientifique » de l’AIGP a été dissout. Elle a pu profiter du fait que les équipes aient toujours été au travail pendant notre investigation, permettant ainsi d'analyser des situations de collaboration en train de se dérouler. Dans notre étude d’une période courant de 2008 à 2016, nous avons abordé notre terrain selon trois corpus :

- en assistant aux réunions du « Conseil Scientifique » de l’AIGP en tant qu’observateur extérieur, dans une situation « d’observation participante » ;

- en réalisant 41 entretiens avec des membres des équipes ainsi que des individus travaillant à l’AIGP ou à l’origine de l’organisation de la consultation de 2008 ;

- à travers les archives de la consultation de 2008 et de l’AIGP.

Chacun de ces corpus nous a conduit à adopter une posture différente permettant d’aborder l’objet étudié selon trois angles distincts. Leur articulation a participé à la mise en place d'une stratégie de construction d’une distance critique par rapport à un groupe professionnel dont nous sommes personnellement proches.

Rapport au sujet et posture d’enquête

Ce travail de thèse relève d'une démarche personnelle d’apprentissage par la recherche. Aussi il semble qu’un détour mettant en perspective la construction du sujet et le parcours personnel du doctorant s’impose dès à présent. L’utilisation du « je » dans cet encadré sert à exprimer la posture qui a été la mienne durant ces six années de thèse. L’objectif est d’exposer la manière dont ma position a pu constituer à la fois un atout, mais aussi un frein à ce travail de recherche. J'évoquerai, à cet égard, les stratégies employées pour dépasser les limites imposées par ce positionnement.

d’Architecture et d’Urbanisme qui revendique comme méthode une démarche de « recherche par le projet »50. Cette dernière est proposée aux maitres d’ouvrage urbains comme mode d’investigation et de transformation de l’espace. Néanmoins, directement aux prises avec la réalité de la pratique, cet affichage de principe m’apparait dissonant avec la réalité de l’activité que nous menons. Dès lors, les raisons pouvant inciter une agence d’Architecture et d’Urbanisme à faire état d'une pratique de « recherche », ainsi que les représentations associées à cette activité, m’intriguent.

Le passage par le DPEA Recherche en Architecture51 de l’ENSA52 Paris-La Villette en 2012-2013 me permet de trouver un cadre où déployer mes questionnements sur les rapports entre pratiques de concepteurs et recherches en Architecture. C’est à cette occasion que la consultation de 2008 sur le « Grand Paris » et la mise en place de l’AIGP m’apparaissent comme des objets fertiles pour un travail de thèse, à la fois en circonscrivant un terrain d’investigation mais aussi en donnant accès à une diversité de profils et de postures d'architectes exerçant au sein du « champ » de la fabrication de l’urbain. Je prends ainsi la décision de m'engager dans une thèse en décembre 2013.

Je fais le choix de conserver en parallèle une activité salariée en agence d’Architecture, afin de financer ma thèse mais aussi parce que je m’épanouis dans l’activité de conception et ne souhaite pas abandonner cette perspective professionnelle. Je me retrouve alors dans la situation de réaliser une thèse qui étudie des professionnels de l’aménagement, y compris certains de mes confrères, tout en menant moi-même une activité de concepteur. Afin de limiter les situations d’interférence, je choisis de ne plus traiter de projets d’urbanisme durant la période où j’effectue mon travail de terrain. En me focalisant sur des projets de maitrise d’œuvre architecturale, j’espère ainsi ne pas être en concurrence avec les individus que je rencontre par ailleurs à l’AIGP.

Cette double posture a nécessité de prendre plusieurs précautions, mais elle a également offert des avantages dans la démarche d’enquête développée. En 2013, je négocie progressivement l’accès aux réunions du

« Conseil Scientifique » de l’AIGP et aux archives de l’institution, d’abord auprès d’un architecte y travaillant et lui-même engagé dans des activités de recherche. Comprenant bien les difficultés que je rencontre pour accéder à ce terrain, il m’aide à rencontrer le directeur de cette structure53 durant l’été 2013. Ce dernier me refuse alors l’accès aux réunions du « Conseil

50 Le terme est celui utilisé au sein de l’agence où je travaille à l’époque.

51 Le DPEA (Diplôme Propre aux Écoles d’Architecture) Recherche en Architecture est une formation ouverte depuis l’automne 2012. Elle propose une année post-master pour former les étudiants à la recherche par la production d’un mémoire de recherche. Elle peut servir d’année préparatoire à une inscription en thèse.

52 ENSA (École Nationale Supérieure d’Architecture).

53 À ce moment, le directeur est Bertrand Lemoine.

Scientifique » et aux archives. Sa démission à la fin de l’année 2013 m'ouvre toutefois l’opportunité d’accéder au terrain et d’y faire ma place54. Ainsi lorsque la nouvelle directrice, Mireille Ferri, est nommée à l’automne 2014, je fais déjà en quelque sorte partie du paysage de l'AIGP sans en être membre.

Durant les moments d’observation à l’AIGP, je m’assois au fond de la salle, là où les chefs de projet et les salariés de l’AIGP s’installent, tandis que les architectes mandataires occupent les premiers rangs. Ayant le même âge et la même formation que la plupart d’entre eux, des moments de confidences s’installent progressivement. Il arrive alors que certaines personnes me livrent leurs impressions sur les situations qui se déroulent sous nos yeux.

Néanmoins, ces moments de connivences ont dû également être déconstruits a postériori afin de ne pas laisser une certaine empathie biaiser mon analyse.

Pour ce faire, l’usage d’un journal de bord à deux entrées m’a été utile : une page à droite dédiée à une prise de notes factuelles ; une page de gauche dédiée à mes interprétations « à chaud ». Cet outil m’a permis d’exercer une mise à distance tout en restant immergé dans la situation observée.

Ce travail d’observation participante durant deux années me permet de devenir un visage reconnaissable pour certain membre du « Conseil Scientifique », ce qui facilite la tâche au moment des prises de contact pour les entretiens. En effet, travaillant sur des individus aux emplois du temps souvent encombrés, les prises de contact téléphoniques ou par e-mail s’avèrent généralement infructueuses. Beaucoup de rendez-vous d’entretiens ont ainsi mis plusieurs mois voire des années pour être fixés, via des sollicitations rendues possibles dans des moments de sociabilisation en marge des réunions du « Conseil Scientifique »55.

Dans les situations d’entretien, ma compréhension de la réalité du travail d’architecte, et notamment des outils utilisés par les équipes, à l’instar des cartographies SIG56, me permet de pousser les personnes interviewées à préciser les manières dont ils s’organisent et produisent les documents graphiques. Mes compétences acquises à travers mon activité de concepteur m’ont ainsi conduit à développer un niveau d’enquête plus approfondi sur les modes de production des équipes. Néanmoins, une déconstruction de mes a priori a été nécessaire vis-à-vis des individus avec lesquels j’ai pu tisser des liens professionnels lors de mes activités antérieures. Ces derniers ont ainsi Sandrine Sartory, qui perçoit d’u n œil favorable mon travail de recherche.

55 À l’occasion des pauses-déjeuner et des pauses-café notamment.

56 SIG (Système d’Information Géographique).

57 L’exemple le plus frappant de ces interférences concerne Mireille Ferri,

De plus, ma fréquentation des espaces de sociabilisation d’architectes parisiens trentenaires me permet de réaliser des rencontres non programmées dans des situations autres que des moments d’enquête. Il m’a par exemple été possible d’identifier, via mon réseau de connaissances personnelles, des personnes travaillant pour des équipes membres du « Conseil Scientifique » mais dont les noms n’ont jamais été mentionnés dans les documents produits par les équipes. Les informations glanées hors des moments d’enquête n’ont pas le statut de corpus et n'ont pas directement été utilisées dans la rédaction, néanmoins elles constituent une toile de fond qui a facilité l'élaboration de certaines analyses.

Enfin, la construction d’une distance a été facilitée en mobilisant les documents d’archives et en les croisant avec les éléments obtenus par le biais des observations participantes et des entretiens. Cet éclairage par des corpus différents a ainsi constitué un moyen efficace pour construire un travail d'objectivation.

Figure 01 : extrait d’un carnet de terrain avec le système de double prise de notes.

Source : G. Duranel

L'examen des archives courantes de l’AIGP a été le premier corpus constitué. Il a avant tout visé à retracer les évènements qui se sont déroulés durant la période de 2008 à 2013, avant le début de la thèse. Il a été mené avec trois objectifs complémentaires : la construction d’une chronologie précise de la période étudiée ; l’étude des profils des équipes candidates, puis retenues, à l'issue des appels d’offres ; l’analyse lexicale et iconographique des productions des groupements. Ces différentes manières d’utiliser les archives ont contribué à la construction d’un regard distancié avec le terrain de la thèse. Ainsi, si cette recherche n'a pas été envisagée comme faisant la monographie d’une institution – elle n'atteint pas le niveau de précision d'examen requis pour lui faire prétendre à ce statut –, elle en emploie néanmoins des outils, de manière pragmatique, afin de rendre compte du

« dispositif » mis en place pour l'aménagement du « Grand Paris ». Des travaux ont par ailleurs déjà entamé cette tâche minutieuse, nous pensons notamment à ceux du Collectif « Inventer le Grand Paris »58 qui aborde cette question sous un angle historique ou encore à la thèse de Jeanne Chauvel qui analyse la même période que nous du point de vue des Sciences Politiques59. Nous n’hésitons pas à mobiliser abondamment ces recherches. Par son usage de l’analyse documentaire, notre démarche pourrait davantage être comparée à celle d’autres thèses en Architecture ayant exploré le même terrain afin de lui poser des questions ciblées, comme celle d’Adrien Gey portant sur le rapport à la nature dans la consultation de 2008 (Gey, 2013) ou encore la thèse d’Alessandro Panzeri s'intéressant la notion de monumentalité (Panzeri, 2018).

Les archives collectées pour la consultation de 2008 sont moins fournies que celles de l’AIGP. Sur la période de 2008 à 2010, nous avons néanmoins eu accès aux notes d’intentions des équipes, aux évaluations et aux classements des jurys de sélection, aux documents intermédiaires

58 Le Collectif « Inventer le Grand Paris » est un regroupement de chercheur qui œuvre depuis 2012 pour apporter un éclairage historique sur la période

actuelle de transformation de l’Île -de-France.

produits par les groupements et transmis aux BRAUP, aux documents finalisés ainsi qu’à la retranscription de certaines réunions. Les archives consultées sur cette période ont été complétées par la collecte des discours publics et des articles parus dans la presse nationale60. Les archives sont plus complètes à partir de 2010, suite à la création de l’AIGP. Nous avons ainsi eu accès aux retranscriptions des réunions du « Conseil Scientifique », aux

« lettres de commande » adressées aux équipes61, à l’ensemble des documents transmis par les groupements à l’AIGP, aux notes d’intentions rédigées par l’enchainement des différentes actions se déployant dans le « dispositif » créé pour accompagner ce projet du « Grand Paris », afin de visualiser les interférences, les concurrences et les synergies entre elles. La construction d’une chronologie n’est pas une action neutre, le choix des entrées thématiques et du bornage temporel étant déterminant dans son élaboration.

Nous avons choisi de la faire débuter à la décision du Conseil de Région de lancer la révision du SDRIF, le 24 juin 2004. Le fait qu’une collectivité rédige un document d’urbanisme à cette échelle pour ce territoire constitue une première historique Elle se clôt à la dissolution de l’AIGP en 2017. Afin de documenter le fonctionnement du « dispositif », elle a été conçue autour de quatre entrées : l’action étatique menée à travers le Ministère de la Culture et de la Communication via le BRAUP et la consultation de 2008 ; l’action étatique à travers le Secrétariat d’État à la Région Capitale et la création de la SGP62 ; l’action de la Région avec notamment la révision du SDRIF à partir de 2004 ; l’action de la Ville de Paris avec la mise en place du syndicat Paris Métropole sous l’impulsion de Bertrand Delanoë et de Pierre Mansat. Cette

60 Nous avons réalisé une collecte des articles parlant de la consultation dans les journaux suivants : Le Monde, Le Parisien, Libération et Le Figaro.

61 Les documents fixant les missions données à chaque équipe.

62 La SGP (Société du Grand Paris) est en charge de la réalisation d’un réseau de transport en Île-de-France.

chronologie, associée à l’analyse de la couverture médiatique des actions du gouvernement, nous a permis de décrire le « dispositif » dans sa dimension communicationnelle.

Une analyse des compositions des équipes candidates puis retenues a été réalisée en croisant les listes de membres des groupements publiées à différents moments de la consultation, afin de constituer une base de données exploitable. Ces archives nous ont également donné accès aux productions intermédiaires. Il a ainsi été possible de retracer une partie du processus à l’aulne de l’apparition ou de la disparition de certains termes ou de certaines images. Ces analyses des documents produits ont servi de préparation aux entretiens afin d’adapter la grille aux personnes rencontrées et de cibler les questions en fonction de leurs types de production.

Le deuxième corpus est constitué d’entretiens menés avec les membres des équipes du « Conseil Scientifique » de l’AIGP, des personnes travaillant pour l’AIGP63 et des individus ayant organisé la consultation de 200864. Cette partie du travail de terrain a eu deux objectifs principaux : recueillir les impressions sur les collaborations en cours d’une part et comprendre la place des consultations de 2008 et 2012 dans le parcours professionnel des personnes interrogées. Nous avons ainsi voulu porter un regard davantage centré sur les individus et leurs manières de relater leurs expériences. Cette démarche s’apparente ainsi aux recherches portant sur les évolutions des pratiques professionnelles dans le champ de l’aménagement qui insistent sur les biographies des individus étudiés65. Pour chaque équipe, trois à quatre personnes ont été interrogées en respectant au mieux la répartition suivante : le gérant de

63 Outre les deux directeurs et la directrice par intérim , nous avons interviewé une chargée d’études architecte de formation.

64 Il s’agit de personnes travaillant au Ministère de la Culture et de la Communication en 2008.

65 Nous prenons ici en exemple les thèses réalisées par Elise Macaire et Jennifer Leonet. Macaire Élise, « L’Architecture à l’épreuve de nouvelles

l’agence mandataire, un chef de projet, un chercheur associé ainsi qu’une personne exerçant dans un bureau d'études ou associée en tant qu’expert.

Les grilles d’entretiens ont été construites à partir de quatre thématiques : la manière dont la personne interrogée se représente son propre travail (entre recherche, étude, projet…) ; le fonctionnement interne de l’équipe ; les rapports avec les autres équipes membres du « Conseil Scientifique » et avec l’administration de l’AIGP ; la trajectoire de la personne interrogée. Si ces entretiens ne sont pas biographiques à proprement parler, ils servent tout de même à comprendre les parcours et les opportunités offertes par leur collaboration au sein d’un groupement.

L’analyse des entretiens a été réalisée à partir de trois croisements. Le premier a consisté à rapprocher les propos récoltés par les individus d’un même groupement afin d’aborder les diverses facettes de son fonctionnement et de reconstruire les questions que les collaborations ont posées à leurs membres. L’identification des points qui posaient problème à certains, et moins à d’autres, a permis de mettre en lumière des disparités d’expériences et de représentations.

Le deuxième croisement a été opéré avec les propos des individus occupant des postures similaires au sein de différents groupements : chef de projet, chercheur, directeur d’agence… Il a fait émerger des éléments comparables dans ces expériences individuelles et a permis de commencer à identifier des profils types.

L’analyse de ce corpus a enfin été réalisée par croisement avec l’examen de documents conçus par les équipes (images, textes, livres) afin de comprendre à la fois comment ces derniers ont été produits ainsi que la place qu’ils ont pris dans la traduction de la pensée des individus rencontrés.

La matière obtenue grâce à ces entretiens a été un support primordial pour notre travail. Nous en mobilisons des extraits fréquemment dans le texte de cette thèse. Leur analyse devant prendre en compte le profil de l’individu s’exprimant, nous avons choisi d’adopter une attitude pragmatique à ce sujet.

Ainsi, certains individus sont des personnalités connues publiquement, nous

pensons en premier lieu aux chefs d’agences mandataires mais aussi à des chercheurs de renom ou aux directeurs de l’AIGP. Leurs positions ne sont pas interchangeables et le résumé de leur fonction suffirait souvent à trahir leur identité. De plus, leurs productions étant signées, nous avons été obligés de les nommer lorsque nous rapportons leurs propos relatifs à ces productions.

Nous avons donc choisi de les informer verbalement de la non anonymisation de leurs entretiens. En les identifiant, nous pouvons comprendre la position à partir de laquelle ils s’expriment, ce qui enrichit l’analyse. Par ailleurs, certains individus, qui sont en général des membres moins visibles au sein des équipes étudiées, pouvaient être décrits uniquement à partir de la fonction qu’ils occupaient dans les « structures d’actions collectives ». Dans leur cas, nous avons choisi de rendre anonyme leurs extraits d’entretien.

Le troisième corpus de recherche se base sur deux années d’observation participante qui se sont déroulées dans deux types de situation où se réunissait le « Conseil Scientifique » de l’AIGP : des séminaires internes ainsi que les restitutions publiques, qui ont pu prendre plusieurs formes (colloques, soirées de débat, promenades urbaines, expositions…). Ce troisième corpus a permis de développer un regard à partir d’un point de vue immersif. De nombreuses recherches sur le travail des professionnels de l’aménagement proposent d’aborder cet objet selon le point de vue de la

« caméra embarquée »66. Ces recherches, se nourrissant des exemples d’ethnographies réalisées au sein d’agences d’Architecture67, semblent se multiplier aujourd’hui avec la généralisation des contrats CIFRE68 et donnent

66 La thèse de Pauline Ouvrard est particulièrement représentative de ce type de démarches et montre bien l’efficacité de la posture immersive. Ouvrard Pauline, « Le nouvel esprit de l’Urbanisme, entre scènes et coulisses : une ethnographie de la fabrique du territoire de Saint -Nazaire à Nantes ». Thèse, Nantes, 2016.

67 Relèvent par exemple de ces démarches les travaux de Sophie Houdart et d’Yaneva Albena. Houdart Sophie et Chihiro Minato, Kuma Kengo, une monographie décalée. Paris, Éditions Donner lieu, 2009. Yaneva Albena, Made by the Office for Metropolitan Architecture: An Ethnography of Design.

un point de vue inédit au sein des structures de travail. Elles éclairent non seulement les pratiques qui y ont cours mais aussi les systèmes de valeurs et les représentations qui sous-tendent l’action de ces individus69.

Notre posture se différencie toutefois de celles adoptées pour des thèses en CIFRE qui, si elles multiplient et comparent les terrains, ont généralement un regard plus focalisé sur une structure et demandent souvent une implication relativement élevée de l’observateur à prendre part aux tâches de la structure étudiée. La richesse de notre objet résidant davantage dans la diversité des structures et des individus qui le composent, l’entrée sur le terrain via une agence particulière, par un contrat CIFRE par exemple, ne nous est pas apparue comme judicieuse. Ainsi nous avons évité d’être perçu comme un concurrent par les autres équipes et nous avons pu accéder librement à l’ensemble des groupements membres du « Conseil Scientifique » de l’AIGP.

L’attitude d’observation a donc consisté à adopter une posture en retrait, en prenant position très littéralement au dernier rang de l'assistance et en tentant d'être le plus à l'écart possible de l’action qui se déroulait.

L’attitude d’observation a donc consisté à adopter une posture en retrait, en prenant position très littéralement au dernier rang de l'assistance et en tentant d'être le plus à l'écart possible de l’action qui se déroulait.

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