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TRAITEMENT CHIRURGICAL DES LESIONS MUSCULAIRES

D- Triceps sural : [5]

Les lésions siègent généralement à la partie distale du gastrocnémien médial. Il s’agit du « tennis leg » correspondant à une désinsertion myoaponévrotique du gastrocnémien de sa lame aponévrotique profonde. [71] Des atteintes myoaponévrotiques du gastrocnémien latéral ou du soléus peuvent aussi se rencontrer. La lésion se traduit le plus souvent par un nodule fibreux,

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plus ou moins étendu, associé à des adhérences cicatricielles entre aponévrose du gastrocnémien et du soléus. Son traitement repose sur l’exérèse des tissus pathologiques et le capitonnage des décollements

.

 En cas de désinsertion du gastrocnémien médial, celui-ci est réinséré à l’aponévrose par des points en U prenant sa face profonde, le bord périphérique est suturé en place sur l’aponévrose du soléaire. L’aponévrose qui enveloppe le muscle est alors suturée à l’aponévrose de constitution du tendon.[1]

E- Le grand pectoral

.

La rupture du grand pectoral est une pathologie assez rare mais son incidence se majore en raison de l’augmentation du nombre de sportifs professionnels et récréatifs. Elle a été observée chez des haltérophiles ou des culturistes. Le muscle se rompt le plus souvent au niveau de sa jonction musculo-tendineuse près de son insertion humérale (figure 80 et 81). Le traitement chirurgical est nécessaire chez ces sportifs, dans un but fonctionnel et cosmétique. Le traitement chirurgical donne de bon résultats en frais ou en chronique alors que le traitement conservateur donne des résultats médiocres en terme de douleur, mobilité et surtout de force. [1]

La technique chirurgicale de réparation varie de suture Du tendon au périoste, au reste du tendon ou au fascia clavi-pectoral . La fixation osseuse peut être réalisée grâce à des trous de forage, des agrafes et des ancres (figure 82). [72]

En général, les patients reprennent leurs activités physiques de façon intégrale 3 à 6 mois après la chirurgie

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Figure 80 : Ecchymose dans la paroi thoracique et dans le bras gauche, au niveau de l’insertion tendineuse du grand pectoral

.( B Mendes, D Zeitoun, O Fernez-Bertaud,et all Service de RadiologieGroupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière Paris – France)

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Figure 82 : Vue per –opératoire de la rupture du grand pectoral

V- Rééducation post chirurgicale

. [1]

La rééducation débute une fois le redon retiré. La prise en charge rééducative doit tenir compte du geste effectué.

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Les objectifs et les moyens utilisés sont les mêmes qu’en cas de lésion aiguë grave :

Lors de la phase initiale, l’objectif est de limiter les phénomènes douloureux, de traiter toute réaction inflammatoire exagérée et surtout de favoriser l’évacuation de l’hématome.

Une fois la phase aiguë passée, la rééducation a pour objectif de favoriser la cicatrisation tissulaire et de permettre au muscle de récupérer les qualités nécessaires à la pratique sportive (figure 83). Le sportif doit récupérer un muscle indolore ayant récupéré des qualités propres de force, vitesse, puissance, endurance. Le geste sportif doit également être reprogrammé.

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VI- résultats du traitement chirurgical :

Les résultats du traitement chirurgical des lésions musculaires sont bons avec espoir de reprise à un niveau sportif identique, si la chirurgie respecte les règles de base : excision des tissus dévitalisés ou inutiles, hémostase soigneuse, suture sans tension, fermeture sur drainage sans laisser d’espace mort, rééducation passive précice, reprise du sport tardive après cicatrisation de 6 à 8 semaines. [1]

Les indications du traitement chirurgical sont difficiles à codifier mais elles reposent de toute évidence sur trois points : l'importance de la gêne à la pratique sportive, le niveau du sport pratiqué et la motivation du sportif. C'est donc d'une discussion au cas par cas dont il s'agit, sans qu'il soit possible d'établir des règles. [5]

VII- Traitement préventif des récidives

. [5]

Après une lésion musculaire, le pool protéique du muscle nécessite environ 3 mois pour revenir à son niveau antérieur.[73]La reprise sportive n’est pas

envisageable avant que le muscle n’ait récupéré 90 % de ses qualités antérieures. Ainsi, en phase finale de rééducation ou très à distance d’un accident ancien, il est très utile d’évaluer la force des différents groupes musculaires et de déterminer par des mesures isocinétiques les rapports agonistes/antagonistes. [74] Ces mesures permettent de guider un éventuel renforcement musculaire si les ratios théoriques idéaux ne sont pas respectés lors du bilan initial.

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Il faut noter que les tests ne peuvent être faits qu’à distance d’un accident, sous peine de créer une nouvelle lésion lors de ceux-ci ou de sous-estimer les résultats s’il existe une appréhension. Dans le cadre de la remusculation,

il faut souligner les plus grands bénéfices obtenus à l’aide du travail excentrique par rapport à ceux du travail concentrique. Les machines isocinétiques peuvent trouver là un intérêt supplémentaire.

Un nouveau bilan, effectué après le travail de musculation, peut évaluer les progrès réalisés. Il est par ailleurs primordial d’insister sur la poursuite

des exercices d’étirements et de stretching, indispensables à la protection du sportif, surtout s’il progresse en qualités de vitesse.

Il faut reprendre l’entraînement avec bon sens. L’expérience montre que cette évidence n’est pas toujours respectée et que les règles de progression lente sont souvent transgressées. Il ne faut pas oublier que les forces mises en jeu et la vitesse d’exécution gestuelle lors d’une activité physique sont souvent bien au-delà de ce qui a pu être réalisé lors de la rééducation, même bien conduite

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