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6. Trajectoires de services

6.1. Trajectoires de services en provenance de l’Est-du-Québec

Comme mentionné précédemment, l’HEJ et le CHU SJ documentent depuis 2011 l’implantation des corridors de services pour la clientèle pédiatrique traumatisée en provenance de l’Est-du-Québec et ils transmettent ces données à l’INESSS afin de valider la conformité des transferts à la directive ministérielle (tableau 11). Cette information couvre la période du 1er juillet 2011 au 31 mars 2015 pour les régions visées par l’application de la directive ministérielle (régions 01, 02, 03, 04, 05, 09, 10, 11 et 12) et elle concerne la clientèle de moins de 14 ans qui a subi un

traumatisme grave. Il est important de noter que ces délais ont été documentés différemment en tiennent compte de la différence entre la date et l’heure de l’accident et la date et l’heure de l’admission au CHU SJ.

Tableau 11 Volume et délais de transfert entre les centres de l’Est-du-Québec vers le CHU SJ*

2012-2013 2013-2014 2014-2015 TOTAL Nombre de transferts

* Note : Données extraites par l’HEJ et le CHU SJ à partir des tableaux de monitorage.

Les installations de l’Est-du-Québec ont procédé à 84 transferts vers le CHU SJ pendant la période visée. Les délais de transfert fluctuent d’une année à l’autre, avec des médianes se situant entre 8 h 21 et 11 h 08 et des moyennes beaucoup plus élevées, ce qui témoigne de cas atypiques avec des délais de transfert anormalement longs. Neuf cas de transfert ont des délais de plus de 24 heures entre l’arrivée à l’installation d’origine et l’arrivée au CHU SJ. Les experts soulignent que des délais prolongés sont souvent observés lorsqu’un transport aérien est requis. Nous ne disposons malheureusement pas de données pour objectiver ce volet. Rappelons que la littérature précise l’importance de transférer les victimes de traumatismes majeurs le plus rapidement possible vers les centres tertiaires désignés [ACSCOT, 2014].

On a observé que 88 % de la clientèle a fait l’objet d’un transfert direct de

l’installation d’origine vers le CHU SJ. Par contre, 18 % (n = 15) de l’ensemble des cas de transfert soumis à la directive ministérielle ne s’y conformaient pas. En effet, pour dix jeunes, l’évaluation a été complétée dans une installation de la région où est survenu l’accident puis un transfert a été fait vers une, voire deux autres installations avant le transfert définitif au CHU SJ. Il faut noter que la directive ministérielle pour les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches implique le transit des jeunes traumatisés dans deux hôpitaux avant l’orientation vers le CHU SJ. Entre 2011 et 2015, deux autres jeunes ont été orientés selon le corridor prévu par la directive.

La conformité des transferts à la directive a été également analysée par région administrative. Les régions administratives ont été ciblées en fonction du lieu de l’accident et non du lieu de résidence. L’installation la plus proche du lieu du traumatisme était responsable d’appliquer les corridors établis et de procéder au transfert, par le moyen de transport spécifié dans la directive, vers l’installation de traumatologie désignée. Une proportion de 82 % (n = 69/84) des transferts

effectués par les régions visées par la directive vers le CHU SJ respectaient les corridors de services établis. Quatre régions administratives présentent des niveaux de non-conformité de 30 % ou plus. Certaines installations des régions de la Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale semblent préférer

l’orientation des victimes de brûlures directement vers le CHU SJ à l'évaluation préalable par l’HEJ comme le prévoit la directive (n = 4). Une certaine confusion sur le terrain est confirmée par les experts consultés. En effet, la méconnaissance des corridors spécifiques à la pédiatrie est constatée dans plusieurs installations régionales de l’Est-du-Québec.

Modifications de la trajectoire

L’application de l’addenda ministériel implique pour les jeunes traumatisés des régions Bas-Saint-Laurent (01), Saguenay–Lac-Saint-Jean (02), Mauricie-et-Centre-du-Québec (04), Côte-Nord (09), Nord-du-Québec (10) et Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (11) un changement de pratique et un transfert direct vers le CHU SJ sans arrêt à l’HEJ. Les données du Système d’information du Registre des traumatismes du Québec (SIRTQ) ont été interrogées pour documenter précisément les volumes de transfert pour ces régions. Ces changements de trajectoire ont induit une baisse de 70 % du nombre de transferts en provenance de ces régions vers l’HEJ et une hausse de 44 % vers le CHU SJ entre 2010, soit avant l’application de l’addenda, et l’année 2015 (tableau 12).

Tableau 12 Volume de transfert en provenance des régions 01, 02, 04, 09, 10 et 11 vers l’HEJ et le CHU SJ, par année

2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015

HEJ 20 11 6 7 6

CHU SJ 25 39 26 30 36

Constats

 Depuis la mise en application de la directive ministérielle, on observe une augmentation de 57 % du nombre de transferts de l’ensemble des régions visées vers le CHU SJ, qui est passé de 21 à 33 cas;

 Pour les régions où l’application de la directive implique un changement de pratique (01, 02, 04, 09, 10 et 11), on note une augmentation de 44 % du nombre de transferts vers le CHU SJ et une baisse de 70 % du nombre de transferts vers l’HEJ;

 Le délai médian entre le moment de l’accident et l’admission au CHU SJ reste élevé entre 2011 et 2015 (globalement entre 8 h 20 et 11 h) pour une clientèle qui présente un traumatisme majeur nécessitant des soins

surspécialisés. Dans environ 10 % des transferts, le délai a dépassé 24 heures. Les délais propres aux transferts par voie aérienne devront être examinés;

 La trajectoire de soins pour dix jeunes et leur famille a mobilisé des équipes cliniques dans trois voire quatre installations du réseau;

 Les installations de l’Est-du-Québec ont procédé à 84 transferts vers le CHU SJ. Parmi ces derniers, 82 % étaient conformes aux directives ministérielles;

 Les installations des régions Saguenay–Lac-Saint-Jean et Chaudière-Appalaches, donc en provenance de l’Est-du-Québec, sont celles qui transfèrent le plus grand nombre de patients vers le CHU SJ;

 Les diagnostics de brûlure représentent le plus grand nombre de transferts ne correspondant pas aux directives ministérielles. Le Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec – Université Laval et les installations de la région de la Chaudière-Appalaches choisissent majoritairement dans ces cas d’orienter directement les jeunes blessés vers le CHU SJ.

6.2. Trajectoires de services en provenance des installations de