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5. Résultats

5.2. Profil de la clientèle traumatisée de 16 ans et moins admise dans les centres

5.2.1. Profil diagnostique des jeunes traumatisés admis

La figure 10 illustre la proportion de jeunes admis selon le diagnostic à l’HEJ, au CHU SJ et à l’HME entre 2010 et 2015. Parmi les principaux diagnostics, les traumatismes craniocérébraux représentent 29 % (n = 1 422) des diagnostics posés (dont 24 % de traumatisme craniocérébral léger [TCCL] spécifiquement), les traumatismes orthopédiques simples 24 % (n = 1 196) et les blessures

orthopédiques graves 22 % (n = 1 074). Ensemble, les traumatismes complexes, les traumatismes de la face et du cou, ceux du thorax ou de l’abdomen ainsi que les autres types de blessures représentent 20 % (n = 981) des causes d'admission dans les trois centres tertiaires. Les brûlures graves et les blessures médullaires constituent respectivement 4 % (n = 194) et moins de 1 % (n = 23) de toutes les admissions répertoriées.

Il est à noter, étant donné qu’un jeune traumatisé peut avoir plus d’un diagnostic, que les nombres indiqués dans cette section ne correspondent pas au nombre de patients, mais au nombre de diagnostics répertoriés. Rappelons que les quasi-noyades, intoxications, suicides ou syndromes du bébé secoué ne sont pas

documentés comme des diagnostics spécifiques dans le Système d’information du Registre des traumatismes du Québec (SIRTQ), mais qu'ils sont plutôt considérés comme des mécanismes de blessures.

Figure 10 Proportion de jeunes admis dans les trois centres tertiaires selon le diagnostic

* Un patient peut avoir plus d’un diagnostic.

** Selon la définition précisée dans la section Méthodologie du présent rapport.

TCC sév inc. : TCC dont la sévérité est inconnue.

Il est intéressant de constater que la répartition des diagnostics chez les jeunes admis dans les trois centres tertiaires est similaire à celle observée dans le réseau, tel qu’illustré à la figure 11.

Figure 11 Proportion de jeunes admis dans le réseau de traumatologie selon le diagnostic

* Un patient peut avoir plus d’un diagnostic.

** Selon la définition précisée dans la section Méthodologie du présent rapport.

TCC sév inc. : TCC dont la sévérité est inconnue.

La figure 12 présente les variations du volume de patients selon le diagnostic observées entre 2010 et 2015.

Figure 12 Variation du volume de jeunes admis dans les trois centres tertiaires selon le diagnostic, par année

* Changement de code AIS.

** Un patient peut avoir plus d’un diagnostic.

*** Selon la définition précisée dans la section Méthodologie du présent rapport.

TCC sév inc. : TCC dont la sévérité est inconnue.

Les variations sont principalement présentes pour les cas de blessure

orthopédique grave (BOG) diagnostiqués, dont le volume a diminué de 55 % entre 2010 et 2015 alors que celui des traumatismes orthopédiques simples (p. ex.

fractures, luxations, entorses, etc.) a augmenté de 88 % pendant la même période.

Ces fluctuations sont attribuables à la nouvelle codification AIS actualisée en 2013. En effet, certains traumatismes jugés complexes et codifiés comme tels dans les années antérieures ont été classifiés à un niveau inférieur à la suite des modifications apportées. Afin de permettre au lecteur de visualiser l’impact du changement de code AIS dans les figures et graphiques, une ligne verticale rouge a été tracée et intégrée lorsque nécessaire pour illustrer cette transformation.

Le profil diagnostique des jeunes admis dans les trois centres tertiaires varie selon le groupe d’âge. Chez les moins de 5 ans, les traumatismes craniocérébraux, tous niveaux de gravité confondus, représentent 40 % des blessures, dont 35 % de TCCL, alors que les blessures orthopédiques graves en représentent 17 %. Pour les 5 ans et plus, les blessures orthopédiques graves et les traumatismes

orthopédiques simples constituent les deux principaux diagnostics de blessures alors que les TCCL représentent 18 % des blessures. Le détail des profils diagnostiques par groupe d’âge est présenté à l’annexe I.

L’annexe J spécifie le profil diagnostique de la clientèle traitée par chacun des trois centres tertiaires. Soulignons que les deux centres montréalais accueillent une clientèle dont le profil diagnostique est similaire alors que les cas les plus sévères

sont prédominants à l’HEJ (tableau 4). Il s’avère que les traumatismes craniocérébraux modérés graves (TCCMG) composent 17 % (n = 50) des blessures diagnostiquées chez les jeunes admis à l’HEJ comparativement à 4 % (n = 111) pour le CHU SJ et 4 % (n = 60) pour l’HME. De plus, les patients victimes de traumatismes orthopédiques simples composent 13 % (n = 38) des admissions à l’HEJ comparativement à 25 % (n = 738) pour le CHU SJ et 25 % (n = 420) pour l’HME.

En ce qui concerne la répartition par groupe d’âge, les 0 à 4 ans représentent 37 % de la clientèle, les 5 à 11 ans 33 % et les plus de 12 ans 30 %. Nous constatons également une certaine stabilité relativement au volume de clientèle par tranche d’âge depuis l’année 2011-2012, sauf pour la clientèle des 12 ans et plus qui tend à diminuer depuis 2010-2011 (figure 13).

Figure 13 Volume de jeunes admis dans les trois centres tertiaires par groupe d’âge, par année

Les données compilées pour ces trois centres démontrent que ce sont les garçons qui sont majoritairement victimes de traumatismes (64 %) comparativement aux filles (36 %). Cette tendance est confirmée à chacune des années financières de référence et elle est conforme à la littérature.

Mécanismes des blessures

La figure 14 illustre les différents mécanismes des blessures qui occasionnent un traumatisme chez la clientèle pédiatrique admise dans les trois centres tertiaires.

Figure 14 Proportion de jeunes admis dans les trois centres tertiaires selon les principaux mécanismes des blessures

Avec une proportion de près de 60 %, les chutes apparaissent comme la principale cause de traumatisme chez la clientèle pédiatrique admise. Les mécanismes impliquant un véhicule à moteur et un objet contondant expliquent respectivement 12 % et 11 % des blessures. Par ailleurs, une très grande stabilité de ces mécanismes est notée à chacune des années financières.

Le profil des mécanismes des blessures varie toutefois d’un centre hospitalier à un autre. L’HEJ reçoit en proportion un nombre beaucoup plus élevé de patients qui ont subi un traumatisme impliquant un véhicule à moteur (39 %) que ses deux homologues (11 % chacun), ce qui peut expliquer l’Injury Severity Score (ISS) plus élevé observé à l’HEJ comme indiqué antérieurement. Les mécanismes des blessures observés entre les jeunes admis au CHU SJ et à l’HME sont, pour leur part, sensiblement comparables. Les chutes représentent pour ces

deux installations la principale cause des traumatismes, soit 59 % et 63 % respectivement, alors qu’elles se situent à 36 % à l’HEJ. Les figures détaillées illustrant les mécanismes des blessures chez les jeunes admis selon le centre tertiaire sont incluses à l’annexe G.

Il est intéressant de constater une variabilité dans la répartition des mécanismes des blessures, lorsque ventilée par groupe d’âge et pour la clientèle présentant un traumatisme majeur. Chez les enfants âgés de 4 ans et moins, ce sont les chutes qui sont principalement responsables des traumatismes majeurs (47 %) alors que, chez les jeunes de 5 ans et plus, ce sont les accidents impliquant un véhicule à moteur qui sont à l'origine de plus de 40 % des traumatismes majeurs. Peu fréquents chez les enfants de 5 ans et plus, les mauvais traitements représentent le mécanisme de blessure majeure dans 21 % des admissions chez les jeunes de 4 ans et moins. Le terme « mauvais traitements » fait référence à divers

mécanismes et il inclut, entre autres, les sévices physiques, les agressions, etc. Le détail des mécanismes des blessures pour les traumatismes majeurs par groupe d’âge est illustré à l’annexe K.

Constats

 Un total de 4 553 jeunes traumatisés ont été admis entre 2010 et 2015 par les trois centres tertiaires qui détiennent un mandat pédiatrique, dont 60 % (n = 2 722) ont été admis au CHU SJ, 34 % (n = 1 558) à l’HME et 6 % (n = 273) à l’HEJ;

 Dans la région de la Capitale-Nationale, le Centre mère-enfant Soleil accueille, en moyenne, 280 jeunes victimes de traumatisme par année;

 Une légère tendance à la hausse de 3 % du nombre d’admissions est observée pour le CHU SJ entre 2010 et 2015, comparativement à une baisse de 10 % pour l’HME et de 64 % pour l’HEJ. Comme nous le verrons ultérieurement, la baisse observée à l’HEJ est en grande partie attribuable à la nouvelle directive ministérielle concernant le transfert, vers Montréal, des cas de traumatologie pédiatrique en provenance de l’Est-du-Québec;

 Les complications sont peu fréquentes, et l’anémie est celle qui survient le plus souvent en cours d’hospitalisation;

 Les diagnostics de traumatismes crâniens, tous niveaux de sévérité confondus, représentent près du tiers (29 %) des blessures alors que les traumatismes orthopédiques simples (24 %) et les blessures orthopédiques graves (22 %) représentent chacun près du quart des admissions. Les diagnostics de brûlure grave et de blessure médullaire sont nettement moins fréquents;

 Un profil diagnostique similaire est observé entre les jeunes admis dans les trois centres tertiaires et ceux des autres niveaux de désignation du réseau;

 Les chutes sont nettement prédominantes et expliquent 59 % des blessures;

 Nous observons une grande stabilité du volume des admissions par tranche d’âge depuis 2010-2011 avec une représentation légèrement plus élevée des moins de 5 ans (37 %) et une représentation des garçons à près de 64 %;

 Le profil diagnostique des moins de 5 ans est composé majoritairement de TCC, avec un mécanisme de blessure prédominant de chute

comparativement à leurs aînés;

 Comme illustré pour les autres niveaux de désignation (figure 4), une baisse du nombre de traumatismes majeurs est aussi observée dans les trois centres tertiaires (39 %).

5.3. Portrait par clientèle spécifique dans les trois centres