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TP4 : Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

Dans le document Années 2020-2021 (Page 30-33)

Généralités sur les SAM ANTHRACENOSIDIQUES

Les anthracénosides, à propriétés laxatives (stimulants) et purgatives, constituent une classe chimique homogène. Ces SAM dérivent toutes de la même structure anthracénique avec quelques modifications fonctionnelles qui différencient les aglycones.

R3 R6

chrysophanol (cascara) CH3 H

émodol (bourdaine) CH3 OH

aloe-émodol (cascara, sénés) CH2OH H

rhéine (sénés) COOH H

physcion (rhubarbe) CH3 OCH3

Ces substances existent sous deux formes réduite et oxydée :

Les formes réduites (dont le carbone 10 est "libre" = méthylène) sont les formes très

majoritaires de la plante fraîche. C’est ce qui les rend inutilisables en pharmacie, telles quelles, car elles sont trop drastiques. Pour être délivrées par le pharmacien, les drogues officinales ne doivent contenir que des formes oxydées. Il existe deux voies principales d’oxydation, à partir des drogues fraîches :

Pl. fraîche : Plante sèche :

Majoritairement 2 processus possibles : (formes oxydées) Hétér. d'anthrones monomères oxydation chimique à hétér. d’anthraquinones

(formes réduites) oxydation enzymatique à hétér. de dianthrones ex. : le séné :

La dimérisation des anthrones du séné (rhéine anthrone) en sennosides est le procédé majeur d’oxydation, à condition de ne pas dénaturer les enzymes (oxydases) par une trop forte température, lors du séchage de la drogue. Une telle transformation en dianthrones, tout comme en C-hétérosides ou en hétérosides d’anthraquinones, correspond à un "blocage" du méthylène en 10 et à une disparition du pouvoir drastique. C’est ce dont le pharmacien doit s’assurer.

O O

8-glucoside de rhéineO 8-glucoside

de rhéine anthrone

sennosides A et B enzymes

des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale

Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

Méthode générale d’extraction des ANTHRACENOSIDES

Les anthracénosides sont tous des composés plutôt polaires à cause de leurs fonctions phénoliques et de leurs nombreuses fonctions alcools des sucres : ils sont donc plutôt hydrophiles et solubles dans les solvants polaires. Étant donné le mode d’identification général utilisé pour cette catégorie de substances (la réaction de Bornträger sur la génine seule ; voir ci-dessous), la drogue, sera traitée systématiquement en milieu « aqueux » acide et/ou oxydant dans le but de transformer l’ensemble des anthracénosides en anthraquinones libres, facilement extractibles, cette fois, en milieu organiques (solvants apolaires).

Ces génines ont perdu leur polarité et acquis une certaine « lipophilie » : elles ne sont extractibles qu’en milieu organique peu polaire : toluène, chlorure de méthylène, éther … . Ainsi, l’action de mélanges "eau + acide minéral" ou "eau + acide oxydant" ou "eau + acide + oxydant", directement sur la drogue, suivie d’une « extraction » par un solvant organique peu polaire sont-ils la meilleure manière de préparer de tels « extraits » sur lesquels on peut alors réaliser directement la réaction de Bornträger.

Mise en évidence des anthracénosides : réaction de BORNTRÄGER

La caractérisation des principes actifs anthracéniques dans une drogue végétale est effectuée par la réaction de BORNTRÄGER. Elle est basée sur la coloration rouge intense que fournissent les 1,8-dihydroxy anthraquinones (jaune-citron et organosolubles, au départ), lorsqu’elles sont placées en milieu fortement alcalin (KOH = réactif de Bornträger) : formation d’un dianion rouge (polaire, donc hydrosoluble) à phase aqueuse.

en milieu alcalin fort (KOH, NaOH) : formation du polyanion anthraquinonique (rouge) L’espèce responsable de cette coloration est au minimum un dianion, tel que décrit ci-dessus, du fait de la délocalisation (conjugaison) des charges anioniques sur l’ensemble du système aromatique (anthraquinone). La couleur n’apparaît donc qu’avec les anthraquinones 1,8-dihydroxylées libres.

éléments nécessairement "libres" pour une réaction de Bornträger positive

O

des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale

Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES

Les O-hétérosides doivent être préalablement hydrolysés de leurs sucres. Les anthrones (formes réduites) doivent être oxydées en anthraquinones et hydrolysées (si glycosylées). Les C-hétérosides, comme les dianthrones, sont beaucoup plus difficiles à hydrolyser et à oxyder.

Elles ne forment les anthraquinones qu’après un traitement énergique en milieu acide et oxydant fort (HNO3, ou FeCl3 + HCl).

Cela explique la difficulté variable à obtenir la réponse positive et les différents protocoles employés pour pratiquer cette réaction, en fonction de la composition de chaque drogue.

En TP, trois drogues serviront de support à l’apprentissage de la recherche d’anthracénosides, il s’agit de :

- la Bourdaine (écorce de la tige et des branches),

- la Rhubarbe de Chine (officinale ; organes souterrains), et - la rhubarbe des jardins = le Rhapontic (organes souterrains) Généralités sur les drogues à ANTHRACENOSIDES

• la Bourdaine, Rhamnus frangula L., ou Frangula alnus Miller, RHAMNACÉES,

La drogue (Ph. Eur., 10ème Éd., 04/2011:0025), récoltée au moment de la floraison, est constituée par l’écorce desséchée de la tige et des branches, voir Annexe p. 47. Pour être conforme, la drogue (l’écorce de tiges et branches desséchée) doit contenir au minimum 7% en poids de glucofrangulines, exprimées en glucofranguline A.

• la Rhubarbe de Chine (officinale), Rheum palmatum L., POLYGONACÉES,

La drogue (Ph. Eur., 10ème Éd., 01/2008:0291, corrigé 10.0) est constituée par les organes souterrains entiers ou coupés, séchés de Rheum palmatum L. ou de Rheum officinale

NB : Cette Rhubarbe est souvent falsifiée par la rhubarbe des jardins, Baillon ou de leurs hybrides (voir Annexe p. 48). le RHAPONTIC, Rheum rhaponticum L., une autre POLYGONACÉES. Il est possible de mettre en évidence une telle falsification par l’analyse du contenu chimique de la drogue : elle renferme du rhaponticoside, un stilbénoïde fluorescent qu’il faut apprendre à reconnaître, ici, en TP.

• la rhubarbe des jardins = le Rhapontic, Rheum rhaponticum L., R. rhabarbarum L., R x hydridum Murray (R. cultorum), POLYGONACÉES.

Le rhapontic, ou rhubarbe des jardins, utilisée à des fins ornementales et pour ses pétioles comestibles, est considéré comme étant une falsification de la rhubarbe de Chine. Le rhapontic n’est guère utilisé qu’en pharmacie vétérinaire (bien que classé officiellement dans la catégorie des laxatifs stimulants ; Note explicative, 1998).

La distinction entre la rhubarbe et le rhapontic par examen macroscopique et microscopique est malaisée. Ainsi, toute falsification de la drogue rhubarbe par du rhapontic se fondera sur une évaluation de la composition chimique de l’extrait de poudre de plante à évaluer.

En effet, le rhapontic, outre le fait qu’il renferme, bien qu’en quantité moindre, des dérivés anthracéniques, présente des quantités plus importantes de dérivés stilbénoïques, en particulier le rhaponticoside ou rhaponticide, un composé fluorescent, pratiquement absent chez les rhubarbes officinales.

Il faut noter que la seule observation de la CCM pour comparer les différentes espèces, reste délicate.

En effet, la racine de rhubarbe officinale renferme, elle aussi, quelques dérivés stilbéniques susceptibles de laisser apparaître une faible fluorescence. Aussi, la Ph. Eur. 10ème édition, préconise-t-elle une recherche spécifique du rhaponticoside.

OH

O-Glc OH

H3CO rhaponticoside

des grandes classes de Substances Actives Médicamenteuses d’origine végétale

Substances Actives Médicamenteuses ANTHRACÉNOSIDIQUES (TP n°4)

DEBUT des MANIPULATIONS de TP 4

Vous vous familiariserez à l’extraction et à la mise en évidence d’anthracénosides, à partir de ces 3 drogues végétales qui en sont riches :

- la bourdaine,

- la rhubarbe de Chine (officinale), et - la rhubarbe des jardins = le rhapontic.

Les deux rhubarbes seront étudiées comparativement (en parallèle), puisqu’il faut savoir distinguer le rhapontic de la Rhubarbe officinale, qu’il falsifie souvent.

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