II. Les tissus lymphoïdes associés à la muqueuse MALT
2. Les tissus lymphoïdes associés à la muqueuse nasale NALT
Tout comme la muqueuse intestinale, la muqueuse nasale est associée à des tissus
lymphoïdes, le NALT. Après une présentation générale du NALT, nous nous intéresserons à
sa colonisation par les bactéries, ainsi qu’aux cellules immunitaires qui y sont produites.
2.1. Présentation générale
Le NALT correspond chez l’homme aux anneaux de Waldeyer (amygdales palatines,
amygdales pharyngées, amygdales linguales et végétations adénoïdes) et chez la souris à une
paire de structures lymphoïdes situées dans la cavité nasale (Kiyono and Fukuyama 2004;
Rangel-Moreno, Carragher et al. 2007). Chez la souris, contrairement au GALT dont le
développement est initié durant la formation de l’embryon, le développement du NALT
débute à la naissance et atteint sa maturité après 8 semaines. Chez l’homme, le NALT est
présent chez le fœtus et se développe rapidement après la naissance (Bienenstock and
McDermott 2005).
Le NALT, qui est un sous-type du MALT, est retrouvé principalement dans les tissus
lymphoïdes du pharynx et de la gorge. Il participe activement au maintien de l’homéostasie de
l’organisme en limitant l’entrée d’agents étrangers au niveau de ces deux sites. La muqueuse
nasale est le premier site de contact des Ag étrangers inhalés. Ils sont stoppés par l’action des
cellules épithéliales qui constituent une barrière physique à leur entrée dans l’organisme.
L’action de ces cellules est renforcée par la présence du mucus (Bienenstock and McDermott
2005).
2.2. Colonisation bactérienne
Il n’y a presque pas de bactéries présentes dans le larynx et dans le tractus respiratoire
inférieur (trachée, bronches et alvéoles pulmonaires). En revanche, il y a une colonisation
bactérienne importante dans les narines et surtout le pharynx, estimée à 10
8bactéries/ml de
sécrétion pharyngée. Cette différence de colonisation est due à la présence d’une épaisse
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couche protectrice de mucus et de cils vibratiles de l’épithélium du larynx qui chassent les
microorganismes vers le pharynx. Ces mêmes conditions défavorables à la colonisation
bactérienne sont présentes au niveau des sinus et des fosses nasales. Néanmoins, des espèces
telles que Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis sont
capables de se développer dans le mucus (Coudeyras and Forestier 2010).
2.3. Cellules immunitaires
Même si le NALT est beaucoup moins bien caractérisé que le GALT, il apparaît que
les structures lymphoïdes de ces deux tissus muqueux sont très similaires. Cependant,
l’architecture du NALT (Figure 9) est différente de celle du GALT caractérisée
principalement par l’absence des plaques de Peyer. L’épithélium du NALT se compose d’un
grand nombre de cellules ciliées, de cellules prismatiques, de quelques cellules caliciformes et
de cellules M. Les cellules M localisées dans le NALT ressemblent à leurs homologues
intestinaux aussi bien par leur structure que par leur fonction (endocytose des antigènes et
transport de ceux-ci aux tissus sous-jacents) (Karchev and Kabakchiev 1984).
La réponse immunitaire est aussi toujours induite suite à la capture de l’Ag par les
cellules M situées dans les cellules épithéliales mucosales. L'infection virale des cellules
stimule directement la production de cytokines (interférons), accompagnée de l'inhibition de
la réplication virale et la prolifération cellulaire. La capacité des cellules NK à lyser les
cellules infectées par le virus est également augmentée. Les macrophages et les CD absorbent
les Ag et les dirigent vers les LT helper. Les LB et les LT seront alors stimulés (Csencsits,
Jutila et al. 1999; Tutykhina, Logunov et al. 2011).
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Figure 9 : Représentation schématique du NALT
Dans le cas particulier du virus de la grippe, l’induction de réponse immunitaire
commence par la reconnaissance des composés viraux par le système immunitaire. Le génome
du virus de la grippe qui est présenté par l’ARN simple brin (segmenté) est reconnu par
différents TLR : TLR3, TLR7, TLR8 et par RIG-1. L’interaction de ces récepteurs avec leurs
ligands initie des cascades de transduction de signaux intracellulaires, menant à l’activation
du facteur de transcription NF- B et de nombreux « Interferon Regulatory Factors » (IRF) ; le
résultat final étant l’induction de la réponse immunitaire innée. Il en résulte l’activation de
nombreux types cellulaires tels que les CD, les macrophages et les fibroblastes qui sont
capables d’exprimer des IFN de type I. Leur activité antivirale est médiée par la protéine
kinase A qui bloque la synthèse des protéines et par la dégradation de l’ARN viral par la
RNase1 (Tutykhina, Logunov et al. 2011).
Les cellules de l’immunité innée jouent un rôle important dans l’inhibition de
l’infection par le virus de la grippe. En effet, les infiltrats pulmonaires produits durant
l’infection virale contiennent majoritairement des neutrophiles, des cellules NK et des
macrophages. Les neutrophiles qui apparaissent environ 18 heures après l’infection virale sont
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capables d’adhérer aux cellules infectées par le virus et de phagocyter les virions. Ils stimulent
aussi l’activité antivirale des autres types cellulaires, en sécrétant des médiateurs tels que la
myéloperoxydase, les défensines et des dérivés actifs oxygénés, qui vont induire la production
d’IFN- ou de TNF- . Les macrophages peuvent internaliser des particules virales, des
cellules infectées par le virus et sécréter des cytokines pro-inflammatoires telles que TNF- ,
IL-1 , IL-6 ou IFN- / et des chimiokines comme MCP-1 qui inhibent la réplication virale et
stimulent la migration de cellules immunitaires vers les sites infectés. Les cellules NK
apparaissent dans l’infiltrat pulmonaire 48 heures après l’infection virale ; lorsqu’elles
reconnaissent les cellules infectées par le virus, elles exercent leurs fonctions cytotoxiques par
la sécrétion de granzymes et de perforines et par la production d’IFN- qui empêche la
réplication virale (Tutykhina, Logunov et al. 2011).
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Dans le document
Identification de nouvelles souches probiotiques à propriétés immuno-modulatrices et anti-oxydantes
(Page 39-43)