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NEOLITHIQUE A LA FIN DE LA CULTURE

4.4. Tiselis Seri

4.4.1. Le site

Le site de Tiselis Seri se situe à 1607 m d’altitude, au sud-ouest de la Géorgie dans la région Samstkhe-Djavakheti, dans le district de Borjomi, au sud-ouest du village de Tadzrisi, (fig. 86, 87) (Gogochuri, Orjonikidze, 2007). Le site, qui comporte à la fois un habitat (secteur sud) et une nécropole (secteur nord), occupe le versant ouest de la crête « Tiselis Hills », qui marque la frontière naturelle entre les districts de Borjomi et d’Akhaltikhe. Le site d’habitat et la nécropole furent mis au jour, en 2004, lors des travaux d’aménagement de la section Borjomi du projet ROW (Right of Way) dans le cadre du BTC pipeline (Baku-Tbilisi-Ceyhan) et des aménagements du SCP (South-Caucasus Pipeline, qui relie Bakou à Erzurum). La culture Kura-Araxe était jusqu’alors inconnue dans le district de Borjomi. On connaît par contre, d’autres sites Kura-Araxe dans la région Samstkhe-Djavakheti, comme Amiranis Gora ou Chobareti (Kakhiani et al. 2011, 2013).

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Figure 87 : Tiselis Seri (Gérogie), vue générale du site (Gogochuri, Orjonikidze 2007)

Les fouilles n’ont pu être conduites que le long des sections ouvertes pour le passage du pipeline et du gazoduc (fig. 88). Les niveaux archéologiques du site d’habitat ont été découverts dans l’angle ouest du secteur sud par les machines travaillant à l’aménagement du BTC pipeline. Neuf tranchées de tailles différentes et alignées nord-sud ont été creusées pour connaître l’extension de ces niveaux vers l’est. Au total 600 m² ont été fouillés dans le secteur sud mais les travaux du pipeline ont en grande partie détruit le site, seules trois structures et deux sépultures (N°1, N°3) (fig. 88) ont été mises dans ce secteur. Les quelques vestiges architecturaux n’ont pas permis de définir le plan des habitations, mais selon Gogochuri et Orjonikidze (2007), la présence de restes de murs construits avec des pierres plates, laissent malgré tout, présupposer que les structures étaient rectangulaires avec des toits plats. Toujours, selon Gogochuri et Orjonikidze, la majeure partie du village, qui se situe sur le versant sud de la colline et qui n’a pas été fouillée car elle n’était pas menacée par les travaux, serait construite en terrasse afin de s’adapter au relief, comme sur les sites Kura-Araxe de la région Samtskhe-Djavakheti tels qu’à Amiranis Gora et Chobareti (Gogochuri, Orjonikidze 2007, 2010)

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Figure 88 : Tiselis Seri (Géorgie), Plan du site avec la position des tombes 1 et 3 (d’après Gogochuri, Orjonikidze, 2007, 2010)

La nécropole se situe dans le secteur nord de la fouille (fig. 88). Dix tranchées alignées nord-sud ont permis de mettre au jour huit sépultures (N°2, N°4, N°5, N°6, N°7, N°8, N°9, N°10) (fig. 89) et un foyer circulaire, répartis sur 94,5 m². Les auteurs précisent que la nécropole a été installée dans un espace qui lui était spécifiquement réservé (Gogochuri, Orjonikdze, 2007, 2010).

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Figure 89 : Tiselis Seri (Géorgie), vue d'ensemble de la nécropole (Gogochuri, Orkonikidze 2007)

Les artefacts découverts sur le site de Tiselis Seri sont majoritairement des tessons de céramiques : vases, plats, pots, cruches, bols, tous appartenant à la culture Kura-Araxe et en majorité de couleur rosâtre. Certains ont une surface polie gris-noir à l’extérieur et rose-brun à l’intérieur, toute la céramique est non tournée. De rares fragments sont décorés de bas-reliefs, de spirales, d’arcs, de serpents ou de motifs géométriques gravés ressemblant à des triangles ou à des figures animales. Les tombes contenaient également des pots de forme bi-conique, décorés de boutons et parfois avec une rangée de trous. L’un des petits vases à fond concave peut être mis en parallèle avec les céramiques du groupe Shida Kartli.

Au total 26 foyers perturbés, de type cylindrique à rebords, ont été découverts sur le site d’habitat, le seul foyer non perturbé se situait dans la nécropole (Gogochuri, Orjonikidze, 2007,

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2010). Selon Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2010) ce foyer aurait eu un rôle dans le rituel funéraire.

De nombreux outils en pierre de matière et de fonctions différentes, réalisés en basalte, grès et obsidienne, ont été découverts ; on retrouve des molettes, des pilons, des pierres à aiguiser, des faucilles, des lamelles et des grattoirs. Une pointe de flèche foliacée à base pointue a également été découverte dans la nécropole, ce type d’artefact est rare pour la période Kura-Araxe (Gogochuri, Orjonikidze, 2010).

Concernant le métal, une hache en bronze à crosse oblique a été découverte à proximité des restes d’un mur, il s’agirait, à ce jour, de la seule hache de ce type retrouvé dans un contexte archéologique stratifié (Gogochuri, Orjonikidze 2007, 2010).

L’agriculture est attestée par la présence de céréales domestiques : blé tendre (Triticum aestivo-compactum), blé amidonnier (Triticum dicoccum), orge (Hordeum vulgare), et peut-être une graine de millet (Panicum miliaceum). Cependant, cette dernière information est à prendre avec précaution car une seule graine, en mauvais état de conservation, a été retrouvée37. Les études tracéologiques effectuées sur les outils (lame de faucilles, lamelles, grattoirs, etc) indiquent qu’ils ont été employés pour la récolte des plantes domestiques. L’élevage est également présent, de nombreux restes d’animaux domestiques (bœuf, mouton, chèvre) ont été retrouvés tant dans l’habitat que dans la nécropole.

Gogochuri et Orjonikidze émettent l’hypothèse (2007, 2011) selon laquelle le site d’habitat et la nécropole seraient contemporains et ils les datent du 2ème quart du 3ème millénaire. Cependant, ils nuancent leur propos en précisant que la céramique de la nécropole ne peux être entièrement rattachée à celle du site ˮThe finds from Tiselis Seri suggest that we have a typical settlement of the Kura-Araxes Culture with a contemporary cemetery nearby. Although the scanty pottery from the cemetery does not allow a direct comparison between the complexes, the parallels noted above do however make it possible to consider it likely that they are contemporary and that they belong to late stage of the Kura-Araxes Cultures, namely to the second quarter of the 3rd millennium BC (according to the traditional chronology” (Gogochuri, Orjonikidze 2010, p.124). La culture Kura-Araxe présente des variantes régionales, mais à quelle aire d’influence appartient Tiselis Seri ? C’est la question que se posent les auteurs. Au regard des restes de structures et de poteries décorées de spirale en relief, Tiselis Seri semblerait plus proche de Samtskhe-Djavakheti que de l’aire Shida Kartli. De plus, les foyers en forme de fer à cheval et anthropomorphiques reflètent également des

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liens avec les régions du sud de la Géorgie et de l’Arménie (ex : Aparan). Tiselis Seri constituerait, selon Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2011) une phase de transition entre le groupe du Shida Kartli et le groupe de Samtskhe-Djavakheti et la culture Kura-Araxe du sud de la Géorgie. D’autre part, Tiselis Seri possède également des liens avec l’Anatolie (ex : Sos Höyük), comme le montrent les décors des céramiques (Gogochuri, Orjonikidze 2007, 2010).

Cependant, les données sont disparates, fragmentaires et le site d’habitat n’était que très peu conservé. Il semble donc que certaines conclusions émises doivent être modérées, voir recadrées dans le temps. Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2011) disent que les structures d’habitat devaient être rectangulaires avec des toits plats, mais cette conclusion paraît hâtive au regard des données archéologiques disponibles, d’autant plus qu’ils se basent en partie sur cet élément pour illustrer les liens architecturaux avec le groupe de Samtskhe-Djavakheti. Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2011) se basent également sur la céramique pour attribuer Tiselis Seri au 2ème quart du 3ème millénaire. Or, la présence de céramiques aux motifs incisés indique une date plus ancienne, en effet cette céramique date du dernier quart du IVème et du tout début du IIIème millénaire (Sagona 2000 ; communication personnelle G. Palumbi). Compte tenu de ces éléments, une autre hypothèse peut être émise concernant les liens entre Tiselis Seri, le groupe Shida Kartli et le groupe Samtskhe-Djavakheti. Au-delà des relations entre ces groupes, est-ce que Tiselis Seri n’aurait pas deux phases d’occupations différentes ? Nous serions alors plus dans une évolution diachronique du site avec au moins deux phases d’occupations, que dans une seule occupation marquée par des influences externes. Il est à l’heure actuelle impossible de conclure sur ce point, d’autant plus qu’aucune datation 14C n’a été effectuée. En réaliser permettrait de répondre à ces questions, de préciser l’attribution chronologique de l’habitat et de la nécropole et de vérifier leur contemporanéité ou non.

4.4.2. Les sépultures

4.4.2.1. Tombe n°1

La tombe n°1 est située dans la coupe sud de l’emprise de fouille dans le carré BO-W, et n’a pu être qu’en partie fouillée (fig. 90). Il s’agit d’une fosse, découverte à 0,70 m sous la surface, dont les dimensions sont estimées à 0,85 x 0,4 m (Gogochuri, Orjonikidze 2007).

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Figure 90 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe N°1 (photo G. Gogochuri)

Matériel

Deux vases ont été retrouvés prés de la berme ouest de la tombe (fig. 91, 92).

Figure 91 : Tiselis Seri (Géorgie), vase (158/367), tombe 1 (Gogochuri, Orjonikidze

2007)

Figure 92 : Tiselis Seri (Géorgie), vase (159/368), tombe 1, (Gogochuri, Orjonikidze

2007)

Identité biologique

Les publications de Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2011) mentionnent la présence de dents d’immature dans cette tombe. Cependant, lors de l’étude du matériel au centre anthropologie de Tbilissi nous n’avons pas retrouvé ces dents.

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4.4.2.2. Tombe n°2

La sépulture n°2 retrouvée à 0,2 m sous le niveau du sol actuel est située à l’est, dans le carré A9-W de la nécropole (Gogochuri, Orjonikidze, 2007). Aucune limite de fosse n’a été retrouvée mais les fouilleurs estiment les dimensions de la tombe à 0,8 x 0,6 x 0,2 m (Gogochuri G., Orjonikidze A. 2007).

Position d’inhumation

La sépulture a été en partie détruite lors des aménagements du pipe-line et le sujet est très mal conservé. Selon Gogochuri et Orjonikidze (2007, 2011) seuls quelques os des membres inférieurs (fig. 93, 94) ont été mis au jour, ainsi que des os de la ceinture pelvienne. En l’absence de plus d’informations, il est impossible de définir l’orientation et la position du défunt, son mode de décomposition et s’il s’agit d’une sépulture primaire ou secondaire.

Figure 93 : Tiselis Seri (Géorgie), vue sud de la tombe n°2 (photo G. Gogochuri)

Figure 94 : Tiselis Seri (Géorgie), vue nord de la tombe n°2 (photo G. Gogochuri)

Matériel

Une petite cruche en argile fortement endommagée a été découverte dans la partie sud de la sépulture, elle est noire polie à l’extérieur et rosâtre à l’intérieur (figure 95).

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Figure 95 : Tiselis Seri (Géorgie), fragment de la cruche retrouvé dans la tombe n°2 (Gogochuri, Orjonikidze 2007)

Identité biologique

Dans la publication de 2007 (Gogochuri, Orjonikidze, 2007) il n’est pas stipulé s’il s’agit d’un individu mature ou immature. Lors de l’étude du matériel au centre anthropologie de Tbilissi nous n’avons pas retrouvé ces dents.

4.4.2.3. Tombe n°3

La tombe n°3 est située à l’ouest de l’emprise de fouille de l’habitat dans le carré G3-W (Gogochuri, Orjonikidze 2007). Elle a été en partie détruite lors des travaux de construction du pipe-line qui ont conduit à la découverte du site. Il s’agit d’une tombe rectangulaire, ses dimensions sont 1,8 x 1,4 x 0,3 m (fig. 96). Les limites est et ouest sont bordées de huit pierres en basalte et en grès. De plus, cinq pierres, dans les mêmes matières, constituaient le mur sud, la limite nord a été détruite.

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Figure 96 : Tiselis Seri (Géorgie) tombe 2 (photo G. Gogochuri)

Position d’inhumation

Le squelette est très mal conservé, seuls le bloc crânio-facial, deux os des membres supérieurs et un des membres inférieurs sont conservés (ils ne sont pas identifiables à partir des photos).

Au regard de la documentation graphique et du mauvais état de conservation des ossements, il est impossible d’identifier les os longs. Néanmoins, l’examen de la photo montre que les restes crâniens apparaissent par leur face latérale gauche.

Matériel

Aucun matériel n’accompagnait le défunt. Identité biologique

Lors de l’étude au centre anthropologique de Tbilissi nous n’avons retrouvé que quelques dents permanentes (les canines supérieures et inférieures droite, la canine inférieure gauche, une prémolaire supérieure et une deuxième prémolaire inférieure) en mauvais état de conservation. Dans la publication de 2007 (Gogochuri, Orjonikidze, 2007) il est stipulé qu’il s’agit d’un individu immature, son l’âge est estimé entre 5 et 6 ans, mais aucune mention n’est faite concernant la méthode employée.

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4.4.2.4. Tombe n°4

La tombe n°4 est située pratiquement au centre de la nécropole, dans le carré 09-EW. Elle a été découverte à 1 m sous le niveau du sol actuel. C’est une sépulture de plan rectangulaire dont les dimensions sont 1,80 x 1,55 x 0,5 m (Gogochuri, Orjonikidze, 2007). Les murs ont été construits avec des blocs de grès de dimensions irrégulières. Selon Gogochuri et Orjonikidze (2007)., le toit était composé de poutres de bois, puis recouvert d’un mélange de pierres et de terre.

Position d’inhumation

Le sujet est orienté tête au sud, la face regardant vers l’ouest, pieds au nord-nord-est (fig. 97, 98).

Figure 97 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 4 (photo G. Gogochuri)

Figure 98 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 4 (Gogochuri, Orjonikidze, 2007)

Le bloc crânio-facial et la mandibule apparaissent par leur face latérale gauche. Le tronc se présente de trois-quarts postérieurs gauches.

Les membres supérieurs sont fléchis sur la gauche du tronc. L’humérus droit visible par sa face antérieur passe sous le thorax, il forme un angle de 60° avec l’axe du tronc. L’avant-bras droit dont le quart proximal passe sous l’humérus gauche est fléchi à 90° sur le bras. L’humérus gauche, qui se présente par sa face médiale, forme un angle de 20° par rapport à l’axe du tronc. L’avant-bras est

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fléchi à 60° sur le bras. La position des mains n’apparaît pas clairement sur les illustrations, il semble que la main droite en hyper-extension soit située entre l’humérus gauche et l’avant-bras droit.

Les membres inférieurs sont fléchis sur la gauche du tronc, la cuisse gauche chevauchant la jambe droite. Les fémurs parallèles entre eux font un angle de 50° avec l’axe du tronc. Les jambes sont fléchies sur les cuisses à 40° pour la droite et à 20° pour la gauche. Les pieds se chevauchent en partie, le gauche venant sur le droit.

La préservation des connexions anatomiques montre qu’il s’agit d’une sépulture primaire ; l’absence de déplacement en dehors du volume initial du corps traduit une décomposition en espace colmaté.

Matériel

L’individu portait autour du cou un collier (fig. 98, 99), composé de 39 perles cylindriques blanches et de 28 perles cylindriques bleues, réalisées en pâte de verre opaque.

Figure 98 : Tiselis Seri (Géorgie), détail de la position du collier autour du cou, tombe 4 (photo

G. Gogochuri)

Figure 99 : Tiselis Seri (Géorgie) collier de la tombe 4 (Gogochuri, Orjonikidze,

2007)

Un dépôt de faune constitué de dents de bovins, d’une mâchoire de mouton et de métacarpiens de chevreuil ont été retrouvés dans l’angle sud-est du mur de la sépulture. Les auteurs attribuent ce

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dépôt à un « repas cérémoniel » (Gogochuri, Orjonikidze 2007). En outre, un fragment d’épiphyse perforée provenant d’un os animal a été retrouvé aux pieds du défunt (fig. 100).

Figure 100 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 4, fragment d’épiphyse perforée, (Gogochuri, Orjonikidze 2007, 2011)

Identité biologique

Dans la publication de 2007 (Gogochuri, Orjonikidze), il est stipulé que le squelette est celui d’une femme dont l’âge est estimé entre 5 et 6 ans, mais aucune mention n’est faite concernant la méthode employée. Lors de l’étude des ossements au centre anthropologique de Tbilissi, il n’a pas été possible d’attribuer avec certitude les ossements à telle ou telle tombe.

4.4.2.5. Tombe n°5

La tombe n°5, découverte à 1,1m sous le niveau du sol actuel, est située à l’extrémité nord-ouest de la nécropole de Tiselis Seri dans le carré 09-W (Gogochuri, Orjonikidze 2010). Les limites de cette tombe en fosse n’ont pas été retrouvées, mais les fouilleurs estiment ses dimensions à 0,8 x 0,5 x 0,2 m (Gogochuri, Orjonkidze, 2007).

Position d’inhumation

Le squelette est orienté nord-est sud-ouest, tête au nord-est la face regardant vers le sud, pied au sud-ouest, (fig.101, 102).

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Figure 101 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 5 (photo

G. Gogochuri) Figure 102 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 5

Le bloc crânio facial et la mandibule apparaissent par leur face latérale droite. La partie préservée du rachis (thoracique et lombaire) est visible par sa face postéro-latérale droite. Les côtes droites apparaissent par leur face exothoracique.

La scapula droite se présente par sa face postérieure. Le membre supérieur droit est fléchi, l’humérus visible par sa face postérieure, forme un angle de 50° avec l’axe du tronc et le fragment de radius conservé est parallèle à l’humérus.

Les membres inférieurs sont fléchis sur la droite du tronc, les fémurs font respectivement un angle de 80° pour le droit et de 70° pour le gauche avec l’axe du tronc. La jambe droite est fléchie à 30° sur la cuisse. Le fémur gauche visible par sa face postérieure passe en partie sous la ceinture pelvienne, il est en connexion lâche avec le tibia. En l’absence de photo zénithale et d’altitudes, il est difficile d’interpréter ce déplacement.

La préservation de la majorité des connexions anatomiques montre qu’il s’agit d’une sépulture primaire. Aucun déplacement en dehors du volume initial du corps n’est à noter, la décomposition du cadavre a donc bien eu lieu en espace colmaté.

Identité biologique

Dans la publication de 2007 (Gogochuri, Orjonikidze, 2007) il est stipulé qu’il s’agit d’un individu immature dont l’âge au décès est estimé à 6-7 ans, mais aucune mention de la méthode employée n’est faite. Lors de l’étude du matériel au centre anthropologie de Tbilissi nous n’avons pas retrouvé les ossements.

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4.4.2.6. Tombe n°6

La tombe n°6, retrouvée à 1,1 m de profondeur, est située dans la partie est de la nécropole, dans le carré 08-E (Gogochuri, Orjonikidze 2007). Elle est de plan rectangulaire (1,8 x 1,2 x 0,8 m), construite en pierres. Selon Gogochuri et Orjonikidze (2007) le toit de la tombe devait être en poutres de bois et recouvert de pierres et de terre (Gogochuri, Orjonikidze.

Position d’inhumation38

Le squelette est orienté tête au sud, pied au nord, la face regardant vers le nord-ouest (fig. 103, 104)

Figure 103 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 6 (photo Gogochuri)

Figure 104 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 6 (Gogochuri, Orjonikidze 2007)

Le bloc crânio-facial repose sur sa face latérale gauche. Le tronc se présente de trois-quarts antérieurs gauches, les côtes droites étant visibles par leur face exothoracique et les gauches par leur face endothoracique.

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On observe des discordances entre la photo qui n’est pas zénithale et le dessin, la description a donc été effectuée d’après le dessin.

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Le membre supérieur droit est fléchi, l’avant-bras qui repose sur l’abdomen formant un angle de 90° avec le bras. La main visible par sa face dorsale repose à côté du coxal gauche et les doigts sont légèrement fléchis sur la paume.

Le membre supérieur gauche est en abduction. L’avant-bras étant légèrement fléchi sur le bras. Trois métacarpiens sont présents, ils reposent au niveau du quart distal du fémur gauche.

Les membres inférieurs sont fléchis sur la gauche du tronc, les fémurs font un angle de 90° avec l’axe du tronc. Les deux cuisses sont pratiquement parallèles. La jambe droite, qui est parallèle à la gauche, est fléchie à 35° sur sa cuisse. La jambe gauche est fléchie à 40° sur la cuisse. Les pieds sont parallèles, le gauche étant plus à l’est que le droit.

La préservation des connexions anatomiques montre qu’il s’agit d’une sépulture primaire ; l’absence de déplacement en dehors du volume initial du corps traduit une décomposition en espace colmaté.

Matériel

Des os de mouton et d’agneau ont été retrouvés près de la tête du défunt. Un pot en céramique avec une seule anse a été mis au jour près du mur ouest de la sépulture, au niveau du tronc de l’individu (fig. 105, 106) (Gogochuri, Orjonikidze, 2007).

Figure 105 : Tiselis Seri (Géorgie), dessin du pot retrouvé dans la tombe 6 (Gogochuri,

Orjonikidze, 2007)

Figure106 : Tiselis Seri (Géorgie), photo du pot retrouvé dans la tombe 6 (Gogochuri,

Orjonikidze, 2007)

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Dans la publication de 2007 (Gogochuri, Orjonikidze, 2007) il est stipulé qu’il s’agit d’un homme dont l’âge au décès est estimé entre 40 et 45 ans, mais aucune mention de la méthode employée n’est faite. Lors de l’étude du matériel au centre anthropologie de Tbilissi il n’a pas été possible d’attribuer avec certitude les ossements à telle ou telle tombe.

4.4.2.7. Tombe n°7

La tombe n°7, découverte à 1,3 m sous le niveau du sol actuel, dans le carré A8-W, de la nécropole. (Gogochuri, Orjonkidze, 2007). Il s’agit d’une tombe en fosse dont les limites n’ont pas été retrouvées à la fouille, mais les fouilleurs estiment ses dimensions à 1,5 x 1,4 x 0,2 m (Gogochuri, Orjonikidze, 2007).

Position d’inhumation

La sépulture contient deux individus, tous deux orientés tête à l’est, la face de l’un regardant vers le sud et celle de l’autre vers le sud-ouest ; les pieds sont au nord (fig. 107, 108).

Figure 107 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 7 (photo G. Gogochuri)

Figure 108 : Tiselis Seri (Géorgie), tombe 7

Pour faciliter la description nous nommerons l’individu situé le plus au nord « individu 1 » et l’individu situé le plus au sud sera «individu 2».