5.3.1 Le principe variationnel
`
A partir d’un vecteur propre, on peut construire une ´equation du deuxi`eme degr´e
va-66 CHAPITRE 5 : Validation et pr´ecision de la m´ethode
Fig. 5.2 – Trac´e des fr´equences de Clement (1984) et de nos propres calculs pour les
polytropes. On remarquera l’accord qualitatif entre les deux, mais qu’il existe n´eanmoins
des diff´erences qui sont facilement d´etectables par les observations.
leur propre variationnelle » (not´ee ω
var.) pour la distinguer de celle issue de la m´ethodenum´erique (not´ee ω). Ceci fournit une autre fa¸con d’obtenir la valeur propre. En
compa-rantω etω
var.on obtient une id´ee de la pr´ecision du calcul. D’apr`es le principe
variation-nel, l’erreur sur ω
var.est proportionnelle au carr´e de l’erreur sur le vecteur propre (c.f.
Christensen-Dalsgaard & Mullan 1994, et l’annexe C). On utilise la formulation suivante
de l’´equation variationnelle (le calcul est pr´ecis´e dans l’annexe C) :
ω
2var.Z
Vρ
o|~v|
2dV + 2iω
var.Z
Vρ
oΩ~ ·(~v
∗×~v)dV
−|ω|
2Z
V|p|
2dV
ρ
oc
2 o−
Z
V∞∇~Ψ
2dV
−
Z
Vρ
oN
o2|~v·~e
g|
2dV = 0,
(5.6)
o`u V repr´esente le volume de l’´etoile, V
∞tout l’espace et ~e
gle vecteur unitaire dans la
mˆeme direction que la gravit´e. Le calcul des diff´erentes int´egrales est fait num´eriquement
en utilisant la quadrature de Gauss dans la direction horizontale (avec 200 points de
r´esolution) et une d´ecomposition spectrale dans la direction radiale (avec 101 points de
r´esolution). Dans l’annexe C, on donne les formules explicites des diff´erentes int´egrales
en g´eom´etrie sph´ero¨ıdale. En comparant ωetω
var., on a obtenu en g´en´eral des diff´erences∆ω/ω ∼10
−8. Ceci peut ˆetre compar´e `a Ipser & Lindblom (1990) dans lequel l’application
du principe variationnel donnait des diff´erences de l’ordre de 10
−3.
5.3.2 Rˆole des param`etres num´eriques
Un dernier test qu’on peut faire est d’´evaluer le rˆole des param`etres num´eriques. En
jouant sur la r´esolution du mod`ele (radiale et angulaire), celle des pulsations, la valeur
de σ (issue de la transformation spectrale « shift and invert », voir la partie 4.2.1) et
la valeur du crit`ere de convergence des mod`eles, , on peut analyser les variations des
valeurs propres. On a donc test´e un ´echantillon de modes, repr´esentatif de l’ensemble des
pulsations calcul´ees. La figure 5.3 montre l’effet de diff´erents param`etres sur la fr´equence
Autres tests 67
associ´ee au mode (n,`,m) = (10,2,1) `a Ω = 0.59 Ω
K. Les deux figures en haut montre
l’effet de la r´esolution sur le calcul de ω. La figure en bas `a gauche montre la distribution
de fr´equences obtenues lors du test sur le shift, et celle en bas `a droite compare les
diff´erents taux d’erreur. Dans les figures sur la r´esolution, on utilise la valeur deωobtenue
`a r´esolution maximale comme r´ef´erence. Pour le test sur le shift, on prend 50 shifts
al´eatoires au voisinage deωet on calcul la distribution de valeurs propres correspondantes.
On peut alors comparer l’´ecart type de la distribution du shift et celui des valeurs propres
pour estimer l’influence du shift. En comparant les deux ´ecart types (donn´es par les
niveaux σ
Shiftetσ
ωdans la figure en bas `a droite), on trouve que des variations du shift
induisent des variations de la valeur propre 10
8fois plus petites. Autrement dit, le shift a
tr`es peu d’influence sur la valeur propre.
La figure en bas `a droite r´esume les niveaux d’erreur induits par les diff´erents
pa-ram`etres d’entr´ee. Les niveaux L
maxet σ
ωsont tr`es faibles puisqu’ils ne font pas
inter-venir de modifications sur le mod`ele. Ainsi le calcul des fr´equences est tr`es pr´ecis. Les
niveaux N
ret L
maxfont intervenir des modifications sur le mod`ele d’´equilibre et montre
son importance sur le calcul des fr´equences. Le niveau E montre le taux d’erreur quand
on prend = 10
−8, ce qui est typique dans nos calculs de fr´equences. Si on prend une
valeur plus faible pour , on peut atteindre un niveau d’erreur comparable `a L
mod.
La table 5.8 donne un r´esum´e des r´esultats obtenus. Pour chaque param`etre, on a
utilis´e la fr´equence obtenue avec la meilleure r´esolution (ou avec la plus faible valeur de
) comme r´ef´erence. Dans la plupart des cas, l’erreur varie peu en fonction de la valeur
des diff´erents param`etres ce qui sugg`ere qu’on a d´ej`a atteint la pr´ecision maximale pour
ces param`etres. Parfois, n´eanmoins, l’erreur subit une forte d´ecroissance. Par exemple,
l’erreur E est `a peu pr`es proportionnelle `a . Pour les modes d’ordre radiaux ´elev´es, le
param`etreN
rjoue fortement sur l’erreur jusqu’`a ce qu’on ait mis une r´esolution suffisante.
Pour le test sur le shift σ, on prend l’´ecart type σ
ωdes variations induites sur la valeur
propre.
L
maxL
modN
rσ
ωE
Valeurs 40, 44 ... 80 30, 34 ... 70 32, 36 ... 60 2−5×10
−410
−8...10
−10Basses fr´equences <10
−1510
−1010
−1010
−1310
−10Hautes fr´equences 10
−1410
−910
−1010
−1110
−9Tab. 5.8 – Variations des fr´equences induites par les param`etres num´eriques.L
maxest la
r´esolution angulaire des modes de pulsation,L
modest celle des mod`eles d’´equilibre,N
rest
la r´esolution radiale des mod`eles et des pulsations (les deux sont pareils), σ est le shift et
le param`etre qui contrˆole la convergence des mod`eles. La ligne avec « Valeurs » donne
les diff´erentes r´esolutions utilis´ees, l’´ecart type des diff´erentes valeurs de σ, et les valeurs
pour . Les deux lignes qui suivent donnent l’amplitude des variations des fr´equences
(adimensionn´ee par √
68 CHAPITRE 5 : Validation et pr´ecision de la m´ethode
Fig. 5.3 – Les quatre figures montrent les effets des diff´erents param`etres sur la fr´equence
associ´ee au mode (n,`,m) = (10,2,1) `a Ω = 0,59 Ω
K. Les erreurs sont adimensionn´ees
par √
4πGρ
c.En haut, `a gauche : ´evolution de l’erreur en fonction de la r´esolution
angulaire du mod`ele. La r´esolution angulaire des pulsations a tr`es peu d’effet sur les
erreurs puisqu’on a d´ej`a atteint une r´esolution suffisante `aL
mod= 30.En haut, `a droite :
´evolution de l’erreur en fonction de la r´esolution radiale. L’erreur d´ecroˆıt fortement au
d´epart avant de se stabiliser autour de 10
−9,5pour N
r≥ 44. Ceci est normal, puisque
l’ordre radial du mode est ´elev´e et n´ecessite une r´esolution radiale plus importante. En
bas, `a gauche : distribution des fr´equences obtenue lors du test sur le shift. Le test
consiste `a prendre 50 shifts al´eatoires (au voisinage de ω) et de calculer les valeurs propres
correspondantes. L’´ecart-type des variations sur le shift σ
Shiftvaut 2,6×10
−4alors que
celui des variations de la fr´equences σ
ωest 1,9×10
−12. En bas, `a droite : cette figure
compare les diff´erents erreurs et l’amplitude des variations sur le shift sur une ´echelle
logarithmique. La ligne L
maxmontre les effets de la r´esolution angulaire du mode de
pulsation. σ
ωdonne l’amplitude des variations de ω lors du test sur le shift. N
rdonne
l’effet de la r´esolution radiale et L
modcelle de la r´esolution angulaire du mod`ele. Pour les
lignes L
max, N
retL
modon a pris la diff´erence entre les valeurs propres obtenues pour les
deux r´esolutions maximales. La ligne E montre l’erreur quand on prend = 10
−8, ce qui
est typique dans nos calculs de fr´equences. La ligne σ
Shiftest trac´ee avec des tirets pour
la distinguer des autres puisqu’elle ne correspond pas `a des erreurs num´eriques mais `a
l’amplitude des variations sur le shift.
Discussion 69
Dans le document
La modélisation des oscillations d'étoiles en rotation rapide
(Page 66-70)