1.3 Diff´erentes classes d’´etoiles pulsantes
1.3.8 Cibles de CoRoT
Le satellite CoRoT permettra d’observer des transits plan´etaires et des pulsations
stellaires avec beaucoup de pr´ecision. La mission spatiale comprend des p´eriodes
d’obser-vation de 150 jours sur un champ fixe pour le programme principale, et des p´eriodes de
20 jours pour le programme secondaire. Ainsi, on obtiendra des fr´equences de pulsation
avec une pr´ecision de 0.08µHz et 0.6µHz, respectivement. Dans la table 1.3, on donne la
liste des cibles principales de CoRoT, ainsi que quelques caract´eristiques dont la vitesse
´equatoriale projet´ee (v·sini). L’´etoile HD 181555, une des cibles principales de CoRoT,
est particuli`erement int´eressante. Avec une vitesse ´equatoriale projet´ee de 170 km.s
−1,
elle n´ecessitera une mod´elisation compl`ete des effets de la rotation, et non un traitement
perturbatif, comme on le verra par la suite. Dans la table 1.4, on liste quelques cibles
du programme secondaire. On a retenu seulement des rotateurs rapides, qui n´ecessiteront
eux aussi un traitement complet des effets de la rotation.
30 CHAPITRE 1 : Les observations
´
Etoile Type Type masse v.sini
HD HIP spectral en M en km.s
−1170580 90676 B2 V β Ceph 16
c171834 91237 F3 V γ Dor 1,3 72
a177552 93743 F1 V 1,4 41
b180642 94793 B1.5 II-III β Ceph
181555 95112 A5 V δ Scuti 170
a43587 29860 F9 V 1,0 6
c49434 32617 F1 V γ Dor 90
a49933 32851 F2 V 1,3 10
c52265 33719 G0 III-IV Type solaire 1,1 5
ca
Poretti et al. (2005)
b
Poretti et al. (2003)
c
Gillon & Magain (2006)
Tab. 1.3 – Liste d’´etoiles pour le programme principale de CoRoT(liste bas´ee sur
Baglin et al. 2004).
´
Etoile Dans le Type Type v.sini
HD champ de (HD) spectral en km.s
−143285 43587 B6 Ve >250
e170699 170580 A3 δ Scuti >200
a170782 170580 A2 δ Scuti 198
a177206 177552 δ Scuti >200
d aPoretti et al. (2005)
d
CorotSky : http://smsc.cnes.fr/COROT/A corotsky.htm
eEstimation bas´ee sur GAUDI (Solano et al. 2005)
Tab. 1.4 – Cibles secondaires de CoRoT avec une vitesse de rotation ´elev´ee (liste bas´ee
sur Baglin et al. 2004).
Chapitre 2
Les mod`eles pr´ec´edents
Comme on a pu le voir dans le chapitre pr´ec´edent, beaucoup d’´etoiles pulsantes sont
des rotateurs rapides. De ce fait, on a cherch´e `a prendre en compte les effets de la rotation
rapide sur les pulsations stellaires, dans le but de pouvoir ensuite interpr´eter celles qui
´etaient observ´ees. Deux approches principales ont alors ´emerg´e : l’approche perturbative
et l’approche compl`ete. On se propose de retracer ici le d´eveloppement historique de ces
m´ethodes.
2.1 Bref historique des m´ethodes perturbatives
Dans l’approche perturbative, l’hypoth`ese de d´epart est que la vitesse de rotation Ω
est un petit param`etre. Ainsi, on d´eveloppe le mod`ele d’´equilibre et les pulsations sous
forme de s´eries :
λ = λ
0+λ
1Ω +λ
2Ω
2+...+O Ω
n+1(2.1)
v = v
0+v
1Ω +v
2Ω
2+...+O Ω
n+1(2.2)
o`u les solutions d’ordre z´ero (λ
0,v
0) correspondent au cas sans rotation et n `a l’ordre
de la m´ethode. Les termes O(Ω
n+1) sont suppos´es ˆetre petits et sont alors n´eglig´es.
De cette fa¸con un probl`eme bidimensionnel est ramen´e `a une succession de probl`emes
unidimensionnels, ce qui facilite la r´esolution num´erique du probl`eme.
L’histoire des m´ethodes perturbatives commence avec les travaux de Cowling & Newing
(1949) et Ledoux (1951), dans lesquels on ´etablit les corrections du 1
erordre en Ω. Dans
ces travaux, on montre que la rotation l`eve la d´eg´en´erescence des modes de pulsations
suivant l’ordre azimutal men formant `a la place des multiplets dont les composantes sont
s´epar´ees d’une distance uniforme, proportionnelle `a la vitesse de rotation. Par la suite,
Simon (1969) donne une m´ethode du deuxi`eme ordre pour calculer les effets de la
rota-tion, dont la d´eformation stellaire, sur les modes quasi-radiaux (c’est-`a-dire la contrepartie
des modes radiaux dans les ´etoiles en rotation). Sa m´ethode se base sur une
transforma-tion g´eom´etrique qui permet d’aller d’une ´etoile sph´ero¨ıdale `a une sph`ere de r´ef´erence. Il
applique cette m´ethode `a des mod`eles polytropiques d’indice N = 3 (voir la partie 3.1
pour une description des mod`eles polytropiques). Smeyers & Denis (1971) g´en´eralisent la
m´ethode de Simon (1969) au cas des modes non-radiaux et l’appliquent au calcul des
pul-sations de mod`eles d´eform´es `a densit´e constante. Chlebowski (1978) applique la formule
de Simon (1969) aux pulsations de naines blanches. Saio (1981) calcule des coefficients
32 CHAPITRE 2 : Les mod`eles pr´ec´edents
du deuxi`eme ordre pour tenir compte des effets de la rotation et des mar´ees pour des
mod`eles polytropiques d’indice N = 3. Gough & Thompson (1990) ´etendent la m´ethode
du deuxi`eme ordre au calcul des effets d’une rotation diff´erentielle Ω(r) et d’un champ
magn´etique inclin´e. Dziembowski & Goode (1992) d´eveloppent une m´ethode pour prendre
en compte les effets d’un profil de rotation de la forme Ω(r,θ) jusqu’au deuxi`eme ordre.
Ils incluent, par ailleurs, les effets de couplage entre certains modes quasi-d´eg´en´er´es, ce
qui donne lieu aux croisements ´evit´es. Par la suite, Soufi et al. (1998) ´etudient les effets
du 3
`emeordre de la rotation en introduisant un petit param`etre suppl´ementaire µ= Ω/ω
qui caract´erise les effets de la force de Coriolis. Ils consid`erent des profiles de rotation
de la forme Ω(r) et tiennent compte du couplage entre certains modes quasi-d´eg´en´er´es.
Karami et al. (2005) continuent le d´eveloppement des m´ethodes perturbatives du 3
`emeordre.
D’autres travaux incluent la s´erie commenc´ee par Lee & Saio (1986), dont plusieurs
articles qui traitent de modes acoustiques d’´etoiles massives (10M) de la s´equence
prin-cipale. Il est difficile de savoir comment classifier leur m´ethode num´erique. En effet, le
mod`ele d’´equilibre est donn´e par une approche perturbative ou n’est pas d´eform´e, et les
modes de pulsations ne sont pas issus d’un calcul perturbatif habituel. Ceux-ci sont d´ecrits
par des s´eries d’harmoniques sph´eriques tronqu´ees `a deux termes. Ainsi, la pr´ecision
at-teinte est de l’ordre de O(Ω
2) ou O(Ω
3), comme pour les m´ethodes perturbatives.
Dans le document
La modélisation des oscillations d'étoiles en rotation rapide
(Page 30-33)