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Les terrains d’enquête et la méthodologie de la recherche

Les terrains d’enquête et la méthodologie de la recherche

L’observation des mobilités urbaines révèle une grande diversité de pratiques collectives et individuelles, en fonction du contexte spécifique traité, selon le profil sociodémographique des individus, selon les contraintes qui s’imposent à eux, selon les choix de vie ou encore les stratégies résidentielles et quotidiennes mises en place. Face à cette complexité, nous avons privilégié une analyse à l’échelle micro, en nous penchant plus minutieusement sur l’individu afin d’appréhender l’histoire de vie des individus, leurs conditions de vie quotidienne et les pratiques spatiales des habitants. C’est dans cette perspective que nous avons mené une enquête sur place, à Recife, à travers la réalisation d’entretiens semi-directifs auprès des habitants.

L’objectif du Chapitre 3 est de présenter la conception et la mise en œuvre de l’enquête, d’exposer les objectifs de la démarche, les avantages et les limites de la méthodologie adoptée et de saisir l’intérêt de cette approche dans l’analyse des inégalités de mobilité. Dans la première section du chapitre nous présenterons les différents terrains d’étude qui ont fait l’objet des premières observations in situ et où ont été réalisés plusieurs entretiens exploratoires. Dans cette même section, nous présenterons ensuite les trois terrains qui ont servi de base à notre analyse et où nous avons pu réaliser les entretiens semi-directifs auprès des personnes âgées. Dans un second temps, nous identifierons les données quantitatives que nous avons pu mobiliser dans ce travail et qui nous ont permis de développer une analyse croisée entre les résultats de l’enquête et les données préexistantes. Enfin, nous porterons notre intérêt sur la méthodologie d’enquête qui a été mise en place, à travers la réalisation des entretiens, l’exploitation des données et les limites de cette démarche. Cette dernière section présentera en outre l’échantillon de l’enquête, en dressant ainsi le profil sociodémographique de la population enquêtée.

3.1. Présentation des terrains d’enquête

Le choix de centrer l’étude sur une population relativement vulnérable mais homogène sur le plan sociodémographique, comme cela a été exposé dans le Chapitre 1, avait pour but de saisir le poids des différents facteurs que celui de la classe sociale dans le fonctionnement des inégalités de mobilité. Dans cette optique méthodologique, il était nécessaire de définir des terrains d’enquêtes dont les caractéristiques des habitants convergeaient, tout en guidant notre choix vers différents espaces qui nous permettrait d’analyser l’effet du lieu de résidence sur les pratiques de mobilité. La sélection des trois terrains d’enquête que nous présenterons dans cette section s’est faite à partir d’une analyse bibliographique et plusieurs observations in situ réalisées en début de thèse. Nous exposerons donc ici le processus qui nous a menés à définir les terrains d’enquête pour ensuite caractériser chaque zone d’étude selon son profil socio- spatial.

3.1.1. Les prémices de l’enquête : les terrains exploratoires et les premiers entretiens

L’analyse bibliographique réalisée en début de thèse, en amont des visites de terrain nous a permis d’identifier les principales caractéristiques des zones pauvres et des ensembles résidentiels sociaux de Recife, comme on a pu le voir dans le Chapitre 2. Réparties à travers tout le territoire municipal, les zones pauvres de la ville présentent un profil assez convergeant d’un point de vue urbanistique et sociodémographique. En effet, ces zones se composent dans leur quasi-totalité d’un bâti consolidé sur des lots d’origine irrégulière et elles forment un ensemble désordonné avec de fortes densités d’occupation des logements. En marge des normes urbanistiques légales, ces zones présentent des carences en termes de services élémentaires, d’infrastructures et de voiries. Les caractéristiques sociodémographiques des habitants sont tout aussi précaires : ils présentent des revenus faibles ou très faibles, ils sont vulnérables aux maladies et leur espérance de vie est inférieure à celle du reste de la population, ils présentent des taux d’instruction faibles et des taux de chômage importants, etc. Comme nous l’exposerons dans cette section, l’avancement de la recherche nous a ensuite orienté vers l’étude des ensembles de logements sociaux de la ville qui accueillent une population issue d’anciennes zones pauvres du centre. Il semblait alors intéressant de comparer les pratiques de mobilité des habitants présentant a priori des caractéristiques sociodémographiques semblables mais qui néanmoins vivaient dans des contextes résidentiels différents.

Lors du premier séjour à Recife, nous avons donc entrepris la visite de certaines zones pauvres afin de repérer les lieux par simple observation d’abord, puis de réaliser des entretiens exploratoires auprès des habitants. On a sélectionné des zones pauvres dans différents points de la ville afin de pouvoir dresser un schéma comparatif et identifier ainsi les divergences pouvant exister entre des quartiers présentant a priori un profil relativement semblable. Ainsi la localisation géographique des zones pauvres a été, dans un premier temps, l’un des critères fondamentaux pris en compte dans la sélection des terrains d’enquête exploratoire. Situées au centre ou en proche périphérie, sur des territoires stratégiques ou pas, les différentes zones pauvres ont été avant tout analysées à l’échelle du municipe de Recife. Cinq zones pauvres ont ainsi fait l’objet d’une première approche : Entra Apulso et Rosa Selvagem où se sont réalisées des visites d’observation et Mustardinha, Chão de Estrelas et Sitio do Cardoso où ont été réalisés une première série d’observations et d’entretiens exploratoires (Figure 13).

Figure 13. Terrains d'enquête exploratoire dans le municipe de Recife, 2010-2011

Ces enquêtes ont été menées entre 2010 et 2012, dans le cadre d’un mémoire de Master 229

puis du démarrage du doctorat. Au total, neuf entretiens exploratoires ont été réalisés auprès de la population des zones de Chão de Estrela, Mustardinha et Sitio do Cordoso. Afin de saisir les conditions de vie des habitants, leur quotidien et les difficultés auxquelles ils se confrontaient dans les zones pauvres, nous avons interrogé des individus aux profils variés (Tableau 6): jeunes, personnes âgées, femmes au foyer, étudiants, hommes, femmes, etc. En effet, le travail initial en Master n’était pas centré spécifiquement sur les personnes âgées mais c’est grâce à cette première enquête que nous avons saisi la nécessité de resserrer à

29 Master de recherche en géographie réalisé à l’Université Rennes 2, dont le mémoire intitulé « Mobilités

la fois le terrain d’étude, qui initialement englobait la RMR, et le sujet de recherche, qui portait sur l’analyse des inégalités de mobilités de l’ensemble de la population. Ainsi, les entretiens exploratoires réalisés dans le cadre du Master, nous ont permis, comme le montre le Tableau 6, d’appréhender rapidement l’ampleur du sujet et la difficulté, dans le cadre d’une thèse, d’analyser les pratiques de mobilités auprès d’une population trop hétérogène. A partir de ce constat, les entretiens suivants, réalisés en début de thèse, ont été uniquement dédiés aux personnes âgées, population alors ciblée en raison des intérêts spécifiques qu’elle présentait. Tableau 6. Profil des personnes enquêtées lors des entretiens exploratoires, Recife 2010-2011

entretien âge/sexe principale activité situation familiale quartier résidence type de

Nombre de personnes dans le ménage statut d'occupation du logement durée entre- tien date de l'entretien 1 45M Employé (gardien d'immeuble) Marié, 3

enfants Cardoso Sitio do individuelle Maison 5 propriétaire 45min 25/03/2010

2 60/F Femme au foyer Veuve puis remariée, 7 enfants Sitio do

Cardoso individuelle Maison 3 propriétaire 1h 01/04/2010

3 51/F retraitée célibataire, 3 enfants Cardoso Sitio do individuelle Maison 1 propriétaire 1h 01/04/2010

4 16/F Etudiante célibataire Sitio do Cardoso individuelle Maison 3 locataire 20min 22/03/2010

5 85/F Femme au foyer veuve, 5 enfants Mustardinha individuelle Maison 9 propriétaire 1h 13/05/2011

6 71/F Femme au foyer veuve, un enfant

adoptif

Chão de

Estrela individuelle Maison 2 propriétaire 1h 18/05/2011

7 63/F Femme au foyer veuve, 3 enfants dont un adoptif Chão de

Estrela individuelle Maison 3

héritage divisé avec

ses frères 1h 24/05/2011

8 60/F Femme au foyer mariée, 5 enfants Chão de Estrela individuelle Maison 4 propriétaire 1h 25/05/2011

9 73/F retraitée veuve, un enfant Varzea individuelle Maison 4 divisé avec héritage

ses frères 2h 16/06/2011

Source :Enquête 2001-2011 Auteur : Pamela Quiroga Le travail d’observation ainsi que les entretiens exploratoires réalisés dans différentes zones pauvres de la ville ont permis d’émettre une première hypothèse qui postule que plus le lieu de résidence des habitants est éloigné des centres dynamiques, plus les enquêtés éprouvent des difficultés pour accéder aux ressources de la ville. C’est le cas pour les habitants de Chão de Estrela et de Rosa Selvagem, situés à l’extrémité nord et ouest du municipe. Inversement, les habitants des zones les plus centrales n’ont pas évoqué de difficultés majeures dans la réalisation de leurs activités quotidiennes. Néanmoins, le degré de difficulté variait considérablement selon le profil sociodémographique de chaque enquêté, ce qui rendait la comparaison sectorielle complexe.

Le travail réalisé en Master ainsi que les premières enquêtes in situ nous ont donc encouragé à centrer notre intérêt sur une population spécifique. Dans la volonté de prolonger l’entrée thématique dans laquelle s’insère notre recherche, c’est-à-dire la volonté d’identifier les vulnérabilités socio-spatiales de la ville et des habitants, nous nous sommes intéressés à un segment de la population susceptible de connaitre de majeures difficultés au quotidien, notamment en termes de mobilités : les personnes âgées. Un autre avantage de ce groupe est que les principales mobilités quotidiennes des personnes âgées ne sont pas motivées par le travail, hormis pour ceux qui continuent d’exercer une activité professionnelle après l’âge de la retraite, ce qui permettrait d’observer davantage les mobilités « hors-navettes », un sujet peu abordé dans l’étude des inégalités de mobilité. Au-delà des facteurs spécifiques aux personnes âgées, qui pourraient générer des inégalités entre elles, d’autres facteurs tels que le sexe, l’avancée en âge, l’état de santé, les revenus, la composition du ménage, etc., feraient bien entendu partie de notre analyse des inégalités de mobilité.

Le choix de se pencher sur les quartiers populaires de la ville s’est ensuite rapidement défini par les caractéristiques spécifiques de ces espaces et par les impacts que celles-ci pourraient avoir sur les pratiques de mobilité des habitants. Relevant de nombreux problèmes liés au logement précaire, à la configuration irrégulière du bâti, aux fortes densités dans les résidences ou encore aux caractéristiques morphologiques de ces espaces (zones marécageuses ou inondables, collines escarpées, etc.), l’étude des zones pauvres semblait alors intéressante afin de saisir le poids de la variable « lieu de résidence » dans les inégalités de mobilité.

Cette première immersion dans le contexte étudié a confirmé mais a également remis en question certains critères de sélection des terrains d’enquête préalablement fixés. Compte tenu de l’analyse bibliographique que l’on a exposée dans le premier chapitre, il était question au départ de sélectionner des quartiers populaires à la fois dans le centre, le péri-centre et la périphérie de Recife. L’objectif était alors d’identifier les pratiques des habitants dans une perspective comparative afin de dégager les inégalités présentes entre les individus selon leur localisation résidentielle dans la ville. Mais compte tenu de l’intérêt porté aux mobilités « hors-navettes » qui caractérisent davantage les pratiques des personnes âgées ainsi que le cumul de difficultés rencontrées par ces individus dans la réalisation de leurs déplacements (dégradation de l’état de santé, pauvreté, faible motorisation, etc.), l’effet de la localisation du lieu de résidence à l’échelle de la ville a perdu progressivement de son importance. En effet, à travers les entretiens exploratoires on a pu constater que ce sont les jeunes actifs qui parcourent de plus longues distances, généralement liées au travail, alors que les personnes âgées actives tendent à réaliser leurs activités près du lieu de résidence. Par ailleurs, l’attractivité du centre tend à se réduire dans les mobilités des aînés dont les points de destination ne coïncident pas nécessairement aux quartiers où l’offre de commerces et de services est abondante. Le clivage centre-périphérie s’avérait donc moins significatif pour les personnes âgées – surtout modestes – que pour le reste de la population. L’intérêt de choisir

des terrains d’enquête plus ou moins éloignés du centre semblait intéressant afin de connaître les pratiques de mobilités d’une population en marge des services les plus rares, notamment l’accès aux services spécifiques de la santé. Il a été question également d’éviter d’une part les zones présentant des problèmes aigus en termes d’insécurité urbaine afin de ne pas compromettre le bon déroulement de notre recherche et, d’autre part des zones périphériques difficiles d’accès – comme Rosa Selvagem – pour ne pas augmenter les délais de réalisation de l’enquête.

Il semblait indispensable de choisir des terrains d’enquête différentiés afin de pouvoir mener une étude comparative entre les zones sélectionnées. Le type de bâti, les caractéristiques du logement, les ressources présentes sur le lieu de résidence ou encore l’ambiance du quartier ont constitué des éléments importants dans l’observation des pratiques de mobilité au cours de notre recherche. C’est en réalisant les premiers entretiens semi-directifs auprès de la population que nous avons appréhendé l’importance des conditions de résidence dans l’étude des inégalités de mobilités et c’est à ce titre que nous avons défini, en plus des deux premiers quartiers auto-construits qui ont été sélectionnés (Brasilit et Vila Arraes), un troisième terrain d’enquête correspondant à un ensemble résidentiel de logements sociaux situés dans le quartier Cordeiro, où les conditions d’habitat sont très différentes.

Ainsi, trois terrains d’enquête ont été définis en s’appuyant sur l’expérience des premiers terrains d’observation et des entretiens exploratoires ainsi que sur l’analyse des données collectées en amont de l’enquête.

3.1.2. Les zones pauvres Brasilit et Vila Arraes et l’ensemble de logements sociaux de Cordeiro comme lieux d’enquête à Recife.

a) Le quartier Varzea et les secteurs d’enquête de Brasilit et Vila Arraes : deux zones pauvres assez différentiées

Le quartier Varzea a fait l’objet de notre terrain d’enquête en raison de sa localisation dans la ville – situé au péricentre de la ville et faisant partie de l’anneau intermédiaire décrit dans le chapitre 2 –, mais aussi en raison des conditions de son urbanisation et de la composition sociodémographique de sa population.

Figure14. Localisation des zones d'enquête dans le municipe de Recife, Brasilit, Vila Arraes et Cordeiro, 2013

C’est dans les années 1930 (Da Silva, 2008) que les dernières grandes propriétés dédiées à la culture de canne à sucre encore présentes sur le municipe de Recife ont fait l’objet d’un démembrement en lots constructibles ; conséquence directe du début de l’industrialisation et d’une pression urbaine croissante en raison de l’étalement de la ville (Siqueira, 2008). Le quartier Varzea, situé à l’ouest de Recife, faisant frontière avec le municipe de Camaragibe, est l’un des quartiers de la ville à avoir connu un fort accroissement de sa population à partir des années 1930 ainsi qu’une progressive transformation de son paysage en raison de la progression du front d’urbanisation. Le quartier, jusqu’alors peu dense, est devenu un territoire d’accueil des migrants pour qui le centre devenait difficilement accessible du fait du manque de terres disponibles et des coûts élevés du foncier et de l’immobilier. Ainsi, le

quartier Varzea a connu plusieurs vagues d’urbanisation informelle avec l’installation de populations modestes qui trouvaient refuge dans des installations précaires (baraques en planches, en plastique). D’autre part, l’implantation de l’Université Fédéral du Pernambouc (UFPE) à la fin des années 1940 sur les terres de l’engenho do Meio ainsi que celle de quatre usines importantes, donnèrent à ce quartier, aux airs autrefois bucoliques, un tout autre dynamisme (Da Silva, 2008). En effet, la présence de l’université et des usines, mais aussi d’une offre importante de commerces et services, avec notamment la circulation de nombreuses lignes de bus et la présence de deux hôpitaux, a fortement contribué au peuplement du quartier et à sa densification. Aujourd’hui, le quartier Varzea attire une diversité de populations : étudiants, ouvriers (deux usines sont actuellement encore présentes dans le quartier) et commerçants cherchent à s’y installer, de façon permanente ou provisoire. La composition socio-spatiale du quartier se caractérise par un mélange de classes populaires et de classes moyennes qui se partagent le territoire, comme dans l’ensemble de la ville. Ainsi, on recense cinq ZEIS à Varzea (Rosa Selvagem, Vila Arraes, Brasilit, Sitio Wanderley et Campo do Banco), caractérisées par une population à bas revenus alors que le salaire moyen du quartier s’élève à plus de 2000 reais, soit plus du double du salaire minimum (recensement IBGE 2010). Pourtant, à elles seules (sans prendre en compte les autres zones pauvres de Varzea de taille plus réduite), ces ZEIS représentent plus de 20% de la population du quartier (ibidem).

Bien que les deux zones d’étude choisies soient dans le même quartier et classées toutes les deux comme « aglomerados subnormais30 », elles se trouvent sur des territoires et des

environnements assez différents.

La première zone longe au nord l’avenue Caxanga, un axe routier important qui débouche au centre-ville et constitue l’accès au municipe frontalier: Camaragibe. Cette première zone pauvre, appelée Brasilit (Figure 14, Photographies 4, a et b), se situe sur un espace qui a connu une valorisation foncière importante et qui stimule désormais le marché immobilier, du fait de sa localisation stratégique mais également par la présence de nombreux services, notamment la proximité d’une station relai de bus et du centre d’urgence hospitalière (Unidade de Pronto Atendimento – UPA).

Pour la deuxième zone, le contexte est différent : cette communauté appelée Vila Arraes (Figure 14, Photographies 5, a et b) s’est formée au long du rio Capibaribe, sur une zone inondable et donc peu hospitalière aux installations humaines. Bien que la zone soit également bien desservie, les habitants doivent parcourir plus de 200 mètres pour parvenir au premier arrêt de bus et seules les automobiles de petite envergure peuvent entrer dans la Vila en raison de l’étroitesse des rues.

30 Traduits par « agglomérats hors-normes » dans le chapitre 2, il s'agit « d'ensembles constitués d'un minimum

de 51 domiciles, ne bénéficiant pas ou peu des services publics essentiels, occupant ou ayant occupé, jusqu'à une période récente, un terrain de propriété privée ou publique et disposés en générale de façon désordonnée et dense » (IBGE).

Photographies 1. a et b. Vues de Brasilit

Auteur : Pamela Quiroga, 2013.

Photographies 2. a et b. Vues de Vila Arraes

Auteur : Pamela Quiroga, 2013 Les caractéristiques de l’anneau intermédiaire, où se situent les deux zones, nous ont également orienté quant au choix des zones d’étude : plus on s’éloigne des principales voies de communication, plus les conditions de vie des habitants tendent à se dégrader (Bitoun, 2005). Ainsi, à travers une approche comparative, nous pourrions vérifier si les habitants de Brasilit, qui bénéficient d’un accès direct à l’avenue Caxanga, seraient davantage favorisés dans leurs mobilités quotidiennes que les habitants de Vila Arraes.

Le Tableau 7 permet d’appréhender l’évolution de la composition sociodémographique de chaque zone d’enquête depuis l’an 2000 jusqu’en 2013, selon les données disponibles.

Tableau 7. Evolution du profil sociodémographique des zones pauvres de Brasilit et Vila Arraes et du municipe de Recife entre 2000 et 2013

Brasilit Vila Arraes Recife Brasilit Vila Arraes Recife Brasilit Arraes Vila Recife

2000 2010 2013

Caractéristiques des habitants

Nombre d’habitants 4.546 3.029 1.422.905 5.715 3.254 1.537.704 SD* SD 1.599.513

Âge moyen SD SD 30,2 ans SD SD 33,7 ans 28,9 ans 31,5 ans SD

Part des personnes

âgées 5,9% 6% 7,8% 8,6% 8% 11,8% 8,6% 7.7% SD

Part d'analphabètes 19% 14% 10,6% SD SD 7,1% 4,6% 4% SD

Statut d'occupation du logement

Part de propriétaires 84,4% 90% 78,4% SD SD 69,8% 57% 92% SD

Part de locataires 12,5% 7% 17,4% SD SD 22,2% 38% 6% SD

Part d'usufruitiers 3,1% 3% 4,2% SD SD 8% 5% 2% SD

Composition des ménages

Moyenne du nombre de personnes par

ménage SD SD 3,8 SD SD 3,3 3 3,4 SD

*SD : Sans données disponibles. Réalisation : Pamela Quiroga, 2014. Source : Enquête « fiches famille », Ministère de la santé (2013) et Recensements 2000 et 2010 – par secteurs