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6   Analyse  a  posteriori

6.3 Tendances

Personnes Arguments principaux du

maintien Arguments principaux de la séparation Jessica et Marie Facteurs organisationnels Age Relation Relation (compétition) Enseignante de Jessica et Marie Facteurs organisationnels Indépendance

Différences dans les apprentissages (résultats scolaires)

Tissia et Ludovic

Facteurs organisationnels Orientation (résultats scolaires)

Relation (problèmes en classe)

Indépendance Lia et Mélissa Facteurs organisationnels

Relation (entente et amis communs)

Intérêts Olan et Gaëtan Facteurs organisationnels

Age Résultats scolaires

Indépendance Mathieu et Orianne ____________________________ Facteur organisationnel (Plusieurs classes) Relation Indépendance Marc et Malory ____________________________ Indépendance Facteur organisationnel (plusieurs classes) Relation Robin et Antoine Facteurs organisationnels Résultats scolaires Facteur organisationnel (plusieurs classes) Indépendance Vincent et Titouan

Contraintes organisationnelles (une seule classe)

Indépendance

Facteur organisationnel (plusieurs classes) Facteurs organisationnels = une seule classe et côté pratique

/ = arguments qui ont conduit au maintien ou à la séparation

/= arguments qui pourraient conduire au maintien ou à la séparation par la suite.

     

Le choix de l’enclassement en enfantine se fait très souvent uniquement par les parents. Aucune habitude du collège n’a été remarquée dans les cas de jumeaux séparés depuis le début. Les parents interrogés supposaient que si aucune demande de séparation n’était faite à la direction, les jumeaux étaient mis dans la même classe.

Lorsqu’ils choisissent de les séparer, c’est pour qu’ils puissent se développer individuellement, chacun de leur côté, « pour qu’ils puissent avoir un jardin secret, avoir leur monde à eux et pour qu’ils puissent développer leur propre personnalité. » Cette séparation permet également quelques différences de programme qui diminueront ainsi la possibilité de comparaison. Dans tous les cas séparés, il y avait la possibilité de les mettre dans des classes parallèles.

Lorsqu’ils sont placés dans la même classe en enfantine, c’est surtout pour des contraintes organisationnelles, comme le fait qu’il n’y ait qu’une seule classe enfantine dans le collège. Il y a également d’autres raisons organisationnelles. En effet, les parents voient le côté pratique. Les enfants ont les mêmes horaires, ils font les trajets ensemble. Certains ajoutent que leurs jumeaux n’étaient également pas prêts émotionnellement à être séparés, que cela aurait été un trop grand saut. D’après la maman de Marie et Jessica, « l’école représentait un trop grand pourcentage de temps où elles auraient été séparées. Et on estime qu’il faut les séparer dans d’autres choses avant de les séparer à l’école. » La séparation avec la mère était déjà suffisante. C’est ce qu’a pu remarquer une mère d’enfants séparés en enfantine. « Au début, ils étaient fâchés de cette décision. Robin encore plus, car il avait plus de peine à se séparer de moi. … Je pense que s’ils avaient été les deux, ça aurait été moins difficile. » Pour les autres, en revanche, la séparation n’a pas été douloureuse.

Pour ce qui est de l’école primaire et du CYT, les raisons du maintien sont encore fortement dominées par le fait qu’il n’y a qu’une classe par année scolaire dans le collège et que c’est plus pratique pour les trajets et les devoirs. A ce stade, la relation entre les jumeaux en classe joue également un rôle. Si tout se passe bien en classe, qu’ils sont suffisamment indépendants l’un de l’autre, les jumeaux sont maintenus au primaire et au CYT. Si une séparation a lieu, c’est qu’il y a des difficultés soit dans la relation soit dans les apprentissages.

D’une manière générale, on peut remarquer que les difficultés scolaires jouent un rôle dans la décision d’enclassement. Certains parents ont séparé leurs enfants, car ils craignaient que leurs difficultés soient accentuées par le fait qu’ils soient dans la même classe et d’autres hésitent à les placer dans la même classe, bien que cela aille à l’encontre de leur principe de

séparer leurs jumeaux depuis le début et cela pour éviter qu’ils aillent dans un collège jugé comme plus difficile. Les parents ne veulent également pas les séparer et les jumeaux ne veulent pas être séparés si l’un d’eux doit aller dans une classe ou un collège où il ne connaît personne. De plus, le choix de qui reste et qui s’en va est très difficile à faire. Ce phénomène s’est vu uniquement chez un couple interrogé et cela nous semble être un cas rare. Les cas où un des jumeaux se retrouve dans une classe qu’il ne connaît pas s’expliquaient, d’après nous, par le fait qu’un des deux redoublait ou sautait une classe et pas l’autre. Dans ce cas, le choix de la personne qui quitte la classe n’est pas à définir, il se fait d’office. Mais dans le cas des jumeaux interrogés, un des deux s’est dévoué, bien que cela le dérangeait au départ.

L’idée de maintien ou de la séparation est, à ce stade, rarement venue des enfants ou, du moins pas uniquement des enfants. Ce sont les parents qui ont décidé, soit les enseignants, les parents et les enfants en ont discuté ensemble.

Au secondaire, le choix se fait davantage par les jumeaux, ils ont, semble-t-il un grand impact sur la décision. Mais, étant donné que peu de jumeaux sont séparés déjà plus tôt, il est difficile d’en être sûr. Il se peut toutefois que la séparation soit due à une orientation différente. Les facteurs organisationnels, comme les raisons pratiques de transports ou d’horaires ou le fait qu’il n’y ait qu’une classe ne ressortent plus. Par contre, il se peut toujours que certains jumeaux ne veulent pas être séparés pour ne pas qu’un des deux se retrouve seul, sans personne qu’il connaît.

Tout au long de la scolarité, il arrive que les facteurs et contraintes organisationnels prennent le dessus sur les envies des enfants ou celles des parents. Par les discussions que nous avons eues avec les jumeaux qui ne sont pas encore séparés ou qui ont dû être un moment dans la même classe, l’impact du souhait de certains jumeaux et leurs parents semble moins fort que le facteur organisationnel, comme le nombre de classes de la même année dans le collège et les raisons pratiques. C’est également ce que dit l’enseignante de Marie et Jessica : « Du coup, on sait pas jusqu’à quel point c’est pour l’enfant qu’on réfléchit ou si finalement c’est plus en rapport avec d’autres facteurs».