6 Analyse a posteriori
6.4 Lien avec les hypothèses
Les raisons supposées qui dirigent les parents vers l’un ou l’autre des types d’enclassement se sont retrouvées dans les propos des personnes interrogées. Les parents les séparent pour leur permettre de se développer individuellement et, dans un des cas, du fait qu’un des deux a le dessus sur l’autre. Ils veulent ainsi donner la possibilité au jumeau « dominé » de devenir indépendant. Une point est tout de même ressorti plus rarement que ce que nous avions imaginé. Aucune paire de jumeaux n’a pour l’instant été séparée en raison d’une trop forte compétition ou comparaison. Cet argument est ressorti chez l’enseignante et les parents d’un couple de jeunes jumelles et pourra éventuellement ressortir plus tard et être le motif d’une séparation, mais autrement, cette compétition est peu présente chez les autres couples de jumeaux. Au contraire, la non compétition était un argument qui justifiait le fait qu’ils se sont séparés ou qu’ils vont se séparer tardivement.
Le cas où un des deux excelle dans une branche où l’autre a des difficultés et inversement, ne s’est pas vu chez les jumeaux et jumelles interrogés. Par contre, le cas où ils se mettent mutuellement au niveau de l’autre et n’exploitent pas toutes leurs capacités a été envisagé chez un des couples de jumeaux et a été un argument pour les séparer.
7 Conclusion
Par les choix des jumeaux interrogés, nous pouvons remarquer que le moment de la séparation des jumeaux peut se faire à des moments très différents. Nous pouvons ressortir que toutes les paires de jumeaux qui ont été maintenues durant les premières années scolaires l’ont été principalement pour des contraintes organisationnelles et des raisons pratiques. En seconde position vient la relation qu’ils entretiennent entre eux.
Par la suite, la séparation, dans les cas interrogés, s’est faite et se fera en raison d’intérêts ou de résultats scolaires différents. C’est-à-dire qu’ils choisiront des options différentes ou qu’ils seront séparés, du fait qu’ils ne seront pas orientés dans la même voie. Lorsque les jumeaux ont des difficultés scolaires, il arrive que les parents et les enseignants préfèrent les séparer pour s’assurer que leur gémellité ne les accentue pas.
Pour les parents qui ont pris la décision de les séparer depuis le début, leurs motivations étaient que chacun puisse s’épanouir individuellement. Dans chacun des cas, il y avait la possibilité de les mettre dans des classes parallèles. Il semble que les parents réfléchissent plus à cet aspect d’indépendance des jumeaux lorsqu’ils savent qu’ils ont la possibilité de le faire. Dans le cas où il n’y avait qu’une classe, plusieurs parents disent ne pas vraiment s’être posé la question.
Nous ne pouvons donc pas décider de l’enclassement de jumeaux sans connaître le nombre de classes de chaque année qu’il y a et sans connaître leur relation. La décision se fait au cas par cas. Nous pouvons dire que si leur relation est bonne, qu’ils sont indépendants l’un de l’autre et que leur résultats scolaires sont assez proches, ou, du moins, qu’ils ne sont pas une source de comparaison incessante, les jumeaux peuvent rester dans la même classe.
En revanche, si leur relation est conflictuelle, qu’un des deux a le dessus sur l’autre, qu’une forte comparaison est présente et rabaisse l’un des deux ou encore que leurs résultats sont inconsciemment tirés vers le bas pour être sûr d’avoir des résultats identiques, il est préférable, si cela est possible, de les séparer.
Cette recherche est une étude qualitative. Nous pouvons ressortir les tendances expliquées ci-dessus par rapports aux cas interrogés. Nous ne pouvons toutefois pas faire une généralité en se basant uniquement sur huit couples de jumeaux mêmes si comme nous avons pu le voir sur le tableau, ils reflètent plusieurs variantes différentes en terme d’enclassement.
Une chose est sûre, la décision dépend de plusieurs facteurs. Il n’y a pas de règle d’or applicable à tous les jumeaux. La décision doit se prendre au cas par cas en fonction des différents couples de jumeaux et en fonction de chaque jumeau. Car cahaque paire de jumeaux est différente et chaque jumeaux est différent de son co-‐jumeau. Il faut donc prendre en compte cette double différence.
8 Références bibliographiques
Billot, R. (1991). Les jumeaux: de la conception à l’école. Paris: éditions Balland Dortier. J-F. (2004). le dictionnaire des sciences humaines. France: Editions Sciences Hubin-Gayte, M. (1998). Du pareil au même ? Evreux: Gallimard.
Isaaz, L. (2006). La scolarisation des jumeaux au travers de l'étude de deux couples. Lausanne: Haute école pédagogique
Lepage, F. (1980). Les jumeaux. Enquête. Paris: Robert Laffont.
Lessard-Hébert, M., Goyette, G. & Boutin, G. (1997). La recherche qualitative, fondements et pratiques. Montréal: De Boeck Université.
Maxwell Malmstrom, P. & Poland, J. (2003). Jumeaux, mode d'emploi. Bruxelles: Marabout. Papiernik, E., Zazzo, R., Pons, J-C. & Robin, M. (1992). Jumeaux, triplés et plus. Paris: Nathan
Rey-Debove, J & Rey, A. (2009). Le nouveau petit Robert de la langue française. Paris: Dictionnaires Le Robert.
Rowland, Ch. (1983). Les débuts scolaires, ensemble ou séparés ? Londres. (Traduit d’un article publié par T.A.M.B.A et paru dans Jumeaux Magazine, pp. 4-7.)
Zazzo, R. (2009). Le paradoxe des jumeaux. Paris: Stock. Sites internet
Linternaute encyclopédie. (s.d.). Consulté le 5 mars 2011 dans http://www.linternaute.com/encyclopedie/
Des jumeaux ! C’est quoi ? Quelques définitions. (s.d.) Consulté le 5 mars 2011 dans http://www.jumeauxetplus29.com/index.php?option=com_content&view=article&id=49&Ite mid=57
Placenta (2011). Consulté le 5 mars 2011 dans http://fr.wikipedia.org/wiki/Placenta. Jumeaux monozygote et dizygotes (s.d.) (2009) consulté le 25 avril 2011 dans http://s1.e-monsite.com/2009/05/10/88137216jumeaux-monozygotes-jpg.jpg