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CHAMPS DU POLITIQUE, le temps divisé

LE TEMPS DU REPORTER D’IDÉES

Christian Duteil

« Le mal c’est le rythme des autres » Henri Michaux

Pour que, comme le préconise Michel Foucault, «les intellectuels et les journalistes se rencontrent « au croisement de 1’idée et de 1’événement

», les temporalités (il faut du temps pour parler, écrire et même penser malgré quelques fulgurances instantanées de la pensée) devraient servir de principe modérateur à 1’emballement médiatique grâce à 1’hétérotopie que représente la fiction théorique du « reporter d’idées ».

Les conditions du journalisme ne se prêtent pas toujours à la réflexion et à la vérification de 1’information, alors que la physique a considérablement modifié nos représentations de la temporalité.

Comment peut-on alors ralentir les temporalités pour permettre le temps de vivre, le « long détour de la pensée » et le « diagnostic » de 1’actualité et des images du temps présent ?

La question du temps fait question à défaut de faire toujours sens et doit donc être ici mise à la question. « Le temps est-il encore une question philosophique ? » interroge Catherine Malabou. Heidegger finit par le reconnaître lui-même, après avoir écrit l’un des plus importants traités sur le temps : la question fondamentale n’est finalement pas le temps, mais ce qui donne le temps. Quelque chose de plus originaire que lui : l’ouverture, le don, ce qui nous accorde au monde. D’emblée, ce questionnement autour des temporalités, s’il doit échapper à la pensée unique et à 1’ethnocentrisme de la philosophie occidentale, remonte aux calendes grecques du Ve siècle avant J.C. Comme en témoigne ce fragment d’Héraclite sur la temporalité : « Le temps est un enfant, jouant, jetant les dés : royauté de l’enfant», note le philosophe présocratique à nous - le peuple des nombreux . Il nous apprend que l’aiôn est un éternel enfant qui ne vieillit pas, joue, en distribuant de manière aléatoire et ludique les rôles et les masques de la comédie humaine. Il gouverne tout. C’est en ce sens qu’il est fondement, roi de tout. Mais pour être tout à fait complet et précis, la question du temps remonterait aussi à la philosophie indienne : le voile de Maya se déchire devant le constat de 1’illusion de temporalités pleines d’une vie qui cherche à perpétuer 1’espèce, « le vouloir vivre » à laquelle fait souvent référence Schopenhauer. Sans oublier les cultures chinoise et arabe...

qui ne pensent pas le temps, mais la « saison » (le moment) d’une part et

la « durée » de l’autre. Sans compter « la pensée sauvage» et son temps cyclique, a-historique, composé de mythes et de rites, de « temps morts » qui annulent et se moquent du temps historique.

« Tout va de plus en plus vite », comme on ne cesse de le répéter. On l’assène comme une évidence au point que cela en devient presque suspect. Dopé par la pression de l’actualité « en temps réel », Internet fait aujourd’hui primer le commentaire sur 1’explication et le scoop (information exclusive) sensationnel sur 1’information vérifiée. Dans 1’immédiateté du haut débit se perd le temps de la pédagogie, de 1’investigation, de la mise en contexte nécessaire, de sorte que 1’on a pu assister dernièrement à des écarts étonnants et même scandaleux entre la qualité des journaux papier et celle des sites Internet du même nom qui favorisent parfois la rumeur. Tout se passe comme si on ne prenait plus guère le temps de la vérification des faits (comme d’ailleurs des idées) face à 1’instantanéité du réseau et à « la dictature de 1’urgence » dictée et amplifiée par les nouvelles technologies qui peuvent transformer n’importe quel quidam en « journaliste citoyen ». « Une nouvelle mythologie en est née, qui a servi de grande dramaturgie à l’Europe : le temps « mange la vie », conclut François Jullien. Cette mythologie, saurons-nous un jour la dégonfler ? Car quand elle hérite de la question du temps, la philosophie ne fait que la développer pour ses usages ». Et d’abord parce que nous conjuguons, c’est-à-dire que nous lions morphologiquement, dans nos langues, le temporel au verbal. Mais justement, de ce que nous conjuguons ainsi, pouvons-nous en tirer l’assurance que le temps existe ?

« Nous vivons dans 1’instantanéité mais nous n’existons que dans la durée », note Dominique Volton, spécialiste des médias au CNRS. Ce qui montre bien que le rapport entre temps et information est primordial pour la qualité de la presse aussi bien que de la réflexion et s’inscrit au cœur de notre oxymore foucaldien de « reporter d’idées ». Prendre le temps de vivre et de penser, donner du temps au temps, prendre le temps d’avoir le temps devant soi et d’y réfléchir à la manière de la figure du flâneur cher à Baudelaire et à Walter Benjamin ; reporter 1’idée du temps, c’est-à-dire ses temporalités dans 1’ancrage du présent, sans

arrêter pour autant le «temps des horloges» et la marche du monde, c’est tout bénéfice pour 1’homme, cet« être des lointains » dont parle Heidegger, cet être « d’avant-hier et d’après demain » qu’évoque Nietzsche.

Donner du temps au temps de la réflexion

En ces temps de frénésie ou 1’on confond trop souvent agir (activité), être agi (passivité) et s’agiter, comment donc appréhender et aborder les fictions temporelles pour apprendre la sagesse platonicienne de la lenteur et du « long détour de la pensée » ? Comment la temporalité pourrait-elle ralentir 1’emballement politico-médiatique (qui fixe 1’agenda et le rythme des nouvelles à communiquer) et conduire à 1’hétérotopie du « reportage d’idées » que prône Foucault ? Après cette plongée dans le fleuve du temps, nous utiliserons pour notre part comme instrument conceptuel 1’hétérotopie du « reportage d’idées » face à la question des temporalités en commentant rapidement un extrait d’un petit texte lumineux prononcé par Michel Foucault en 1967 à Tunis au cercle d’études d’architecturales et seulement publié par ses soins en 1984. Dans son « flipper à idées », notre « reporter d’idées » lance avec habileté une double bille conceptuelle dans le 4e principe de sa contribution qui s’attaque aux temporalités, à savoir : 1’hétérotopie (espace autre) et 1’hétérochronie (temps autre). Il distingue deux grandes catégories d’hétérotopie : d’une part les hétérotopies d’accumulation : les cimetières, les bibliothèques, les musées, les archives et d’autre part, les hétérotopies chroniques à connotation plus ou moins festive : les foires et leur cortège d’attractions diverses, les clubs villages nature style Club Med, les maisons closes, les communautés idéales isolées où les cloches sonnent régulièrement à minuit pour le « devoir conjugal » à 1’heure fatidique du crime (sexuel ou non), etc.

Arrêtons-nous un instant sur le paradoxe inhérent et intrinsèque à la fiction aussi singulière que théorique du « reporter d’idées » que nous tentons ici de conjuguer vaille que vaille aux temporalités. Quel drôle d’attelage conceptuel que la juxtaposition de deux notions, reportage et

idées, appartenant à des mondes différents bien que voisins et qui fait cohabiter sans préavis concept, percept et affect pour le dire vite comme Deleuze dans le domaine de 1’art et en le détournant à la manière de situationnistes afin de mieux tordre et appréhender les temporalités ? C’est en ce sens que le « reportage d’idées », concept foucaldien post-moderne pour réconcilier journalistes et intellectuels en rivalité constante - est bien un véritable oxymore, et pas seulement un simple syntagme comme il pourrait paraître au premier abord. En principe, dans le reportage, ce ne sont pas, en effet, les idées et les théories qu’on attend de lire/voir mais plutôt les « choses vues » par le regard averti, les faits a-philosophiques et les « impressions à chaud » du flâneur salarié professionnel qu’est le reporter, grand ou petit peu importe ici. Donc, Foucault introduit avec 1’invention, en 1978, de cette fiction théorique une distorsion heuristique, dans un jeu compliqué et toujours recommencé entre journalisme et philosophie. Aussi bien sur le fond que sur la forme pour qu’enfin les intellectuels et les journalistes arrêtent leur vaine querelle mesquine et leur stérile rivalité de pouvoir, se rencontrent vraiment et collaborent enfin « au croisement de 1’idée et de 1’évènement ».

Une énième tentative de définition du temps

Désirant éviter au maximum le tam-tam médiatique qui emballe et accélère le temps de manière insensée, voire incontrôlable, la fiction théorique du « reporter d’idées » ne cesse de tourner autour du concept de temps, de ce temps qui passe et qui dure, de ce temps qui se confond si fort avec nous qu’il nous est impossible de le saisir et d’apprivoiser ses multiples temporalités, de ce temps dont Saint Augustin dit : « Qu’est-ce donc que le temps ? Qui en saurait donner facilement une brève explication ? Qui pourrait le saisir, ne saurait-ce qu’en pensée, pour en dire un mot ? Et pourtant quelle évocation plus familière et plus classique dans la conversation que celle du temps ? Nous le comprenons quand nous en parlons ; nous le comprenons aussi en entendant autrui en parler. Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Si quelqu’un pose la question et que je veuille l’expliquer, je ne sais plus. »

Nous touchons peut-être là 1’ambiguité paradoxale du concept de temporalité qui structure notre façon d’aller à la rencontre de ce qui est.

Car la définition du temps qui est implicite dans les comparaisons du sens commun et qui pourrait se formuler comme « une succession de maintenant », n’a pas seulement le tort de traiter le passé et 1’avenir comme des présents, comme contemporains: cette définition commune est inconsistante, puisqu’elle détruit la notion même du « maintenant » et de celle de la succession et donc des temporalités. Il est essentiel, en outre, au temps/temporalité de se faire et de n’être pas, de n’être jamais complètement constitué pour participer au flux temporel, de ne pas être berge immobile mais fleuve qui coule à l’ère « hypermoderne ». A la manière d’un leurre, cette image encombrante masque le fond du problème. Car « le temps n’est pas seulement affaire de flux, mais de coordination », soutient Elie During. L’accélération des choses tient moins au raccourcissement des durées qu’à leur synchronisation de plus en plus précise. Le fameux « temps des horloges » est un temps distribué, un temps cadre plutôt qu’un temps flux.

On apprivoise les instants des temporalités à 1’aide du couple conceptuel être/non être, grand classique de la philosophie depuis Parménide. Le changement suppose en effet un certain poste, un point de vue subjectif où je me place et d’où je vois défiler les choses ; il n’y a pas d’évènements sans quelqu’un à qui ils adviennent. Si la métaphore du fleuve, du cours du temps, a pu se conserver depuis le Ve siècle avant JC et Héraclite jusqu’à nos jours au point de devenir un cliché journalistique et populaire, c’est que nous mettons subrepticement dans le ruisseau un témoin de sa course. Or, dès que j’introduis 1’observateur, mieux un reporter professionnel, pour qu’il suive le cours du fleuve au nom d’une certaine vérité/illusion du terrain ou que, des berges ou du bord de la rivière, il en constate le passage inéluctable du flux, les rapports du temps se renversent. Alors, 1’a-venir est du côté de la source et le temps ne vient pas du passé. Ce n’est pas le passé qui pousse le présent ni le présent qui pousse le futur comme le dit et le voudrait le sens commun et 1’opinion (doxa) du café du commerce. « L’avenir n’est pas préparé derrière 1’observateur, note Maurice Merleau-Ponty, il se prémédite au

devant de lui, comme l’orage à l’horizon ». A travers cette métaphore phénoménologique, le « temps des horloges » devient un temps vide. Le temps n’est donc pas un processus réel, une succession effective que je me bornerais a enregistrer, comme le temps de cette montre qui me signifie mon temps de parole : vingt minutes et pas une seconde de plus ; tout en me signifiant que le compte à rebours est enclenché : déjà, douze minutes de passer... La temporalité naît de mon rapport avec les choses.

Ainsi, les poètes romantiques ont été frappés par la fuite du temps… bien avant Proust et sa « recherche du temps perdu ». C’est l’époque où l’on passe d’un temps divisé en heures ou rythmé par les sonneries religieuses, à un temps réglé, affichant les minutes vers le milieu du siècle puis les secondes en fin de siècle. Il faut en même temps harmoniser les horaires, instaurer l’heure légale puis l’heure internationale en 1884. C’est le passage d’un temps distendu, non contraint, à un temps géré rationnellement et qui aboutit à une division entre un temps de travail et un temps de loisirs.

Le temps est partout et nulle part : à qui profite le crime ?

Lorsqu’on met le temps en question et à la question, on se heurte vite à un autre paradoxe auquel devrait s’attaquer tout « reporter d’idées » digne de ce nom : « On ne peut pas vraiment parler du temps puisqu’on met du temps à parler et même à penser. Le temps est à la fois dedans et dehors, donc il n’est pas objet », remarque Wladimir Jankélévitch. Et pourtant, le temps est là tout le temps, dans 1’entre deux, ou plutôt dans 1’entre-trois, entre passé, présent et avenir. Comme le dit si bien Merleau-Ponty, « le temps n’est donc pas un processus réel, une succession effective que je me bornerais à enregistrer. II naît de mon rapport aux choses (...) Le monde objectif est trop plein pour qu’il y ait du temps ». Je suis moi-même le temps, un temps qui « demeure » et ne « s’écoule » ni ne change » comme Kant l’a dit dans quelques textes célèbres. Le temps est un horizon à travers lequel nous autres humains faisons l’expérience du monde. Il structure notre façon d’aller à la rencontre de ce qui est. Or, les conditions de cette rencontre semblent désormais compromises. Pourtant, cette idée du temps qui se devance lui-même, le sens commun l’aperçoit à sa façon. Tout le monde parle du

temps, et non pas comme le zoologiste parle du chien ou du cheval, au sens d’un nom collectif, mais au sens d’un nom propre. Quelquefois même, on le personnifie. Nous ne disons pas que le temps est pour quelqu’un : ce serait 1’étaler comment le fait la science et l’immobiliser, donc le dénaturer fondamentalement.

Le temps a disparu soutient la physicienne Françoise Balibar. A qui profite le crime ? Réponse : aux physiciens que la mathématisation du temps a embarrassés, depuis Aristote, liant la définition du temps physique au mouvement, jusqu’aux physiciens de la gravité quantique, dont certains, aujourd’hui, proclament en prenant leur désir pour la réalité, la disparition du temps, en passant par Minkowski, le père de la notion d’espace temps, annonçant que le temps lui-même ne serait bientôt qu’une ombre évanescente. Nous soutiendrons plutôt avec Merleau-Ponty que le temps est quelqu’un, c’est-à-dire que les dimensions temporelles, en tant qu’elles se recouvrent perpétuellement, se confirment 1’une 1’autre, ne font jamais qu’expliciter ce qui était impliqué en chacune, expriment toutes un seul éclatement ou une seule poussée qui est la subjectivité elle-même. Il faut comprendre le temps comme sujet et le sujet comme temps.

Mats qu’on soit à Paris, à Saint-Denis, à Sofia, Berlin, Pékin, Santiago, Sydney, Dakar, Macao, New-York, etc., chaque matin, un monde neuf et alarmant s’inscrit dans 1’esprit du temps : on y croit sans trop y croire...

pris par la frénésie des nouvelles, dont 1’une pousse 1’autre dans les oubliettes de 1’oubli collectif - comme par exemple les guerres africaines, la plupart ignorées et sous médiatisées dont on ne parle guère - on prend les nouvelles du temps présent en écoutant la radio, en feuilletant son quotidien favori ou en faisant sa revue de presse. Lors de cette « prière matinale de 1’homme moderne » dont parle Hegel, un fait divers chasse l’autre... comme un train peut en masquer un autre et un instant en pousser un autre. Couple temporel et conceptuel : apparition/disparition qui est au centre même du concept d’information et de fait divers mais aussi du désir aussi bien de philosopher que d’informer. « Quand vous ouvrez votre journal, écrit Michel Foucault, vous lisez par exemple qu’un homme a tué sa femme à la suite d’une dispute : c’est tout simplement la

vie quotidienne qui, à un moment donné, à la suite d’un accident, d’une déviation, d’un petit excès, est devenue quelque chose d’énorme, qui va disparaître aussitôt comme un ballon de baudruche.» Le rapport journalier des faits du monde, la compilation circonstanciée des minutes de 1’existant sont autant de traces inabouties qui se démentent sans que nous soyons jamais capables de passer cette masse informe de faits a-philosophiques au tamis de la raison et de prendre le temps de la distanciation, et de la critique, voire de la rupture. Au point de sombrer parfois dans une forme d’indifférence résignée, c’est-à-dire non explicitement assumée, au monde, de succomber à un syndrome dépressif devant les nouvelles de plus en plus nihilistes dont on nous abreuve à longueur de communiqués et d’antennes.

Les philosophes contemporains, notamment Jacques Rancière et Alain Brossat- tout en prenant leurs distances vis-à-vis du pouvoir journalistique et sa « dictature de 1’urgence » - se nourrissent eux aussi, comme nous tous, de la lecture quotidienne du journal, des tours et détours de 1’actualité pour cerner « la scansion d’un temps et le tracé d’un territoire, une certaine configuration de ce qui arrive, un mode de perception de ce qui est notable, un régime d’interprétation de l’ancien et du nouveau, de l’important et de l’accessoire, du possible et de l’impossible.». Ou encore « Procès verbal en lambeaux d’innombrables « choses vues », sans que rien, tout au long de cette année, n’ « arrive » véritablement. Car cela même qui arriva et qui ne fut que le temps d’un battement de cils ne peut que glisser entre les pages, entre les lignes de ces pauvres éphémérides sans y laisser trace qui vaille. »

Journalisme regard du présent violent et/ou de «1’après »

L’écriture journalistique rencontre ici un double problème déjà souligné par Géraldine Mulhmann : celui de sa temporalité, le présent; et celui, qui concerne, lui, toute écriture, de l’accès qu’elle dessine vers la réalité. On considère parfois un peu vite que la contrainte du présent est un inconvénient de taille pour remplir la seconde exigence, celle de toucher le cœur d’une réalité. Il est pourtant des réalités qui invitent à une écriture au présent: lorsqu’on souhaite saisir une chose moins dans sa

globalité que sa présence, il est compréhensible que 1’on soit séduit par les temporalités en général et la temporalité du journalisme en particulier. Si le jeune reporter, alors inconnu, Albert Londres a décrit dans Le Matin, à la une du 19 Septembre 1914 comme il 1’a fait en direct et avec luxe de détails, le bombardement de la cathédrale de Reims, au début de la première guerre mondiale, il est probable que ce soit grâce à cette proximité du temps de 1’écriture avec 1’événement. « Surtout, dites-vous que je suis comme les soldats, livré aux évènements

globalité que sa présence, il est compréhensible que 1’on soit séduit par les temporalités en général et la temporalité du journalisme en particulier. Si le jeune reporter, alors inconnu, Albert Londres a décrit dans Le Matin, à la une du 19 Septembre 1914 comme il 1’a fait en direct et avec luxe de détails, le bombardement de la cathédrale de Reims, au début de la première guerre mondiale, il est probable que ce soit grâce à cette proximité du temps de 1’écriture avec 1’événement. « Surtout, dites-vous que je suis comme les soldats, livré aux évènements