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Taux d’accroissement des importations des huiles alimentaires des pays de l’UEMOA, base 2000 (en pourcentage)

Evolution des quantités en milliers de tonnes

4.5 Taux d’accroissement des importations des huiles alimentaires des pays de l’UEMOA, base 2000 (en pourcentage)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Bénin -16 29 219 132 153 1136 1402 1506 Burkina Faso -19 -6 -35 -54 46 13 -6 -4 Côte -d'Ivoire 123 -14 270 17 -31 0 -33 -26 Guinée-Bissau -7 10 1 5 -31 -3 163 76 Mali 162 126 203 247 215 442 634 706 Niger 35 55 87 28 74 90 34 78 Sénégal 20 -25 34 32 46 47 55 56 Togo 105 420 588 505 338 661 155 642 UEMOA 33 20 101 57 68 164 159 198

Source : A partir des données de Faostat.org (2011)64.

À la lumière des informations contenues dans le tableau N° 4.5 les importations (base 2000) ont connu un taux d’accroissement de 33% au lendemain de l’application du TEC-CEDEAO (année 2001). Cet accroissement est principalement porté par le Mali (162%), la Côte d’Ivoire (123%) et le Togo (105%). En 2003, les pays de l’UEMOA ont accru les importations de 101% par rapport à l’année 2000. Quatre pays sont à l’origine de cet accroissement : le Togo (588%), la Côte d’Ivoire (270%), le Bénin (219%) et le Mali (203%). À partir de 2006, le gros importateur des pays de l’UEMOA est le Bénin avec un accroissement de 1 136% des importations par rapport à 2000. Il est suivi du Togo (661%) et du Mali (442%). Ces pays ont contribué à faire exploser les importations de l’UEMOA de 68% (2005) à 164% (2006). Le Bénin conserve la tête du peloton des importateurs de l’UEMOA jusqu’en 2008 ; 1402% en 2007 et 1506% en 2008. De facto, il a contribué à faire flamber les importations de l’Union à 198% en 2008 par rapport à l’année de repère 2000. Ces résultats confortent ceux précédemment dégagés sur la recherche de rente du Bénin et du Togo sur le marché des huiles alimentaires.

64 La ligne UEMOA est à considérer comme un "pays" qui importe. Elle ne doit pas être considérée comme la somme des toutes les importations des pays l’UEMOA car cette dernière considération inclut également les importations intracommunautaires

4.2.2: Le Commerce intra-branche et l’intégration commerciale du

marché des huiles alimentaires à l’aune de l’union douanière au sein des pays de l’UEMOA

L’analyse de l’intégration commerciale des pays de l’UEMOA sur le marché des huiles alimentaires est dégagée à l’aide de deux (2) coefficients. Le coefficient du commerce intra-branche de Grubel & Lloyd et un coefficient d’intégration commerciale (CICHA).

L’intégration commerciale des pays de l’UEMOA sur le marché des huiles alimentaires à l’aune du TEC-UEMOA à l’aide du coefficient du commerce intra-branche de Grubel &Lloyd

Le commerce intra-branche a révolutionné la théorie du commerce international, longtemps focalisée sur la différence de dotations factorielles. En effet, l’analyse traditionnelle du commerce international prône la spécialisation de chaque économie suivant ses dotations factorielles. Mais pour la nouvelle approche, à travers le commerce intra-branche, une même marchandise peut être à la fois importée et exportée par un même pays. Le présent sous-paragraphe vise à déterminer l’impact de la mise en œuvre de la ceinture douanière commune de l’UEMOA (TEC-UEMOA) sur la structure des importations ou des exportations des huiles alimentaires au sein de l’UEMOA. L’analyse rappelle d’abord l’origine controversée du concept du commerce intra-branche.

Le commerce intra-branche, un concept controversé à l’origine

Le commerce inter-branches est la partie des échanges internationaux qui a lieu entre les branches de l'industrie ou des services. En revanche, le commerce intra-branche d'un pays correspond aux exportations et importations de produits appartenant à une même branche. Le concept du commerce intra-branche a été dans un premier temps rejeté par les théoriciens du commerce international. Ils n’avaient d’ailleurs aucune explication pour justifier l’existence d’un commerce intra-branche car les doctrines en vogue du commerce international étaient formelles. Ce rejet était donc conforme à la théorie traditionnelle (fondée sur la différence de dotations factorielles) afin de sauvegarder sa pertinence. Mais la récurrence du phénomène a obligé les théoriciens du commerce international à lui accorder une attention plus soutenue. Dès lors, une autre définition plus pertinente a été proposée pour mieux expliquer le commerce intra-branche. Il est l’échange croisé de produits similaires consistant à exporter et à importer les mêmes produits appartenant à la même catégorie de la nomenclature mais sous des marques différentes ou avec des caractéristiques

différentes (produits différenciés). La différenciation des produits peut être verticale (différence au niveau de la qualité des produits similaires) ou horizontale (la qualité est identique mais les caractéristiques ou les goûts sont différents suivant la classification des consommateurs). Sur le marché des huiles alimentaires, on peut opérer une différentiation verticale (huile de palme contre huile d’arachide) ou horizontale (l’huile de palme produite au Bénin et celle importée de la Malaisie).

Pour Krugman P. et Brander J. (1983), l’un des déterminants du commerce international est le commerce intra-branche. L’importance du commerce intra-branche a été également mise en exergue par Chamberlain E. (1930) qui affirmait dans son hypothèse de préférence du consommateur pour la variété que, pour un revenu et un prix des biens donnés, l’utilité est plus élevée si l’on consomme une grande variété d’un bien même en plus petite quantité. L’analyse de Lancaster K. J (1966) est plus nuancée. En effet, selon cet auteur, l’existence d’une variété d’un même bien sur un même marché provient du fait que chaque consommateur cherche à valoriser une variété particulière de produit conformément à son goût personnel. Ainsi, chaque consommateur est satisfait lorsque sa « gamme » ou variété est offerte sur le marché.

La mesure du commerce intra-branche

L’indicateur le plus simple pour mesurer le commerce intra-branche est celui de Grubel et Lloyd. Mais à l’origine de cet indicateur, on retrouve le coefficient de Bela Balassa (1965).

 

:               Xij X i SPER =ij *100 3.1 Xj X

Avec : Xij les exportations du pays j pour le produit i, Xj les exportations totales du pays j, Xi les exportations totales pour le produit i et X les exportations totales. Un indice supérieur à 100 révèle une spécialisation supérieure à la moyenne de la zone de référence et vice versa.

C’est dans ce cadre d’analyse que s’inscrit l’indicateur du CEPII (Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales) qui est la référence65 utilisée pour déterminer

65Cf.

DGTPE (2009), « Spécialisation à l’exportation de la France et de l’Allemagne : similitude ou divergence ». Trésor-Eco, N° 68 de décembre 2009 ;

Guillochon B. et A. Kawecki (2009), Economie internationale : manuel et exercices corrigés.6e Edition, Dunod. Pp 16-17

les avantages ou les désavantages d’un pays à produire un bien sur un marché concurrentiel. L’Avantage Comparatif Révélé (ACR) calculé par le CEPII est basé sur celui de Balassa (1965):

 

X + Mij ij B = 3.2 ij X. + M.j j

Avec Xij, les exportations du produit i par le pays j, Mij les importations du produit i par le pays j, X.j et M.j les exportations et les importations totales du pays j. Cependant, plutôt que de se baser sur des structures relatives d'exportation proposées par l’indicateur de Balassa, celui de CEPII tient compte non seulement du solde mais aussi de la taille du marché national comme l’illustre la formule générale suivante66 :

   

  t t t t X +M X - M ij ij ij ij 1000 t t i i t S = X -M - 3.3 ij ij t t ij PIB j X + M ij ij i i

  

  

 

  

 

 

 

t X ij

Le volume des exportations de la filière i du pays j considéré au cours de la période t

t M

ij Le volume des importations de la filière i du pays j considéré au cours de la période t Xijt

i la somme des exportations des filières i du pays j considéré au cours de la période t Mijt

i la somme des importations des filières i du pays j considéré au cours de la période t Le pays possède un avantage si St

ij

est positif. Dans ce cas en effet, le solde du pays pour

le bien i est supérieur à la norme donnée par le solde de l’ensemble des biens, pondérée par la part de j dans son commerce. Le pays j possède un désavantage pour i si St

ij

est négatif.

66 En effet, le CEPII caractérise la spécialisation d’un pays à partir des soldes des branches. L’indicateur utilisé compare chaque solde commercial (exportation- importations) rapporté au PIB du pays avec le solde global pondéré par le poids des échanges du bien dans les échanges totaux du pays.

Pour éliminer l’influence de l’inflation dans le calcul , on n’utilise pas les flux observés

X

ij

et M

ijmais ces flux déflatés par rapport à une année de référence. On calcule

ainsi l'indicateur d'avantage comparatif

S'