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Synthèse des réponses sélectionnées par rapport aux questions 5 et 6 du guide d’entretien Q5. Étant élève dyslexique, que ressens-tu

par rapport aux autres élèves ?

Q6. Comment vous te situes-tu par rapport aux autres élèves ?

1 - Ça va être compliqué à répondre parce que j’ai peut-être un autre souci mais qui du coup agit dans l’interaction - En fait j’ai des problèmes avec les

interactions aux autres.

- je suis en train d’essayer de faire un diagnostic au CRA pour de l’autisme. - Les médecins qui m’ont suivi ont tous pu dire que j’avais des problèmes avec les normes sociaux.

- Est-ce que c’est de l’autisme ou autre chose, c’est ça qu’on essaye de statuer.

- il y a des problèmes interactionnels. Donc par rapport aux autres, alors moi j’ai toujours été isolée.

- Alors par rapport aux personnes non dyslexiques, en soit, ma dyslexie ne me gêne pas par rapport aux autres parce que j’ai eu la chance d’avoir une orthophoniste qui m’a montré les avantages de la dyslexie

- Le premier déjà c’est une très, très bonne vision dans l’espace

- Voilà, pour moi le gros avantage c’est ça, la vision 3D et voilà

- Après, je considère qu’il y a des choses que je vais mieux comprendre, il y a la vision 3D mais aussi l’esprit logique, un petit peu, qui va derrière cette vision en 3D

- vu que je ne me suis pas centrée sur la lecture et tout ça j’ai dû apprendre autrement.

- ça m’a développé quelque part cet esprit, un peu, d’analyse scientifique, que j’avais aussi en français hein

- Quand il y avait une phrase avec un verbe à conjuguer, je lisais dans la consigne le temps. « Présent ». D’accord, donc tout au présent. Je cherchais le sujet et je ne lisais jamais mes phrases hein, si je commençais à les lire, on aurait pas fini le travail (rire)

- C’est ça qui faisait que j’avais de bons résultats et que je suis toujours passée… - Donc ça je trouve que c’est un avantage

que tout le monde n’a pas forcément. - Après les inconvénients, forcément c’est

la lecture et tout ça. Par rapport aux autres, en fait, j’me sens un petit peu… je n’ai pas forcément confiance en moi quand il s’agit de lire.

- je me sens toujours dans l’obligation de les prévenir un peu parce qu’on s’est moqué de moi et que je n’ai pas envie qu’on se moque encore de moi.

- Par rapport aux dyslexiques - Je n’en connais pas à la fac.

- … j’ai beaucoup de mal à me faire des contacts donc j’ai deux amies de la fac et elles le sont pas

- Les enseignants qui ont dit « voilà même si vous en ressentez pas le besoin, si vous avez possibilité de l’avoir, demandez-le.

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Du temps en plus ça fait de mal à personne ». Donc partie de là, ça banalise un peu le truc

- Enfin oui pour moi, dans la salle de tiers temps il peut y avoir n’importe quel problème qui nécessite un tiers-temps - je considère que les autres dyslexiques,

ils sont comme moi, qu’ils ont surement des … un vécu, pas forcément le même mais qu’ils ont aussi traversé des choses plus ou moins faciles par rapport à ça. - Je pense que chaque élève à quelque

chose, enfin, on est là pour une raison, on n’est pas étudiant, surtout en fac, sans raison.

- Qu’on soit dyslexique ou pas dyslexique, au final ça ne change pas grand-chose pour moi…

- Je ne considère pas forcément qu’il y ait de différences par rapport au fait d’être dyslexique

- Il y a peut-être plus de difficultés à être dyslexique et étudiant parce que comme je le disais il faut se battre pour avoir un tiers-temps, il faut se battre pour avoir des pauses et même quand on se bat, même la DIVE qui est censée s’occuper de nous, du Pôle Handicap

- y’a pas de différence sur le profil étudiant, il y a une différence sur comment on est encadré en fait.

2 - Pour ceux non dyslexiques, dysorthographiques

- j’ai toujours dû fournir un travail plus important que les autres

- Du coup je voulais faire les même choses, mais du coup je devais passer plus de temps pour mes leçons ou quoi, parce que moi je suis obligée de tout réécrire à chaque fois…

- C’était plus compliqué parce que du coup j’me disais « enfin il y en a… je les vois, ils ne font rien et ils ont des meilleures notes que moi »

- je suis là en train de travailler comme une folle et j’arrive à peine à avoir la moyenne donc forcément c’était démotivant à un moment…

- j’ai su m’en tirer et montrer que j’en étais capable malgré tout ça donc… ça va.

- Et après par rapport à ceux qu’ils le sont

- C’est pas pareil

- c’est bête à dire mais on se comprend - c’est différent pour chacun mais d’un

côté on se comprend

- j’ai déjà pu en parler avec d’autres

- Je sais pas… j’me… On est au même niveau. On est différent certes parce que moi j’ai plus de difficultés en quelques sortes mais après ce n’est pas pour ça que je les vois plus hauts que moi.

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- on en rigole, parce que c’est la vie. Y’a pire dans la vie quoi.

- Après à une époque, je me suis intéressée au manga, du coup ça m’a aidé à lire et du coup ça m’a aidé en quelque sorte à battre ça.

- c’est surtout avec l’orthophoniste que j’ai réussi à faire des progrès

3 - c’est plus de difficultés en fait - C’est plus difficile de surmonter des

choses qui sont plus basiques en fait - tout le temps les autres, ils ont fini

avant, ça te met une pression

- Mais du coup, avec autrui, c’est surtout bah… on voit qu’on a une difficulté, enfin on a quelque chose en plus, une difficulté en plus.

- c’est minime mais c’est vrai que c’est dur.

- C’est compliqué, bah du coup je le ressens quand je suis avec d’autres personnes

- Par rapport aux élèves dyslexiques - on voit qu’il y a différents échelons de

dyslexie

- j’me suis senti bah… à côté avec moins de difficultés et d’autres personnes où ils ont un niveau de dyslexie plus petit, puis d’autres personnes, ils sont au même niveau … - Puis c’est vrai qu’on se comprend un

peu mieux

- j’en ai vu mais j’en parle pas forcément non plus, enfin ça m’arrive quand les gens me le demandent ou quoi …

- C’est vrai que niveau orthographe, ah bah souvent bas … vraiment le plus bas, on ne peut pas faire pire.

- Genre, vraiment, c’est quelque chose qui me … c’est compliqué pour moi. Enfin c’est dur pour moi.

- Mais c’est comme ça

- enfin je le ressens comme un poids quoi, totalement.

- je sais que si j’avais pas ce problème-là, j’aurais des résultats bien plus… enfin plus supérieurs

- des fois j’écris des choses que … j’veux faire comprendre ça et en fait je fais comprendre l’opposé.

Q7. Ressens-tu un effet de compétition dans ta filière ?

1 - Alors non je ressens pas spécialement de compétition…

- on va dire que même dans les filières où il y en a j'ai toujours pensé que si le choix se posait entre moi et d'autres personnes ce serait eux qui seraient pris.

- j'essaye de ne pas trop penser aux autres, travailler le plus que je peux, souvent jusqu'à saturation, et faire de mon mieux…

- Quand j'ai une bonne note je suis toujours étonnée

- je garde de mon retard dans l'apprentissage beaucoup de difficultés d'expression surtout à l'oral et en temps limité.

- Donc non, pas de compétition parce que je pars perdante d'avance donc si je pense compét, je m'inscris pas du tout dans les études.

2 - Non pas spécialement, en histoire non. Enfin, après j’ai fait des rencontres et tout et ils m’aident parce que du coup je leur ai dit que j’avais quelques difficultés. Et souvent la plupart, ils sont toujours à vouloir m’aider ou quoi donc…

3 - Euh… oui et non

- C’est un niveau très important donc du coup on se dit « ouais il y a un effet de compétition ». - Mais indirectement non parce qu’on s’entraide beaucoup puisque c’est dur.

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- il y aura moi à côté, je n’aurais pas ce … cet effet pertinent … bah c’est sûr qu’il va avoir une meilleure note que moi.

- Donc c’est sûr qu’il y a de la compétition mais c’est pas autant que dans des études tout simplement où c’est les 10 premiers… médecine quoi.

- Là je veux changer de fac

- ils ne m’avaient pas vraiment dit qu’en première année il y a quasiment que de l’écrit. - toute ma scolarité c’était souvent mon oral qui compensait l’écrit en langue ou ailleurs. - pour moi au lycée, y’avait 80% d’écrit, et allez 20% d’oral,

- à la fac, là maintenant, j’ai 5% d’oral et 95% d’écrit avec beaucoup de grammaire, de traduction

- donc du coup c’est très compliqué pour moi

- Malgré ça, ça va je m’en sors mais du coup ça me plaît pas parce que je sais que déjà j’ai l’écriture …

- en français c’est super dur, du coup on me demande en langue et c’est complexe aussi. - c’est beaucoup de stress

- c’était pas ce que je m’attendais

- ça me plaît pas non plus trop le fait, en fait, d’écrire, d’écrire, d’ écrire puisque j’ai des difficultés là-dedans

- c’est sûr que ça ne me plaît pas et je rends des choses qui me plaisent pas … - je ne suis pas épanouie dedans.

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