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Observation médicale n 2 :

III- TABAGISME ET SURVIE :

Le tabagisme -élément qui fait la différence d’habitudes entre les deux malades dans notre etude- est un facteur responsable de différence de pronostic également.

Le tabac est le principal cancérogène de l’espèce humaine (30 pour cent des cancers dans les pays industrialisés), il a été responsable de 81 pour cent de décès par cancer bronchique, en France en 2010, cancer qui reste le plus meurtrier dans le monde.

Au Maroc on estime la prévalence du tabac a 18 pour cent, de marocains âgés de 15 ans et plus, avec 40 pour cent de la population exposée au tabagisme passif.

Au niveau national on n’a pas de chiffres exacts de décès liés au tabac, mais on sait que ce dernier est généralement dû au cancer de poumon en 90 pour cent des cas et seulement en 10 pour cent de cas lié aux complications cardiologiques (Selon l’étude de l’association de LALLA SALMA de lutte et traitement du cancer).

Le risque dépend de : -La durée du tabagisme, -l’âge de début,

- l’âge de sevrage, -type du tabac. - type d’inhalation

Plus de 50 études réalisées dans différents pays, au cours de 25 dernières années ainsi que des méta analyses basées sur des recherches ont permis de prouver scientifiquement que le tabagisme passif augmente le risque de cancer de poumon, parmi ses études celle du centre international de recherche sur le

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cancer ( CIRC) qui fait partie de l’organisation mondiale de la santé (OMS),conclut que le risque de développer un cancer de poumon augmente :

- De 20 pour cent, chez les femmes non fumeuses dont le conjoint fume. - De 30 pour cent, chez les hommes non fumeurs dont la conjointe fume. - De 12 a 19 pour cent, pour les non fumeurs qui ont étaient exposés a la

fumée sur leur milieu de travail.

La poursuite du tabagisme même âpres diagnostic de cancer de poumon a un impact non négligeable sur la thérapeutique, chez le patient atteint de cancer bronchique, les risques liés au tabagisme sont accentués par les traitements anticancéreux. Par exemple, les fumeuses traitées par radiothérapie pour un cancer du sein sont bien plus à risque de développer un cancer du poumon radio-induit que les patientes non-fumeuses : en effet, la radiothérapie et la consommation tabagique potentialisent leurs effets cancérigènes respectifs sur le poumon car Lors d’une radiothérapie, les rayons dirigés pour détruire les cellules cancéreuses induisent la survenue de mutations dans les cellules saines et ont, par ce biais, un effet cancérigène en marge de leur effet thérapeutique majeur.

La consommation de tabac est aussi un facteur majeur de récidive. Il est probable que ce risque soit lié à une réduction de l’efficacité de nombreux traitements chez les patients fumeurs. L’impact du tabagisme sur le métabolisme, sur le degré d’irrigation sanguine et d’oxygénation des tissus sont des pistes qui permettent d’expliquer cette baisse d’efficacité des traitements, qu’il s’agisse de la radiothérapie ou d’approches médicamenteuses. Enfin, de nombreuses études rapportent chez les fumeurs une augmentation des complications et des effets indésirables des traitements. En ce qui concerne la chirurgie, le tabagisme favorise les complications liées à l’anesthésie et a des

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effets délétères sur la récupération postopératoire. La radiothérapie et la chimiothérapie ne sont pas en reste : perte de goût, mauvaise qualité de la voix, immunodépression, nécrose des tissus, perte de poids, fatigue, augmentation des infections, atteintes cardiaques et respiratoires…

Selon une étude américaine, les fumeurs souffrent d'avantage des effets secondaires d’une radiothérapie que les non-fumeurs. Notamment les hommes atteints d’un cancer de la prostate.

Une information qui n’est pas vraiment surprenante puisque d’autres travaux avaient démontré que le tabagisme ralentissait le processus de cicatrisation. Dans le cas d’espèces, une équipe du Fox Chase Cancer Center, de Philadelphie a analysé l’impact du tabagisme sur 1 194 patients souffrant d’un cancer de la prostate.

« Nos patients fumeurs ont rapporté beaucoup plus d’effets gastro-intestinaux liés à la radiothérapie », souligne l’auteur. « Nos résultats », poursuit-il, « démontrent une fois de plus qu’il est absolument indispensable d’arrêter de fumer avant une radiothérapie »

Annual Meeting of the American Society for Therapeutic Radiology and Oncology, 5 November 2006

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Chez le patient traité par radio-chimiothérapie, la survie globale semble être meilleure chez le patient sevré avant traitement :

Des études ont montré le rôle de l’oxygène dans l’augmentation de la radiosensibilité. L’oxygène est une molécule très électrophile, capable de fixer les lésions radio induites, c’est l’un des facteurs influençant la réponse tumorale a une irradiation fractionnée.

L’OFR (oxygène enhancement ratio) est le rapport des doses nécessaires à l’obtention d’un effet biologique donné selon que les cellules soient irradiées en

hypoxie ou en normoxie.

Si le tabac est responsable d’une hypoxie vasculaire due au monoxyde de carbone CO : cette molécule se fixe sur l'hémoglobine contenue dans les globules rouges au même endroit que l'oxygène, il empêche ainsi le sang de se charger en oxygène au niveau des poumons, diminuant la quantité d'oxygène transporté par le sang vers les organes, est donc d’une hypoxie, il a par conséquent un effet négatif sur les résultats obtenues de la radiothérapie.

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Le tabac peut induire aussi ce qu’on appel la ‘chimiorésistance pharmacocinétique’ qui est définie par :

Une tumeur a accès difficile soit en raison d’une localisation anatomique particulière (cerveau et barrière hémato-encéphalique), soit d’une faible vascularisation, c’est le cas général dans le tabagisme chronique, ou la vasoconstriction induite des vaisseaux, rend faible la vascularisation des tissus et donc un accès difficile des produits de chimiothérapie surtout au niveau du centre de la tumeur.

le sevrage tabagique doit être donc, considéré comme faisant partie

intégrale du traitement du cancer de poumon quel que soit le stade de la maladie. Les bénéfices du sevrage tabagique sont présents quel que soit le stade de la maladie.

L’arrêt du tabac diminue la fréquence des complications post opératoire et le risque de second cancer chez les patient opéré, le tabac pourrait également modifiés le métabolisme de certains chimiothérapie et thérapies ciblés, comme les inhibiteurs de la tyrosine kinase, par interaction avec le cytochrome P450.

Une systématisation du sevrage tabagique est donc, a être proposé pour que la patient se sent ‘obligé’ d’arrêter de fumer.

Dans les centre français, un ‘tabacologue’ qui est une personne de formation académique dans la psychologie, chargée d’étudier au cas par cas le contraintes psychologique liés au tabagisme du malade, de donner des solutions a ces derniers afin de faciliter l’arrêt du tabac.

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