• Aucun résultat trouvé

3 PARTIE III – MÉTHODOLOGIE

3.4 CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE EXPÉRIMENTALE

3.4.2 Tâches utilisées

7 tâches expérimentales ont été utilisées dans l‟étude :

 des tâches qualitatives sans contrainte de temps dans la partie relative à la prosodie (sauf Expérience 3) : discrimination d‟items, détection et localisation de frontière

 des tâches relatives au paradigme de la chronométrie mentale dans le reste de l‟étude (détection de mots et de non- / pseudo-mots (TDL go, no go), de syllabes (TDL go, no go ; word spotting + TDL go, no go), de clics, classification (TDL)).

3.4.2.1 Présentation des tâches qualitatives et de leur but

 Discrimination (comparaison) :

Deux items sont présentés auditivement l‟un après l‟autre au participant, qui doit décider s‟ils sont assez similaires pour être rangés dans une même catégorie, ou s‟ils doivent être rangés dans deux catégories différentes (Expérience 1).

Le but est de faire organiser le matériel expérimental à l‟insu des participants, sur la base d‟une évaluation perceptive des items, grâce à une tâche simple et faisable par des sujets naïfs (une tâche de catégorisation consciente serait infaisable).

 Détection de frontière :

L‟auditeur entend une séquence de 3 syllabes successives, extraite d‟une phrase puis désegmentée. Il doit décider si la séquence contient ou non une frontière lexicale (Expérience 2)

 Localisation de frontière :

Dans la même séquence que pour la tâche précédente, l‟auditeur doit localiser la position de la frontière lexicale s‟il en a détecté une (Expérience 2)

Le but des tâches de détection et de localisation de frontière est de tester la capacité consciente des auditeurs à détecter et localiser une frontière lexicale en fonction de facteurs prosodiques liés à la position des syllabes dans un mot et au type de mot dont elles sont extraites.

3.4.2.2 Présentation des tâches chronométriques et de leur but

 Détection de mots ou de non- / pseudo-mots (tâche de décision lexicale dite

en « go, no go »)

On présente à l‟auditeur, un par un, des mots et des non- / pseudo-mots. Sa tâche est de presser sur une touche dès qu‟il reconnaît qu‟un item est un mot, ou dès qu‟il reconnaît qu‟un item n‟est pas un mot, selon ce qu‟il lui a été spécifié de faire. Il doit produire sa réponse sous la double contrainte de rapidité et d‟exactitude (Expériences 4, 5, 6, 7, 8, 12, 13, 14, 15)

Le but est de sonder les processus d‟accès au lexique (mots) ou d‟interférence lexicale (pseudo-mots). Pour mesurer les processus d‟activation lexicale, la tâche de décision lexicale en « go, no go » est supposée être plus appropriée que la tâche de décision lexicale classique (classification). Moins sensible aux processus post-lexicaux du fait qu‟elle est plus simple, et donc, effectuée plus rapidement, elle permettrait d‟obtenir des données plus précises lorsqu‟elle est combinée avec une méthode de filtrage adaptée (Perea, Rosa, & Consolacion, 2002).

 Détection de syllabes :

Le participant entend un item bisyllabique et doit faire une tâche de détection comparable à la précédente sur la dernière syllabe de l‟item. Il lui faut donc procéder à une méta analyse de l‟item (Expériences 11 et 16). Cette tâche s‟apparente à du « word spotting » dans le cas de l‟Expérience 16 (syllabes lexicales).

Le but est de sonder le processus de segmentation lexicale d‟une séquence de syllabes, en fonction de facteurs lexicaux et acoustiques (prosodie).

 Détection de clics :

L‟auditeur entend des items (mots ou pseudo-mots) qui renferment une sonorité (cible ou distractrice) pouvant apparaître à n‟importe quel moment (avant le début du mot ou du pseudo-mot, à différentes positions définies dans le mot ou le pseudo-mot, après la fin du mot ou du pseudo-mot). Leur tâche est d‟appuyer sur un bouton le plus vite possible et en faisant le moins d‟erreurs possible dès que la sonorité cible est entendue, sans attendre la fin du mot ou du pseudo-mot, et d‟inhiber leur réponse motrice si la sonorité distractrice est entendue à la place de la sonorité cible (tâche en « go, no go » - Expériences 9 et 10).

Le but est de sonder la charge de calcul dans le système à différentes étapes de l‟activation lexicale, en mesurant l‟interférence produite par le traitement lexical, irrépressible, avec la tâche demandée.

 Classification (tâche de décision lexicale classique) :

L‟auditeur entend un par un des mots et des pseudo-mots. Il dispose de 2 touches à presser pour fournir sa réponse, l‟une dédiée aux mots et l‟autre aux pseudo-mots. Il procède sous la double contrainte de rapidité et d‟exactitude (Expériences 3 et 7).

Le but de cette tâche est de sonder les processus d‟activation lexicale à un niveau de traitement plus avancé que celui qui est mesuré avec la tâche de décision lexicale en « go, no go » (la tâche de classification étant plus complexe que la tâche de détection, elle prend plus de temps pour être réalisée). Cette tâche a été utilisée dans l‟Expérience 7 (comparaison avec la TDL go, no go à des fins méthodologiques), et dans l‟Expérience 3 (avant que l‟on ait réfléchi à ce problème de méthode).

Remarque :

Les tâches chronométriques se prêtent habituellement à une double analyse, des temps de réponse et des erreurs. Il a cependant été décidé de ne pas procéder à l‟analyse et à l‟interprétation des erreurs, la justification étant la suivante :

 L‟origine des erreurs peut être multiple (traitement décisionnel lié à la tâche, traitement lexical, inattention et fatigue, etc.), mais comme il est impossible de faire une distinction entre ces différents cas, on ignore quelle est précisément l‟information véhiculée par cette variable.

 Si les erreurs ne véhiculent pas d‟information supplémentaire par rapport aux temps de réponse, l‟analyse des TR suffit. Par contre, si les erreurs apportent une information supplémentaire, elles doivent être analysées avec les temps de réponse dans un modèle à 2 variables dépendantes (erreur + TR). La mise en œuvre de cette technique est trop lourde compte tenu des enjeux et des incertitudes.

Les taux d‟erreur par condition sont cependant renseignés pour chaque expérience à la section « Méthode d‟analyse », au point relatif aux valeurs manquantes (pourcentage de valeurs manquantes par condition ou « taux d‟erreur »).