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2.3 Elaboration de deux indicateurs n´ ´ ecessaires ` a la fiabilit´ e

3.1.1 Syst` eme ´ electrique actuel

En 2008, la production d’´electricit´e s’est ´elev´ee `a 2 546 GWh, r´eparties entre 64 % `a partir d’´energies fossiles – charbon et p´etrole – et 36 % `a partir d’´energies renouvelables – essentiellement hydro´electricit´e et valorisation ´energ´etique de la bagasse – (cf. tableau 3.1). La bagasse est le r´esidu ligneux de la canne `a sucre utilis´e par les centrales thermiques. La puissance moyenne ´etait de 299 MW, la puissance de pointe a atteint 423 MW, pour une puissance install´ee de 626 MW [7]. Les pertes sur le r´eseau ´electrique ont repr´esent´e 9 % de l’´electricit´e produite [34]. En outre, le secteur ´electrique a ´emis 1,88 Mt de CO2, provenant

principalement de la combustion du charbon, soit environ la moiti´e des ´emissions de l’ˆıle [81].

Sources Production (%)

Charbon 50,55

Fioul (lourd et domestique) 13,30

Bagasse 10,31 Hydro´electricit´e 24,86 ´ Eolien 0,53 Photovolta¨ıque 0,42 Gaz de d´echarges 0,03 soit 2 546 GWh

Table 3.1 – Mix de production d’´electricit´e en 2008 [34].

Deux saisons influencent la production et la consommation d’´electricit´e `a La R´eunion. La p´eriode sucri`ere, pendant l’hiver austral, entre juillet et d´ecembre, est caract´eris´ee par la valorisation de la bagasse dans la production d’´electricit´e. L’´et´e austral est une saison plus chaude, pour laquelle la consommation augmente avec l’utilisation des climatisations.

Moyens de production

Dix moteurs diesel Pielstick, fonctionnant en base ou semi-base, sont exploit´es par EDF sur le site du Port pour une puissance totale install´ee de 125 MW. Ces moteurs fonctionnent au fioul lourd, `a l’exception des plus anciens qui fonctionnent au fioul domestique (15 MW). EDF a pr´evu de les remplacer en 2012 par neuf nouveaux moteurs d’une puissance totale de 165 MW (9 × 18, 3 MW) fonctionnant au fioul lourd [33, 34].

Deux centrales thermiques charbon-bagasse des usines sucri`eres du Gol et du Bois-Rouge, du groupe S´echilienne Sidec, fonctionnent en base et assurent pr`es de 60 % de la production d’´electricit´e.

– La centrale du Bois-Rouge compte trois tranches d’une puissance totale de 100 MW. Les deux premi`eres tranches de 27 et 28 MW, mises en service en 1992, fonctionnent `

a la bagasse pendant la p´eriode sucri`ere et au charbon le reste de l’ann´ee. La troi- si`eme tranche, d’une puissance de 45 MW, a ´et´e mise en service en 2004 et fonctionne normalement au charbon toute l’ann´ee, mais peut aussi fonctionner `a la bagasse. – La centrale du Gol compte ´egalement trois tranches d’une puissance totale de 111,5 MW.

Les deux premi`eres tranches de 29 et 30 MW, datant de 1996, fonctionnent ´egalement `

a la bagasse et au charbon. La troisi`eme tranche de 52,5 MW, mise en service fin 2006, fonctionne uniquement au charbon.

Ces centrales ont un rendement d’environ 28 %, qui chute `a 22 % pendant la p´eriode sucri`ere o`u approximativement 6 % sont d´edi´es aux usines sucri`eres [2, 34].

Des moyens de pointe sont exploit´es par EDF et r´epartis sur deux sites : trois turbines `a combustion (TAC) sont situ´ees sur le site du Port, `a proximit´e des anciens moteurs diesel, et deux TAC ont r´ecemment ´et´e install´ees sur le site de la Possession (en 2002 et 2004). Les TAC de la Possession b´en´eficient d’un syst`eme de d´enitrification qui leur permet de fonctionner sans limite tandis que les TAC du Port ne peuvent pas fonctionner plus de 500 h/an avec l’application des normes environnementales en 2010. Les TAC de la Possession fonctionnent actuellement en semi-base pour pouvoir satisfaire la consommation d’´electricit´e. Les limites r´eglementaires de fonctionnement sont de 12 h/jour et 4 000 h/an, mais peuvent ˆetre d´epass´ees sur r´equisition du pr´efet en cas d’incidents sur le syst`eme [34].

La puissance install´ee des installations hydrauliques s’´el`eve `a 147 MW pour une production moyenne de 560 GWh, et repr´esentait pr`es de 25 % de la production en 2008.

– Rivi`ere de l’Est et Takamaka sont des installations avec retenues d’eau de puissances 91 et 43,3 MW respectivement. En r´ealit´e, la puissance maximale de Rivi`ere de l’Est est limit´ee `a 80 MW `a cause de la conduite forc´ee en aval de la retenue.

– Les 12,35 MW restant sont des centrales au fil de l’eau [34].

Le parc ´eolien compte 60 ´eoliennes de 275 kW sur les sites de Sainte-Rose et de La Perri`ere, totalisant une puissance de 16,5 MW.

La fili`ere photovolta¨ıque est en plein essor [33], grˆace `a un syst`eme de subventions avan- tageux :

– 10 MW de panneaux solaires raccord´es au r´eseau en 2008 ; – 90 MW d´ebut 2011.

Enfin, deux unit´es de valorisation du biogaz issu des d´echets de 2 MW chacune ont vu le jour en 2008 et 2010.

La figure 3.2 pr´esente l’´evolution du syst`eme existant. 0 100 200 300 400 500 600 700 800 2008 2010 2020 2030 2040 2050 P u iss an ce (MW) Panneaux solaires Eolien onshore Gaz de décharge Hydro - Fil de l'eau Hydro - barrages Fioul domestique (TAC) Moteurs diesel (en cours) Moteurs diesel Charbon/bagasse Charbon

Figure 3.2 – ´Evolution du parc de production de La R´eunion.

Fragilit´e du r´eseau

Le syst`eme ´electrique de La R´eunion n’offre pas une bonne fiabilit´e de fourniture, pour preuve le nombre d’heures d’interruption de service `a La R´eunion valant environ 4 h/an/client, contre 1h15 en m´etropole.

Le r´eseau ´electrique de La R´eunion est compos´e :

– d’un r´eseau Haute Tension (HTB) `a 63 kV, de 400 km de lignes et de 21 postes HTB/HTA ;

– d’un r´eseau Moyenne Tension (HTA) `a 15 kV, de 2 675 km de lignes et de 3 421 postes HTA/BT ;

– d’un r´eseau Basse Tension (BT) `a 220 V, avec 5 029 km de lignes.

EDF souligne que l’arriv´ee massive d’´energies intermittentes sur le r´eseau moyenne tension n´ecessitera des renforcements du r´eseau 63 kV. En effet, il n’existe pas de r´eel foisonnement entre les sites de production intermittente, ce qui augmente le risque d’incidents sur le r´eseau. Pour limiter ce risque, le ministre en charge de l’´energie, sous l’influence des gestionnaires de r´eseau, a limit´e `a 30 % la puissance fournie au r´eseau par les ´energies intermittentes `a chaque instant pour les d´epartements d’outre-mer2 et des solutions de stockage sont envisag´ees :

2. Article 22 de l’arrˆet´e du 23 avril 2008 relatif aux prescriptions techniques de conception et de fonc- tionnement pour le raccordement `a un r´eseau public de distribution d’´electricit´e en basse ou moyenne tension d’une installation de production d’´electricit´e :

« Toute installation [...] mettant en œuvre de l’´energie fatale `a caract`ere al´eatoire telle que les fermes ´eoliennes et les installations photovolta¨ıques peut ˆetre d´econnect´ee du r´eseau public de

– une batterie Sodium-Souffre (NaS) a ´et´e mise en service fin 2009 qui permet de d´elivrer instantan´ement une puissance d’1 MW pour une capacit´e de 7,5 MWh ;

– un appel d’offres de la Commission de R´egulation de l’ ´Energie (CRE) a ´et´e lanc´e en 2009 pour deux unit´es de 5 MW de fermes solaires coupl´ees `a un m´ecanisme de stockage, ce qui permet de produire de l’´electricit´e solaire garantie, i.e. avec une garantie de tenue du niveau de puissance. Les projets couplant ´energie solaire et stockage d´erogent alors `

a la r`egle des 30 % et permettent de d´epasser ce seuil.