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1. Généralités

3.1. Généralités sur les bovins

3.1.5. Systèmes d’élevage

Le système d'élevage pratiqué dépend de nombreux facteurs dont le plus important est le régime des précipitations (Adjou, 2006). Ainsi, en fonction de la disponibilité en eau, en fourrages, ressources et infrastructures d’élevage, on note des types particuliers d'élevage (Adjou, 2006). Les différentes races bovines font donc l'objet de modes d'exploitation variés (Adjou, 2006). Suivant le mode de conduite et d’alimentation des animaux, trois (03) systèmes peuvent être différenciés: le système d’élevage extensif, le système d’élevage intensif et le système d’élevage semi-intensif qui est intermédiaire entre les deux premiers systèmes (Bonnier et al., 2004). Le système extensif était le plus dominant, mais depuis plusieurs années les systèmes semi-intensif et voire intensif ont émergés, exploitant les races exotiques hautes productrices du lait (N’diaye, 2006).

3.1.5.1. Système d’élevage extensif

Le système extensif de production animale peut être défini comme une méthode d’élevage sur de vastes surfaces, avec de faibles investissements, une faible densité du cheptel et une faible productivité par hectare Renoux (2009). Selon cet auteur, plus un élevage est extensive, plus la quantité d’intrants est faible et se caractérise également par l’inexistence de logements pour les animaux qui vivent toute l’année sur des prairies naturelles non entretenues. Les fourrages naturels constituent alors la seule alimentation des animaux et la reproduction est basée sur la monte naturelle avec une quasi-inexistence d’un plan de prophylaxie (Renoux, 2009). Le système d’élevage extensif est très dépendant de l’environnement et des aléas climatiques (Renoux, 2009). Ce type d’élevage exploite les races bovines locales; il est caractérisé par une alimentation exclusive au pâturage et l'absence de bâtiments d'élevage; l'objectif premier de cet élevage n'est ni la production laitière ni la production de viande; c'est un patrimoine collectif ou familial; dans cet élevage, les animaux sont peu exploités; la vente d'animaux est très rare et l'animal constitue une épargne dont les propriétaires ne

prélèvent que dans de rares cas de besoin d'argent; les animaux servent beaucoup plus à l'occasion des cérémonies comme les funérailles, le mariage, les sacrifices et à l'occasion des fêtes de Tabaski (Yaokorin, 2007). L'élevage extensif ou pâturage extensif est une méthode d'élevage souvent caractérisée par une faible capacité de charge; les animaux élevés en système extensif sont généralement rustiques, c'est-à-dire adaptés au milieu dans lequel ils vivent. La production s’organise principalement autour des pâturages, des points d’eau; les animaux exploitent la végétation de la saison des pluies, la paille peu nutritive en saison sèche (Kamuanga, 2005). Les troupeaux sont en constante divagation et la reproduction est peu ou pas du tout contrôlée; les performances productives du système sont globalement faibles et soumises aux facteurs environnementaux notamment les aléas climatiques (Kamuanga, 2005). Les pâturages naturels fournissent la quasi-totalité de l'alimentation et la contrainte majeure se situe en saison sèche quand les herbacées se lignifient et perdent leur valeur nutritive (Hamadou et Sanon, 2006). L’élevage extensif est également axé autour de l’autoconsommation familiale (N’diaye, 2006). La main d'œuvre est exclusivement familiale (Pacheco, 2006). Ce système est très répandu en Afrique notamment au Bénin et peut être réparti en 4 principaux types: le système d’élevage extensif sédentaire, le système d’élevage extensif semi-transhumant, le système d’élevage extensif transhumant et le système d’élevage extensif nomadique.

3.1.5.2. Système d'élevage extensif sédentaire menée par Youssao et al. (2013) dans les Départements du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora montre que l’élevage extensif sédentaire est caractérisé par des habitats (parcs de nuit) construits en bois avec des piquets à l’intérieur, auxquels les animaux sont rattachés la nuit. Les animaux sont nourris essentiellement au pâturage naturel et sont complémentés parfois par des résidus de récolte, le sel et le tourteau de coton

(Babatoundé et al., 2009; Youssao, 2013). Les animaux sont conduits au pâturage entre 9 h et 9 h 30 mn et sont de retour entre 17 h 30 mn et 18 h 30 mn. Pendant la saison sèche, les éleveurs vont au pâturage entre 7 h et 8 h et sont de retour entre 17 h 30 mn et 19 h; les animaux passent assez de temps au pâturage pendant la saison sèche à cause du manque de fourrages (Youssao et al., 2013). Au Maroc, Sraïri et al. (2003) distingue deux types d’élevage extensif sédentaire dans le périmètre irrigué du Gharb:

les élevages allaitants de race locale et les petites exploitations sans terre. Dans les élevages allaitants de race locale, les troupeaux d’un effectif moyen (50 vaches de race Brune de l’Atlas) vont paître sur une Surface Agricole Utile (SAU) de 10 ha. La concerne les petites exploitations sans terre, elles sont caractérisées par une Surface Agricole Utile (SAU) de 0,5 ha, un effectif moyen de 4 vaches de race Brune de l’Atlas, l’inexistence de Surface Fourragère Principale (SFP). Les apports de concentrés sont occasionnels et 13% des charges du troupeau sont liées à l’alimentation. La production du lait occupe une infime place dans ces exploitations (3%). Le rendement laitier par lactation (305 jours) d’une vache est de 150 kg. Les éleveurs investissent très peu (rareté des capitaux) et les aléas climatiques sont un frein à l’élevage.

3.1.5.3. Système d'élevage extensif semi-transhumant

Les troupeaux de ce mode d’exploitation, ont une taille variant entre 40 et 100 têtes;

les éleveurs pratiquant ce système vivent en général dans des zones où durant certaines périodes de l'année, l'eau et le fourrage manquent (Adjou, 2006). L'éleveur dispose d'un point d'ancrage fixe mais une fois la saison sèche venue, il procède à une partition du troupeau; une partie reste au campement principal, l'autre se déplace sans retour quotidien, vers des zones plus riches en pâturages (Adjou, 2006). Les déplacements effectués peuvent atteindre 10 à 30 km, parfois plus de 30 à 50 km; une fois la période

de soudure passée, le troupeau est réuni au campement d'origine (Adjou, 2006). Les races exploitées sous ce mode sont la race bovine Borgou, les métis Zébu x Borgou, quelques zébus et rarement les Lagunaire et les Somba (Adjou, 2006).

3.1.5.4. Système d'élevage extensif transhumant

Le système d'élevage extensif transhumant est caractérisé par le déplacement saisonnier et cyclique des troupeaux; il est essentiellement pratiqué par les éleveurs de zébus et très rarement par ceux possédant des taurins et métis Zébu x Borgou; ce déplacement à la recherche de meilleurs pâturages et breuvage durant la saison sèche se fait sur des distances allant de 200 à 300 km avec parfois des mouvements transfrontaliers; ce déplacement peut durer 5 à 6 mois selon la durée de la période de soudure (Adjou, 2006). Dans ce système, le cheptel est de grande taille: 100 à 300 têtes (Adjou, 2006). Le schéma de transhumance est donc essentiellement fonction des besoins hydriques et nutritionnels du bétail; les besoins socio-culturels sont aussi non négligeables; les éleveurs transhumants (peulhs) possèdent tout de même, des campements permanents où quelques membres de la famille, les personnes âgées généralement, et quelques vaches allaitantes restent toute l'année, tandis que les autres s'en vont et remontent en début des saisons de pluies (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993).

3.1.5.5. Système d’élevage extensif nomadique

Le nomadisme est le changement de région ou de pays selon les saisons pour des raisons beaucoup plus alimentaires. Le nomadisme est plus précisément le déplacement de tout un groupe constitué du bétail et des personnes; parfois, le déplacement semble être effectué au hasard, sans que l’on puisse discerner de circuits particuliers; les nomades se déplacent d’une zone à une autre, sans conserver le même campement d’une année à l’autre (Youssao, 2014). Le nomadisme est un déplacement acyclique dans les territoires très vastes (Youssao, 2014). L’élevage nomade se caractérise donc par les déplacements fréquents et sur de longues distances (plus de 300 km) des éleveurs et de leur troupeau en fonction de la disponibilité des ressources en eau et en fourrages (Etamé, 2014). Ces derniers n’ont pas de camps fixes. Ce type de système, connu sous le nom de système pastoral, se rencontre surtout dans les zones subdésertiques au Nord du Sénégal (Adrar, Azawad, Azawak et Tilemsi), dans les

régions du Nord du Sahel chez les Gourma et les Hodh, ainsi qu’au Mali. Les races bovines qui font l’objet de ce système sont les zébus Maure et les Touareg. Le lait est produit principalement par les bovins et secondairement par les chèvres et les chamelles. Cependant la quantité du lait produite est insuffisante et consommée directement ou en fromages (Agri-guide, 2014).

3.1.5.6. Système d’élevage semi-intensif

Le système de production semi-intensif est un système de production qui consiste en une amélioration du système traditionnel (extensif) de production notamment la conduite des animaux et l’organisation de la production par le biais de l’alimentation, la santé, la génétique (Ferrari, 2013). L’objectif principal de production dans le système semi-intensif est d’assurer une production continue en toute saison; la production intervient principalement comme source de revenus monétaires pour l’exploitant; le système semi-intensif est aussi caractérisé par la complémentation, la médication et l’amélioration du potentiel génétique des races locales (N’diaye, 2006;

Yaokorin, 2007). L’expression «élevage semi-intensif» se réfère à des systèmes d’élevage «marqués par un niveau d’investissements souvent assez faible en bâtiments et équipements d’élevage et par un recours plus ou moins important aux intrants alimentaires et vétérinaires; les animaux sont moins dépendants des ressources naturelles et de l’espace que ceux qui sont élevés dans un système extensif; ils ne s’éloignent pas du lieu de production» (INSD, 2009). Le système agro-pastoral a tendance à se rapprocher de ce système grâce au potentiel important en sous-produits agricoles et agro-industriels dont il dispose (N’diaye, 2006). Pendant la saison sèche et après les périodes de récoltes, les animaux sont dans les champs de culture; ils s’alimentent à base de résidus de récolte (fanes d’arachide, pailles de maïs, graines de coton…); en saison des pluies, les animaux sont conduits dans la journée sur les pâturages naturels et le soir ils sont parqués (N’diaye, 2006). Dans ce type d'élevage, les bâtiments d'élevage sont le plus souvent construits en murs de ciment couverts de tôles ou bien sur piquets couverts et entourés de tôles (Yaokorin, 2007).

3.1.5.7. Elevage commercial ou système d’élevage intensif

L’élevage intensif est un élevage utilisant un environnement généralement amélioré, d'où la forte charge à l'hectare (densité), une importante main d’œuvre et un gros capital par unité élémentaire de production (Meyer, 2012). Il est aussi appelé élevage

«moderne», en opposition à l’élevage dit «traditionnel» (Ferrari, 2013). L'élevage intensif est une forme d'élevage qui vise à augmenter le rendement de cette activité, notamment en augmentant la densité des animaux sur l'exploitation. C'est le système le plus rare, le plus structuré et ayant un ou des objectif (s) de production; le troupeau est individuel pour cet élevage; les infrastructures sont constituées de clôtures ou parcs en dur, hangars, puits, magasins, etc (Yaokorin, 2007). La race exploitée est le plus souvent importée et sélectionnée (Yaokorin, 2007). Le système de production intensive se caractérise également par un niveau élevé d’utilisation d’intrants notamment alimentaires (concentrés, complexes minéralo-vitaminés, fourrages cultivés…) (N’diaye, 2006). L'alimentation des animaux est assurée au pâturage et complétée à l'étable par les compléments alimentaires; le complément minéral est régulièrement distribué sous forme de pierre à lécher tant en saison des pluies qu’en saison sèche (Yaokorin, 2007). Ce système est moins dépendant des aléas climatiques et diminue de manière importante les risques liés aux germes transmissibles. Les animaux bénéficient également d’un suivi sanitaire; ils sont déparasités et vaccinés régulièrement contre les principales maladies (Hamadou et Sanon, 2006). Les niveaux de production sont supérieurs à ceux des autres systèmes de production et la production est essentiellement destinée aux consommateurs et aux industriels de transformation (N’diaye, 2006). En Europe, deux types d’élevage bovins intensifs se distinguent: les élevages bovins de production du lait et les élevages bovins de production de viande (Chatellier et al., 2000). Les élevages bovins laitiers sont dominants dans les pays d’Europe du Nord. Plus des trois-quarts des exploitations herbivores en Allemagne, en Autriche, en Finlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Suède sont de ce type. Les exploitations de type «bovins lait» se caractérisent par une production moyenne annuelle de lait de 166 100 kg, une Superficie Agricole Utile de 42 hectares et 1,9 unité de travail agricole annuel (rapport entre le nombre de jours de travail observés et le nombre de jours de travail théoriques qui est de 275 jours).

Ces exploitations ont en moyenne 29 vaches laitières et assurent une production brute totale de 91400 euros. Les élevages de type «bovins viandes» représentent la moitié des exploitations herbivores en Irlande, en Angleterre et un tiers des exploitations en France, en Belgique et au Danemark. Elles possèdent chacune en moyenne une Superficie Agricole Utile de 57 hectares. Ces exploitations regorgent chacune, une moyenne de 20 vaches allaitantes. Elles ont un revenu d'exploitation faible (17100 euros contre 25600 euros).

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