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Le langage écrit est un ensemble de symboles graphiques qui représentent les sons du langage oral (Scalisi & al. 2003). Pour convertir les graphèmes en phonèmes il faut respecter un certain nombre de règles de correspondance grapho-phonémique. La langue italienne

présente un système orthographique transparente (Stella, 2004b), c’est-à-dire que le code orthographique est très régulier (correspondance d’un graphème à un phonème). Par exemple le graphème [b] correspond toujours au phonème /b/ indépendamment de sa position dans le mot.

En revanche, dans les langues dites opaques, tel que l’anglais ou le français, le système orthographique est irrégulier dans lequel il n’existe pas une correspondance régulière entre les graphèmes et les phonèmes. Par exemple en anglais le graphème [i] est prononcé en différentes manières en fonction de sa position contextuel: par exemple dans les mots disk (« disque »), first (« premier »), et life (« vie ») le graphème [i] correspond à trois phonèmes différents. En revanche en italien le graphème [i] correspond toujours au phonème /i/.

De Grandis (2006) et Stella (2004b) affirment que l’italien est une langue simple à apprendre, en revanche l’anglais est plus difficile vu l’irrégularité des règles de CGP. En anglais en effet il y a 1.120 façon pour représenter 40 phonèmes (De Grandis, 2006) et le même auteur affirme qu’en italien il n’y a que trente-trois graphèmes qui représentent vingt-cinq phonèmes, c’est-à-dire que le même groupe de lettres représente presque toujours le même phonème. Stella (2004b), dit que le 90% des enfants entre six et sept ans a appris à lire de manière fluente à la fin de la première primaire car il s’agit d’une langue écrite facile à apprendre. En effet, la plupart des lettres et des syllabes ont une correspondance unilatérale entre un son qui correspond à un seul signe graphique (Morchio & al. 1989). Les règles de correspondance sont très stables en italien.

Mais cette langue n’est pas parfaitement transparente (Carriero & al., 2001). Malgré le fait qu’en italien en général à chaque graphème correspond un phonème, il y a des exceptions. En effet il y a des situations où le graphème peut correspondre à différents phonèmes, en fonction d’où le graphème est positionné dans le mot. Le graphème [c] est prononcée /k/ s’il est suivi par les voyelles [a], [o], [u], comme par exemple le mot [cane] (« chien ») est lu /’kane/. Si le graphème [c] est suivi par [e] ou [i] alors il sera prononcé /tʃ/, comme dans le mot [cinema] (« cinéma ») il est prononcé /’tʃinema/. Le même exemple peut être fait pour le graphème [g]: s’il est suivi par [a], [o] ou [u] alors le phonème correspondant sera /g/. Si en revanche il est suivi par [e] ou [i] le phonème correspondant est [ʤ]. De plus, le graphème [s]

peut correspondre au phonème /z/ ou à /s/ en fonction du contexte, par exemple dans le mot

« rosa » (« rose ») la production orale correspond à /’roza/, et le [s] au début du mot « sole » (« soleil ») correspond au phonème /s/ (/’sole/).

Il y a aussi des digraphes et des trigraphes qui peuvent représenter des phonèmes différents en fonction du contexte: [gl] suivi par [i,e] correspond à /ʎ/ et si il est suivi par [a,o,u] le phonème correspondant est /gl/, et [sc] suivi par [i,e] est prononcé /ʃ/ et /sc/ s’il est suivi par [a,o,u]. Dans cette langue transparente il y a des règles de CGP qui son très stables.

Le graphème [gn] correspond toujours à /ɲ/ et pas à /gn/.

En italien il y a aussi des phonèmes qui peuvent être représenté par deux graphèmes différents en fonction du contexte phonologique (Carriero & al., 2001 ; Stella, 2004a) : par exemple le phonème /k/ peut être écrit graphiquement à travers le graphème [c], et [ch]. Par exemple [casa] (« maison ») est prononcé /’kaza/ et [chiave] (« clé ») est prononcé /’kiave/. difficile de comprendre quel graphème il faut utiliser. Il est donc important de développer une conscience lexicale afin de pouvoir écrire correctement le mot ou identifier si le mot est écrit correctement. Le même problème se situe pour le phonème /tʃe/ où les graphèmes pour l’écrire sont [ce] ou [cie]. Par exemple le mot [celeste] (« céleste ») s’écrit avec le graphème [ce] et le mot [cielo] (« ciel ») avec le graphème [cie], mais ils se prononcent de la même façon.

Dans l’orthographe italienne, il y a peu de mots « homographes non homophones », il s’agit de mots qui s’écrivent de la même manière mais qui sont prononcés en deux façons différentes. Par exemple le mot [ancora] peut signifier deux choses différentes selon la position de l’accent qu’on utilise : /’ankora/ ou /an’kora/ ( « ancre » ou « encore »). De plus, en italien, il y a aussi peu de mots « homophones non homographes ». Deux mots peuvent être écrits différemment mais être prononcés de la même manière, par exemple en français les mots mange et mangent ont la même prononciation. En italien il y a le verbe « avere » (« avoir ») qui s’il est conjugué au temps présent, en résultent des mots homophones mais non homographes : par exemple « hanno » (« ils ont ») et « anno » (« an ») ont la même image sonore /an:o/ mais deux manières différentes pour la représenter graphiquement. De plus en italien, on utilise l’article [l’] est utilisé lorsque après il y a un mot qui commence par

une voyelle, dans ce cas le mot et l’article sont prononcé comme un seul mot. Par exemple le mot « l’una» (« une ») est prononcé /’luna/ et le mot « luna » (« lune ») est lu aussi /’luna/.

En italien, ils n’existent pas des mots irréguliers où les règles de correspondances se modifient. Mais il y a une exception pour quelques mots très rares, comme par exemple [glicine] (« glycine ») qui est prononcé /’glitʃne/ et pas /’ʎtʃne/ (Riccardi Ripamonti, Truzoli &

Salvatico, 2004).

En général, en italien l’accent est positionné sur l’avant dernière syllabe (mots « piana »).

Mais il y a des fréquentes irrégularités, en effets il y a certains mots polysyllabiques dont l’accent se positionne sur la antépénultième syllabe (mot « sdrucciolo »). Donc des erreurs de régularisation de l’accent peuvent se présenter (Trifone, Palermo, 2007).

En conclusion, l’italien est une langue écrite transparente avec des règles de CGP qui sont stables. En général la CGP est univoque, c’est-à-dire que à chaque graphème correspond un son. Mais il y a quelques cas où à un graphème (par exemple: [c], [g]) peuvent correspondre différents phonèmes. De plus, il y a des situation où un phonème (i.e.: /k/, /g/, ..) peut être représenté par des graphèmes différents. Il y a en tout cas peu d’exceptions et peu de mots homophones non homographes, et les règles sont très stables. La lecture en italien est apprise à travers des règles qui sont stables (Stella, 2004a). Cette transparence orthographique permet d’apprendre facilement à lire.

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