• Aucun résultat trouvé

Le système de chariot de cas

CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE

1.2 La préparation de cas

1.2.1 Le système de chariot de cas

Pour Golen (2001), Carlo (2006) et Perry (1997), le principe d’un système de chariot de cas est de s’assurer que le bon outil est au bon endroit au bon moment et acheminé par la bonne personne. En pratique, le système de chariot de cas est un véhicule contenant les instruments et les fournitures pour réaliser une opération chirurgicale précise. Selon Health Forum (2009), l’implantation de ce système a un impact sur tous les différents intervenants du bloc aussi bien le personnel clinique que le personnel de la stérilisation, mais également celui de la gestion du matériel.

Une commande de préparation de chariot est communiquée soit depuis le programme opératoire soit dans le cadre d’une urgence (Parent, 2001). Une fiche appelée « liste de prélèvement » ou « carte de préférence » est imprimée pour connaître les items à prélever ainsi que leur localisation dans les réserves (CHCA, 2005). Perry (1997) explique que la liste de prélèvement est spécifique à une chirurgie, mais également à un chirurgien.

Le prélèvement est effectué le plus souvent par une personne du service de la stérilisation et est directement livré à la salle d’opération au moment opportun. Selon CHCA (2005), le moment idéal pour faire la préparation des chariots de cas est la nuit, car l’activité du bloc est

au plus bas. Neil (2009), souligne que l’utilisation de transports automatisés tels que les AGV (Automated Guided Vehicule) peuvent être utilisés pour acheminer le chariot à la salle d’opération.

Le personnel clinique vérifie la conformité du contenu du chariot avec la liste avant le début de l’opération (Care, 1998b). Lors du déroulement de la chirurgie, le matériel est utilisé. La consommation des articles peut être associée au patient, ainsi les informations de traçabilité sont enregistrées ce qui facilite la gestion des consignations, (CHCA, 2005). À la fin de l’opération, les instruments contaminés sont remis dans le chariot qui est acheminé au service central pour être nettoyés et stérilisés à nouveau. Les items non utilisés durant l’intervention et non contaminés sont replacés dans les réserves (Care, 1998b).

Selon Haugh (1998), la préparation de cas est une tâche à haute responsabilité, car les erreurs peuvent être faciles ; oubli ou erreur dans la quantité d’un item… Le personnel clinique est toujours réticent à laisser cette tâche à une autre personne, car il perd le contrôle de ce processus et devient dépendant d’un autre service. Il faut instaurer une confiance dans le système grâce à une bonne communication (Health Forum, 2009), (Perry, 1997). Le transfert du contrôle des activités de préparation de cas constitue un énorme changement ce qui oblige les services cliniques et le service de la stérilisation à être plus interdépendants.

Selon Haugh (1998), l’implantation d’un tel système demande des prérequis. Dans la plupart des blocs opératoires, les fournitures chirurgicales sont conservées dans les salles elles- mêmes. Le personnel clinique prépare leurs cas opératoires à partir des réserves de la salle (Care, 1998a). Selon Health Forum (2009), le personnel clinique est toujours rassuré d’avoir l’ensemble de leur matériel dans leur salle « au cas où ». Cependant, ces réserves coûtent cher aux établissements de santé et aucun contrôle des quantités n’est assuré. Selon Health Forum (2009), la réduction de ces stocks peut constituer une économie majeure pour un bloc de l’ordre de 1 million de dollars. Health Forum (2009), explique qu’il est nécessaire de réaliser tout d’abord un inventaire du bloc opératoire et de statuer sur ce qui peut être préparé à l’avance et sur ce qui doit rester dans les salles. Ensuite, toujours selon Health Forum

(2009), il est avantageux de mettre en place un logiciel de gestion des fournitures permettant au service de stérilisation de gérer les chariots de cas. En effet, pour Dejohn (2010) et CHCA (2005), ce processus n’est pas applicable si les listes de prélèvement ne sont pas informatisées auparavant. Une base de données et un historique de consommations sont ainsi collectés. Ceci confère un outil supplémentaire aux gestionnaires pour inciter les chirurgiens à utiliser les mêmes items pour une même intervention (Haugh, 1998). Enfin, il faut bien définir le moment de préparation des chariots. Selon Dejohn (2010), il faut faire le prélèvement au moment opportun, beaucoup de cas étant annulés dans une journée au bloc. Si le cas a été prélevé la veille, il peut avoir été rempli pour rien. Plus on attend le dernier moment pour prélever le cas, plus on a de chance de ne pas devoir replacer le stock.

Une nouvelle tendance émerge depuis plusieurs années dans les établissements de santé ; la préparation des chariots de cas hors site par exemple au centre de santé Bon secours à Richmond en Virginie, (Disconsiglio, 2009), (Holthaus, 2009). En effet, Holthaus (2009), souligne qu’il est judicieux de sous-traiter ces activités fastidieuses et coûteuses à une compagnie compétente dans ce domaine. C’est dans ce contexte que des centres de distribution proposent de prendre en charge la préparation de chariots de cas pour différents hôpitaux. Selon Disconsiglio (2009), un tel procédé comporte divers avantages, il permet la standardisation et la centralisation du processus entre différents hôpitaux et de réduire considérablement les stocks et par conséquent les coûts. Les fournitures médicales et chirurgicales sont transportées au besoin à partir de un seul endroit. Holthaus (2009), explique le processus de la préparation hors site : un employé prélève les articles depuis la réserve et les places dans les chariots. Chaque chariot est identifié par une carte de préférence. Le chariot est transporté par camion à l’hôpital. Les instruments et les fournitures consignées sont ajoutés dans le chariot, qui est ensuite livré à la salle d’opération.

Dans tous les cas, Care (1998b), assure que l’implantation d’un système de chariot de cas comporte de nombreux avantages. Marcil (2003), expliquent que les principales variables à mesurer pour suivre les gains de l’implantation du système sont; le temps de préparation du chariot de cas, la quantité de produits préparée à l’avance.