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1.1- HEPATITE VIRALE B

1.1.1- L’hépatite B, une maladie grave

1.1.1.1- Histoire naturelle

L'hépatite B est une infection d'origine virale se traduisant par une inflammation du foie.

Après contact avec le virus de l'hépatite B (VHB), la période d’incubation est habituellement de trois à quatre mois. Parfois, elle peut aller de six semaines à six mois. L’infection initiale est le plus souvent asymptomatique. C’est seulement dans 10% des cas que l'infection est symptomatique; elle se présente rarement sous la forme d’une hépatite fulminante gravissime (0,1% à 1% des cas) (OMS, 2013). Après cette phase, l'infection évolue vers la guérison dans 90

% des cas chez l'adulte avec acquisition d'une immunité protectrice. Dans 10% des cas, elle évolue vers la chronicité. Les conséquences éventuelles d'un portage chronique sont une évolution vers la cirrhose du foie, conduisant au développement d'un carcinome hépatocellulaire (CHC). (Fig.1) (Eugène et al, 2004).

Figure 1: Possibilités évolutives de l’hépatite B.

1.1.1.2- Agent causal

Le virus de l'hépatite B est un virus à ADN de la famille des Hepadnaviridae. Le virion infectant, appelé aussi «particule de Dane», comprend les éléments suivants (Fig. 2):

•une enveloppe lipoprotéique qui porte l'antigène de surface (AgHBs)

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•une nucléocapside qui porte l'antigène HBc (AgHBc). À l'intérieur de celle-ci se trouve l'acide nucléique viral, ainsi que deux enzymes, une ADN polymérase et une protéine kinase.

(Eugène et al, 2004 et Pilly, 2013)

Figure 2: Eléments structuraux du VHB et carte du génome.

Le génome du VHB se présente sous la forme d'une molécule d'ADN compacte, circulaire et partiellement double brin (Fig.2). Dans son génome, on retrouve plusieurs gènes.

Chacun de ces gènes code des protéines nécessaires au cycle viral. Le gène P code la polymérase; le gène X code des facteurs de transcription ; le gène S code des protéines de l'enveloppe virale L, M et S (la protéine S étant majoritaire); le gène C qui code la protéine de capside ou « core » (appelé AgHBc) et la protéine « précore » (Ganem, Prince, 2004). Un consensus se dégage en faveur du rôle de la protéine « précore » dans la persistance virale (Hakami et al., 2013 ). La fusion de l'enveloppe virale avec la membrane cellulaire d'un hépatocyte libère la nucléocapside dans le cytoplasme cellulaire (Fig.3). Celle-ci migre vers le noyau de la cellule hôte dans lequel le génome viral et la molécule d'ADN polymérase pénètrent.

Une fois dans le noyau, l'ADN viral relâché circulaire (ADN-RC), subit une étape de réparation pour devenir un ADN circulaire clos super enroulé, appelé ADNccc (covalently closed circular).

Ce dernier sert ensuite de matrice pour une transcription en ARN messagers pour la synthèse des protéines virales et en un ARN prégénomique (ARNpg). Après export dans le cytoplasme cellulaire, ce dernier est encapsidé avec une molécule d'ADN polymérase virale. La fonction transcriptase inverse de la polymérase permet de catalyser la synthèse du brin négatif de l'ADN à partir de l'ARN pg. Le brin d'ADN positif est ensuite synthétisé en utilisant le brin négatif

Réalisé et soutenu par LATE LAWSON Ange Page 5 comme matrice. L'ADN-RC nouvellement formé et la capside assemblée, les virions complets sont sécrétés dans la circulation. (Pawlotsky, 2009 et Urban et al., 2010).

Figure 3: Les principales étapes du cycle de la réplication du VHB.

1.1.1.3- Physiopathologie

L'effet cyto-pathogène du VHB est faible et les lésions sont secondaires au rejet immunologique des hépatocytes infectés. Ces réactions immunologiques (à médiation cellulaire principalement) sont dirigées contre les hépatocytes qui expriment sur leur membrane les antigènes du VHB. Ainsi les différentes manifestations cliniques de l'hépatite B sont fonction de la réaction de l'hôte (Eugène et al., 2004) :

hépatite B aiguë asymptomatique : la réaction immune de l'hôte est faible mais adaptée, dans la majorité des cas, la maladie évoluera vers la guérison (Pilly, 2013).

hépatite B aiguë symptomatique : la réaction immune de l'hôte est forte. On observe une phase pré-ictérique de 3 à 7 jours avec nausées, perte d’appétit, asthénie, parfois de la fièvre, une arthralgie, et une urticaire. La phase ictérique caractérisée par une coloration jaune de la peau ou des yeux ainsi que des urines foncées, dure 2 à 3 semaines, puis s'ensuit la guérison (Pawlotsky, 2009).

hépatite fulminante (ou suraiguë) : est une forme rare d'hépatite B (0,1 a 1% des cas) qui correspond à la destruction massive et rapide (réponse T cytotoxique) des hépatocytes infectés par le VHB, évoluant vers l'insuffisance hépatocellulaire (Eugène et al., 2004). En l'absence de transplantation hépatique, son évolution est mortelle en quelques jours voire en quelques heures (Pilly, 2013).

infection chronique par le HBV : la réaction immune de l'hôte est faible et inadéquate.

Réalisé et soutenu par LATE LAWSON Ange Page 6 1.1.1.4- Diagnostic biologique

Il varie selon le type de l’hépatite B.

Hépatite aiguë : La forte augmentation des transaminases (ALAT et ASAT) est marquée, en général 5 fois voire 20 fois supérieure à la normale (Pilly, 2013). L'ADN du VHB peut être détecté dès les premières semaines après la contamination. L'AgHBs est le premier marqueur sérologique à apparaitre, environ 3 semaines avant le début des signes cliniques. Les anticorps anti-HBc (de type IgM) permettent d'affirmer le caractère récent de l'infection et les anticorps anti-HBc (de type IgG) la guérison. L'AgHBe traduit une réplication active. Il disparait rapidement avec apparition d'anticorps anti-HBe. Après la guérison un taux protecteur d'anticorps anti-HBs persiste. (Pawlotsky, 2009) (Fig.4).

Figure 4: Evolution des marqueurs biologiques au cours d'une hépatite aigüe.

Hépatite chronique : Elle est définie par la persistance de l'AgHBs pendant plus de 6 mois, associée à la présence des anticorps totaux anti-HBc. La réplication virale est élevée, et l'AgHBe est détecté (Fig.5). Ces deux derniers paramètres peuvent varier en fonction du stade de l'infection chronique. (Pawlotsky, 2009)

Réalisé et soutenu par LATE LAWSON Ange Page 7 Figure 5: Evolution des marqueurs biologiques au cours d'une hépatite B chronique.

1.1.2- L’étendue de l’hépatite B, quelques chiffres

1.1.2.1- Epidémiologie du VHB à l’échelle mondiale

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 2 milliards de personnes sont contaminées par le VHB dans le monde, et plus de 240 millions porteurs chroniques du virus dont au moins 50 millions vivent en Afrique Subsaharienne. Chaque année environ 500 000 à 700 000 personnes meurent des conséquences de l’hépatite B (OMS, 2013). D'après le CDC (Center of Disease Control, Atlanta USA), la prévalence mondiale du VHB varie de 0,1 à 20%

selon les pays. Environ 45% de la population mondiale vit dans des régions où l’hépatite B est fortement endémique avec plus de 8% de la population porteuse de l’AgHBs. Environ 43% vit dans des régions d’endémie intermédiaire avec 2 à 7 % de porteurs de l’AgHBs. Enfin 12 % de la population mondiale vit dans des zones d’endémie faible avec seulement 0,6% de positivité à l’Ag HBs. (Liaw et al., 2010)

1.1.2.2- Epidémiologie du VHB à l’échelle africaine

En Afrique Subsaharienne, la prévalence du VHB varie entre 8 et 20% selon les pays (Fig.6). Tandis que 70 à 95 % de la population a déjà été exposée à l’infection (Edmunds et al., 1996 et OMS, 2013).

Réalisé et soutenu par LATE LAWSON Ange Page 8 Figure 6: Prévalence du VHB en Afrique.

1.2- LES TESTS DE DIAGNOSTIC RAPIDE DE L’HEPATITE VIRALE B

1.2.1-Définition

Un test de dépistage rapide est un test conçu pour donner un résultat dans un délai court.

Il peut être réalisé à partir du sang total, de la salive, du plasma ou du sérum en fonction des matrices recommandées par le fabricant. (Haute Autorité de Santé, 2014)

1.2.2-Principe de fonctionnement

Le principe des TDR repose sur la capture d’analytes (antigènes ou anticorps) sur une surface solide. L’interaction de ces analytes avec des peptides synthétiques se manifeste généralement par la formation d’un trait de couleur. Une bande contrôle permet de valider le test.

Il existe plusieurs technologies. La plus utilisée est l’immunochromatographie. (Association Française pour l’Etude du Foie, 2014)

Réalisé et soutenu par LATE LAWSON Ange Page 9 Description du principe d’un test d’immunochromatographie

La détection rapide d'antigènes par immunochromatographie sur membrane consiste à déposer l'échantillon à tester à l'une des extrémités d'une membrane de nitrocellulose fixée sur un support plastique (TDR sur cassette) ou carton (TDR sur bandelette). Si l'antigène recherché est présent, il se lie avec un anticorps marqué le plus souvent à l'or colloïdal. Sous l'effet d'un tampon, les complexes antigènes-anticorps migrent par capillarité et sont arrêtés par des anticorps de capture fixés sur la membrane. Un résultat positif se traduit par l'apparition d'une ligne colorée. L'excès de complexe conjugué continue à migrer et est immobilisé par un anticorps (anti-lapin ou anti-souris), l'accumulation des complexes colorés entraîne l'apparition d'une ligne colorée, cette seconde ligne ou ligne de contrôle valide le bon fonctionnement de la réaction. En cas de réaction négative, seule la ligne contrôle est colorée. L'apparition des bandes est rapide entre 15 et 20 mn. (Rahib et al., 2011)

1.2.3- Intérêts et limites Intérêts :

Les TDR sont simples à réaliser. Par ailleurs, ils nécessitent très peu de temps pour leur réalisation et permettent d’obtenir un résultat rapidement. De surcroit, les TDR peuvent être utilisés hors des structures de soins où sont habituellement réalisés les dépistages.

Limites :

Les TDR présentent une sensibilité inférieure à 100%. L’interprétation des résultats est subjective et le coût unitaire, pour le moment, est encore élevé.

1.3- LA METHODE IMMUNO - ENZYMATIQUE ELISA

1.3.1-Définition

La méthode enzymatique ELISA qui correspond à un dosage immuno-enzymatique sur support solide, est un examen courant de laboratoire. Elle est principalement utilisée en immunologie pour détecter la présence d'un anticorps ou d'un antigène dans un échantillon.

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1.3.2-Principe

Le principe du test ELISA repose sur l’utilisation d’un support solide (puits de microplaques, billes, microparticules). Celui-ci est recouvert soit d’antigène pour la détection des anticorps, soit d’anticorps monoclonaux pour la détection des antigènes. Le sérum du patient est mis au contact du support ainsi revêtu. Un complexe antigène-anticorps se forme alors. La révélation de ce complexe est effectuée par la fixation d’une enzyme transformant un substrat spécifique en composé coloré ou émettant un signal. La détection du signal est ensuite assurée par un spectrophotomètre.

1.3.3-Intérêts et limites Intérêts :

La méthode ELISA est simple d’utilisation pour le personnel qualifié avec entraînement.

Il est aussi possible d’effectuer simultanément le dosage de plusieurs échantillons. De plus, la méthode ELISA est une méthode de référence.

Limites :

La réalisation de la méthode ELISA nécessite un environnement de laboratoire. Et lorsqu’un kit est entamé, il doit être utilisé rapidement.

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