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CHAPITRE 5 : RÉSULTATS

5.4 Synthèses

5.4.1 Le processus de création des participants

Le processus de création qui concerne l‟expérience artistique des participants était divisé en trois phases distinctes s‟enchaînant parfois dans une même activité, dans une résonnance entre deux activités, ou dans l‟évolution du projet en entier. Ces phases issues du processus de création proposé par Gosselin (1998)47 sont : l‟ouverture, l‟action productive et la séparation. Toutes les

activités agissaient comme éléments déclencheurs pour l‟une ou l‟autre des phases, et constituaient les traces du parcours artistique de chacun. Il importait d‟accorder au processus de création des adolescents, une place centrale dans la réflexion et l‟affirmation de leur identité.

La phase d‟ouverture portait sur le moment où les participants accueillaient les activités et leurs thèmes, en vue de s‟en inspirer. De manière générale, cette étape du processus se démarquait par la curiosité, l‟attention, l‟initiative dans l‟interprétation et l‟appropriation des consignes. Lors des premières activités, les participants restaient davantage en surface, mais leurs idées pouvaient aussi se développer au cours des échanges qui s‟en suivaient. C‟est le niveau d‟ouverture de chacun qui déterminait la profondeur des réflexions. Plus les participants étaient ouverts à l‟expérience et aux autres, plus ils découvraient les outils nécessaires pour être inspirés et faciliter l‟arrivée de la phase suivante. Les activités de présentations, de rituels et de réflexion, ont grandement contribué à favoriser l‟ouverture et l‟inspiration des participants, par l‟interaction entre eux.

La phase d‟action productive était l‟étape centrale du processus, puisqu‟elle consistait à la réalisation d‟objets médiateurs devant favoriser les dialogues dans la relation de groupe. À plusieurs reprises durant cette phase, les participants ont fait preuve d‟un élan créatif, mais ils rencontraient aussi des difficultés. Le processus semblait parfois difficile, ce qui rendait la phase d‟ouverture essentielle à la réussite de certaines activités plus élaborées, comme la réalisation de la vidéo. La discussion avant la réalisation facilitait donc grandement l‟accès à la créativité. Il était néanmoins important que cette phase ne s‟attarde pas uniquement au rendu esthétique des réalisations. L‟objectif de l‟expérience artistique nourrissait la relation plutôt que l‟évaluation des résultats. Cette phase de création devait aussi permettre une introspection, en évitant toutefois les révélations trop personnelles. L‟expérience était l‟occasion de prendre conscience de l‟identité individuelle et culturelle, et d‟affirmer celles-ci.

La phase de séparation se présentait sous forme de rétroaction. Toutes les périodes de dialogue prévues au programme visaient à permettre aux participants de prendre un certain recul au cours du processus de création. La présentation des réalisations était donc importante dans la démarche d‟affirmation de soi. À cette étape, une réflexion était amorcée sur l‟action afin d‟aider les participants à saisir le sens de leurs réalisations. À bien des moments, j‟ai constaté que les participants avaient du mal à tisser des liens entre leur intention initiale et le rendu de leur création. Dans plusieurs activités, la rétroaction était pratiquée simultanément à la phase de réalisation, comme il a été le cas dans les activités auxquelles l‟artiste intervenante a participé. Néanmoins, cette dernière phase du processus de création se démarquait souvent à travers le sentiment d‟accomplissement des participants, ou la venue d‟une nouvelle idée émergeant des réflexions partagées. Il arrivait que les activités résonnent entre elles. Certaines n'avaient donc pas de fin, et constituaient une phase d‟ouverture pour la suivante, formant ainsi un cycle continu, une dynamique de création propre à l‟expérience et à l‟unicité de chacun des participants.

5.4.2 Le processus d’intervention de l’artiste intervenante

Parallèlement au processus de création des participants, la pratique de l‟intervenante s‟est aussi définie de trois façons : par la transmission, par l‟observation et par la participation. Par contre, ces actions n‟étaient pas toujours réalisées successivement, elles étaient parfois liées au contexte. La transmission par exemple Ŕ qui se caractérisait par la façon de donner les consignes, d‟inspirer les participants ou de partager des connaissances Ŕ pouvait s‟associer à chacune des phases du processus de création. L‟observation et la participation pouvaient aussi être reliées en une seule et même action. Ce sont principalement ces différentes postures issues du statut d‟artiste intervenante, qui ont permis d‟encadrer l‟expérience artistique de la communauté, et qui impliquait tout autant l‟affirmation d‟une identité professionnelle au sein de celle-ci.

La transmission n‟est pas une notion qui aurait pu se définir par écrit avant cette recherche. Elle a plutôt pris forme lors de mes interventions. Il convient de la nommer non dans une perspective théorique, mais par rapport à la pratique. M‟étant inspirée de mon parcours artistique personnel pour l‟élaboration des activités artistiques pour des adolescents Atikamekws, je transmettais déjà une part de ce que j‟étais à ma communauté. De plus, transmettre consistait aussi à donner des conseils, poser des réflexions, encourager les jeunes, mais sans jamais dicter une façon de faire. Les activités

proposées étaient des repères dans ce voyage auquel les participants que j‟accompagnais étaient conviés. « Cependant, il ne s'agit pas seulement d'avoir un ''sac à dos'' plein d'idées, mais de connaître parfaitement le contenu de ce bagage et de savoir quoi utiliser, comment l'utiliser et quand y recourir. » (Lafortune, Martin, 2004, p.57). Il faut transmettre quelque chose qui soit significatif. « Cela nous place dans le questionnement de ce que je veux transmettre, de ce que je transmets à mon insu, et de ce que l'autre, ici [l‟adolescent], prend de ce que je transmets. » (Marti, 2008, p.57).

L‟observation fut primordiale dans ma pratique d‟intervention. Ainsi, celle-ci a fait l‟objet d‟une description sur l'action qui était consignée dans le journal de bord. Dès lors, au fil de mes observations et de la prise de notes, j‟ai tôt fait de remarquer qu'une distance se créait entre les participants et moi-même durant la phase d'action productive. Quand j'observais la situation de l'intérieur, j‟arrivais à mieux comprendre l'expérience de l'autre sans passer par l‟écriture. J‟observais les actions de chacun, et je n‟envisageais plus uniquement leur faire vivre une expérience artistique, mais de la vivre ensemble dans un accompagnement. « Dans une démarche d'accompagnement, la curiosité ne se limite pas à une envie d'apprendre qui ne viserait qu'une accumulation de connaissances. Le concept de curiosité doit comprendre le goût de connaître les personnes accompagnées et leur contexte d'intervention. » (Lafortune, Martin, 2004, p.54). L‟accompagnement a fait écho à cette proximité que je recherchais, et à cette posture qui se développait au fil de ma pratique d‟art communautaire. Il était donc essentiel que l‟observation puisse nourrir autant ma relation dialogique avec les participants, que l‟expérience artistique qui s‟offrait à eux.

Ma participation a évolué selon le contexte de chaque activité. En participant à l‟expérience, la relation a été basée sur les échanges plutôt que sur le rôle de chacun, de sorte que les activités artistiques sont devenues un espace égalitaire. Ce n‟était pas tant les participants qui avaient modifié leurs attentes envers les activités, que moi qui m‟étais davantage ouverte à eux en animant celles-ci. C'est au cœur de cette participation marquée de quelques imprévus que s‟est établi l‟accompagnement. Ce n'était plus seulement l'acte d‟initier des activités qui contribuait à développer un sentiment d'appartenance au sein de ma communauté, mais aussi celui d‟y participer de façon engagée construisant par le fait même de nouvelles balises liées à ma pratique d‟art communautaire. Si au départ ma participation a été sollicitée par le manque de participants, celle-ci a néanmoins contribué à l‟apparition et à l‟affirmation d‟une identité groupale.

5.4.3 Le processus d’affirmation identitaire

En développant une approche artistique visant à créer un dialogue entre jeunes d‟une même communauté, puis en vivant avec eux une expérience pour favoriser le développement d‟un sentiment d‟appartenance, la question de l‟affirmation identitaire était posée. Si les activités artistiques avaient permis de répondre aux objectifs de partage, de rencontre, de réflexion et de dialogue, l‟objectif de l‟affirmation de soi quant à lui suivait la trajectoire de l‟expérience, dans une croisade entre la réflexion, l‟exploration et l‟affirmation. Les thèmes abordés dans les réflexions ont permis d‟initier la question identitaire, pour ensuite l‟explorer dans un processus créateur en vue de favoriser la redécouverte de soi. L‟affirmation identitaire n‟était donc que le résultat de cette expérience solitaire et collective. Le rituel de présentation, incluant les rétroactions des activités, était un bon moyen de mettre en place et de soutenir la prise de parole des participants. Les propos qui ont été partagés ont pu révéler l‟identité de chacun ou du moins être le reflet d‟eux-mêmes, et la prise de parole symbolisait le premier pas vers une affirmation de soi. Se retrouver devant un inconnu n‟était pas si simple, se présenter à lui l‟était encore moins. Dès lors, il importait de détourner le rituel de présentation et les dialogues, pour qu‟ils deviennent inspirants et même inconsciemment pratiqués. En devenant répétitifs et réguliers, ils ont conforté les participants qui se sont ouverts plus facilement et davantage à chaque fois. C‟est ainsi qu‟ils pouvaient se révéler aux autres ainsi qu‟à eux-mêmes en prenant conscience de tout ce qui définissait leur identité. Si l‟expérience artistique des participants leur a donné la possibilité de mieux se connaître, il en a été de même pour moi-même. Ce parcours m‟a appris à me faire confiance, à croire en mon rôle d‟artiste intervenante, à connaître les jeunes de ma communauté, à mieux connaître celle-ci et à m‟y reconnaître. Ce sentiment d‟appartenance m‟a permis d‟affirmer que j‟étais l‟une des leurs et de partager avec eux cette jeunesse Atikamekw. J‟ai choisi de poser une réflexion sur moi-même en vue de décrire la relation qui s‟est établie avec ma communauté et de dessiner mon identité professionnelle.

5.4.4 L'art comme médiation favorisant le dialogue

L‟art a été le lieu de rencontre des adolescents de ma communauté où la confiance devait d‟abord être établie entre eux et moi-même. Il a fallu de ma part de la volonté et de l‟implication pour que cette relation puisse évoluer. J‟avais confiance que mes activités soutiendraient notre rencontre, et

celle-ci était possible dû à l‟intérêt qu‟avait démontré ma communauté envers mon projet. Sans doute que le second pas, celui de lâcher prise a été plus difficile. Laisser l‟expérience artistique devenir un mouvement déclencheur de discussions a été des plus efficaces et il en fut de même pour les échanges. Les réalisations artistiques quant à elles devenaient des objets médiateurs construits au cœur de cette nouvelle relation. « Le médiateur serait alors le support non seulement de la communication, mais aussi de la créativité, de la richesse interne de chacun, facilitant le partage de niveaux émotionnels profonds, à travers des possibilités d'appropriations et de transformations aussi bien personnelles que groupales. » (Quélin-Souligoux, 2003, p.33). Il y a eu des dialogues heureux concernant les réussites de chacun, des dialogues plus délicats concernant les difficultés de certains, des dialogues teintés de questionnements et d‟autres d‟affirmations concernant notre culture, et ceux-ci ont finalement donné vie à une véritable rencontre. Le fait de me rattacher à ma propre expérience portait ce désir de dialogue à travers l‟art, bien qu‟au départ, mes intentions étaient complètement centrées vers ma communauté et que je m‟étais inconsciemment exclue des objectifs. Je m‟étais préparée à animer ces dialogues, mais sans réaliser que j‟avais tout autant un désir profond de communiquer et d‟aller à la rencontre des jeunes Atikamekws. L‟art m‟a permis d‟imaginer et de préparer une médiation favorisant le dialogue, et son effet sur le groupe m‟a permis d‟apprendre que celui-ci n‟aurait été possible sans qu‟il y ait d‟abord une écoute. Et s‟il y avait une écoute, c‟était déjà le début d‟un dialogue. Dès lors, il appartient à l‟artiste intervenant de savoir y répondre et d‟entretenir cette relation avec l‟autre en étant aussi généreux que possible. C‟est d‟ailleurs cette même générosité qui incitera chaque membre du groupe à affirmer sa présence. Pour ma part, j‟ai proposé l‟art comme lieu de rencontre. En étant invités à créer, les participants étaient invités à s‟exprimer ; en s‟exprimant, ils ont communiqué ; et en communiquant, il y a eu un dialogue. Celui-ci pouvait être introspectif ou partagé, mais dans tous les cas, il était présent.

5.4.5 Le sentiment d’appartenance à la communauté

Le fait de prendre place dans un groupe ne signifiait pas que chacun se sentirait concerné par celui- ci, ou qu‟il s‟y développerait un réel sentiment d‟appartenance. Mais l‟expérience artistique, les réflexions identitaires et la prise de parole de chacun, ont définitivement donné naissance à un „‟Nous‟‟. Je l‟ai remarqué quand les participants se sont davantage impliqués dans les activités, comme le titre qu‟ils ont trouvé pour leur exposition. Le simple fait de donner un nom à leur exposition était significatif et affirmatif pour les participants qui devaient réfléchir d‟eux-mêmes au

sens qu‟avait pris leur expérience et le partager dans un consensus. C‟est de cette façon que le sentiment d‟appartenance s‟est manifesté, que le groupe s‟est de lui-même baptisé. La croissance du groupe m‟a longtemps porté à réfléchir quant à ma place au sein de celui-ci et au sens de ma présence : « Le groupe d'appartenance influence l'individu dans sa construction identitaire, cependant il ne faut pas se focaliser uniquement sur ce qu'il reçoit du groupe mais aussi sur sa contribution envers celui-ci. » (Bahuaud, 2010, p.19). J‟ai dû revenir à mon point de départ, à l‟origine du projet quand tout m‟apparaissait si clair, pour retrouver cette raison qui m‟avait conduit à cette recherche, mais surtout à cette pratique d‟art en communauté, et m‟y rattacher. Ma toute première intention, comme bien d‟autres, était d‟être présente pour les miens. « […] les jeunes autochtones qui poursuivent des études avancées sont motivés par le désir de s'impliquer dans leur communauté et de travailler pour les leurs ou encore pour la cause autochtone. Ils sont motivés par un sentiment de solidarité et de responsabilité face à leur famille élargie, face à leur tribu ou à leur communauté. » (Poirier, 2009, p.29). L‟art qui m‟a toujours permis d‟exprimer mon identité individuelle me permettait maintenant d‟aborder celle-ci dans un esprit d‟affirmation culturelle. Au cœur de cette affirmation s‟est développé mon sentiment d‟appartenance au groupe lui-même né de l‟expérience, et de façon plus symbolique, à ma communauté.

CONCLUSION

Cette recherche dans le milieu s‟est inscrite dans un engagement envers ma communauté, qui s‟est avéré être la traversée d‟un processus de création et d‟accompagnement à la fois personnel et collectif. Bien que cette nouvelle rencontre artistique auprès des miens fût sollicitée et encadrée par mes études à la maîtrise, elle a néanmoins eu lieu dans un désir de rapprochement et d‟apprentissage.

Le rapprochement a été possible selon les sujets abordés dans les activités artistiques et dialogiques s‟étant déroulées pendant trois semaines et qui auront suffi pour connaître les jeunes Atikamekws qui se sont présentés volontairement, avec confiance et générosité envers le projet. En me rapprochant de ce qu‟ils sont, j‟ai eu le sentiment de me rapprocher aussi de moi-même, de cette adolescence que nous vivons tous un jour et qui nous fait nous questionner comme individu. Ils ont tenté de répondre à cette quête d‟identité, tout autant que je les y ai accompagnés, et nous nous sommes rejoints aux racines de notre identité culturelle. Êtres de jeunes Atikamekws et prendre un temps pour se le dire, nous a permis de consolider notre sentiment d‟appartenance à une même communauté.

« Un apprentissage a lieu à la suite de l‟utilisation d‟informations accompagnée (sic) d‟une réflexion sur l‟effet produit par cette action en fonction des buts visés. » (Bourassa, Serre et Ross, 1999, cité par Boutet, 2004, p.5). Le fait de mettre en pratique une démarche réflexive en cours d‟action auprès de ma communauté, a favorisé une nouvelle définition de ma fonction d‟artiste. Néanmoins, s‟il m‟a été possible de définir ma pratique en art communautaire selon les différents apprentissages culturels, artistiques et sociaux ayant émergé de l‟expérience, cela n‟a cependant pas permis de nommer mon rôle. Même si l‟expression „‟artiste intervenante‟‟ a refait surface à de nombreuses reprises à l‟intérieur de la recherche, celle-ci n‟inclut pas le sens attribué à l‟expérience auprès de ma communauté dans un contexte de partage, de rencontre, de réflexion et de dialogue. D‟un point de vue extérieur, il m‟a été possible de prendre un certain recul et de faire des liens avec le rôle du « Passeur culturel [qui] accompagne la personne [...] dans la construction de son identité culturelle en

créant des occasions signifiantes de découverte et d'expression de la culture francophone [autochtone] tout en étant ouvert sur les autres cultures »48. Une fois transposée dans un contexte de

culture autochtone, cette approche serait en tout point similaire à celle qui s‟est développée dans ma pratique. « Par des interventions qui éveillent les sentiments d'appartenance, de compétence et d'autonomie, le passeur culturel encourage une démarche de réflexion sur le rapport à soi, le rapport à l'autre et le rapport à l'environnement. »(ibid.). On comprend donc que le processus implique deux personnes, celle qui a une fonction de transmission et celle qui a une fonction de réception. Ainsi, le rôle de passeur culturel est bien défini, puisqu‟il „‟passe‟‟ à l‟autre en espérant que ce dernier recevra son geste, et ce geste aura peut-être une résonnance plus grande que celle escomptée au départ, comme de recevoir à son tour, même à son insu. Toutefois, il importe de préciser que cette recherche ne constitue pas une démarche de référence d‟art communautaire. Elle est née d‟un désir de rencontre entre les membres d‟une même nation, et dans l‟espoir d‟une affirmation identitaire collective. Bien que la jeunesse atikamekw fût au centre de l‟intervention artistique, ce mémoire est finalement le reflet d‟un parcours engagé vers l‟affirmation d‟une identité professionnelle qui généralement se nourrit des « enseignements de la formation au métier, des expériences personnelles et de la propre personnalité du sujet. Elle va pouvoir s‟affirmer et être reconnue dans un cadre d‟action spécifique, avec une mission, des objectifs et des buts fixés, des tâches concrètes et des limites connues. » (Marti, 2008, p.56). Aujourd‟hui je sais ce que je veux faire, il ne me restera toujours qu‟à le nommer.

Cette recherche m‟a amenée à revoir ma place auprès des miens. L‟art communautaire a éveillé en moi une part de rêve et d‟espoir au regard de notre jeunesse atikamekw. J‟ai désormais la certitude qu‟ensemble il est possible de poser un geste, aussi minime soit-il, afin de contribuer à la survie de notre culture et de bâtir collectivement un héritage pour la génération de demain. Cette relation établie entre l‟identité, l‟art et la communauté, me permet d‟affirmer que chacun a la possibilité de changer sa vision du monde, en commençant par l‟explorer et l‟interpréter, pour finalement y affirmer sa place et y contribuer. Malgré les doutes rencontrés sur le terrain quant à l‟art comme médiation favorisant le dialogue, la recherche effectuée pour cette maîtrise en art avec la communauté s‟est finalement inscrite dans une actualité politique et artistique chez les Peuples autochtones, démontrant la nécessité de trouver un lieu d‟échange entre les nations. J‟ai mentionné à quelques reprises le mouvement Idle no more faisant référence « à la fin d'une certaine passivité et à la

volonté de se mobiliser pour agir. Plusieurs traductions de cette expression ont été avancées, mais la