• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 5 : RÉSULTATS

5.2 Récit de l‟expérience

Le récit – plus il est intime et spécifique dans ses descriptions –

garde à l’expérience à la fois sa complexité et sa précision. (Boutet, 2010b) Le projet s‟est déroulé à La Tuque, ma ville natale, où une tante m‟a accueillie pour la durée de celui- ci. Néanmoins, malgré le fait de connaître le milieu et d‟en être connue, je me sentais nouvelle. Je ne dirais pas que je me sentais étrangère, mais la situation m‟était inconnue, ce qui a fait naître en moi un sentiment de fragilité ressemblant à la peur. La peur de me retrouver seule, durant trois semaines, sans personne avec qui partager mon projet. Toutefois, l‟accueil reçu du milieu de stage était motivant et confirmait l‟intérêt et l‟appui de ma communauté. La préparation a été un processus long et parfois angoissant remuant sans cesse mes convictions face à ce nouveau projet qui s‟était construit dans l‟écriture, mais qui devait désormais prendre forme dans la réalité.

5.2.1 Première semaine

Les objectifs de cette première semaine consistaient à m'intégrer dans le milieu, à présenter les activités aux adolescents, mais avant tout, à me présenter de façon à favoriser une relation de confiance avec les participants. L'important était aussi de ne pas perdre de vue les objectifs du projet lui-même étant le partage d‟une expérience artistique favorisant la rencontre, la réflexion, le dialogue, et l‟affirmation de soi. Le thème général de la semaine était le passé, et faisait appel aux souvenirs. Megan, Tina, Stacy, Naomie et Jonathan45, âgés entre 12 et 18 ans, ont participé aux activités.

5.2.1.2 Description

a) La rencontre et les présentations

Cette première rencontre avec les participants était importante puisqu‟elle signalait le premier pas, le commencement, la naissance du projet. J‟étais seule dans la salle, je tournais en rond en attendant leur arrivée. J‟étais fébrile et anxieuse. Je ne cessais de me répéter que je ne devais pas m‟inquiéter, que j‟avais déjà organisé des projets avec des adolescents, mais en fait, la situation n‟était pas la même. Je ressentais le poids de la recherche sur mes épaules, avec la pression de devoir agir

45 Les prénoms ont été modifiés afin de protéger l‟anonymat des participants tel que discuté au chapitre 4 portant sur la

différemment, quand pourtant, je me retrouvais auprès des miens, dans une ville que je connaissais. Je ne voulais surtout pas décevoir le groupe, je souhaitais que les activités soient intéressantes pour eux et qu‟ils aient envie d‟y participer. Ils sont arrivés les uns après les autres, et je les ai accueillis. Certains me connaissaient déjà dû à des spectacles où ils m‟avaient entendue chanter. N‟étant pas totalement une inconnue, cela a favorisé un climat de confiance dès le début.

Je me suis avant tout présentée au groupe comme étant une Atikabécoise ayant toujours vécu en ville. Déjà, je pouvais affirmer mon identité métisse et tisser un lien de notre appartenance à une communauté autochtone et de notre réalité urbaine. J‟ai d‟abord misé sur ma présentation personnelle plutôt que sur mon rôle afin de minimiser les attentes, et de baser la relation sur l‟échange et l‟apprentissage commun. Par la suite, j‟ai présenté mon domaine d‟études et la raison qui m‟amenait à eux. Je souhaitais qu‟ils comprennent bien que le projet était en fait un „‟devoir‟‟ que je devais réaliser en leur compagnie. J‟ai tout de suite précisé qu‟il n‟en serait toutefois pas un pour eux et que les activités seraient une occasion de s‟exprimer. À ce moment, j‟étais très nerveuse, et j‟ai tenté de me ressaisir en m‟en tenant au programme d‟activités, cependant, cela est rapidement devenu lourd car celui-ci était très chargé. Craignant que cela ait un effet repoussoir, j‟ai plutôt présenté le matériel qui était mis à leur disposition : papier, crayons de toutes sortes, peinture fluorescente, toiles noires, pinceaux, plâtre de paris, un appareil photo numérique et une caméra vidéo HD. D‟autres objets ont attiré leur attention tels qu‟un bâton de bois, des miroirs et des néons de type „‟black light‟‟. Nous étions donc tous regroupés depuis plusieurs minutes autour du matériel, quand j‟ai réalisé qu‟ils étaient prêts à entamer la première activité.

b) La première activité : Le bâton de parole

J‟ai proposé aux cinq participants présents ce jour-là de choisir du matériel (rubans de couleur, feutre, tissus, et perles) pour personnaliser collectivement un bâton de bois. Personne n‟a demandé d‟explications avant de s‟exécuter, et je n‟ai pas donné d‟autres indications afin de découvrir comment pouvait s‟établir un premier contact par cette réalisation collective. Pendant que certains travaillaient et s‟échangeaient des idées, d‟autres étaient en retrait et choisissaient leur matériel en silence. De façon générale il y avait une bonne entente, mais les plus vieux semblaient parfois dérangés par le comportement des plus jeunes. Néanmoins, le bâton collectif prenait forme, avec la touche de chacun. Une fois l‟étape de la réalisation terminée, j‟ai invité les participants à s‟asseoir en

cercle afin de parler de l‟objet. J‟ai précisé que celui-ci était valorisé dans notre culture puisqu‟il incarnait un symbole de respect dans les échanges entre les membres d‟une communauté, et que nous y aurions recours lors de nos discussions. Tous étaient d‟accord pour se prêter au jeu. Naomie s‟est aussitôt emparée du bâton, et a pris la parole. Son intervention a quelque peu surpris le groupe, puisqu‟elle était restée en retrait durant la période de réalisation. Elle a dit avoir apprécié sa journée, mais se demandait si certains participants prenaient l‟expérience au sérieux. S‟adressant aux plus jeunes, son commentaire a créé un malaise auquel je n‟étais pas préparée. Jonathan s‟est à son tour emparé du bâton de parole, afin de soutenir Naomie dans sa réflexion concernant l‟immaturité du groupe : « Moi je prends ma chance avec ce projet. À vous de voir ce que vous allez en faire ». Pour détendre l‟atmosphère, j‟ai suggéré à tous de clore la journée sur cette réflexion. Pour ma part, je réalisais que le dialogue serait plus difficile à établir que je ne l‟avais imaginé. Cette première activité qui avait démarré le projet de belle façon, donnant un ton traditionnel et sacré au rituel de la première rencontre, avait néanmoins provoqué un questionnement quant à la différence d‟âge entre les participants et à mon rôle d‟artiste intervenante. Le lendemain, le manque de discipline étant encore présent, je me sentais ébranlée et incertaine de parvenir à prendre ma place au sein du groupe. En tant qu‟artiste intervenante, devais-je être directive? Il y avait certainement un écart d‟âge entre les participants et peut-être une incompatibilité entre certains, mais n‟était-ce pas là un défi, celui de favoriser le dialogue par l‟art?

c) L‟activité Une image vaut mille mots

Cette activité consistait à piger une image au hasard parmi une centaine, pour ensuite écrire un souvenir s‟y rattachant, inventer une histoire, ou faire un dessin s‟en inspirant. Cette activité était une occasion d‟introspection et de partage visant à favoriser les échanges avec les participants. Dans le cadre du programme, c‟était aussi une façon d‟initier le groupe à la photographie.

Lors de cette journée, comme ce fut le cas pour d‟autres, seulement deux adolescentes se sont présentées. J‟ai donc pris la décision de participer à l‟activité avec Naomie et Tina afin de soutenir leur présence. L‟activité en soi était simple et modeste, mais exigeait une certaine volonté. Elle se résumait en un partage qui ne mettait pas l'accent sur le ''comment'' ou la matérialité de la réalisation, mais qui portait plutôt sur la relation entre l'image pigée et les souvenirs de chacun, ainsi que l‟échange possible à partir de la réalisation.

Fig.6 : Image pigée et dessin réalisé par Naomie.

« Ça me rappelle le temps quand j'avais 12-13 ans. La compagnie où mon père travaillait organisait une fête de Noël. La fête se passait à une école de danse. Il y avait des barreaux accrochés aux murs et moi je me tenaisdessus en essayant de faire la ballerine. J'aurais aimé savoir danser. »

(Texte de Naomie)

Naomie s‟est approprié l‟image des chaussons de danse en y décrivant un souvenir personnel et en reproduisant le dessin de la photographie pigée. Ce n‟est qu‟un exemple de ce qui a été réalisé lors de cette activité. Pour ma part, ma participation ne signifiait pas tant de dessiner en compagnie des participantes, que de vivre la phase d‟échange avec elles. Quand ce fut mon tour de présenter, les participantes étaient attentives et curieuses. Leur regard et leur écoute étaient différents, comme s‟il y avait une nouvelle proximité. Au fil des images que nous avons pigées, interprétées, et présentées, j‟ai remarqué qu‟elles s‟ouvraient davantage. Elles ont fait part de souvenirs heureux et d‟autres plus tristes ou douloureux. Je me suis même demandé si j‟allais réussir à rester objective, si je n‟étais pas en train de m‟éloigner de l‟objectif de l‟activité. Néanmoins, j‟ai constaté que celle-ci avait favorisé mon inclusion fortuite dans le groupe, un rapprochement et la découverte de lieux personnels contribuant à la mise en place d‟une relation basée sur la confiance et l‟engagement. Cette activité est devenue une source d‟inspiration pour nos échanges, à laquelle nous avons eu recours au début de chaque journée de cette première semaine.

5.2.1.2 Réflexion

a) Le rituel de présentation

Au cours de cette première semaine de stage, j‟étais un peu maladroite dû à cette fébrilité liée au commencement du projet. J‟avais beaucoup d‟inquiétudes avant d‟arriver sur les lieux, et j‟ai pu sentir l‟effet de ma présentation sur le déroulement de la semaine. Il semblait y avoir beaucoup d‟attentes puisque j‟avais annoncé un grand nombre d‟activités, et le fait d‟avoir présenté celles-ci debout devant le groupe assis encourageait cette image „‟professorale‟‟ qu‟ils ont peut-être perçue mais que je voulais tant éviter. Sur le vif de l‟action, je n‟avais pas porté attention à ce détail puisque j‟étais dépassée par ma nervosité liée à cette première rencontre avec les adolescents. Le rituel de la présentation était à la fois terrifiant et nécessaire, et celui-ci concernait tout autant les participants qui devaient au début de chaque semaine se présenter au reste du groupe. Consciente que cette demande risquerait d‟angoisser certaines personnes, j‟ai donc préparé des façons ludiques de se présenter selon les thèmes du passé-présent-futur. Dans le contexte de cette première semaine sous le thème du passé, les participants devaient réaliser un dessin qui les représentait à l‟âge de 5 ans, et le présenter aux autres. Cette façon de détourner les regards vers l‟objet plutôt que sur la personne a facilité le processus. Par ailleurs, les rétroactions constituaient elles aussi un rituel de présentation qui était pratiqué à la fin de chacune des activités. Cette phase récurrente du processus de création des participants semblait se définir au fil des activités. Néanmoins, bien que je croyais fermement à l‟efficacité d‟une approche favorisant une relation dialogique entre les participants, force était de constater qu‟après avoir raconté ce qu‟ils avaient fait, les adolescents avaient peu à se dire.

b) Un dialogue difficile

La première séance de dialogue avec le bâton de parole a fait surgir une situation plutôt complexe. Suite aux commentaires émis par les plus vieux concernant l‟immaturité de certains membres du groupe, j‟ai dû m‟assurer que le projet soit significatif pour chacun. Les plus vieux trouvaient les propos des plus jeunes un peu „‟bébé‟‟ et les plus jeunes trouvaient ennuyant les sujets plus sérieux abordés par les aînés. Cette réalité m‟a grandement déstabilisée, puisqu‟elle ébranlait l‟une de mes convictions portant sur l‟art comme médiation favorisant les dialogues. Si de leur côté les participants n‟étaient pas intéressés aux propos des autres, et si pour ma part je devais faire de la discipline pour assurer le respect dans le groupe, je ne voyais plus l‟intérêt d‟avoir autant de périodes de

discussions incluses au programme. Malgré une préparation soutenue et de beaux objectifs, je ne pouvais tout contrôler et je devais accepter le contexte dans lequel je me trouvais tout en m‟ajustant à celui-ci. Le fait d‟avoir moins d‟adolescents présents les jours suivants a fortement calmé mes craintes face à ces dialogues qui m‟apparaissaient si importants au commencement, et qui se sont révélés être un défi. J‟ai plutôt suivi le conseil des Sages et opté pour un lâcher-prise de contenus trop directifs qui alourdissaient l‟expérience et l‟évolution de chacun au sein du groupe. J‟apprenais à vivre le moment présent et à observer ce qui fonctionnait dans ma façon d‟animer les activités.

c) La participation de l‟artiste intervenante

La peur de me retrouver seule a toujours été présente, et je ne tenais aucune participation pour acquise, si bien que la période de recrutement n‟a pas eu de fin officielle. Bien que j‟aie parfois trouvé difficile de devoir animer un petit groupe composé que de deux personnes, j‟ai pris plaisir à participer à certaines activités qui touchaient principalement l‟écriture et le dessin. Cela m‟a permis de comprendre autrement l'expérience artistique que je proposais. J'ai appris à me détacher de ma posture de „‟chercheure‟‟ pour laisser place à ma spontanéité d‟artiste, et de ce fait, expérimenter une approche différente dans mon rôle d‟artiste intervenante. Ce fut le premier pas vers une participation plus engagée auprès des adolescents ainsi que dans l‟expérience artistique. Cette liberté que je me suis accordée me permettait d‟être présente dans le projet et de contribuer à son avancement.

5.2.2 Deuxième semaine

Cette deuxième semaine a permis d‟accueillir deux nouvelles participantes, Jennifer et Kim qui rejoignaient Tina et Naomie. J‟étais heureuse de leur arrivée mais je redoutais à la fois le plus grand écart d‟âge que cela entraînait dans le groupe (entre 12 et 24 ans). La semaine qui avait pour principal thème le présent, abordait les cinq sens et intégrait davantage notre culture autochtone. Le but de la semaine était de réaliser les activités tout en favorisant une prise de conscience du moment présent et une affirmation de soi. Je désirais aussi encourager l‟implication des participantes dans le choix et l‟organisation des activités.

5.2.2.1 Description

a) L‟appréciation du moment présent

La première activité de cette semaine, intitulée Miroir, consistait à soutenir la présentation des participantes sous le thème du présent. Cette activité n‟était pas artistique, mais permettait néanmoins d‟introduire le thème, d‟en inspirer le groupe, et de nourrir le processus de création dans sa globalité. Assises aux tables disposant d‟un miroir devant soi, nous nous sommes présentées aux autres face à notre propre reflet en décrivant nos traits de visages ou en parlant de nous-mêmes comme de nos passe-temps, de nos rêves, de nos qualités, de nos défauts, etc. L‟exercice fut amusant bien que confrontant de prendre conscience de notre propre présence. Cet exercice libérateur a donné une nouvelle dimension à nos échanges où fut introduite une réflexion sur les cinq sens, rappelant un rituel autochtone de purification par la fumigation d‟encens m‟ayant été enseigné plus jeune. Puisque les participantes se sont montrées curieuses, la démonstration de ce rituel a donc été successive à l‟activité décrite plus haut. Les lumières tamisées, nous nous sommes installées confortablement en cercle dans l‟espace de dialogue. J‟ai d‟abord présenté le matériel pour effectuer le rituel : une coquille d‟ormeau, de la sauge, une plume, et du feu. J‟ai ensuite expliqué que la fumigation était une cérémonie de purification très pratiquée dans notre culture, une façon traditionnelle de purifier le corps et l'âme. J‟ai fait brûler quelques feuilles de sauge dans la coquille d‟ormeau et d‟un geste symbolique j‟ai dirigé celle-ci vers le ciel en levant les bras pour ouvrir le rituel. J‟ai ensuite fait vent avec la plume pour activer la fumée. De mes deux mains, symboles de la vie que je touche, je me suis inondée de celle-ci en commençant par le haut de la tête symbolisant mon esprit, ensuite les yeux pour la vie que je vois, les oreilles pour la vie que j‟entends, le nez pour la vie que je respire, la bouche pour la vie que je goûte, en terminant par le cœur, symbole de la vie que je vis. Tina ne connaissait pas cette pratique et était contente de l‟apprendre, Jennifer et Kim l‟ont redécouverte en disant mieux comprendre la symbolique, et Naomie, qui n'avait jamais vécu l'expérience, se disait reconnaissante de vivre ce moment. C‟était en effet un beau moment, simple et pur, et l‟odeur de la sauge nous apaisait toutes. Il me semblait significatif d‟inclure au projet des activités comme celles-ci pour nous permettre de nous rapprocher de notre culture, nourrir des dialogues autrement que par les réalisations artistiques, mais avec des histoires ou des légendes que l‟on avait apprises dans l‟enfance par exemple. Ce type d‟activité axée sur notre culture pouvait aussi grandement inspirer les participants, et contribuait à la phase d‟ouverture du processus de création.

b) Une activité musicale improvisée

Il m‟arrivait souvent de discuter seul à seul avec les participants durant les activités pour apprendre à mieux les connaître. Un matin, j‟ai croisé Jennifer devant le studio d‟enregistrement du Centre, situé près du local que nous occupions pour le projet. Elle regardait par la fenêtre de la porte et semblait captivée. Elle m‟a confié qu‟elle jouait de la guitare et qu‟elle aimerait bien enregistrer un morceau un jour. Comme la musique est une autre de mes passions, j‟ai proposé aux participantes d‟élaborer un petit projet musical. L‟une d‟elles a admis ne pas avoir de talent particulier en musique, mais semblait emballée par la réaction de l‟autre participante qui, passionnée comme jamais, s‟était déjà empressée d‟aller récupérer sa guitare. Nous avons discuté de nos rôles : Jennifer jouerait de la guitare, Tina a proposé de jouer du teweikan (tambour traditionnel autochtone) et moi je chanterais, puis individuellement nous avons improvisé. Composer une pièce à la guitare était nouveau et parfois difficile pour Jennifer, et Tina n‟avait jamais joué de teweikan, mais je les encourageais à profiter tout simplement de l‟expérience. Nous avons persisté malgré les nombreuses reprises, puis nous avons réussi à composer une pièce en entier et à l‟enregistrer sur vidéo. C‟était un moment d‟exaltation où nous partagions pour la première fois une fierté commune. À cet instant, j‟ai eu l‟intuition que le projet pouvait prendre forme et même devenir un „‟Nous‟‟.

c) La réalisation d‟une vidéo

Le jour de cette activité, Kim est arrivée en retard. Je lui ai donc expliqué l‟objectif de l‟atelier portant sur la réalisation d‟une vidéo collective. Elle semblait paniquer à l'idée de devoir trouver un concept, et elle m‟a reproché de ne pas être organisée, ou du moins, que l‟activité ne l'était pas. J‟ai été un peu bousculée par sa remarque, mais je lui ai expliqué qu‟elle avait seulement manqué certaines activités qui auraient pu l'inspirer. J‟ai aussi expliqué au groupe que l‟élaboration de cette activité était l‟occasion de vivre une nouvelle expérience artistique, non plus en suivant mes consignes, mais en