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3.7) Synthèse des résultats obtenus par le buy back, coupures de transactions, et par l’usage de l’OPF

Choix d’un modèle de traitement des congestions

III. 3.7) Synthèse des résultats obtenus par le buy back, coupures de transactions, et par l’usage de l’OPF

Au vu de l’étude que nous avons mené sur le réseau 9 nœuds où nous avons comparé successivement le traitement des congestions par buy back, coupures de transaction et OPF, il est clairement ressorti que le modèle du buy back est le mieux adapté. Le découplage marché de l’énergie/traitement des congestions introduit par le buy back présente trois principaux avantages :

ƒ Le marché de l’énergie gagne en transparence. Avec des méthodes de type coupure de transactions, les souhaits des participants en matière de contrats peuvent être contrecarrés d’autant plus que les congestions sont fréquentes et sévères. Par ailleurs, les payements dus au traitement des congestions sont complètement séparés des payements du marché de l’énergie. Avec des méthodes de type OPF associé à une tarification marginale, les variations de prix nodaux peuvent être non seulement dues aux congestions sur le réseau, mais aussi au marché même. Il peut donc y avoir un manque de visibilité sur l’origine des variations de prix. De plus, il est difficile de calculer précisément sur une longue période de temps le surplus financier dégagé par la tarification marginale. Les participants sont en outre encouragés à se doter de droits de transport pour se prémunir des fluctuations de volume et de prix sur le marché. Toutefois, de tels outils financiers ne résolvent pas en eux-mêmes un problème technique (congestion).

ƒ Cela est cohérent sur le plan technique : par delà les diverses formes contractuelles par lesquelles l’énergie peut se vendre et s’échanger, la réalité physique est unique et bien différente. Un consommateur ayant un contrat avec un fournisseur particulier soutire en réalité une énergie en provenance de divers centres de

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production à des taux précisés [MAN1 03]. Couper des transactions pour les garder équilibrées n’a, donc, aucun fondement physique. Un traitement des congestions, si découplé du marché de l’énergie, ne devrait pas exiger que les productions et les consommations impliquées dans une transaction bilatérale ou multilatérale soient équilibrées. Seul l’état de charge du réseau sert de référence dans ce cas. De plus, nous avons mis en évidence les problèmes décisionnels pouvant surgir dans l’application de telles méthodes.

ƒ Le rôle du traitement des congestions est clairement défini : le but de l’opérateur du système est d’accommoder les souhaits des participants tout en mettant en œuvre des moyens pour garantir la sécurité du réseau. Le traitement des congestions est un problème technique, tout comme l’équilibre production/consommation ou le réglage de la tension. Plutôt que de tenter de modifier ce qui a été conclu sur le marché de l’énergie, ou de permettre un profit au bénéfice des propriétaires du système, il doit, donc être inclut dans un service système complètement découplé de celui-ci. Les sorties du marché de l’énergie peuvent donc rester confidentielles.

Ce service constitue aussi un marché à part entière, car il permet à des fournisseurs qualifiés pour ce service d’entrer en compétition en déposant leurs offres. Cette façon de faire est clairement plus transparente aux yeux des participants, car elle fait bien la différence entre l’achat/vente d’un produit (ici l’électricité) et les problèmes techniques liés au transport de ce produit.

En outre, la méthode du buy back nous permet d’espérer des coûts de congestion raisonnables (si les marges inclues dans les offres d’ajustement des producteurs sont modérées), contrairement à l’usage de l’OPF qui peut amener à des coûts de court terme relativement élevés.

Ceci dit, des problèmes peuvent surgir avec la méthode du buy back. Le premier est le manque d’offres d’ajustement. Les offres étant faites sur une base volontaire, un producteur peut choisir de ne pas déposer d’offres d’ajustement pour le traitement des congestions. Il peut alors y avoir des cas où l’opérateur du système se retrouve avec des ressources insuffisantes pour résoudre une situation de congestion. Ce point a aussi été soulevé par Tao et Gross [TAO 02]. Dans ces cas-là, l’opérateur du système devrait en tout état de cause bénéficier de l’autorité nécessaire pour solliciter les services d’un participant dont il connaît la disponibilité, et ce au nom de la sécurité du réseau.

Un autre défaut possible d’une telle approche est qu’elle peut permettre un comportement spéculatif venant des producteurs si on n’y prend pas garde. En effet, les producteurs peuvent faire deux offres successives, une pour le marché de l’énergie et une pour le traitement des congestions. Certains producteurs peuvent s’entendre de façon à engendrer artificiellement

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des congestions pour faire du profit sur les contraintes du système [SEE 99]. Ce sont des comportements dits spéculatifs. Or, le traitement des congestions doit être avant tout un service rendu par des participants qualifiés, et ce pour le bien de tous. Il ne doit pas être un outil de spéculation.

En Californie, les offres d’ajustement sont limitées en prix à 750 $ pour contrer le pouvoir de marché de certains producteurs bien placés sur le réseau. Toute offre qui dépasse le prix de 750 $ est rejetée [CAI 03]. Cependant, imposer des limitations de prix pour les offres d’ajustement n’est pas une démarche suffisante en soi pour éviter les comportements spéculatifs. Il faut aussi une stratégie judicieuse d’allocation des coûts de congestion. La plupart du temps, les coûts des ajustements sont récupérés au prorata parmi les usagers comme cela se fait au Royaume-Uni sans véritable stratégie d’allocation. Malgré la simplicité de la démarche, celle-ci a le défaut de ne pas cibler correctement les responsabilités en cas de congestion. Cela a pour conséquence de ne pas décourager de façon efficace l’occurrence des scénarios congestionnels. D’autre part, l’absence de signaux économiques rend le traitement des congestions plus opaque et n’incite pas ceux qui ont particulièrement besoin de s’intéresser au développement du réseau. Or, il est largement reconnu qu’une méthode de traitement des congestions efficace doit envoyer des signaux économiques adéquats.

La suite de notre étude va se baser à présent exclusivement sur le traitement des congestions par la méthode du buy back. Dans le prochain chapitre, nous allons examiner les différentes stratégies d’allocation des coûts de congestion que l’on peut développer pour rendre ce modèle plus efficace en terme de transparence et de prévention des comportements spéculatifs.

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CHAPITRE IV

Stratégies d’allocation des coûts de congestion basées sur la

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