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Chapitre 6 : Analyse et interprétation des résultats

6.3 Analyse des schémas d’aménagement et de développement des MRC

6.3.7 Synthèse de l’analyse et de la comparaison des SAD

Le tableau 18 résume les faits saillants observés dans les cinq MRC analysées. Tableau 18. Résumé des faits saillants des MRC.

MRC Superficie agricole (ha) Population 1996-2001 (%) Population 2001-2006 (%) Mises en chantier (%) Superficies demandées (ha) et % de la zone agricole Espaces vacants (ha) Mirabel 42 313 (88 %) 20,7 26,7 2,6 (2,5 %) 1043 1775 Laval 7 147 (29 %) 3 7,5 12,3 (2,6 %) 189 2295 Vaudreuil- Soulanges 65 221 (76 %) 6,7 16,7 17,5 (1,2 %) 796 3500 Longueuil 9 153 (32 %) 0,4 4,7 9,4 (2,4 %) 217 2636 Lajemmerais 27 923 (80 %) 5 10,3 2 (2,1 %) 596 170

Mirabel a connu les augmentations de population les plus importantes des cinq MRC entre 1996-2001 et 2001-2006 (20,7 % et 26,7 %). Les mises en chantier ne sont toutefois pas très importantes et correspondent à 2,6 % de toutes les mises en chantier de la RMR. On pourrait s’attendre à des orientations, stratégies et moyens plus concrets et élaborés de la part de Mirabel compte tenu du fait que 88 % de son territoire est agricole, et considérant l’importance de ces espaces vacants (746 ha zonés résidentiels et 1 029 ha zonés commercial et industriel) et des demandes de modification de la zone agricole (1 036 ha). Finalement, les superficies demandées depuis les 10 dernières correspondent à 2,5 % de sa zone agricole actuelle. Les actions posées sur le terrain s’ajuste donc au discours contenu dans le SAD qui date de 1996 et qui n’est plus à jour.

Laval a connu de faibles augmentations de population entre 1996-2001 et 2001- 2006 (3 % et 7,5 %). Les mises en chantier sont toutefois importantes et correspondent à 12,3 % de toutes les mises en chantier de la RMR. Bien que son SAD date de 1990, son comportement en matière de demandes de modification de la zone agricole est semblable aux autres MRC, même si la superficie totale (189 ha) semble faible. En effet, Laval a demandé des modifications de 188 ha, dont 100 ha à des fins résidentielles, alors qu’elle a

plus de 1 310 ha d’espaces vacants zonés résidentiels et 985 ha zonés commercial et industriel et que sa zone agricole n’est plus très importante. Les superficies demandées depuis les 10 dernières correspondent finalement à 2,6 % de sa zone agricole actuelle. Laval semble miser surtout sur le développement économique de son territoire et la protection de sa zone agricole ne semble pas une priorité.

Les 14 municipalités de Vaudreuil-Soulanges appartenant à la RMR ont connu des augmentations de population relativement importantes avec une moyenne de 6,7 % entre 1996-2001 et de 16,7 % entre 2001-2006. Les mises en chantier sont importantes et elles correspondent à 17,5 % de toutes les mises en chantier de la RMR. Le SAD date de 2005 et il constitue un modèle intéressant quant aux grandes orientations, stratégies et moyens mis en œuvre pour assurer l’aménagement et la protection du territoire agricole, quoiqu’il soit peu détaillé et engageant. Malgré ce SAD, les 14 municipalités de la MRC ont demandé 796 ha de modification à la zone agricole, dont 390 ha à des fins résidentielles et 367 ha à des fins industrielles, alors qu’elle possède plus de 3 500 ha d’espaces vacants dans ces mêmes municipalités, dont 2 417 ha à des fins résidentielles et 1 088 ha à des fins commerciale et industrielle. Son comportement ressemble finalement à ses engagements peu détaillés. Bien que les superficies demandées depuis les 10 dernières ne correspondent qu’à 1,2 % de sa zone agricole actuelle, cette donnée ne touche que 14 municipalités sur les 23 qui composent la MRC. Si l’analyse avait été élargie à toutes les municipalités, le % demandé aurait probablement ressemblé à celui des autres MRC, ce qui ne nous permet pas de dire que cette MRC a un comportement plus respectueux de sa zone agricole.

Les cinq municipalités de Longueuil ont connu une très faible croissance moyenne de population de 0,4 % entre 1996-2001 et de 4,7 % entre 2001-2006. Les mises en chantier sont relativement importantes et elles représentent 9,4 % de toutes les mises en chantier de la RMR. Le SAD date de 2007 et il est le plus récent des cinq MRC analysées. En 10 ans, Longueuil a demandé 217 ha de modification de la zone agricole, toutes vocations confondues, dont 151 ha dans le but de créer des zones de préservation et d’interprétation de la nature. Les superficies demandées correspondent à 2,4 % de sa zone agricole actuelle.

La situation de Longueuil ressemble beaucoup à celle de Laval. En effet, elles ont connu des augmentations de population et de ménages plutôt faibles depuis 1996. Les mises en chantier sont comparables et la superficie de leur zone agricole aussi. Elles ont fait des demandes de modification de la zone agricole de plus ou moins 200 ha et elles possèdent plus de 2 000 ha d’espaces vacants chacune. Le SAD de Longueuil est toutefois plus récent et détaillé que celui de Laval, mais les grandes orientations, stratégies et moyens ne touchent pas de façon très précise l’aménagement et la protection du territoire agricole, outre le projet Continuum ville-campagne qui n’a pas encore aboutit.

Les quatre municipalités de la MRC de Lajemmerais ont connu de faibles augmentations de population avec une moyenne de 5 % entre 1996-2001 et de 10,3 % entre 2001-2006. Les mises en chantier sont les plus faibles des cinq MRC et elles correspondent à seulement 2 % de toutes les mises en chantier de la RMR. Le SAD date de 2006 et il est le plus détaillé quant aux grandes orientations et aux moyens concrets et réalisables d’aménager, de protéger et de mettre en valeur le territoire agricole. Les superficies demandées depuis les 10 dernières correspondent toutefois à 2,1 % de sa zone agricole actuelle, donnée similaire à celles des autres MRC. Lajemmerais a demandé 596 ha de modification, dont 375 ha à des fins résidentielles et 143 ha à des fins commerciale et industrielle. Elle est la seule MRC parmi les cinq analysées qui n’a presque plus d’espaces vacants disponibles (95 ha zonés résidentiels et 75 ha zonés commercial et industriel).

Cette analyse a permis de constater que l’élaboration des orientations, des stratégies et des moyens de protection et de mise en valeur de la zone agricole permanente varie beaucoup d’une MRC à l’autre, que leur souci de la protéger est très variable et que le comportement sur le terrain ne s’arrime pas nécessairement avec le discours contenu dans le SAD.

6.4 Positions des acteurs impliqués dans les demandes de