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Synthèse des impacts

Dans le document C HAPITRE E – I MPACTS ET MESURES (Page 82-85)

L’implantation de la ferme éolienne de Bonne Voisine 2 devrait provoquer une baisse de la fréquentation des oiseaux dans un périmètre de 200 à 600 m autour des éoliennes. Ces superficies chevauchent toutefois celles du parc Bonne Voisine 1 et des Ormelots, ce qui diminue de façon importante la surface nouvellement impactée (50%). De plus, de grands espaces vides restent disponibles et permettent encore à l’avifaune de trouver des zones de tranquillité suffisamment importantes à proximité. Les impacts sont donc qualifiés de faibles.

La ferme éolienne de Bonne Voisine 2 n’est pas située au sein d’un couloir majeur de migration, un couloir d’enjeux modérés étant toutefois présent au Nord, ce dernier étant orienté Ouest-Sud-Ouest / Est-Nord-Est. Le nombre d’oiseaux traversant le site est donc modéré et concerne principalement le Vanneau huppé et l’Etourneau sansonnet (plus de 75% des effectifs). De plus, le respect des alignements existants ainsi que l’espacement entre les machines envisagées limite fortement les possibilités de collision grâce à un effarouchement déjà existant et à une bonne lisibilité des projets.

Ainsi, la ferme éolienne de Bonne Voisine n’engendrera pas d’impact significatif sur l’avifaune. Les résultats historiques de suivis post-implantation permettent d’envisager un impact direct faible et temporaire sur les espèces présentes.

Mesure

Les principales mesures concernant l’avifaune concernent essentiellement la phase de chantier. Etant donné les impacts faibles attendus en phase d’exploitation, aucune mesure ne se justifie.

Impact résiduel

Les impacts résiduels seront faibles en phase d’exploitation. Toutefois, on ne peut pas exclure tout risque de collision, c’est pourquoi le pétitionnaire devra mettre en œuvre les suivis réglementaires imposés à l'article 12 de l'arrêté du 26 août 2011 (ICPE) et prendre les mesures nécessaires en fonction des résultats de ces suivis.

Aucun impact résiduel significatif n’est attendu pour les espèces protégées et menacées.

De ce fait, le projet ne doit pas faire l’objet d’une demande de dérogation à l’interdiction de destruction des espèces protégées concernant les oiseaux.

Suivis

Le protocole de suivi des parcs éoliens est actuellement en cours de révision. Les modalités de ce dernier n’étant pas connues à ce jour, le porteur de projet s’engage à mettre en place le suivi préconisé dans le cadre de ce dit protocole et ce dès la mise en service du parc de Bonne Voisine 2.

Projet éolien de Bonne Voisine 2 (10) Chapitre E – Impacts et mesures - p. 263

Dossier de Demande d’Autorisation Environnementale

Carte 74 : Implantation du projet au regard des enjeux chiroptérologiques (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

Projet éolien de Bonne Voisine 2 (10) Chapitre E – Impacts et mesures - p. 264

Dossier de Demande d’Autorisation Environnementale

Chiroptères

Impact

Concernant la phase d’exploitation, l’impact des éoliennes sur certaines espèces de chauves-souris est connu depuis peu mais peut s’avérer relativement important. D’une manière générale, des cadavres de chauves-souris sont régulièrement retrouvés au pied des éoliennes, probablement victimes de collision avec les pales ou d’un barotraumatisme (seules une autopsie permet de le vérifier). Quelques cas de mortalités ne peuvent cependant pas être imputables de façon certaine aux éoliennes. Les principales espèces concernées par cet impact sont les noctules et les pipistrelles. La période la plus sensible se situe aux mois d’août et septembre (émancipation des jeunes et transit automnal), (SFEPM, 2004). Ces chauves-souris pourraient venir chasser, au niveau des pales voir du rotor des éoliennes. Lorsque le site est éclairé dans un rayon plus large, pour des raisons de sécurité, l’impact s’est avéré plus important.

Par ailleurs, les cas de mortalité constatés (voire figure ci-contre) concernent principalement les espèces migratrices dont les déplacements se font à haute altitude (50 à 100 m voire plus), telles que les Pipistrelles, les Noctules et les Sérotines avec respectivement 53, 4%, 21,7% et 4,5% des chiroptères impactés par l’éolien, soit presque 80% des cadavres.

L’impact direct dû au fonctionnement d’un parc éolien n’est pas totalement compris à l’heure actuelle, car dans la plupart des cas la cause de la collision est inconnue. Différentes hypothèses ont été proposées, telles que :

 Les turbulences de l’air ;

 La non-perception du danger (nombre de cris d’écholocation des espèces migratrices trop faible ou trop grande vitesse de rotation des pales) ;

 Une concentration d’insectes plus forte autour de la nacelle, car attirés par la chaleur dégagée, ce qui incite les chauves-souris à chasser dans cette zone ;

 La curiosité naturelle de ces espèces.

Hormis l’axe reliant Champflleury à la haie au Nord de la ferme de Bonne Voisine en passant par cette dernière, l’activité globale au sein du secteur d’étude est relativement faible avec 7 espèces identifiées de manière certaine (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Nathusius, Pipistrelle de Kühl, Oreillard gris, Sérotine commune, Noctule de Leisler et Noctule commune) et une huitième non identifiée. Les bois et les haies montrent une attractivité nettement supérieure à celle des parcelles cultivées sauf dans le cas du transit automnal où la présence d’un tas de fumier et la fauche d’une culture de chanvre ont temporairement attiré des individus en chasse. Ce type de situation attire donc potentiellement des chauves-souris à proximité des éoliennes et pourrait induire un impact de type collision.

La Pipistrelle commune est une espèce sensible aux projets éoliens puisqu’elle représente l’espèce la plus impactée en Europe (source SFEPM cf. figure ci-contre). Cet impact résulterait du caractère ubiquiste et du comportement des Pipistrelles, qui remonteraient le long du mât lorsqu’elles en croisent un au cours de leurs déplacements. La Noctule commune quant à elle est une espèce migratrice de haut vol et bien que sa présence soit très limitée au cours de l’étude, un impact sur l’espèce pourrait être constaté. Cette dernière fait en effet partie des espèces les plus impactées par les parcs éoliens.

Figure 122 : Bilan des chiroptères tués par les éoliennes en Europe (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

Projet éolien de Bonne Voisine 2 (10) Chapitre E – Impacts et mesures - p. 265

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Le tableau suivant définit le risque que présente l’éolien pour les espèces recensées, selon la méthodologie établie par la SFEPM (SFEPM, 2013, suivi post-installation), en fonction du statut national de l’espèce (le statut régional n’est en effet pas issu d’une liste rouge selon la méthodologie UICN) et du nombre de collisions connues.

Légende : LRR : Liste rouge régionale ; LRN : liste rouge régionale NT : Quasi-menacé ; LC : préoccupation mineure ; VU : vulnérable Sensibilité à l’éolien : les chiffres entre parenthèse correspondent à un intervalle et ces intervalles (nombre de chiroptères impacté par les parcs éoliens en Europe) permettent de classer les espèces en fonction de l’impact par collision.

Tableau 128 : Vulnérabilité des chiroptères face à l’éolien en fonction de l’enjeu de conservation national (source : AUDDICÉ Environnement, 2018) Les notes de risque du tableau précèdent sont obtenues à partir de la matrice ci-dessous.

Tableau 129 : Matrice de vulnérabilité des chiroptères face à l’éolien en fonction de l’enjeu de conservation (source : AUDDICÉ Environnement, 2018) La Sérotine commune, la Pipistrelle de Kuhl et l’Oreillard gris ont respectivement une note de risque de 3, 2,5 et 1,5. Cela implique une vulnérabilité faible à modérée pour ces espèces vis-à-vis de l’éolien.

Trois espèces ont une note de risque de 3,5 : la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Nathusius et la Noctule de Leisler. Cette note implique une sensibilité modérée à forte vis-à-vis de l’éolien tandis que la Noctule commune présente une vulnérabilité forte avec une note de risque de 4.

Les éoliennes ont toutefois été positionnées à plus de 200 mètres des haies et boisements et dans les habitats les moins sensibles pour les chiroptères, à savoir les parcelles de grandes cultures.

Au regard de ces éléments ainsi que de l’activité forte des chauves-souris contactées au niveau des axes reliant Champfleury et Salon à la haie au Nord de la ferme de Bonne Voisine, tout risque de collision ne peut être exclu, c’est pourquoi le pétitionnaire devra mettre en œuvre les suivis réglementaires imposés à l'article 12 de l'arrêté du 26 août 2011 (ICPE) et prendre les mesures nécessaires en fonction des résultats de ces suivis.

Mesure d’évitement

La principale mesure d’évitement a consisté à respecter la distance de 200 mètres par rapport aux haies et boisements du secteur d’étude et de positionner les éoliennes exclusivement au sein des parcelles cultivées.

Afin d’éviter toute mortalité liée à l’intrusion de chauves-souris au sein des nacelles des éoliennes, ces dernières seront isolées à l’aide de dispositifs adaptés.

Mesure de réduction

En tenant compte des enjeux actuellement connus et du respect d’une distance de 200 mètres par rapport aux haies et aux boisements, aucune mesure de réduction ne semble devoir être appliquée ici.

Impact résiduel

Aucun impact résiduel significatif n’est attendu pour les espèces protégées et menacées.

De ce fait, le projet ne doit pas faire l’objet d’une demande de dérogation à l’interdiction de destruction des espèces protégées concernant les chauves-souris.

Le pétitionnaire s’engage à réaliser le suivi environnemental dès la mise en service des projets et non dans les 3 ans réglementaires, afin de vérifier au plus vite l’impact réel du projet et prendre rapidement les mesures que les résultats pourraient imposer.

Suivis

Le protocole de suivi des parcs éoliens est actuellement en cours de révision. Les modalités de ce dernier n’étant pas connues à ce jour, le porteur de projet s’engage à mettre en place le suivi préconisé dans le cadre de ce dit protocole et ce dès la mise en service du parc de Bonne Voisine 2.

Dans le document C HAPITRE E – I MPACTS ET MESURES (Page 82-85)

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