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Habitats naturels et flore

Dans le document C HAPITRE E – I MPACTS ET MESURES (Page 141-145)

Phase de terrain

Dans le cadre de la réalisation du diagnostic flore et habitats, 2 sorties de terrain ont été réalisées les 19 mai et 22 juin 2015 afin d‘inventorier les espèces végétales présentes sur le secteur d’étude (boisements, accotements herbeux, talus, …) et de cartographier les habitats naturels présents dans le périmètre d’étude rapproché. En cas de présence aux abords du secteur d’étude d’un habitat pouvant présenter un intérêt écologique particulier alors celui-ci fait également l’objet d’une cartographie.

Chaque milieu naturel a fait l’objet d’une localisation précise sur une carte à échelle appropriée, puis les espèces végétales caractéristiques ont été identifiées, afin de caractériser l’habitat et de le rapporter à la nomenclature Corine Biotope (référence européenne pour la description des milieux).

Les espèces d’intérêt patrimonial (protégées, rares …) de ces milieux ont également été recherchées. Ainsi les milieux les plus intéressants d’un point de vue floristique ont été inventoriés compte tenu de l’étendu du secteur d’étude.

Limite des méthodes utilisées

L’étude floristique a été réalisée au cours du printemps 2015 (mai - juin). Cette période est favorable à l’inventaire de la plupart des espèces floristiques des types de milieux concernés par le projet éolien (milieux agricoles, prairies…). L’étude floristique, bien que non exhaustive peut donc être qualifiée de satisfaisante.

Avifaune

Phase de terrain

L’étude ornithologique a fait l’objet de 20 sorties couvrant le cycle annuel complet en 2015 et se répartissant selon le calendrier présenté précédemment et d’une sortie complémentaire en mai 2017.

L’inventaire de l’avifaune a été réalisé par l’intermédiaire de points d’écoute pour la période nuptiale, de points d’observation pour les périodes migratoires (identiques pour la prospection de mai 2017) et de transects pour la période hivernale.

Afin d’appréhender le fonctionnement global du site, nous avons noté les conditions climatiques lors des prospections. En effet, les oiseaux sont soumis aux rigueurs du temps et donc contraints à utiliser le site d’une manière pouvant être radicalement différente par beau ou mauvais temps.

Ainsi, lors de chaque visite, plusieurs paramètres sont relevés :

 La température ;

 La force et la direction du vent ;

 La nébulosité ;

 Les précipitations.

Lors des différents relevés de terrain, tous les individus contactés d’une manière visuelle ou auditive (cri et chant) dans le périmètre rapproché ont été relevés, notés et suivis si nécessaire (espèces patrimoniales, en reproduction par exemple). Leur hauteur de vol a fait l’objet d’une estimation sur la base de 4 grandes classes :

 H0 : Sol ;

 H1 : Au vol entre 0 et environ 50 m ;

 H2 : Au vol entre 50 à 150 m ;

 H3 : Au vol à plus de 150 m.

Les points d’écoute réalisés pour l’étude de l’avifaune nicheuse se base sur la méthode de l’Indice Ponctuel d’Abondance (IPA) qui consiste pour un observateur à rester immobile pendant une durée déterminée (ici 10 minutes) pendant plusieurs minutes et à noter tous les contacts avec les oiseaux (sonores et visuels). Ils sont réalisés le matin ou en fin d’après-midi, lorsque l’activité des oiseaux est maximale.

Les points sont disposés de manière à ce que les surfaces suivies ne se superposent pas. Par conséquent, il est nécessaire de maintenir une distance minimum de 300 mètres entre les points d’écoutes. En effet, la distance de détectabilité du chant des espèces varie en fonction des espèces : elle peut être de 300 mètres et plus pour des espèces comme les pics, et d’environ une centaine de mètres pour la plupart des passereaux.

Il est préférable de réaliser deux passages sur un même site d’observation. Le premier passage est réalisé tôt au cours de la saison afin de détecter les nicheurs précoces et un autre plus tard dans la saison pour identifier les nicheurs tardifs. On retiendra pour chaque espèce la valeur maximale obtenue dans l’un des passages.

Cette méthode permet de déterminer les espèces présentes dans une zone donnée et leur densité dans cette zone. Pour le projet actuel, nous avons utilisé les effectifs pour qualifier l’abondance de l’espèce, sans rentrer dans des calculs statistiques poussés.

L’Indice Kilométrique d’Abondance (IKA) consiste pour un observateur à parcourir un transect défini préalablement dans un milieu donné et à noter tous les contacts avec les oiseaux (sonores et visuels). Les observations s’effectuent d’un seul côté de l’axe de progression et à une vitesse régulière (1 à 2 km/h) en marquant un arrêt tous les 20 m.

Pour ce projet 3 transects ont été effectués :

 Transect 1 : 1 585 m ;

 Transect 2 : 1 533m ;

 Transect 3 : 1 603 m.

Pour ces expertises, le bureau d’études AUDDICÉ Environnement a utilisé des jumelles haut de gamme à grossissement 10 fois et en complément une longue-vue terrestre dont l’oculaire grossit au moins 30 fois.

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Au cours des investigations de terrain, tout indice permettant l’identification d’une espèce est noté ou prélevé (nid, loge de pic, pelote de réjection...).

Les résultats de terrain obtenus sont ensuite comparés à des référentiels d’interprétation régionaux et nationaux permettant ainsi de mettre en avant les espèces d’intérêt patrimonial.

Phase de rédaction

Suite aux expertises de terrain, les données relevées sont analysées afin de déterminer les éventuels couloirs migratoires, zones de nidification ou de stationnement etc. Dans ce cadre, les espèces dites patrimoniales (c’est-à-dire présentant un enjeu à l’échelle régionale et/ou nationale) et les espèces sensibles à l’éolien (c’est-(c’est-à-dire dérangées par la présence des éoliennes ou présentant des comportements à risque vis-à-vis des éoliennes), sont mises en avant et représentées sur les cartes par période du cycle biologique. Son également mis en avant les espèces avec leurs effectifs ayant été observées à la hauteur théorique des pâles des éoliennes (H2). La synthèse de tous ces éléments permet de conclure sur la sensibilité et les enjeux sur le site, par période puis sur l’ensemble de l’étude, en matière d’avifaune.

Suite à cela, des recommandations pour la conception du projet sont émises. Une fois le projet défini, ses effets (impacts directs et indirects) sont étudiés. Le dossier s’articule pour finir avec une présentation des mesures d’évitement, réduction et de compensation des impacts, en fonction de l’implantation proposée.

Dans ce dernier paragraphe, les modalités du suivi du projet après implantation sont présentées (suivi mortalité ICPE, suivi de l'efficacité des mesures (réforme de l'étude d’impact environnementale)…). Ainsi, le présent rapport respecte les recommandations émises dans :

 Le Référentiel pour la constitution d’un dossier de demande d’autorisation d’exploiter des installations classées en Nord - Pas-de-Calais de Février 2015 ;

 le Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens (actualisé en 2010) édité conjointement par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable et par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ;

 Le guide de l’ONCFS sur l’Impact des Eoliennes sur les Oiseaux, synthèses des connaissances actuelles (2002).

Les données bibliographiques et les dires d'experts récents sont également utilisés, voire confrontés, pour évaluer les risques d'impacts.

Limite des méthodes utilisées

Au total 21 visites de terrain ont été effectuées sur l’ensemble du secteur d’étude pour le diagnostic ornithologique. Ce nombre est suffisant pour appréhender le fonctionnement global de l’avifaune au niveau du site, à l’échelle d’une année.

D’autre part, l’étude bibliographique (historique et actuelle) a permis d'identifier certaines espèces ayant fait l'objet d'une attention particulière, ce qui s’est concrétisé par des inventaires spécifiques. La bibliographie a également complétée les informations récoltées par les écologues, à différentes échelles.

Les principaux axes de déplacements locaux et aires de dépendance des oiseaux sur le site ont pu être identifiés.

A l’heure actuelle, il est difficile de détecter des oiseaux évoluant à haute altitude. Bien que des espèces soient contactées à haute altitude à l’aide de jumelles ou longue-vue, certaines ne peuvent être observées du fait de leur petite taille. Toutefois, la portée des outils d’observation permet largement d’observer à des hauteurs supérieures à 200 mètres et bon nombre d’espèces sont détectées au cri.

D’autre part, un certain nombre d’espèces migrent de nuit et sont, de ce fait, impossibles à quantifier et/ou à identifier. L'étude des migrations à l'aide d'un radar, notamment la nuit, présente également des inconvénients :

 information sur les flux mais absence d'identification des espèces ;

 rayon d'étude limité, altitude d'étude limitée.

De plus, le volet écologique de l’étude d’impact doit être proportionné aux enjeux. Or, sur ce secteur aucun axe migratoire majeur n'a été identifié, il s'agit plutôt de migration diffuse. Ainsi, la technique radar n'était pas adaptée aux enjeux.

De ce fait, la méthodologie mise en œuvre dans ce dossier reste adaptée aux enjeux et permet dans tous les cas de tenir l'objectif fixé : connaitre la fonctionnalité du site et ses sensibilités principales.

Il est également à noter que la hauteur de vol, relevée lors des inventaires, n’est qu’une estimation, liée à l’appréciation de l’observateur. Elle ne peut donc pas être prise comme une valeur sure et effective.

Carte 78 : Localisation des points d’observation de l’avifaune (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

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Chiroptères

Echantillonnage qualitatif et semi-quantitatif

Les points d’écoute ont été choisis de manière à couvrir :

 l’ensemble des milieux présents sur le secteur d’étude ;

 la majeure partie du secteur d’étude ;

 les milieux favorables ou non aux chiroptères.

Ils ont fait l’objet de 2 sessions d’écoute en 2015 pour chaque période du cycle actif des chiroptères (transit printanier, parturition et transit automnal), soit 6 sessions d’écoute pour chaque point. Aucune prospection hivernale n’a été ici menée du fait de l’absence de cavité souterraine propice à l’hibernation des chiroptères. De plus, deux sessions complémentaires ont été réalisées à l’automne 2017, sessions accompagnées de la mise en place d’un enregistreur à 50 m d’altitude sur une durée de 3h30. Les points d’écoute ont alors été recentrés sur la zone d’implantation potentielle.

La méthodologie d’étude a pour but d’établir un indice d’activité selon une méthode quantitative (méthodologies études détecteurs des habitats de Chiroptères ; Michel BARATAUD ; 2004).

Un contact correspond à une séquence acoustique bien différenciée d’une durée de 5 secondes. Un même individu chassant en aller et retour peut ainsi être noté plusieurs fois, car les résultats quantitatifs expriment bien une mesure de l’activité et non une abondance de chauves-souris.

Certaines circonstances posent occasionnellement un problème de quantification des contacts. Lorsqu’une ou plusieurs chauves-souris restent chasser dans un secteur restreint, elles peuvent fournir une séquence sonore continue (parfois sur plusieurs minutes) que l’on ne doit pas résumer à un contact unique par individu, ce qui exprimerait mal le niveau élevé de son activité ; on compte dans ce cas un contact toutes les cinq secondes pour chaque individu présent, cette durée correspondant à peu près à la durée maximale d'un contact isolé.

Les écoutes réalisées au niveau de chacun des points ont une durée de 10 minutes. Ces écoutes sont effectuées à l’aide d’un détecteur à ultrasons du fabricant Pettersson Elektroniks, le modèle hétérodyne à expansion de temps D240X. Un enregistreur numérique ZOOM H2 relié au modèle D240X permet une analyse des comportements et une identification plus précise des individus captés grâce au logiciel BatSound v3.3 du même fabricant. Toutes les fréquences d’émission des chauves-souris sont balayées avec une préférence pour les fréquences situées entre 25 et 60 kHz, utilisées par la majorité des espèces. Cependant cette gamme de fréquence permet également de détecter les espèces qui émettent en dessous des 25 kHz ou au-dessus des 60 kHz grâce aux harmoniques (réplication du son dit « fondamental » à des fréquences supérieures ou inférieures au son fondamental en fonction des espèces) ou l’amplitude de l’émission sonore.

Caractéristiques des inventaires

Le tableau ci-contre présente les types de milieux échantillonnés pour chaque point d’écoute. Pour chaque période et pour chaque point d’écoute, 2 passages de 10 minutes ont été réalisés.

Tableau 153 : Caractéristiques des points d’écoute des chiroptères effectués sur le site (source : AUDDICÉ Environnement, 2018) Exploitation des résultats

Les chiroptères s’adaptent aux conditions météorologiques (direction et force du vent, absence ou présence de pluie, son intensité…), à l’abondance des proies…ce qui les amènent à utiliser différents territoires de chasse.

Cela se traduit sur le terrain par exemple pour un point d’écoute donné par :

 une activité très forte au cours d’une sortie ;

 et une activité nulle ou très faible lors d’une autre sortie.

Par conséquent pour lisser les biais liés aux facteurs environnementaux, météorologiques…, on calcule l’activité moyenne des chauves-souris pour chaque point d’écoute.

On garde également l’activité maximale enregistrée au cours des inventaires pour un point d’écoute.

Les points d’écoute ayant une durée de 10 minutes on obtient donc un nombre de contact pour 10 minutes.

Néanmoins conformément aux recommandations de la Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères afin d’avoir des informations comparables entre différentes études, entre différents sites, etc, les résultats sont présentés en nombre de contacts par heure.

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Carte 79 : Localisation des points d’écoute des chiroptères en 2015 (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

Carte 80 : Localisation des points d’écoute des chiroptères en 2017 (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

Limites de l’étude

L’étude des chiroptères nécessite des inventaires nocturnes, ce qui implique de très faibles possibilités de réaliser certaines observations (axes de déplacements, nombre de spécimens…). Ces rares observations peuvent être réalisées au crépuscule ou lors de nuit de pleine lune mais sur de très courtes distances.

Afin de limiter ces biais d’échantillonnage, plusieurs points d’écoute sont réalisés sur différents milieux du site d’étude. Et au niveau de ces points, la zone est balayée au détecteur pour échantillonner l’ensemble de la zone concernée.

Limites biologiques

Ce type d’étude présente tout de même quelques limites dans la perception de l’activité des chiroptères sur un site. L’intensité d’émission d’ultrasons est très variable d’une espèce à l’autre et la distance de détection est directement proportionnelle à l’intensité. Par exemple un Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) qui a une intensité d’émission faible possède une distance de détection de seulement 5 m, a contrario, la Noctule commune (Nyctalus noctula) qui possède une intensité d’émission très forte, peut être détectée à 100 m (Barataud 2012).

Limites météorologiques

Comme dans toutes les études écologiques, les conditions météorologiques conditionnent les résultats. Ainsi, au plus les conditions météos seront bonnes, plus l’activité des espèces sera élevée. Ceci est d’autant plus valable pour les chiroptères.

Les dates de sorties sont basées sur des prévisions météorologiques favorables ; néanmoins il ne s’agit que de prévisions, qui plus est à grande échelle. Il arrive donc que les conditions météorologiques locales ne soient pas aussi favorables que prévues (vitesse du vent, température basse…). Dans ce cas, deux solutions s’imposent :

 en cas de conditions nettement défavorables, la sortie est annulée et reportée ;

 en cas de conditions relativement favorables, la sortie est maintenue, et il en est fait mention dans la présentation des résultats.

Figure 140 : Distance (mètres) de détection des chauves-souris en milieu ouvert au détecteur à ultrasons D’après M. Barataud, 1996 (source : AUDDICÉ Environnement, 2018)

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