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CHAPITRE 5 CONCLUSION

5.1 Synthèse, contributions et limites de la recherche

Le but de ce projet était de répondre aux questions suivantes : dans le cadre d'une communication événementielle nécessitant la conception d'un SRAS, quelles sont les tâches à faire, quelle est la démarche à suivre, à quels types de spécialistes faut-il faire appel, quels sont les outils informatiques à utiliser, et quels défis pratiques se posent?

Dans un premier temps, nous nous sommes mis en situation pratique afin de comprendre les défis réels des équipes de développement et la dimension généralisable de la conception d'un SRAS en agence de communication. À travers le développement itératif des SRAS, nous avons été confrontés à beaucoup de problèmes, et ce, pour tous les types d'acteurs (DA, DT, R). Le fait d'avoir réalisé les tâches de ces différents professionnels nous a grandement aidés dans la recherche de solutions et permis d'avoir une vue d'ensemble sur l'activité de conception d'expériences immersives du secteur événementiel. Nous avons présenté les huit SRAS réalisés durant la R-A pour documenter comment les défis de la cohérence spatio-temporelle peuvent être résolus spécifiquement en fonction du paradigme applicatif et offrir la possibilité de réutiliser ces solutions éprouvées par la pratique. Nous espérons que cela permettra également aux concepteurs d'appréhender les fonctions d'usages et d'estime essentielles de ces produits émergents et qu'ils pourront s'en servir comme support pour développer de nouvelles formes, par association technologique lors de la phase de création. Nous avons aussi explicité les raisons de certains choix de conception non triviaux, tout en donnant des recommandations concernant les outils logiciels et les processus opérationnels à utiliser contextuellement. La formulation de la démarche, comme outil méthodique pour attaquer un problème de conception, visait à aider à la création de nouvelles formes de SRAS, en structurant autant que possible les tâches récurrentes, leurs buts et défis spécifiques. Enfin, nous avons documenté plus en détails certains des choix généralisables à faire en situation de conception réelle de SRAS dans les annexes.

Au niveau organisationnel, ce projet a permis de réaliser un processus incrémental de gestion de la connaissance. La réutilisation des processus opérationnels et des solutions développées s'est produite dans trois projets au minimum, ce qui nous a permis de confirmer que le cycle observation/conceptualisation/capture/capitalisation était possible pour l'utilisation de la projection illusionniste en agence de communication même si les mandats et SRAS sont à première vue très différents les uns des autres.

Aussi, ce projet a été financé par un fond de recherche pour soutenir et développer l'innovation dans l'industrie au Québec, et au vu des projets réalisés et de notre implication directe comme acteur, nous pensons avoir rempli les objectifs attendus par l'organisme de financement concernant le développement organisationnel et technologique.

Dans un cadre plus large que celui de l'organisation partenaire, l’utilité réelle de la documentation sur les cas étudiées et de la démarche en tant que support à l'activité de conception de SRAS n'a pas pu être évaluée pour des raisons de temps et de ressources. Cette évaluation pourrait cependant consister en un autre projet de recherche, de même que l'étude de nouveaux cas. Afin de diminuer les biais pouvant être causés par notre participation en tant qu'acteur de la conception, nous avons appliqué le principe de "conscience de sa participation" souvent utilisé en enquête de terrain et R-A lors de la rédaction. Il y a deux risques découlant du fait de faire partie des acteurs et d’utiliser le principe de " conscience de sa participation " que nous devons soulever. Le premier risque vient du fait qu’à trop vouloir être conscient de sa participation, le chercheur bascule dans un rejet de sa propre expertise, ce qui aurait comme résultat de mettre l’objet à distance afin de le voir de l’extérieur et non comme un acteur du système à étudier. Or dans cette recherche, l'objet d'étude était la conception plus que l'objet conçu. L’autre risque est le manque d’objectivité, dans le cas où le chercheur ne prendrait pas conscience de sa participation, l’amenant ainsi à ne voir qu’un point de vue, donc à avoir une sorte de " parti pris " vis-à-vis de son objet d’étude. De l'autre coté, nous pensons que le fait d’avoir été chercheur et acteur nous a permis de contourner la problématique des chercheurs externes qui sont des étrangers observant des étrangers pour en rendre compte à d’autres étrangers (Coulon, 1992).

Nous nous sommes ainsi efforcés d’expliquer et de documenter ce qui nous apparait comme les principaux obstacles réels et pratiques de l'usage de la RAS dans les NTIC et ce qui différencie un SRAS d'un site web pour le développement.

Vis à vis des stratégies pour assurer la mise en correspondance spatio-temporelle, les projets étudiés ont été documentés et éprouvés en situation réelle par la pratique, ce qui donnent des résultats scientifiques tangibles et réutilisables par d'autres chercheurs et professionnels. Il est toutefois important de garder à l'esprit que les conceptions sont le reflet de leurs concepteurs, de leurs expériences empiriques et visent à remplir des objectifs spécifiques.

Au niveau de la méthode de développement en général, cette recherche ne s'appuie que sur une seule entreprise et huit cas pratiques. Le niveau d'abstraction retenu provient du fait qu'il s'agira pour les concepteurs de s'adapter aux variables de leurs problèmes de conception pour un mandat donné. L'objectif était ici de guider au moyen d’une démarche plutôt que de donner une méthode rigide, afin de permettre la créativité nécessaire à l'activité de conception d'expériences immersives de RM. Enfin, c'est l'évaluation qualitative, et donc subjective, des processus opérationnels mis en œuvre et des solutions techniques employées qui a permis l'indexation des processus et la formulation des recommandations d'usages contextuels. L'objectif était ici d'expliciter différentes approches et leurs limites pratiques, afin que d'autres n'aient pas à les découvrir en situation critique de développement.

Ce qui est important est que cette recherche nous a permis d'établir qu'il existait désormais des outils logiciels intuitifs et ergonomiques (voir annexe B) et des processus opérationnels utilisables pour toutes les situations contextuelles auxquelles nous pouvons penser (présentés et indexés dans ce mémoire). La RASP ayant ainsi atteint une certaine maturité technologique, nous espérons que cette analyse technique et opérationnelle et la documentation des cas permettront au médium de se développer davantage dans les NTIC.