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NUMÉROLOGIE

Le monde de la Renaissance est un monde qui vit dans les nombres, subit leur influence, réfléchit le monde en termes numériques ce que les Hébreux, les Grecs et les Latins avaient favorisé en donnant un valeur numérique à leurs lettres. Sans vouloir voir l’influence de la Kabbale dans chaque page de Rabelais, ni faire de Guillaume Postel le prophète désopilant d’un monde où chaque lettre construit demain, il est néces-saire de mieux comprendre la valeur des nombres 7 et 9 et des nombres qu’ils génèrent, mais aussi de celui qui les précèdent, 6, et celui qui est entre eux, 8, et un retour vers les sources antiques s’impose à nouveau, avant de retrouver nos deux nombres à la Renaissance.

On se souvient que la création de l’âme dans le Timée est fondée sur des principes et des proportions mathématiques.

Dans sa traduction et son commentaire de 1551, Loys Le Roy (Regius104) – futur lecteur royal de grec – donna une place toute particulière aux chapitres V à X de la partie II105, dans la partition précédant l’édition d’Henri Estienne, qui traitent de l’âme, puisqu’il composa une « Preface de Loys Le Roy aux lecteurs, touchant le discours ensuyvant qu’a fait Platon sur l’ame du Monde106 », discours qui déborde l’âme, puisque tenant compte des paragraphes suivants sur la création du temps, puis des sept planètes. C’est ici que nous lisons chez Le Roy que, « Quand anciennement l’on vouloit designer quelque chose fort difficile, l’on disoit qu’elle estoit plus obscure que les

nombres de Platon ». Parmi les nombres de Platon, le passage sur l’âme du monde est certainement le plus difficile, confesse Le Roy, car il « ne peult estre bonnement entendu, sinon par ceux qui sont perfettement savans es mathematiques107 ». Le traducteur et commentateur explique que le philosophe traite ici de la constitution de l’âme, de l’harmonie, de sa représenta-tion spatiale (« figure »), de ses facultés et de ses acreprésenta-tions. L’âme est constituée, pour Platon, de trois substances : la première indivisible et immuable ; la deuxième divisible et corporelle ; la troisième est une substance intermédiaire faite des deux premières. C’est la deuxième section du développement, tou-chant la division par Dieu de la substance (« l’harmonie »), qui utilise les proportions :

Premierement il osta une portion du tout ; en après la seconde duple [= double] de la premiere ; puis la troi-sieme sesquialtere [= une fois et demie] de la seconde, et triple de la premiere ; la quatrieme duple de la seconde ; consequemment la cinquieme triple de la troisieme ; la sixieme octuple de la premiere ; finablement la septieme contenant la premiere vingt et sept fois108.

La répartition se distribue en portions doubles et en por-tions triples : une portion, puis deux porpor-tions, trois porpor-tions, quatre portions, neuf portions, huit portions, enfin vingt-sept portions. Selon le triangle isocèle que Le Roy ajoute, comme de nombreux autres commentateurs, à l’instar de Calcidius ou de Macrobe commentant Cicéron109, pour figurer les pro-portions, un côté du triangle fonctionne en multiples de deux (1, 2, 4, 8… 256), son côté symétrique en multiples de trois (1, 3, 9, 27… 243) (illustration 2). Le Roy explique que Pla-ton a suivi ici Pythagore, précise que « les mathematiques sont moyennes entre les choses divines et les naturelles110 » et s’étend longuement sur les proportions et leur progression dans un même rapport (« medietez »). Ce faisant, il célèbre le nombre sept, « puisque la plus part des choses naturelles procedent par le nombre septenaire111 », rappelle le cycle des maladies selon Hippocrate, mais ne dit mot d’un nombre climactérique.

Platon quasi divin, il fallait en passer par son discours mathématique sur la création de l’âme qui fut abondamment lu par les hommes de la Renaissance112, pour comprendre les raisons de leur intérêt numérique, tout en constatant qu’aucun

chiffre climactérique n’intervient dans la démonstration ni ail-leurs dans le Timée, ni dans toute l’œuvre du philosophe.

Un passage du « Songe de Scipion » de Cicéron (De la Répu-blique, livre VI, ch. x), autre référence obligée à la Renaissance, associe les nombres 7 et 9 sans en faire le produit. C’est le père du héros qui montre à son fils la grandeur céleste qui l’attend :

Ne vois-tu pas au milieu de quels temples tu es parvenu ? Devant toi, neuf cercles, ou plutôt neuf globes enlacés composent la chaine universelle : le plus élevé, le plus lointain, celui qui enveloppe tout le reste, est le Souverain Dieu lui-même qui dirige et qui contient tous les autres.

A lui sont attachés ces astres qui roulent, avec lui, d’un mouvement éternel. Plus bas, paraissent sept étoiles qui sont emportées d’une course rétrograde, en opposition à celle des cieux. Une d’elles est le globe lumineux que, sur la terre, on appelle Saturne… quant à cette terre qui, pla-cée au centre, forme le neuvième globe, elle est immobile et abaissée ; et tous les corps gravitent vers elle par leur propre poids113.

Ill. 2. Platon, Timée (Le Roy), f° 30 v°.

La terre est le neuvième globe, alors que plus bas Cicéron aperçoit les sept étoiles du système solaire qui ont donné leur nom aux sept jours de la semaine : le Soleil, la Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne. Le chiffre 7 est déjà privilégié.

Macrobe commente ce passage, on le sait, en développant tout un discours sur les nombres et sur la perfection de cer-tains114. Il s’arrête d’ailleurs au passage du chapitre v, dans lequel Cicéron parlait de l’âge de cinquante-six ans, sept fois huit, pour affirmer que « C’est avec raison que le premier Afri-cain attribue aux nombres une plénitude qui n’appartient, à proprement parler, qu’aux choses divines et d’un ordre supé-rieur. » (livre I, chapitre v sur les nombres parfaits). Le nombre huit, en accord avec les pythagoriciens, est parfait, symbole de l’équité (2 fois 4, 4 se décomposant en 2 fois 2 ; premier cube d’un nombre pair), et l’on pense à l’octave en musique.

C’est pourtant le nombre 7 qui est le plus parfait développe Macrobe au chapitre vi du même livre premier, d’abord parce qu’il est la somme d’un nombre pair et d’un nombre impair : les nombres impairs étant considérés comme mâles, les pairs comme femelles. C’est d’abord la somme de 3 et de 4, puis de 2 et de 5. Macrobe cite d’ailleurs Cicéron dans son long déve-loppement sur le nombre 7 pour assurer « qu’il n’est presque aucune chose dont le nombre septénaire ne soit le nœud. » Quatre, ce sont les éléments, avec trois interstices entre eux pour retrouver 7, la perfection de tout corps. C’est encore, renchérit Macrobe, « d’après le nombre septénaire que sont réglées les séries de la vie de l’homme : sa conception, sa for-mation, sa naissance, sa nutrition, son développement. » Hip-pocrate en avait parlé, Macrobe le cite. Plus loin, il fait sien le savoir médical du Grec, en affirmant que « c’est aussi sur le nombre sept que sont basés les pronostics de l’issue heureuse ou funeste des maladies ».

Pour Macrobe numerus perfectionis, pour Ambroise bonus numerus, pour Jérôme numerus sanctus, pour Philon nombre admirable115, le nombre sept a un statut particulier, unique, que toute la théologie médiévale rappellera ; Pythagore, bien isolé, l’avait pourtant qualifié de numerus infœcundus. Dans un passage de la Métaphysique, Aristote avait quant à lui rappelé l’importante du nombre sept : sept voyelles, sept cordes à la lyre, sept accords, les sept Pléiades116… Pour illustrer l’intérêt

partagé des hommes de la Renaissance pour le nombre sept, je laisse la parole à George L’ Apostre qui publia, à Paris en 1585, Le Septenaire ou louange du nombre de sept, divisé en trente-sept chapitres117.

A cette Louange, Jean Dorat a participé avec un « Septena-rius in Georgii Apostoli Septenarium », pièce de sept vers peu convaincante (f° ãiiiiv°), mais encore Du Monin, Daléchamps et quelques autres. Il s’agit d’une apologie du chiffre 7, « le nombre 7 est sans mouvement et ne souffre rien… il n’a point de mere, et qu’il est comme une vierge chaste et nicette [=

jolie ou sotte], comparée à la déesse Pallas, laquelle est engen-drée du cerveau de Jupiter, à ceste cause les Pythagoriciens luy dedioient ce nombre de 7 » (f° 4v°-5r°). Les sept dons du Saint-Esprit, les sept eglises de saint Jean, les sept douleurs de la vierge Marie, etc. L’énumération des images compose le catalogue d’un Prévert dévot : « le 7 est le hieroglyphe du vieil Testament » (f° 7v°) ; en 1584 « le Pape remettoit tous les pechés à celuy qui visiteroit 7 eglises, eleues et choisies par la royne mere, en la ville de Paris (f° 9v°) ; « la femme, si elle garde la semence 7 heures apres qu’elle l’a receuë, elle congnoist bien qu’elle a conceu » (f° 12v°).

Après les exemples bibliques et religieux, George l’Apostre en vient au savoir médical grec et aux multiples de sept : « à quatorze ans le menton commence à cotonner… Apres trois fois 7 ans l’homme ne croist plus… » (f°13v°). On approche ainsi de l’année climactérique : « Les mœurs de l’homme changent de 7 ans en 7 ans, et son aage est divisé en 7, comme nous l’ont enseigné les Pythagoriciens, lesquelles parties sont gouvernées par les 7 planetes. Mais la derniere qui est la 7e est la plus excellente118 : car en icelle, la prudence et cognoissance des choses est acquise, comme on peut veoir en ces vieillars qui sont si meurs de conseil et si sages en toutes bonnes et suffisantes affaires. Et pour cela les anciens Hebrieux en leur caballe/f° 14v°/ appellent le nombre de 7 sacré, car il est uni-versel et accomply, et iceluy est le nœud ou periode de toutes choses119. Les Anciens ont remarqué120 le nombre de cinquante trois tirer à soy ordinairement la fin des vieillards. D’avantage en tout le cours de nostre vie, nous vivons souz un seul climat qui est de 7 ou de 9 ans, hormis en l’an 53121 auquel viennent à finir deux terminaisons, c’est à sçavoir neuf septenaires, ou 7 novenaires, et pour ceste cause cest an est apellé

climate-rique. » La répétition de 53 et non 63 – ou 54 pour la référence à Pline – pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une erreur sur le manuscrit ou dans l’imprimerie. C’est dire que dans cet éloge du nombre 7, George l’Apostre associe déjà ce nombre avec 9.

Le traité se poursuit avec les personnes prénommées Septi-mus, tous hommes de bien (dont évidemment Septime Sévère, ch. 15), la musique (ch. 24), les songes (ch. 25), etc. Une par-ticularité, l’auteur cite en deux occasions et in bonam partem le Saluste français, La Sepmaine de Du Bartas (f° 40v° : « Si le begayement de ma froide eloquence/ Peut parler des projects d’une si haute essence » ; puis seize vers au dernier chapitre (f° 61v°) : « Tout de mesme ce corps, quand pour reprendre halaine/ Il vit en doux repos, un jour de la sepmaine,/ Ses facultés r’assemble, et met le lendemain/ Beaucoup plus gaye-ment en besongne sa main », puis l’évocation du Jubilé : « C’est le grand Jubilé, c’est la feste des festes,/ Le Sabbats des Sabbats, qu’avecques les Prophetes/ Les Apostres zelez et les Martirs constans/ Heureux, nous esperons chommer dans peu [de]

temps »).

En passant, l’auteur nous dit croire que les modifications touchant les royaumes ou les villes répondent également au rythme septénaire (ch. 11, f° 14v°-16r°). Toutefois, il ne fait qu’une observation fugace sur l’année climactérique (f° 14v°).

Il en est de même avec Fabio Paolini, philosophe siennois de la fin du siècle qui enseignait le grec à Venise et qui composa des Hebdomades sive Septem de Septenario122. Il y chante le nombre sept, nombre de l’éloquence et de la poétique, de la musique (la lyre septichorde), des mathématiques, mais égale-ment de la théologie, en sept livres comprenant chacun sept chapitres. S’il cite bien le chapitre 7 du livre XV d’Aulu Gelle, c’est pour attester que le neuvième septénaire est dangereux pour les personnes âgées, sans même prononcer le mot cli-mactérique123. Son éloge du septénaire traque davantage les éléments fastes que les néfastes.

D’autres, dont Jean Bodin considéreront que sept, parce qu’impair, est mâle, alors que six, pair, est féminin124. Ferrier se moque de cette distinction, montrant qu’elle n’était pas par-tagée à l’époque : « Or comme vous faillez à vostre septiesme masle, aussi errez vous au sixieme féminin… vostre principal argument est que la puberté des filles est attribuée au douziesme an125. » Bodin se défendra en s’appuyant sur Hippocrate qui, « au

livre Septimestri partu, dit fœminæ citius quam mares pubes-cunt et sapiunt » (les femmes deviennent pubères et matures plus rapidement que les mâles), et sur Sénèque dont le pro-pos « septimus quisque annus ætati, notam imprimit » ne s’entend que des mâles126. Au début du XVIIe siècle, le poète Alessandro Tassoni citera le même passage de Sénèque, avant d’affirmer, lui aussi, que les mutations féminines suivent un ordre sénaire127.

Dans son Harmonie du monde, Francesco Zorzi (Francesco Giorgio Veneto)128 vantait le sénaire (senarius), six étant le pre-mier nombre parfait129 : ainsi toutes choses sortent de Dieu par sénaire, alors que les signes du Zodiaque sont deux fois six130, et que Zorzi a composé trois chants de huit tons – ce qu’on peut avec bonheur rapprocher des tons d’église en musique –, vingt-quatre livres en tout (quatre fois six). A la Renaissance, les Italiens furent les premiers subjugués et influencés par d’innombrables questions de proportion, comme l’a rappelé voici déjà longtemps Eugenio Garin131. Quand on lit le De har-monia mundi on est frappé par la recherche de Zorzi d’un syn-crétisme harmonieux entre Platon, Pythagore, la Kabbale, l’her-métisme et le christianisme, entre la géométrie, l’arithmétique et la musique, entre le ciel et la terre, entre Dieu et l’homme, entre la révélation et l’astrologie132 ; mais on ne fréquente pas le même univers rationnel de Fabio Paolini dont j’ai ouvert le livre précédemment133. Après avoir fait l’apologie du nombre six, Zorzi défend également la valeur positive du nombre sept, au nom et au nombre des planètes, contre les assertions de Pythagore qui considère avec Augustin et les astrologues (mathematici) que six est le premier nombre parfait (primus numerus perfectus)134. Pour louer le nombre six, mais sans le citer ici, Zorzi s’appuie sur un passage du De civitate Dei, dans lequel Augustin louait déjà la perfection de ce nombre qui est le premier à se composer de ses parties135. Sans reprendre toute la réflexion d’Augustin sur les nombres, on doit ajouter que dans un texte précédent, le De libero arbitrio136, il avait adopté la théorie plotinienne du nombre comme intelligible. Dieu nous a donné l’intelligence du nombre en la plaçant dans notre âme.

Le nombre est ainsi un signe divin et chaque notion numérique que nous percevons est un reflet du nombre non-sensible.

Augustin fonde son raisonnement sur l’unité : « la norme et la vérité du nombre (ratio et veritas numeri) sont à la disposition

de tous ceux qui raisonnent ». Quand Augustin avance que le nombre n’est pas altéré par celui qui ne le comprend pas, sur-git la règle du ex opere operato : le sacrement n’est pas altéré et agit en dehors de celui qui l’administre et qui pourrait ne pas le comprendre ou l’administrer en état de péché. Conduit la réflexion d’Augustin le verset de la Sagesse (11, 20) : « Tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids. »

C’est dire que je pourrais développer, en m’appuyant sur Platon, Macrobe, Augustin ou quelque autre, de nombreux nombres – par exemple, deux ou trois, huit ou douze –, et trouver des auteurs qui en font l’apologie, qui en donnent des raisons religieuses, voire théologiques, ou cosmiques, sinon empiriques. Comme soixante-trois est le produit de sept par neuf, il ne me reste pourtant qu’à dire un mot du novénaire que les spécialistes de l’année climactérique gloseront.

On constate que les remarques sur le nombre neuf sont moins développées que les discours consacrés à sept. Ainsi, dans le livre XI de la Cité de Dieu, Augustin loue souvent le nombre sept, mais n’évoque que subrepticement le nombre neuf dans le chapitre 30 que je viens d’alléguer. C’est à nou-veau un nombre impair, donc masculin, pour ceux qui dis-tinguent les nombres pairs des impairs.

Les novénaires et les ennéades sont pourtant des quantités appréciées. Les Enneades renvoient évidemment à Plotin et à Porphyre qui édita les traités de son maître en les regroupant en six livres de neuf chapitres, les ennéades. Neuf comme six sont des nombres accomplis, neuf étant le carré du premier nombre impair, en excluant un. Marsile Ficin traduisit les Enneades de grec en latin, et les commenta (1492)137, mais le nombre neuf n’y est pas particulièrement loué. Comme on le sait, le commentaire de Ficin précède le texte de Plotin. Au chapitre xiii du livre III de la sixième ennéade, Ficin annonce la distinction des propriétés des nombres pairs et des impairs, qu’opère Plotin, sans rien ajouter : aucun des deux n’énumére de nombres138. Seulement dans le livre VI de cette sixième ennéade, au chapitre xv, dans lequel Plotin parle de l’un et du deux, Ficin va systématiser et nombrer les six degrés des nombres en relation avec les êtres, puisque toute quantité est mesurée par des nombres139. Plotin nous conduit pourtant aux neuf sphères, avec le long commentaire de Ficin140.

Au début du XVIIe siècle, Palma Cayet, historiographe d’Henri IV, édita une Chronologie novenaire141, sans qu’elle ne glose l’ordre de neuf. Ce n’est pas lui qui évoque la symbolique de neuf, mais un homme qui s’intéresse à la mesure du temps, Lilio Gregorio Giraldi, qui reprend la distinction que faisait Censorinus :

La plupart des auteurs distinguent autrement ces deux nombres subtilement, disant que le septénaire appartient au corps, le novénaire à l’esprit142.

C’est dans un passage de son livre dévolu au septième jour que Giraldi en vient aux hebdomades d’années, les climacté-riques, avant d’opérer cette distinction. Les médecins asso-ciaient évidemment, après Hippocrate et Galien, le septénaire à la durée des maladies, et donc au corps, mais Giraldi pour-suit sans référence, lui qui n’en est pas avare :

Celui-là l’impute à Apollon et à la médecine du corps, celui-ci aux Muses, parce que les maladies de l’esprit, qu’ils appellent passions, la musique a eu l’habitude de les calmer et de les guérir143.

On pourrait trouver d’autres associations, d’autres sym-boles attachés au nombre neuf144, mais notre recherche nous a montré que le nombre sept est davantage commenté, glosé, admiré que celui-là. Neuf fois sept n’associe donc pas un nombre féminin avec un masculin, mais régulièrement, depuis Censorinus, le nombre de l’esprit (neuf) avec le nombre du corps (sept) ; c’est dans une progression de septénaire en septénaire surtout que le sept rencontre le neuf, comme le dit le poète Tebaldeo « novies actus septimus annus », passée neuf fois la septième année.

LES TRAITÉS DE NUMÉROLOGIE

Sept, neuf, quarante-neuf, soixante-trois, quatre-vingt-un, pour mieux comprendre cette symbolique des nombres cri-tiques, un traité des chiffres ne serait-il pas à consulter ? Après les réflexions éparses et générales sur certains nombres, nous pouvons ouvrir des traités spécifiques, puisque les questions

de numérologie, il faut insister, ont fasciné les hommes de la Renaissance, la numération par toutes les lettres de l’alphabet

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