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07 05 2008 Surplus et masse monétaire

Publié par Paul Jorion dans Economie, Monnaie

Je reviens une fois de plus sur cette question de la monnaie parce que j’ai le sentiment d’avoir fait un certain progrès dans ma tentative de clarifier la question. Pour résumer ce qui va suivre, j’ai pu mettre le doigt sur la source de mon malaise et de mon hésitation : j’ai le sentiment maintenant que cette question de la monnaie est en grande partie un leurre : quelque chose qu’on aimerait nous voir débattre à l’infini pour éviter que nous parlions d’autre chose.

L’occasion de (ce qui m’apparaît comme) mon progrès est un article que l’on m’a invité à écrire et dont je vous présente deux paragraphes du brouillon, sachant bien qu’en vous les proposant vous allez – une fois de plus – me permettre de faire un bond de géant dans la formulation correcte du problème. Pour comprendre ma perspective, il faut avoir présent à l’esprit ma théorie de l’inflation comme résultant du rapport de forces entre dirigeants d’entreprises et salariés. Je l’ai présentée dans un billet précédent intitulé Comment les banques centrales triomphent de l’inflation.

Voici l’état actuel de mon brouillon :

L’économie politique qui proposa la description scientifique de l’économie et de la finance jusqu’à la fin du XIXème siècle et qui était produite au sein des milieux scientifiques classiques, plaçait les rapports de forces au centre des activités économiques et financières et décrivait le processus de la formation du prix comme un phénomène de frontière entre une population de vendeurs et une population d’acheteurs, le prix se constituant sur le fil de leur conflit, augmentant lorsque les premiers prennent le dessus et baissant lorsque ce sont les seconds. La « science » économique, produite par les milieux d’affaires en leur sein-même ou dans leurs antennes dans le milieu

universitaire, présenta au contraire la formation du prix comme un processus abstrait, né au point de rencontre de quantités, représentant d’une part l’offre et d’autre part la demande. Dans la perspective adoptée par l’économie politique, l’identité des acheteurs et des vendeurs est essentielle à la compréhension de la formation du prix. Dans celle adoptée par la « science » économique, elle est bien entendue indifférente, ce qui assure à ceux qui la commanditent l’anonymat qu’ils recherchent.

De même, pour l’économie politique, le rapport de forces entre trois populations, les salariés qui apportent au processus de production, leur travail, les investisseurs qui font les avances en moyens de production (équipement, matières premières) et les dirigeants d’entreprises qui

contractent avec les investisseurs, organisent et supervisent le processus de production, préside à la redistribution du surplus généré par l’activité humaine. Tout comme la formation du prix est un phénomène de frontière où le prix se constitue sur le fil du conflit entre acheteurs et vendeurs, l’intérêt est lui un phénomène de frontière entre investisseurs et dirigeants d’entreprise où le taux d’intérêt se constitue sur le fil de leur conflit, et l’inflation est un phénomène de frontière entre dirigeants d’entreprises et salariés où son taux se constitue sur le fil de leur conflit. Pour la « science » économique le surplus n’existe cependant pas et n’existant pas, la question de sa redistribution ne se pose pas, ni a fortiori celle du conflit entre les parties impliquées dans le processus de sa création. Là où elle aurait dû parler du surplus, elle parle à la place de masse monétaire et là où elle aurait dû évoquer la part du surplus revenant aux salariés, elle met en avant les revendications salariales comme la principale cause de déséquilibre des systèmes économiques car source d’inflation, laquelle est présentée comme un phénomène de nature monétaire pouvant être combattu en manipulant les taux d’intérêt en raison de l’impact de ceux–

ci sur la masse monétaire.

Ce bulletin a été publié le Mercredi 7 mai 2008 18:38 et est classé dans Economie, Monnaie Vous pouvez suivre les réponses à ce bulletin avec le fil RSS 2.0. Vous pouvez répondre, ou faire un rétro-lien depuis votre site.

17 réponses à “Surplus et masse monétaire”

1. Financial Md » Surplus et masse monétaire dit : 7 mai 2008 à 19:02

[...] Original post by Blog de Paul Jorion [...]

2. Linda Seredes dit : 8 mai 2008 à 01:19

A première vue, vous touchez une autre de mes interrogations sensibles, et cela sur un terrain que vous n’attendiez sans doute pas. En tant qu’outil de transformation du monde et projet révolutionnaire, le marxisme a notoirement échoué (il a par contre

formidablement réussi en tant que discipline de pensée). Je me demande si cet échec ne provient pas surtout du fait que les perspectives stratégiques posées par Marx partaient d’une réflexion sur le TRAVAIL, comme origine éternelle de toute injustice sociale. La chose était d’autant plus tentante que - outre l’évidente violence politique qui résultait des rapports de production au milieu du 19ème siècle - le travail, en tant que phènomène physique caractérisé, apparaissait comme très homogène pour l’essentiel de l’humanité. La Force de Travail n’était pas une vue de l’esprit à une époque où elle s’exprimait d’abord dans l’énergie et la puissance musculaire du travailleur. L’importance accordée à la fameuse théorie de la plus-value était concevable dans un cadre qui ignorait la

complexification des formes de travail que nous connaissons aujourd’hui et où l’avenir de l’exploitation de l’homme par l’homme semblait glisser inexorablement vers une partie se jouant à deux. Face au travailleur salarié se dressait la figure indivisible du “capitaliste”, à la fois maître absolu du patrimoine physique et du patrimoine financier.

L’analyse que vous ébauchez dans votre article me rappelle assez celle de Jean Luc Gréau il y a quelques années dans “L’avenir du capitalisme”. Celui-ci voyait dans la crise qu’il annonçait de façon prémonitoire (le point de rupture devant être le même que celui

identifié par les gens d’”Europe 2020″, la grande peur des fonds de pension face à l’arrivée massive en retraite des babyboomers) le résultat d’une partie déséquilibrée et

sensiblement différente des perspectives de Marx. Elle a tendance elle à rapprocher le salarié et le manager de par leur intérêt bien compris - ne rêvons pas - face au financier qui tend à phagocyter les autres acteurs. Nous irions vers une situation qui rappelle celle de l’Angleterre pendant la révolution industrielle, où patrons et ouvriers s’étaient retrouvés (à l’avantage de la paix civile) sur le libre-échange pour neutraliser la rente, représentée par les propriétaires fonciers. La différence est aujourd’hui que, la rente provenant de la sphère financière mondialisée, les deux autres facteurs se rejoindraient alors sur la question du protectionnisme ?

Votre triptyque “surplus intérêt inflation” convient finalement bien au tableau cadré par J.L.

Gréau. Il serait aussi une actualisation inédite de la théorie marxiste de la plus-value à l’heure du CFM (Capitalisme Financier Moderne, terme que je préfère au sans substance

“néo-libéralisme”). Toute spéculation intellectuelle mise à part, il est un point qui liera désormais indéfectiblement les hussards noirs de la science économique et leurs

détracteurs, puisque l’avenir géopolitique proche de la planète en dépend. Leurre ou pas, et à votre corps défendant il semble, la “Question Monétaire” - une expression qui aurait rempli d’épouvante ce pacifique snob qu’était Keynes - sera bien le point obligé de tous les compromis et… de tous les affrontements.

3. Le Duc dit :

8 mai 2008 à 01:21

Après diverses lectures d’articles grand public, voire de vulgarisation économique, certains auteurs d’articles parlaient des paniers des indices des prix à la consommation. Leurs buts serait de répandre l’idée générale que les prix augmentent peu (en général 2 ou moins de 2% même depuis que les politiques monétaires ont réussi à “vaincre” l’inflation dans les pays industrialisés depuis une quinzaine d’années). Le but étant de faire accepter le fait que les salaires soient indexés sur cette augmentation de l’IPC, assurant une certaine stabilité du pouvoir d’achat pour les salariés. En dernière analyse ceci servirait finalement à masquer le fait que l’inflation est bien plus forte et ne concerne pas seulement les prix des biens de consommations les plus courants, ou plutôt pour le formuler différemment que beaucoup de choses augmentent bien plus vite que l’IPC et que le salaire horaire : les

revenus financiers des capitalistes, patrons, investisseurs.

Tant que la masse salariale se contente d’une indexation des salaires sur l’IPC, donc au maximum 2%, on évite par contre de parler des questions fâcheuses comme les taux de rendement et d’intérêts des revenus financiers. Il est évident que tant que la masse salariale croit de 2% alors que les bénéfices des capitalistes, les salaires des dirigeants augmentent allègrement dans des fourchettes de 6% à 10, voir 20% selon la qualité des placements, investissements financiers, alors c’est tout bénéfice pour les investisseurs et les patrons.

On peut comprendre que la lutte contre l’inflation soit devenue la priorité numéro un des banques centrales inféodées aux capitalistes, reléguant le chômage à un rang bien subalterne et accessoire (les politiciens sont l’exemple même des responsables qui à chaque élection font de la réduction du chômage de masse, de la lutte pour le plein-emploi leur cheval de bataille, vœux qui restent sans effet à chaque fois).

Les revenus des capitalistes qui croissent bien au dessus de la fourchette de l’IPC sont intéressants car ils leur permettent d’augmenter leur fortune, leur pouvoir d’achat par rapport aux biens de consommations courants (quoique à partir d’un certain niveau de richesse on sort souvent des biens de consommation courants pour entrer dans la

catégorie pour le moins spéciale des produits de luxe), ce qui leur permettra finalement de payer moins cher relativement leur bifteck.

On remarquera l’inflation scandaleuse qui caractérise le prix des habitations, logements, qui augmentent beaucoup beaucoup plus vite que l’IPC, ce qui est sans doute normal puisque l’immobilier est devenu pour une grande partie un secteur de biens

d’investissements qui suit la logique boursière, totalement déconnectée de la réalité.

Réalité bien dure pour les salariés car le prix du loyer immobilier ou le prix d’achat d’une résidence principale mange la majeure partie de leurs maigres revenus. Si la part des dépenses immobilières pour le logement était correctement appréciée dans l’inflation, j’imagine que l’IPC aurait explosé ces dernières années.

4. Stilgar dit :

8 mai 2008 à 07:22

Le Duc écrit ” Si la part des dépenses immobilières pour le logement était correctement appréciée dans l’inflation, “…

Je dois signaler que le prix de l’ immobilier n’intervient absolument pas dans le calcul de l’inflation (car il s’agit de capital et non de bien de consommation). Les loyers, par contre, sont inclus pour environ 6,5% dans le calcul total (

http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_conj/donnees/doc_idconj_29.pdf ), ce qui est effectivement se fiche de la g…. des gens.

En fait, comme vous le dites bien, il y a plusieurs types d’inflation : - inflation des prix à la consommation

- inflation des matières premières (qui va se répercuter sur le précédent et le suivant) - inflation de 2° tour (augmentation des salaires)

- inflation des actifs (qui n’entre pas en ligne de compte dans les chiffres officiels) Quel est le lien entre la masse monétaire ( issue des crédits ) et l’inflation ?

Lorsque l’euro a été créé, la BCE envisageait une croissance monétaire de 4,5% ( 2%

d’inflation + 2,5% de croissance, à vitesse de rotation monétaire de # 1) .. on a vu que la pente de création dépasse annuellement 10% depuis le début (le dépassement étant sans doute cause de l’inflation des actifs et des matières premières) … ce qui veut dire que

“l’arme” du taux d’intérêt est insuffisante pour la BC… il faudrait qu’elle puisse gérer la quantité de monnaie effective.

Ceci dit, il est intéressant de noter les études de l’économiste allemande, Margrit Kennedy,

plus de 30%). La conséquence est que lorsque les taux d’intérêts augmentent (en principe pour limiter l’accès au crédit et donc la quantité de monnaie qui aurait un effet sur

l’inflation), les effets seraient l’inverse de ceux escomptés : les prix vont augmenter puisque les fabriquants et les intermédiaires vont intégrer ces augmentations du loyer de l’argent dans les prix de vente…

5. Armand dit :

8 mai 2008 à 09:42

Stilgar, comme l’augmentation des prix des actifs est causée par le crédit « facile » accordé par les banques, il suffit de les contraindre à en limiter le volume. Une BC peut augmenter le coefficient de réserves obligatoires, sans toucher à ses taux, restreignant le volume de crédit sans en augmenter le coût … quoique, si la demande de crédit est plus importante que l’enveloppe dont elles disposent, les banques puissent choisir d’augmenter leurs marges plutôt que de financer les projets les plus rentables et les plus sûrs. Par nature, cela contrôle M3 ce que ne parvient pas à faire la BCE (et moins encore la FED).

6. Stilgar dit :

8 mai 2008 à 10:50

@Armand

Tout à fait d’accord… mais c’est étonnant, la BCE ne le fait pas… pourrait-on en penser qu’elle veut faciliter l’accès aux actifs pour ceux qui ont un bon accès au crédit et à la spéculation ?

Je pense que si nous étions des animaux raisonnables, nous en viendrions à ce que toute la monnaie soit émise par la Banque Centrale qui disposerait ainsi, avec les taux d’intérêts, des deux “armes” nécessaires.

Mais de toute façon, personne ne pourra rien faire contre l’inflation des matières premières (peak de …. tout, compte tenu d’une population excessive) : c’est évidemment les plus riches qui s’en sortiront le mieux…

7. Jean Bayard dit : 8 mai 2008 à 12:57

Tôt ce matin, à 7h22 !, Stilgar soulevait le problème de l’indice des prix et signalait les restrictions faites par l’Insee dans le calcul de l’indice. J’ajouterais que les restrictions vont plus loin, puisque les impôts directs et les charges sociales des ménages sont purement et simplement évacués de la mesure.

De mémoire, il y a quelques jours, Paul Jorion dénonçait ici les méthodes de calcul de l’inflation aux Etats-Unis et ailleurs, laissant entendre que les gouvernements de tous les pays avaient tendance à dissimuler les résultats de l’activité nationale chaque fois qu’ils sont mauvais.

Il convient de signaler un détail important dans le calcul des variations de l’activité de deux périodes, détail qui n’a pas dû échapper à la sagacité de nos dirigeants. L’écart comprend en effet la variation due à l’inflation et celle due aux volumes. Plus, la première pourra être réduite, plus la seconde sera forte, ce qui encourage les tripotages statistiques : on

cherchera à cacher les effets de l’inflation tandis que mathématiquement on mettra en valeur la croissance due aux volumes. En réduisant la part de l’inflation, on augmente celle de la croissance, c’est-à-dire celle du pouvoir d’achat, car l’écart de croissance est égal à l’écart de pouvoir d’achat.

Si vous me le permettez, je vous invite à prendre connaissance de mes travaux sur le sujet

à l’adresse suivante : http://www.bayard-macroeconomie.com/pouvoird_achat.htm 8. Jean Jégu dit :

8 mai 2008 à 14:58

@ Paul

Ainsi, Paul, vous avez trouvé une explication : “j’ai le sentiment maintenant que cette question de la monnaie est en grande partie un leurre : quelque chose qu’on aimerait nous voir débattre à l’infini pour éviter que nous parlions d’autre chose.”

Donc la question serait une fausse question, soulevée uniquement pour détourner

l’attention du partage du “surplus”. La création monétaire par les banques de dépôts, n’en parlons plus ; ça n’a rien à voir. Relire Karl Marx : c’est une question de lutte des classes.

Maurice Allais, Irvan Fisher n’ont rien compris. James Robertson - qui pourtant écrit en compagnie d’un professeur d’ économie allemand Joseph Huber – et dont la proposition a été rappelée par Paul Nollen (01/05/08), ne retient pas votre attention … On vous a cité des textes clairs d’un spécialiste ( français ) de la monnaie : Dominique Plihon. Les propositions de Frédéric Lordon, qui pourtant se situent à l’intérieur du système ? Non tout cela, c’est du vent. C’est la conclusion à laquelle vous êtes parvenu, si du moins je vous ai bien compris ? J’ai une autre hypothèse. Si, au contraire, les vues de Marx sur les luttes de classes

n’expliquaient pas que – bien que nos sociétés aient beaucoup changé – d’aucuns refusent obstinément aujourd’hui de s’expliquer sur l’origine exacte et la justification des dettes qui partout s’accumulent ?

Vous êtes de ceux qui refusent J’avais un instant espéré le contraire. Je ne vous en veux pas. Vous n’êtes pas seul. Puisque vous avez le contact avec Monsieur J. Attali, tentez donc d’obtenir sa position. Pour ma part, je n’y suis pas parvenu. Il sera certainement de votre avis.

Je vous remercie pour cet échange. En général les financiers ne nous lisent pas, et ne consentent à aucun dialogue. Laissons donc les militaires faire la guerre et les financiers la finance puisque, selon l’avis de ceux qui comptent, les autres n’y comprennent rien ! Il faut le constater : les idées même les plus simples n’avancent souvent qu’à tous petits pas. Permettez-moi de terminer par une auto-citation : “ Oui, le monde est ainsi fait.

Comment se fait-il que nous ayons dû attendre le 21 avril 1944 pour que les femmes obtiennent enfin le droit de vote en France ? Pourquoi de grands hommes ont-ils si longtemps trouvé normal qu’elles n’en disposent pas ? Parce que vivant dans l’air du temps, il est difficile d’en identifier les odeurs, y compris celles qui seraient douteuses. ” 9. JLS dit :

8 mai 2008 à 15:09

J’avais lu un article d’une personne travaillant pour l’état américain affirmant que l’inflation était surestimée de 0,5 % et que l’on pouvait donc donner aux retraités une augmentation inférieure de 0,5 % par an à l’inflation officielle.

Par exemple l’inflation est de 3% ; on donne aux retraités une hausse de 2,5%.

Un bel exemple de l’utilisation politique de l’inflation.

On peut aussi s’interroger sur l’utilisation des coefficients hédoniques, utilisés pour tenir compte de l’évolution technologique d’un prix. Aux Etats-Unis 50% des produits subiraient ce traitement. La France l’Allemagne la Suède l’Autriche, l’utilisent aussi.

http://www.fonerbooks.com/2007/11/hedonic-cpi-disinflation.html 10.Paul Jorion dit :

8 mai 2008 à 16:56

Je vous reproduis cet article du Wall Street Journal dans sa langue d’origine. En gros, la Fed avait obtenu de pouvoir rémunérer les réserves fractionnaires à partir de 2011, elle

demande à pouvoir le faire dès maintenant. Ceci pose à mon sens une question cruciale sur la nature des intérêts. Il semble qu’il s’agisse dans ce cas-ci d’une simple récompense décernée aux banques pour qu’elles ne prêtent pas leurs fonds. Il me semble qu’il s’agit d’un dévoiement pur et simple de la logique des intérêts : quelle est ici la – supposée – création de richesse que le versement d’intérêts est censé refléter ?

Fed Seeks Approval to Pay Interest to Banks By GREG IP

Wall Street Journal, May 7, 2008; Page A4

The Federal Reserve is formally asking Congress for authority — starting this year — to pay interest on commercial-bank reserves, in an effort to gain better control over interest rates and more leverage to battle the credit crunch.

Senior central-bank staffers broached the subject earlier this week with the congressional committees that oversee the Fed, people familiar with the

conversations said. Fed Chairman Ben Bernanke is expected to request the new authority in writing soon.

The people familiar with the matter said key Democratic and Republican lawmakers probably would greet the request favorably, but warned quick passage of the measure isn’t guaranteed, given the political sensitivity of any steps that might aid banks.

In 2006, Congress gave the Fed permission to pay interest on reserves — the sums banks keep on deposit at the Fed — but it delayed the effective date of the

In 2006, Congress gave the Fed permission to pay interest on reserves — the sums banks keep on deposit at the Fed — but it delayed the effective date of the