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Suites immédiates Nombre de cas Pourcentage%

Simples 88 94,62%

Compliquées 5 5,38%

Total 93 cas 100%

Tableau n°22: Répartition des patients en fonction des suites opératoires.

 Pour les éventrations sous-costales droites, les suites immédiates étaient simples chez tous nos patients, aucune complication ni décès n’ont été signalés.

 Pour les éventrations sur Mac Burney, les suites immédiates étaient simples.

VIII.2. Suites à distance :

Aucune récidive n’a été notée dans le suivi des 119 cas traités, ni aucune infection du matériel prothétique.

A. Physiopathologie

Une connaissance approfondie du processus physiologique de la cicatrisation, aboutit à une bonne compréhension du phénomène des éventrations.

I. Anatomie de l’éventration

Une éventration est constituée par différentes structures bien distinctes :  Orifice

L’orifice pariétal est initialement connu par son petit diamètre, il augmente progressivement sous l’action de la pression intra-abdominale et surtout sous la force de traction latérale exercée par les muscles larges jusqu’à un point d’équilibre démontré dans les éventrations volumineuses. Ses bords sont scléreux, peuvent parfois être constitués par un relief squelettique. Il peut être unique ou multiple.

 Revêtement cutané

L’état de la peau qui tapisse une éventration est généralement variable. La peau est retrouvée normale dans les petites et moyennes éventrations. Par contre, dans les éventrations volumineuses, la peau est très amincie et porte souvent la cicatrice de l’ancienne incision opératoire. Parfois, elle est le siège d’ulcères trophiques presque toujours surinfectés et dont la cicatrisation n’est obtenue que par le traitement chirurgical de l’éventration.

 Couche musculo-aponévrotique

Amincie, distendue, adhérente à la cicatrice cutanée et au péritoine. Cette couche peut manquer complètement : le sac recouvre alors directement la face profonde de la peau, comme dans les hernies ombilicales.

 Sac péritonéal

Il est souvent adhérent à la cicatrice pariétale. Le risque d’occlusion ou de nécrose au niveau de ces adhérences justifie une viscérolyse complète lors de la cure chirurgicale de l’éventration.

II. Eventration cicatricielle [29]

La cicatrisation est généralement obtenue en trois phases :  1ière Phase : Période d’inertie du 1er au 4ième jour

La plaie se prépare à la cicatrisation en éliminant les tissus nécrotiques et les bactéries. Durant cette période, la solidité de la paroi dépend entièrement des sutures et de leurs pouvoirs d’amarrage entre les tissus.

 2ième Phase : Période de prolifération fibroblastique du 2ième au 6ième jour

Durant cette phase, des ponts de collagène se forment entre les berges pour conférer la résistance nécessaire à la plaie.

 3ième Phase : Période de maturation du 6ième au 80ième jour

Les fibres de collagène subissent de multiples remodelages ; quant aux différents plans du feuillage pariétal, ils cicatrisent différemment :

 Au niveau de l’incision épidermique : les cellules épithéliales glissent dans la brèche chirurgicale.

 Au niveau de l’incision du derme, apparait une réaction inflammatoire :

Des fibres de collagène sont apportées par l’infiltration cellulaire. L’orientation de ces fibres est guidée par les sutures. Ces phénomènes permettent d’obtenir une cicatrisation dite de première intention.

 Au niveau de la graisse sous cutanée : les lobules adipeux viennent remplir l’espace inoccupé entre les deux berges de l’incision. Le support architectural de ces lobules est un réseau de collagène qui relie la peau aux plans aponévrotiques sous-jacents.

III. Cicatrisation de première et deuxième intention [29]

 La cicatrisation de première intention est celle qui se produit lorsque l’accolement des berges est réalisé, la prolifération du tissu conjonctif en est la caractéristique principale.

 La cicatrisation de deuxième intention est celle qui a lieu lorsque l’accolement des berges n’est pas réalisé.

Au niveau d’une incision transversale, la section des fibres des muscles droits et des muscles larges cicatrise de façon différente, et ce, en raison de l’absence de tissu adipeux normalement à l’origine de la formation du collagène.

La persistance d’une cavité entre les berges induit une réaction inflammatoire qui aboutit à la formation d’un bourgeon charnu, dont les fibres de collagène n’ont aucune orientation du fait de l’absence de tractions mécaniques (sutures).

IV. Mécanisme d’apparition d’une éventration

Une éventration survient généralement à partir de deux facteurs essentiels qui sont mécaniques et/ou infectieux [30] :

 Mécaniques :

Par déchirure aponévrotique précoce lors d’un épisode brutal d’hyperpression abdominale tel que la toux et la défécation, possiblement prévenu par un sanglage postopératoire. Le plus souvent, cette rupture est plus tardive, favorisée par la mauvaise qualité des berges cicatricielles ainsi qu’une mauvaise synthèse du collagène.

 Infectieux :

L’abcès de paroi postopératoire entraîne une protéolyse et dévitalise les berges aponévrotiques. Après drainage du pus, la cicatrisation se fait selon un processus de deuxième intention [29].

D’autres facteurs peuvent aussi intervenir dans le processus d’éventration, tel que des facteurs généraux biologiques et techniques, qui vont être détaillés dans le chapitre suivant.

V. Vitesse de croissance des éventrations [31]

La vitesse de croissance se caractérise essentiellement par le résultat de plusieurs facteurs opposés :

 Les facteurs qui conditionnent l’expansion de l’éventration constituée ;  Les facteurs qui la freinent.

Il est difficile de prévoir la vitesse de croissance d’une éventration chez un cas donné. Cela-dit, il est possible de caractériser cette vitesse en considérant des regroupements de cas.

Il a été noté que la vitesse de croissance et de stabilisation dépend du siège de l’éventration et des tares.

Prenons par exemple, un sujet maigre à paroi musculaire peu développée, peut faire des éventrations caractérisées par une vitesse de croissance très lente et une stabilisation rapide avec parfois un large collet, mais sac et voussure peu importants.

Les évolutions les plus extrêmes sont représentées par les très petites éventrations, d’une part, et par les éventrations couvertes d’autre part.

VI. Facteurs étiologiques

VI.1. Facteurs généraux

De nombreux facteurs peuvent favoriser la survenue d'une éventration ou influencer sa progression [32].

Nous allons énumérer ci-dessous les principaux facteurs :

Figure 39: Incidence des facteurs de risque des éventrations [33].

VI.1.1. Age

L’âge avancé favorise les éventrations en ralentissant le processus de cicatrisation [34]. Ainsi, la relation entre l’altération des tissus liée à l’âge avancé et l’éventration a été démontrée dans plusieurs études de façon significative [35].

L’âge moyen dans les éventrations médianes selon les sept séries étudiées, varie entre 49 et 56 ans.

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