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Chapitre I- Plasticité du muscle squelettique

I. Structure et activité du muscle squelettique

I. Structure et activité du muscle squelettique

I.1 Niveau d’organisation

Le muscle squelettique est constitué de faisceaux musculaires formés eux-mêmes d’un

ensemble de fibres musculaires. Les fibres musculaires sont les composantes essentielles du

muscle. En se rétrécissant, ces cellules raccourcissent le muscle et permettent ainsi sa

contraction. Un muscle est composé d'un nombre très important de fibres. Chaque muscle est

inséré sur l’os par l’intermédiaire de tendons constitués essentiellement de tissu fibreux,

élastique et solide. Le muscle squelettique est entouré de plusieurs couches de tissu conjonctif

(Figure 1):

- l’endomysium entoure chaque fibre musculaire.

- le périmysium assemble les différentes fibres musculaires en faisceau de fibres

musculaires.

- l’épimysium recouvre l’ensemble du muscle.

Après avoir traversé l’épimysium, les vaisseaux sanguins (artérioles, veinules), qui assurent

la vascularisation du muscle, donnent naissance à un fin réseau de capillaires qui gagne le

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périmysium puis l’endomysium pour vasculariser chaque fibre musculaire. Les

prolongements des nerfs gagnent également le périmysium. Ils se terminent dans la jonction

neuromusculaire pour innerver les différentes fibres musculaires. Les cellules du tissu

conjonctif sont séparées grâce à une matrice extracellulaire composée de plusieurs types de

molécules (protéoglycanes, glycoprotéines, collagènes, etc) qui jouent plusieurs rôles dont le

soutien structural et l'adhérence de la cellule (Cf chapitre 3).

Figure 1 : Organisation du muscle squelettique. Schéma adapté à partir du site

http://archimede.bibl.ulaval.ca/archimede/fichiers/25962/ch03.html

I.2 Fibre musculaire squelettique

La fibre musculaire est une cellule de grande taille, fusiforme et allongée, pouvant atteindre

une longueur de 30cm chez l’homme et ayant un diamètre de 10 à 100µm. Chaque fibre

musculaire présente de nombreux noyaux répartis à la périphérie de la cellule, délimitée par

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une membrane sarcoplasmique. Cette dernière présente de fines invaginations tubulaires

réparties régulièrement le long de la fibre musculaire appelées tubules transverses ou tubules

T. Ils permettent de propager rapidement le potentiel d’action et sont donc responsables de la

contraction musculaire à l’intérieur de la fibre. Le sarcoplasme (cytoplasme) d’une fibre

musculaire contient des réserves importantes de glycogène et de myoglobine. Il abrite les

organites habituels indispensables au fonctionnement cellulaire tels que le réticulum

endoplasmique, l’appareil de golgi et les mitochondries. Le sarcoplasme renferme également

des organites modifiés comme les myofibrilles (Figure 2).

Figure 2 : Localisation des myofibrilles

Le cytoplasme des fibres musculaires est composé d’un assemblage de myofibrilles qui sont

disposées longitudinalement (selon le grand axe de la cellule).

I.3 Les myofibrilles et les protéines myofibrillaires

Les myofibrilles sont les unités contractiles du muscle. Elles occupent environ 80% du

volume de la fibre musculaire et sont caractérisées par un diamètre de 1 à 2µm (Bouisset &

Maton, 1995). Ce sont des cylindres parallèles allongés dans le sens de la cellule, issus de la

succession régulière, bout à bout, de petits cylindres identiques appelés sarcomères.

Chaque sarcomère est formé d’un faisceau de myofilaments parallèles à son grand axe. Le

myofilament est caractérisé par un diamètre de 5 à 14 nm, et présente une alternance régulière

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de bandes claires I (monoréfringentes isotropes) et de bandes A sombres (biréfringentes

anisotropes), d’où le nom de muscle strié (Figure 3A). Un sarcomère est composé d’une

bande A et de deux demi bandes I, séparées en leur centre par la ligne Z. Les bandes A sont

composées de filaments épais de myosine qui chevauchent les filaments fins d’actine. Les

bandes I ne contiennent pas de myosine mais sont composées des filaments fins d’actine

(Figure 3B).

Figure 3 : Structure du muscle squelettique : du muscle à l’unité contractile. A. La fonction

de contraction du muscle est réalisée par les myofibrilles. B. Trois sarcomères d’une

myofibrille de muscle squelettique de souris en coupe longitudinale observés au microscope

électronique. Adapté de (Goll et al., 2008).

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L’actine et la myosine constituent les protéines myofibrillaires majeures, sont impliquées dans

la contraction musculaire, et peuvent être régulées par d’autres protéines myofibrillaires.

L’actine est une protéine qui peut exister soit sous forme globulaire et monomérique, de 42

kDa, encore appelée actine G, soit sous forme polymérique filamenteuse de 7nm de diamètre,

dite actine F, résultant de la polymérisation de l’actine G. Six isoformes d’actine, regroupées

en trois catégories (α, β, γ), ont été identifiées chez les mammifères. L’actine β et γ jouent un

rôle dans la division cellulaire et les mouvements intracellulaires. L’actine α, spécifique du

muscle strié (Herman, 1993) est, avec la myosine, responsable de la contraction musculaire.

La myosine est une protéine de haut poids moléculaire de 480 kDa composée de 6

sous-unités. Chaque myosine est composée de 2 chaînes lourdes (Myosin Heavy Chain, MyHC)

identiques enroulées l’une autour de l’autre et de 2 paires de chaînes légères globulaires

(Myosin Light Chain, MLC) (Young et al., 1986; Pette & Staron, 2000). Ces chaînes légères

sont classées en chaînes légères essentielles (MLC1 et MLC3) et régulatrices (MLC2). En

effet, chaque monomère de chaîne lourde s’associe d’une part avec une chaîne légère

essentielle et d’autre part avec une chaîne légère régulatrice.

La chaîne lourde de la myosine est constituée d’une tête globulaire et d’une queue en hélice α.

Possédant une activité ATPasique, la tête de la myosine peut transformer l’énergie chimique

après hydrolyse de l’ATP en fonction mécanique ce qui permet d’effectuer la contraction

musculaire. La queue de la myosine possède des sites d’interaction avec des protéines de la

ligne M (myomésine), des protéines de stabilisation (protéine C) et avec la titine.

La titine, est une protéine élastique géante de 3000 kDa. Elle couvre la moitié d’un sarcomère

de la strie Z jusqu’à la ligne M (Skeie, 2000). La titine peut interagir avec plusieurs protéines

(myosine, actine, calpaïne, …) contrôlant l’assemblage des protéines sarcomériques et régule

l’élasticité du sarcomère.

Le mécanisme de contraction musculaire nécessite d’être régulé. Certaines protéines associées

au filament d’actine sont capables de réguler l’activité du complexe acto-myosine comme la

tropomyosine et la troponine (Cooke, 1997; Gordon et al., 2000).

I.4 La contraction musculaire

La contraction musculaire résulte de la mise en jeu de cycles de raccourcissements des

myofibrilles qui composent les fibres.

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Lorsqu'un muscle exerce une force avec une charge donnée, il produit une tension sur

cette charge. Le terme contraction désigne le déclenchement du processus producteur de

tension dans le muscle. Il existe deux types fondamentaux de contractions : les contractions

isotoniques (ou anisométrique) et les contractions isométriques.

La contraction isotonique est un type de contraction musculaire dans laquelle la tension

reste inchangée. Ce type de contraction est le plus commun et est impliqué dans de nombreux

exercices physiques. Il existe deux types de contractions isotoniques : concentrique et

excentrique.

La contraction isotonique est concentrique quand le mouvement est réalisé par le

muscle acteur de ce mouvement. C’est le type de contraction le plus courant. Au cours de ce

type de contraction, les extrémités du muscle se rapprochent entraînant ainsi le

raccourcissement du muscle pour créer un mouvement.

La contraction isotonique est excentriquequand le mouvement est freiné par les

muscles opposés à ce mouvement. C’est la phase où le muscle, conservant le contrôle de la

charge, s'allonge pour reprendre sa longueur initiale.

La contraction isométrique est un type de contraction où la tension augmente mais la

longueur du muscle reste la même. La résistance externe est égale à la tension fournie par le

muscle : elle est également qualifiée de contraction statique. Ce type de contraction intervient

essentiellement dans le maintien de la posture contre les forces de gravité et généralement

dans les mouvements dits « résistants ».

La force maximale et la puissance générées par un muscle lors des contractions dépendent de

nombreux facteurs dont 1) la taille des muscles et des fibres ainsi que leur longueur, 2) le

volume maximal que peut atteindre les fibres composant ce muscle, 3) le type de fibre, 4) la

vitesse ou la fréquence du mouvement, 5) l’âge, 6) le sexe, 7) l’angle articulaire, ainsi que 8)

la section transversale du muscle (Fitts et al., 1991).

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